Les réflexions qui suivent me sont venues suite à la rencontre d’un peintre, très généreux et très productif. Il ne se plaît pas là où il vit actellement car dit-il: “Je n’y suis pas nourri “. Il n’attend pas des compliments des gens de sa ville , loin de là, il n’en a pas besoin, se vend fort bien, le plus souvent à des gens de passages. Non, ce qui lui manque ce sont des rencontres, des discussions, des échanges. Du coup, m’est venu l’image des grains, des tubercules et de la pomme de terre en particulier. J’avais laissé des pommes de terre dans une caisse tout l’hiver et au printemps, elles se sont mises à germer. Mais faute des les enterrer, elles se sont étiolées et sont mortes. Du coup, ça a remis en question une affirmation que j’avais posée quelque part il y a longtemps, à savoir:
l’amour est la seule chose qui se nourrit d’elle même, plus on en donne, plus on en a.

Et si c’était faux ?
Et si, faute de recevoir arrivait un moment d’épuisement où l’on ne peut plus donner ?
Et si Dieu Lui-même, dont les croyants disent qu’Il est tout amour et tout puissant venait à s’épuiser faute d’être reconnu? Si ce qu’il attendait, ce n’est pas de l’amour, comme l’exigent les prêtres de toutes religions, mais simplement de la reconnaissance, même à travers la haine ?