A L’ECART…

Combien de fois on essaie de me lire
Sur le fond d’une toile mouvante
Les lignes de ma main sont hermétiques
Comme les strates géologiques
D’une ère indéterminée dans le temps
Et tout se limite
A une égratignure superficielle
Je vous invite au grand voyage
Mon quai qui vit l’abandon
Attend l’arrivée du dernier train
Et dans mon ciel bas
Qui narre le passage d’un nuage
Pour effacer le brouillard
Qui me cache encore l’horizon d’antan
Je revois une hirondelle esseulée
Qui vole aussi bas de ses ailes alourdies
Dans son hibernation
Elle a manqué le grand départ
Pleure de sa voie émouvante
Les racines de sa profonde nostalgie
Elle verse une froide larme
Que je cueille dans la paume de ma main
Et cette perle mue… remue
Se cristallise en appels…
Moi et elle, nous vivons les mêmes remous
L’un en flottant dans les airs glaciaux
Moi en serpentant l’unique bois
Le lac solitaire où les cèdres verdoient
Me redonne une nouvelle énergie
De mon absence je renoue avec des voix
Qui franchissent d’autres sphères
Qui abolissent toutes les frontières
Et qui acceptent mes fréquents… écartements

© Kacem loubay
Vendredi 10 Mai2002
Khénifra / Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive