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Discussion: Explication texte Spinoza

  1. #1
    Date d'inscription
    November 2008
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    Par défaut Explication texte Spinoza

    Bonjour tout le monde,
    Je me penche actuellement sur un DM de philosophie type STG pour jeudi prochain.
    J'éprouve de grosses difficultés à comprendre ce texte, c'est pourquoi je vous demande votre aide si possible.
    Il s'agit donc d'un texte de Spinoza que voici :

    " Si les hommes pouvaient régler leurs affaires suivant un plan arrêté, et si la fortune leur était toujours favorable, il ne serait jamais en proie à la superstition. Mais ils sont souvent réduits à une extrémité telle qu'ils ne savent plus que décider, et ils sont animés par un tel désir de biens incertains, qu'ils sont condamnés à flotter presque sans répit entre l'espérance et la crainte. Voilà pourquoi ils ont l'âme encline à la plus extrême crédulité. Si, par exemple, pendant qu'ils sont dans l'état de crainte, il se produit un incident qui leur rappel un bien ou un mal passé, ils s'imaginent que c'est l'annonce d'une issue heureuse ou malheureuse, et pour cette raison ils l'appellent "présage", favorable ou défavorable, et cela, même s'ils se sont trompés cent fois. Ou bien, qu'il leur arrive de voir avec grande surprise un phénomène insolite, ils croient que c'est un "prodige", qui manifeste les intentions des Dieux ou de Dieu. Ne pas le conjurer par des sacrifices, des supplications et des promesses devient à leur yeux d'hommes superstitieux et contraires à la religion, une impiété. De la sorte ils forgent d'innombrables fictions, et ils interprètent la nature, comme si elle délirait avec eux. "

    1] Dans ce texte Spinoza répond à deux questions : lesquelles ? Quelles sont les deux réponses ?

    2] Explication dans le contexte du texte :
    a) "ils sont animés par un tel désir de biens incertains"
    b) "une issue heureuse ou malheureuse"
    c) "un phénomène insolite"
    d) "superstitieux et contraires à la religion"
    e) "ils interprètent la nature"

    3] Notion de miracle

    4] D'après Spinoza pouvons-nous échapper à la superstition, et comment si nous le pouvons ?


    J'ai vraiment du mal à trouver les deux questions (présage et prodige ?). En ce qui concerne l'explication des phrases je pense avoir trouvé mais votre avis en deux phrases pourrait soit m'aider ou soit me rediriger.

    Voilà, je vous remercie d'avance et bonne journée.

  2. #2
    Date d'inscription
    November 2008
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    Merci d'avoir validé le sujet

  3. #3
    Date d'inscription
    September 2008
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    Citation Posté par CoBr4LioN Voir le message
    Bonjour tout le monde,
    Je me penche actuellement sur un DM de philosophie type STG pour jeudi prochain.
    J'éprouve de grosses difficultés à comprendre ce texte, c'est pourquoi je vous demande votre aide si possible.
    Il s'agit donc d'un texte de Spinoza que voici :

    " Si les hommes pouvaient régler leurs affaires suivant un plan arrêté, et si la fortune leur était toujours favorable, il ne serait jamais en proie à la superstition. Mais ils sont souvent réduits à une extrémité telle qu'ils ne savent plus que décider, et ils sont animés par un tel désir de biens incertains, qu'ils sont condamnés à flotter presque sans répit entre l'espérance et la crainte. Voilà pourquoi ils ont l'âme encline à la plus extrême crédulité. Si, par exemple, pendant qu'ils sont dans l'état de crainte, il se produit un incident qui leur rappel un bien ou un mal passé, ils s'imaginent que c'est l'annonce d'une issue heureuse ou malheureuse, et pour cette raison ils l'appellent "présage", favorable ou défavorable, et cela, même s'ils se sont trompés cent fois. Ou bien, qu'il leur arrive de voir avec grande surprise un phénomène insolite, ils croient que c'est un "prodige", qui manifeste les intentions des Dieux ou de Dieu. Ne pas le conjurer par des sacrifices, des supplications et des promesses devient à leur yeux d'hommes superstitieux et contraires à la religion, une impiété. De la sorte ils forgent d'innombrables fictions, et ils interprètent la nature, comme si elle délirait avec eux. "

    1] Dans ce texte Spinoza répond à deux questions : lesquelles ? Quelles sont les deux réponses ?

