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Discussion: le moi est ce qui ce cache ou ce qui se manifeste?

  1. #1
    Nanie1995 Guest

    Par défaut le moi est ce qui ce cache ou ce qui se manifeste?

    bonjour!

    mon sujet de disserte est : le moi est ce qui ce cache ou ce qui ce manifeste?

    je ne vois pas la problematique et quel plan pourrais je adopter?

    merci de m'aider....

  2. #2
    lucie1 Guest

    Par défaut Re: besoin d'aide svp!!!!

    autrement dit: Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?
    - En fait, il s’agit ici de confronter la conscience de soi et mon être réel, fait de certaines déterminations. "Suis-je" renvoie à mon essence et non à mon existence. Notez également les "je" et "j’" qui s’opposent au "tu" et au "nous". La question ici est une question que je / me / pose et c’est moi, non un autre, qui dois y répondre.
    Introduction :

    Voici: une illustration de l’opposition entre les deux réponses possibles et immédiates à la question:

    Je me conçois comme généreux mais je ne donne pas d’argent aux S.D.F. pour autant. J’avais conscience d’être peureux mais j’ai défendu une personne agressée dans la rue. Mon être ne semble donc pas correspondre à la conscience que j’en ai . Cependant, j’ai conscience d’être un mammifère, d’exercer une activité X, d’être bon en calcul mental, de détester les araignées et rien n’est venu jusqu’alors démentir ces caractéristiques.

    Il est donc légitime de se demander si je suis ce que j’ai conscience d’être.


    En d’autres termes, l’idée spontanée, la représentation que j’ai de moi-même, de mon essence, de mes déterminations est-elle en accord avec cette essence, cet ensemble de déterminations que je suis vraiment ? La conscience est-elle donc connaissance authentique de soi ?

    Problématisation et problème :

    Formulée comme telle, la question suppose sa réponse. En effet, pour y répondre, il faudrait se connaître. Je ne peux me prononcer sur l’accord éventuel entre la conscience que j’ai de moi et ce que je suis effectivement seulement si je me connais. Or, si je me connais, la question ne se pose plus puisque se connaître, c'est avoir conscience de soi tel que l'on est, parce que toute connaissance est connaissance de quelque chose telle qu'elle est et parce qu'une connaissance s'accompagne toujours de la conscience de cette connaissance. A l’inverse, si je ne me connais pas, aucune réponse à la question n’est possible puisqu'il faudrait que je me connaisse pour savoir si la conscience que j'ai de moi est vraie ou fausse, ce qui est absurde (cf. aporie des Mégariques).
    Mais, ce n'est pas tout : en outre l'expérience de l'erreur sur soi, de la méprise à son propre sujet est si présente que je peux être sûr que la conscience spontanée que j'ai de moi n'est pas une connaissance de que je suis effectivement.
    De sorte que le problème est le suivant : si aucune équivalence entre conscience et connaissance de soi n’est donnée, si aucun accord entre moi et moi-même n’est posé ou immédiat (sans quoi d'ailleurs la question ne se poserait pas), est-il toutefois possible de passer de la conscience spontanée et erronée de soi à une authentique connaissance de soi ou bien ce passage est-il impossible et illusoire pour celui qui prétendrait l’accomplir ? Dit autrement : puisque que je ne peux pas sortir de moi-même pour me prononcer sur l’accord ou le désaccord entre la représentation que j’ai de moi-même et ma réalité effective, est-il possible de passer de la conscience de soi à la connaissance de soi ? (NB. Prendre la question au sérieux et en prendre la mesure, c’est s’interdire d’être et du côté de la conscience de soi et du côté de l’être en soi, à la fois en dedans de soi et en dehors de soi, c'est-à-dire ni dedans ni dehors, dans un ailleurs, un tiers lieu impossible depuis lequel je confronterais la représentation de moi-même et mon être tel qu’il est réellement.)

    A quoi s'ajoute une autre difficulté : de quel moi parle-t-on? Qui est ce "je" dont on a conscience et dont on pourrait avoir aussi une connaissance? S'agit-il du moi psychologique, du moi impersonnel qu'est tout "je", du moi social, de la personne, … ? Cette difficulté est subordonnée à la première : on ne saura de quel moi on parle que du point de vue de la possibilité du passage de la conscience de soi à la connaissance de soi. Si le passage est possible, on découvrira non pas seulement qui l'on est, mais quel moi est connaissable comme tel par moi.

