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Discussion: la croyance est elle inferieure au savoir?

  1. #1
    nolwenn5 Guest

    Wink la croyance est elle inferieure au savoir?

    J'ai beaucoup de mal car c'est ma premiere dissertation. J'ai essayer d'opposer ces deux concepts: l'un est acquis alors que l'autre peut presenter plusieurs degres. Mais croire c'est aussi tenir pour vrai se qui est subjectif alors que savoir c'ests'appuiyer sur des elements démontrés.
    Merci de me donner quelques pistes.

  2. #2
    Augustin Guest

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    Je te conseille la recherche sur ce forum et sur Philagora ; sinon, je pense que cette notion d'infériorité doit amener à s'interroger d'un point de vue moral sur la question (car la morale n'est qu'un ensemble de jugements de valeur hiérarchisés).

    Demande-toi sur quelle(s) échelle(s) on pourrait parler d'infériorité de la croyance sur le savoir (car une évaluation ne se fait jamais que selon une certaine échelle de valeurs) ; demande-toi également ce qui justifie que l'on choisisse telle ou telle échelle dans cette évaluation.

    Je te donne deux idées : échelle de la vérité et de la connaissance, échelle éthique. Si sur la première échelle on peut parler de supériorité du savoir sur la croyance, ce serait peut-être l'inverse dans le deuxième cas. Nietzsche relève par exemple le fait que la vie a sans doute besoin d'erreur et d'illusion pour s'affirmer (exemple des Dieux grecs, qui sublimaient la vie des Grecs. de la même façon, on peut parler de la religion qui a produit quand même pas mal de grandes oeuvres). En fait, l'illusion du sens sublime l'homme et la vie, là où la vérité (la Terre n'est pas le centre du monde, l'homme n'est pas une créature de Dieu, la liberté n'existe sans doute pas, etc.) tend peut-être à un certain nihilisme des valeurs. c'est-à-dire en gros à un découragement, une lassitude.

    Un peu d'épistémologie également ne peut pas faire de mal, comme tu as commencé à le faire. Commence d'ailleurs par ça : explique bien d'abord ce qui distingue le savoir de la croyance, ça fera partir ton devoir sur de "bonnes bases". En gros, le savoir (on pense évidemment au savoir scientifique) n'est pas la Vérité, mais c'est ce qui répond à un certain nombre de critères de validation (efficacité, cohérence avec les théories précédéntes, expérimentation, prise de risque, etc.) Surtout, le savoir s'inscrit dans une démarche active de réflexion c'est-à-dire de retour sur soi-même et sur ce qu'on croit savoir, bref dans une démarche active de critique et de remise en question. Ce n'est pas un hasard que l'on parle véritablement de science moderne à partir des Lumières (criticisme de Kant et fin -théorique- de la métaphysique). Au contraire la croyance ne se situe pas dans ce schéma, elle est acceptation d'un principe supérieur, ou remise en question insuffisante (on peut penser à des disciplines qui ne semblent pas répondre aux critères de scientificité, comme la psychanalyse - bref).
    Dernière modification par Augustin 01/10/2005 à 16h47

  3. #3
    nolwenn5 Guest

    Wink

    Merci beaucoup de m'avoir donné quelques pistes. Je pense que cela va vraiment m'aider pour mon devoir.

  4. #4
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    Messages
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    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  5. #5
    Augustin Guest

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    j'ajoute ceci sur la distinction dans le problème de la perspective théorique (vérité) et de la perspective pratique (éthique) :

    quelque part, la croyance est nécessaire à l'action, non pas seulement parce que celle-ci sublime l'homme, mais parce que l'action demande à s'engager !


    je crois qu'il serait judicieux d'utiliser Descartes, qui distingue le doute dans la connaissance, qui est nécessaire à la recherche de la vérité, et le doute dans la vie pratique qui au contraire nous mène à l'indécision.

    à deux situations différentes donc, deux utilisations différentes du doute. car l'action demande à l'homme de s'engager, même s'il n'est pas sûr de son fait.

    cf. Principes de la philosophie, Première partie, §1 à 3 :

    "Première partie
    Des principes de la connaissance humaine (AT IX, ii, 25)

    1. Que pour examiner la vérité il est besoin, une fois en sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu’il se peut.

    Comme nous avons été enfants avant que d’être hommes et que nous avons jugé tantôt bien et tantôt mal des choses qui se sont présentées à nos sens lorsque nous n’avions pas encore l’usage entier de notre raison, plusieurs jugements ainsi précipités nous empêchent de parvenir à la connaissance de la vérité, et nous préviennent de telle sorte qu’il n’y a point d’apparence que nous puissions nous en délivrer, si nous n’entreprenons de douter une fois en notre vie de toutes les choses où nous trouverons le moindre soupçon d’incertitude.

    2. Qu’il est utile aussi de considérer comme fausses toutes les choses dont on peut douter.

    Il sera même fort utile que nous fausses toutes celles où nous pourrons imaginer le moindre doute, afin que si nous en découvrons quelques-unes qui, nonobstant cette précaution, nous semblent manifestement vraies, nous fassions état qu’elles sont aussi très certaines et les plus aisées qu’il est possible de connaître. (26)

    3. Que nous ne devons point user de ce doute pour la conduite de nos actions.

    Cependant il est à remarquer que je n’entends point que nous nous servions d’une façon de douter si générale, sinon lorsque nous commençons à nous appliquer à la contemplation de la vérité. Car il est certain qu’en ce qui regarde la conduite de notre vie nous sommes obligés de suivre bien souvent des opinions qui ne sont que vraisemblables, à cause que les occasions d’agir en nos affaires se passeraient presque toujours avant que nous pussions nous délivrer de tous nos doutes ; et lorsqu’il s’en rencontre plusieurs de telles sur un même sujet, encore que nous n’apercevions peut-être pas davantage de vraisemblance aux unes qu’aux autres, si l’action ne souffre aucun délai, la raison veut que nous en choisissions une, et qu’après l’avoir choisie nous la suivions constamment, de même que si nous l’avions jugée très certaine."

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