Bonne intervention je trouve Jankrisb sur ce rapport à la nature du National Socialisme et d'Heidegger. C'est d'ailleurs à propos de la technique qu'Heidegger avait "accepté" le nazisme en tant que forme politique de son temps, même s'il ne s'était vraiment engagé, ni fait de glorieuses éloges au régime.
Cependant il en avait vite vu l'incarnation du "nihilisme de la décadence", pour lui lié à la technique.
(je dis "nihilisme de la décadence" car il n'y a pas que décadence dans le nihilisme, difficile notion, si l'on en croit les magnifiques phrases de Martin Heidegger : « En quoi consiste alors le dépassement du nihilisme ? Dans l’appropriation de la métaphysique. La zone de la ligne critique, c’est-à-dire le lieu de l’essence du nihilisme accompli, serait donc à chercher là où l’essence de la métaphysique déploie ses possibilités extrêmes et se rassemblent en elles. L’appropriation de la métaphysique est l’appropriation de l’oubli de l’être ». (un sujet sur le nihilisme pourrait être sympa d'ailleurs, même si c'est plus ou moins un sujet "classique"...)).
Après connaissant la haute estime qu'il tenait pour les présocratiques et notamment ce qu'on appelle les physiologues, dont Parménide par ex, je pense plutôt que sa recherche de la Nature n'était pas une recherche de la nature du physicien moderne, des forêts païennes où les animaux vivaient en paix mais plutôt et simplement son cheval de bataille, l'être, car la Nature des physiologues, en grec phusis, était bien plutôt une dénomination de l'être (par ex. l'oeuvre la plus connue de Parménide, dont il ne nous reste que des fragments, qui traite de l'être et du non-être s'appelle "De la nature"...). En ce sens, retourner à la Nature, c'est retourner à l'être qu'on se détourne et qu'on ne "maîtrise" plus si on ne cherche qu'à maîtriser la nature "là-devant" du physicien moderne avec la technique.
Après savoir si Heidegger était nazi convaincu, pas convaincu, complaisant, réservé, mitigé ou un acteur portant un masque, je trouve que c'est pas le plus important. Lire son oeuvre, voilà l'essentiel, oeuvre d'un des plus grands (je serais tenter de dire LE) philophes du XXème siècle, ce que s'accorderait à dire pas mal de philosophes français.