Je pense que cet extrait montre précisement que la réflexion morale de Descartes ne semble pas avoir l'unité ni la profondeur de sa physique ou de sa métaphysique.
D'emblée, il est tout de même étonnant que le doute hyperbolique( Vertigineux !!! )de Descartes cède le pas à une bien fade morale par provision...
Il y a peut-être quelques petites choses à dire quant à l'oeuvre morale de Descartes: d'abord elle se constitue progressivement et en plusieurs temps ( contrairement à l'oeuvre physique et métaphysique ) ... comme morcelée.
Enfin, mpas d'oeuvre purement morale ... même le traité des passions de l'âme, Descartes dit l'avoir écrit en tant que physicien.
Mis à part, il y a donc la troisième partie du discours de la méthode qui expose quelques maximes d'une morale par provision, dictées davantage par le soucis d'être en règle avec les autorités temporelles et spirituelles que par d'authentiques préoccupations morales.
Tout cela semble s'accorder avec la volonté de Descartes de ne pas se méler des moeurs des autre ( et de laisser cela aux souverains ) et avec son désir de tranquilité ...
Tout ça pour dire qu'il me semble important de mettre l'accent sur la profonde originalité de lamorale cartésienne: cette morale qui tranche d'emblée avec la plupart des morales philosophiques qui intègrent lamorale à leur système philosophique ... il semble important de souligner que chez Descartes, la coupure, ou du moins la non nécessité du lien entre morale et système philosophique soit pour le moins soutenue,