jankrisb:
Je m'accorde volontier avec ce propos. Dieu n'étant pour ma part que le symptôme d'une incompréhension humaine quant au devenir de sa propre existence.C'est bien beau d'intégrer Dieu à l'amour....
Sauf que... l'existence de dieu demeure ultra hypothétique. ... Gardons nous donc d'appuyer quoi que ce soit sur une telle hypothèse, du moins si nous voulons être un peu rigoureux, et même si certains trouveront que l'amour y perd un peu de sa superbe.
Ces propos dénote un certain grief quant à ce que j'ai pu si économiquement avancer plus haut. Navré d'être la source de cette sidération. Toutefois, je ne peux faire autrement que de considérer cela comme une mauvaise interprétation d'une pensée que je n'ai pas encore exposé ici. (et cela est sans doute une faute de ma part)Allons plus loin : si l'amour n'a rien de divin, alors on peut revenir vers le sexe sans peur de se salir les mains. La dissociation soigneuse qu'opèrent certains entre amour et sexe me sidère un peu, surtout quand elle fait mine de s'appuyer sur le texte de Platon.
Et lorsque tu avances que je fais mine , de m'appuyer sur le texte de Platon je ne sais pas trop ce que tu cherches à insinuer, même s'il parait clair que ça n'exprime rien de bienveillant.
Cela pour dire que je ne suis dans ce forum que pour soumettre à la Raison un sujet qui lui parait encore trop obscur. C’est pour cela que je te ferais la demande de ne pas m’attaquer impunément à cause d’une interprétation érroné de ma pensée.
Mais passons et justifions :
Tu m'accuses de vouloir éloigner le sexe de l'amour. Mon effort de rejeter le sexe dans mes précédents messages peut effectivement expliquer cette accusation. A vrai dire, ce que j’essaie de montrer avant tout (et tes propos ne peuvent que m’y inciter de plus belle), c’est que l’amour ne peut trouver sa définition dans le sexe, ce dernier n’étant qu’un moyen de ressentir et non pas la cause de cette volonté de sensation.Evidemment, la position idéaliste nous pousse à imaginer Platon éloigné des turpitudes hormonales et du remplissage de corps caverneux. Pour autant, affirmer que l'amour est aspiré par son propre idéal ne dispense pas l'amoureux de décoller depuis un pas de lancement. Sans sexe, pas d'amour. La dialectique platonicienne nous le montre aussi bien que les théories de la sublimation chez Freud. Séparer ainsi le sexe de l'amour lui enlèverait son moteur premier : le plaisir. J'aime quelqu'un quand je sens que les moments passés avec cette personne sont des moments de plaisir, voire de bonheur (mais lier bonheur et amour de maniere indissoluble condamne sans doute l'amour vécu à être irrémédiablement insatisfaisant et incomplet). De la même manière qu'en arrivant dans une nouvelle classe d'école on sentait que tel autre enfant allait nous accompagner de manière plaisante pendant l'année scolaire, nous sentons que telle ou telle personne va nous accompagner de manière plaisante dans cette vie. Et ce plaisir comprend le sexe, même si des siècles de judéo-christianisme nous ont habitués à trouver cette source de plaisir un peu louche. Il n'y a là rien de louche, le sexe est encore la meilleure manière de tisser des liens entre les gens et de constituer des communautés, (n'en déplaise à ceux qui se demandent toujours sur quoi peut bien se fonder la communauté gay).
Je ne renie en aucun cas toute l’importance du sexe dans le plaisir, mais contrairement à toi, je n’affirmerais pas que le sexe soit le moteur de l’amour, du plaisir.
Car comment expliquerais-tu, dès lors, cet amour contemplatif ? Lorsque j’affirme adorer mon chat, doit-on comprendre que j’éprouve un désir sexuel vis-à-vis de ce tendre animal ? Lorsque je dis aimer la nature, doit on m’imaginer creuser un trou au sol dans l’idée d’une jouissive copulation avec la Terre ? Devrais je , comme tu sembles l’avancer, me dire que chaque fois que je ressens du plaisir à être avec une personne, ce que j’éprouve là en réalité est probablement un désir sexuel ? Je ne pourrais dès lors que plaindre mon grand père, ma grand-mère, ma famille, le public avec lequel je travaille, mon chef de service, mon chat, ….
Je ne pourrais me permettre d'accuser un pote de désirer sexuellement son fils qu'il adore, sous le pretexte que certains ne voient la vie que par le sexe. .
Et qu’en serait-il aussi de l’amour des objets ? Ma moto, mon stylo, mon pot de fleur, mon plat de spaghettis, et je ne sais quoi d’autres encore … ?
Certes, je fais dans la caricature pour écarter cette soit disante influence inconsciente du sexe dans nos rapports à autrui.
Mais cette volonté d’expliquer la source du plaisir par le sexe est pour moi d’une terrible perversité et la base d’un non sens. Et surtout ne contribue qu'à tromper, à pervertir et à embrouiller la plupart de nos concitoyens sur leur véritable volonté. La pensée freudienne qui tient tant à vouloir expliquer le moindre de nos comportements par le biais du sexe en est le principal fautif.
Ainsi, si le sexe est le moteur du plaisir, je serais alors un nécrophile en puissance ainsi qu’un pédophile, un zoophile, un spaghettophile, un n’importequoiphile …. Un vrai pervers.
Le sexe à une importance indéniable dans l’acte de l’amour physique, cela est évident. Et on peut effectivement concevoir sans peine qu'il soit la raison première de certains rapports individuels.
Mais ce n’est pas par lui que l’on démontrera la source même de ce que l’on appelle amour ou même plaisir. Le sexe est un « moyen » de ressentir une sensation unique à l’homme. Il n’est en aucune manière la « cause ». N’en déplaise à Freud.
Faisons aussi la comparaison entre l'homme et l'animal : si le plaisir trouve son moteur dans le sexe , comment expliquer que l'animal n'use de son sexe que par cycle (pour la plupart) et pour le seul besoin de perpetuer l'espece ? Pourquoi ne s'emploie t'il pas lui aussi a des jeux sexuels ?
N'est ce pas là la preuve evidente de la particularité du cerveau humain et non pas de son sexe ?
Il est important de se rendre compte que l'homme donne au sexe un rôle qui va bien au dela de ses fonctions premiers Hormis la reproduction et autres necessités , l'homme donne un sens supplémentaire à son sexe.
Lequel et surtout pourquoi ?
J'affirme sans aucun doute que c'est là avant tout pour satisfaire un manque.
La difficulté est de savoir lequel.
Pour expliquer une notion abstraite qu’est l’amour, tu emploies des mots encore plus abstraits que sont le "plaisir" et le "bonheur".J'aime quelqu'un quand je sens que les moments passés avec cette personne sont des moments de plaisir, voire de bonheur
Car pourrais tu m'expliquer en quoi correspond réellement le plaisir ? Quand tu éprouves un plaisir intense, es-tu capable de décrire ce que tu as vraiment ressenti ?
Serais-tu en mesure d’en faire de même en ce qui concerne le bonheur ? L'as tu d'ailleurs déjà ressenti ? Si oui, tu t'es rendu compte de son existence pendant que tu le vivais ou après ? Ou peut être même le savais tu deja avant ?
Bien entendu, cela demande de sortir des définitions toute faite et de plonger dans une analyse poussée de nos sensations.
Car nos sensations ne sont ils pas les premiers à nous informer de notre volonté première ?