+ Répondre à la discussion
Affichage des résultats 1 à 3 sur 3

Discussion: Kant et Machiavel - philo.politique

  1. #1
    m.anders Guest

    Question Kant et Machiavel - philo.politique

    Bonjour,
    Alors voilà, j'aurais besoin de votre aide pour un examen. Je dois préparer un sujet sur une confrontation de Machiavel et de Kant.
    LE CADRE DEJA: D'un côté avec Machiavel (et avec "Le Prince" plus particulièrement) on a ce qu'on a pu appeler le réalisme politique, cette façon pragmatique d'aborder le réel. Le souci n'est pas ce que DOIT être la cité ou l'Etat mais bien ce qu'elle EST telle qu'elle se présente à l'observateur. On exclut du coup la morale ou les idéaux et on s'attache à une analyse pratique, empirique.
    De l'autre côté Kant (en particulier "Projet de paix perpétuelle") que l'on range plus volontiers dans l'idéalisme politique où est accordé de l'importance à justement la morale et les idéaux. Une conception légaliste où le droit et les institutions ont une place importante. Il va d’ailleurs influencer les projets de communauté internationale avec par exemple la SDN, l'ONU, le GATT, etc. La question est comment instituer la paix (ce souci donc de ce qui DOIT être plus que de ce qui EST). La morale, même si ce n'est plus celle d'un fervent religieux, a son importance puisqu'elle sous-entend le droit(se donner des lois) et donc la liberté ( à entendre donc ici comme l'affranchissement d'un déterminisme naturel puisqu’on se donne des lois, c’est le « je dois donc je peux »).

    Face à cette opposition bien rigide et caricaturale, auriez-vous, si vous avez une affinité avec ces philosophes, de quoi rendre pertinent mon sujet. Par exemple des points de convergence, des ambiguïtés à amener, des rectifications, etc.

    ( Je crois que Machiavel a écrit des textes (Tite-Live) où il fait l'éloge d'une République idéale…Donc il serait poursuivi lui aussi par un idéal même après sa dissection crue et lucide de la réalité politique ?
    Pour Kant n'est-ce pas plus important qu'une action elle-même soit juste que son intention, sa "racine"? Dans ce cas, certains conseils de Machiavel au Prince semblent proches de cette idée. Par exemple, le fait qu'il est nécessaire de se régler parfois sur la loi morale même si le Prince a d'autres intentions derrière la tête parce que ce qui compte c'est d'arriver à ses fins, quitte à tromper le peuple. De plus on ne peut pas toujours gouverner dans la terreur il faut parfois se mettre au diapason du peuple dans lequel règne la morale et ses vertus, ainsi on lui « fait plaisir », on « remonte dans les sondages ». Ce Machiavel ressemblerait alors, en tout cas sur ce point, à notre solitaire de Königsberg? )

    Merci d'ores et déjà de votre aide. (et pardon pour la tartine...)

    m.anders

  2. #2
    Date d'inscription
    April 2001
    Localisation
    France -
    Messages
    21 954

    Talking

    Lire cette page sur Machiavel et Tite Live http://www.philagora.net/philo-bac/oral-machiavel.php

    Commencer par bien distinguer le moraliste politique et le politique moral en reprenant le texte: Appendice I, Projet de paix perpétuelle Kant : la thèse essentielle de Kant (lire jusqu'au bout l'appendice) Si on voulait concilier ce qui est et ce qui doit être, on réduirait ce qui doit être à ce qui est, on ferait disparaître le devoir: la raison serait mise au service de la ruse et se réduirait alors au mécanisme de la rationalité, le raisonnable disparaissant.
    Peut on concilier l'eau et le feu, la nature et la raison?
    On ne peut donc que confronter, front à front ensemble, Machiavel et Kant. Tout rapprochement, quelque séduisant et ingénieux qu'il paraît, finit par éclater.*
    Par exemple:
    Seul Kant a rencontré la pensée de Machiavel et, dans Le projet de paix perpétuelle, il pense avoir réglé le compte: la politique doit plier le genoux devant la morale.
    Bien entendu une lecture attentive de Kant laisse effectivement paraître une certaine acceptation de la raison d'État, un peu comme Sénèque en marche vers la liberté doit bien tenir compte des conditions, de la mêlée dans laquelle il se trouve. Mais pour Sénèque la fin c'est la liberté et pour Kant la fin, la justice, commande tout jugement sur la réalité: on la supporte, on ne compose pas. C'est dire que l'acceptation de ce qui est, est toujours provisoire dans une marche vers une justice parfaite assurée par l'obéissance à l'impératif catégorique.*
    Il me semble alors que le point de convergence disparaît. La morale de l'intention ne saurait accepter des intentions qui ne sont pas conformes à la raison pratique. Il s'agit en effet d'agir par devoir et non simplement conformément au devoir avec une idée derrière la tête.
    Cette piste ne doit surtout pas vous empêcher de suivre les vôtres qui sont excellentes même si elles pourraient bien déboucher sur une impasse, comme l'exemple ci-dessus.
    http://www.philagora.eu/educatif/ind...prepas/La_paix
    Joseph Llapasset
    - Site Philagora, tous droits réservés ©
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  3. #3
    m.anders Guest

    Par défaut spassiba

    Eh bien merci beaucoup pour votre aide, pour ces pistes. Merci , c'est très agréable et à quelque part stimulant..

    Tout de bon


    m.anders

+ Répondre à la discussion

Règles de messages

  • You may not post new threads
  • You may not post replies
  • You may not post attachments
  • You may not edit your posts