    Problématique:

    Ce passage n’est-il pas réalisé par Descartes ? Moyennant des précautions méthodologiques, je pourrais dépasser l’aporie initiale de la connaissance de soi par soi. Mais à y regarder de plus près, cette connaissance de soi par soi est-elle bien exempte de préjugés ? Le détour par l’autre n’est-il pas requis afin d’accéder à soi-même ? Mais je cours alors le risque de l’aliénation ! Ne dois-je pas conserver le privilège du dernier mot ?



    Développement dialectique : trois parties.
    I. Le passage différent de l'identité est possible :

    Descartes et le cogito : par des précautions, une prudence méthodologique radicale mais suffisantes, on peut passer de la conscience spontanée de soi à la conscience vraie, à la connaissance de soi. L’épreuve du doute radical est la garantie de la vérité de mes représentations de moi-même.

    Objections (qui font offices de transition) : impossibilité de passer d’une existence (première vérité) à une essence ; préjugés logique et grammatical (cf. Nietzsche); l’ego cogito n’est pas une idée simple, claire et distincte; on est bien loin de la certitude immédiate, de l’intuition intellectuelle...et de la vérité.

    II. Le passage est impossible :

    Je ne peux pas passer par moi-même, seul, de la conscience de moi à la connaissance de ce que je suis. Le discours des autres sur moi est indispensable. cf. Sartre : "Autrui est lemédiateur indispensable entre moi et moi-même." Je ne peux m’affirmer et me connaître vulgaire, jaloux...sauf si les autres me reconnaissent comme tel. L’extériorité est donc requise : autrui est celui qui sait ce que je suis et par qui je peux me connaître. Ce que semble bien confirmer l'existence et les discours des sciences humaines qui m'apprennent sur moi ce que le plus souvent je n'aurais pas pu découvrir par mes propres moyens et ce non pas par manque de lucidité, de sincérité ou de précautions, mais radicalement : parce que je ne peux à la fois être un objet et un sujet.

    Objections / transition :

    Le savoir d’autrui est aliénant, d’autant plus s’il m’enferme en une essence (cf. Huis-clos) . Le discours d’autrui sur moi ne rend pas nécessairement compte de ce que je suis mais m’impose ses déterminations. (CF. Genêt de Sartre : tu es un voleur...je me fais voleur). CF. Alain aussi : ce qu’on pense de l’autre le transforme. Je ne suis en effet aucunement indifférent à ce que les autres pensent de moi ( et par là je me distingue des pierres !) "La défiance a fait plus d’un voleur." De même que la confiance a fait plus d’un honnête homme : cf. dans Les Misérables, l’épisode de Jean Valjean a qui un prêtre donne les deux chandeliers que Jean avait d’abord volés, transformant ainsi l’acte, la personne et le destin de Jean qui n’avait connu jusqu’alors que la défiance, l’injustice et la misère infligées. Dans le même ordre d'idée, on peut tenir le discours des sciences humaines comme lui-même travaillé par les déterminations qu'il voit à l'œuvre en moi, et donc comme insuffisant, voire idéologique.

    III. Je peux et dois récupérer le discours de l’autre sur moi. Le discours de l’autre comme moyen d’auto-élucidation par lequel je peux me connaître sans être aliéné par un discours que je ne contrôle pas et sans prendre cette fois le risque cartésien du solipsisme. EX. la cure psychanalytique ; la lecture réfléchie et réfléchissante des sociologues...Mais cette auto-élucidation comme prise de conscience (idée de passage) est aussi presque toujours une re-définition de soi, un déplacement, une neutralisation, une sublimation, un renversement des déterminations d’abord vécues passivement, sans en avoir conscience. De sorte qu'en ayant le dernier mot, je risque de m'échapper encore. A moins que je ne sois finalement rien d'autre que cette possibilité de dépasser toujours les déterminations qui semblent me définir, une liberté en somme.


    Voilà de quoi t'inspirer.


    A+ Lucie

  3. #3
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    Par défaut

    Etonnez-vous devant un tel sujet !
    Problème :
    Le soi n'est-il pas certain d'une seule chose, de son existence: le "je suis, j'existe" de Descartes n'est-il pas le fondement?
    http://www.philagora.eu/educatif/ind...ache_manifeste

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