    2] Explication dans le contexte du texte :
    a) "ils sont animés par un tel désir de biens incertains"
    b) "une issue heureuse ou malheureuse"
    c) "un phénomène insolite"
    d) "superstitieux et contraires à la religion"
    e) "ils interprètent la nature"

    3] Notion de miracle

    4] D'après Spinoza pouvons-nous échapper à la superstition, et comment si nous le pouvons ?


    J'ai vraiment du mal à trouver les deux questions (présage et prodige ?). En ce qui concerne l'explication des phrases je pense avoir trouvé mais votre avis en deux phrases pourrait soit m'aider ou soit me rediriger.

    Voilà, je vous remercie d'avance et bonne journée.
    Question 1: Spinoza cherche quelle est la cause de la crédulité, ou superstition. Il explique ensuite comment se forge les fictions, les idées fausses (idées de prodiges ou de miracles).
    Quelle est la cause de la superstition?
    Comment se forme l'idée de miracle, d'intervention divine?

    Question 2
    a)"ils sont animés par un tel désir de biens incertains": Ils agissent non selon la raison mais par un désir dont ils ignorent la cause. Ces biens sont ce que l'opinion commune désigne comme des biens. Ce sont la richesse, le plaisir et les honneurs. Ils sont incertains, c'est-à-dire que leur possession est dépend des circonstances, des hasards. Par exemple, en cherchant à s'enrichir, un marchand s'embarque sur la mer et fait naufrage. Ne pouvant régler leur recherche sur la raison, ni en connaître l'issue, ils sont en proie à des passions contraires: l'espoir et la crainte. La poursuite de ces biens les plongent donc dans le tourment.
    b)"une issue heureuse ou malheureuse": ne pouvant raisonnablement prévoir l'issue de leur recherche et désirant calmer leur incertitude, ils imaginent que des signes leur annoncent l'avenir, l'issue de leur quête. Les présages sont des signes à interpréter pour lire l'avenir. Ces présages sont le produit de l'imagination et de la mémoire. Ils associent une crainte avec un souvenir passé et le projettent dans l'avenir.
    c)"un phénomène insolite": un évènement ou une manifestation naturelle qu'on ne peut inhabituel et qu'on ne peut expliquer. Au lieu de chercher les causes dece phénomène dans les lois de la nature, ils l'attribuent à une intervention divine. Ils le placent ainsi hors des lois de la nature, ce qui est absurde puisque tout phénomène a une cause naturelle. Ils interprètent comme des miracles ce qui n'est que l'effet de leur ignorance.
    d)"superstitieux et contraire à la religion": imaginer que dieu a l'intention d'obtenir des prières et de l'adoration par des prodiges, c'est craindre Dieu comme s'il était un despote ou un tyran. C'est aussi croire qu'il n'est pas rationnel, qu'il agit par caprice et contre les lois de la nature. Ce sont donc là des croyances contraires à la raison, des superstitions, et contraire à la religion qui aime Dieu parce qu'il est la vie et qui ne le craint pas comme un fléau.
    e)"ils interprètent la nature": au lieu de la connaître, de la comprendre par la raison, ils imaginent des sens absurdes à partir des phénomènes naturels. Par exemple, la foudre est le signe de la colère de Dieu, une épidémie est une punition divine. Au lieu de comprendre et d'améliorer la vie des hommes, par la médecine par exemple, ils sont conduit par la crainte et restent dans l'ignorance. Mieux vaudrait pour eux reconnaître qu'ils ne savent pas plutôt que d'imaginer des fictions, des réponses forgées par l'imagination.

    Question 3: la notion de miracle est démystifiée par Spinoza. Pour la superstition, Dieu intervient parfois en sortant des lois de la nature. Il manifeste alors une intention particulière. Il agit par caprice, contre ce que lui-même a ordonné. Par un miracle, il apporte une aide ou bien punit. Les hommes qui croient aux miracles sont des ignorants qui se conduisent par la crainte.

    Question 4) Tant que nous sommes dans la crainte ou partagés entre la crainte et l'espoir, nous ne pouvons pas échapper à la superstition. Cela, selon le mécanisme qu'a expliqué Spinoza. Pour se délivrer de la crainte, il faut comprendre que les biens incertains ne sont pas de vrais biens. Le vrai bien est de comprendre, de se conduire selon la raison. Se délivrer des préjugés, c'est s'engager dans la voie de la philosophie et de la liberté. Les superstitieux sont esclaves de leurs passions, les sages sont délivrés des passions qui aveuglent.

    Bon courage!

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