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Discussion: Explication de texte de Rousseau: extrait du "Discours sur l'origine..."

  1. #1
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    October 2010
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    Par défaut Explication de texte de Rousseau: extrait du "Discours sur l'origine..."

    Bonjour!
    J'ai une explication de texte à faire sur l'extrait suivant du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes de Rousseau mais je suis complètement perdue... Des conseils et des idées me seront plus qu'utiles...

    "Je ne crois pas avoir aucune contradiction à craindre, en accordant à l’homme la seule vertu naturelle, qu'ait été forcé de reconnaître le détracteur le plus outré des vertus humaines. Je parle de la pitié, disposition convenable à des êtres aussi faibles, et sujets à autant de maux que nous le sommes ; vertu d’autant plus universelle et d’autant plus utile à l’homme qu’elle précède en lui l’usage de toute réflexion, et si naturelle que les bêtes mêmes en donnent quelquefois des signes sensibles. Sans parler de la tendresse des mères pour leurs petits, et des périls qu’elles bravent pour les en garantir, on observe tous les jours la répugnance qu’ont les chevaux à fouler aux pieds un corps vivant [...].
    Tel est le pur mouvement de la nature, antérieur à toute réflexion : telle est la force de la pitié naturelle, que les moeurs les plus dépravées ont encore peine à détruire [...]. De cette seule qualité découlent toutes les vertus sociales [...]. En effet, qu’est-ce que la générosité, la clémence, l’humanité, sinon la pitié appliquée aux faibles, aux coupables, ou à l’espèce humaine en général ?
    Il est donc certain que la pitié est un sentiment naturel, qui, modérant dans chaque individu l’activité de l’amour de soi-même, concourt à la conservation mutuelle de toute l’espèce. C’est elle qui nous porte sans réflexion au secours de ceux que nous voyons souffrir : c’est elle qui, dans l’état de nature, tient lieu de lois, de moeurs et de vertu [...] ; c’est elle qui, au lieu de cette maxime sublime de justice raisonnée : Fais à autrui comme tu veux qu’on te fasse, inspire à tous les hommes cette autre maxime de bonté naturelle bien moins parfaite, mais plus utile peut-être que la précédente : Fais ton bien avec le moindre mal d’autrui qu’il est possible. C’est, en un mot, dans ce sentiment naturel, plutôt que dans des arguments subtils, qu’il faut chercher la cause de la répugnance que tout homme éprouverait à mal faire."

    Merci d'avance!

  2. #2
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    April 2001
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    Par défaut

    Bonjour
    Vous pouvez largement utiliser:
    De Lucie 1:
    "L’homme sauvage de Rousseau n’obéit qu’au principe inné de sa propre conservation et ne connaît ni le vice, ni la vertu. La société est par conséquent à l’origine de sa propre condamnation, en s’obligeant à des vertus que rien ne la prédispose à exercer. L’ignorance dans laquelle l’homme naturel se trouve par rapport à la morale réfute toute possibilité de fonder la société sur la nécessité, exprimée par Hobbes, d’échapper à une « guerre perpétuelle » entre les hommes qui rendrait l’état de nature insupportable. En effet, cette idée ne vaut qu’en ayant au préalable attribué à l’homme naturel un degré de développement des passions qu’il n’a pas atteint. L’homme naturel ne connaît que l’amour de soi, sentiment naturel qui le conduit à se préférer à son semblable dans la stricte mesure où cette préférence est utile à sa conservation, tandis que l’amour-propre, qui se développe avec la société, est une tendance qui pousse l’homme à se comparer aux autres, à se préférer à son semblable, dût-il en coûter la vie à ce dernier. L’homme sauvage se trouve donc dans un calme des passions tel qu’il ne peut pas éprouver de haine susceptible de déclencher une guerre perpétuelle avec ses semblables.

    En outre, la guerre implique la robustesse de l’homme, mais aussi une situation de dépendance par rapport au semblable qu’il écrase. La seule dépendance possible étant la dépendance physique à l’état naturel, cette dépendance semble pour Rousseau absolument incompatible avec les idées de robustesse et d’amour de soi.

    La bonté naturelle de l’homme, résultat de ce sentiment d’amour de soi modifié par la pitié, définie comme la répugnance innée à voir souffrir son semblable, exclut toute volonté de mal faire. Une telle volonté serait d’ailleurs impossible dans la mesure où la connaissance du bien et du mal implique la réflexion. La pitié subsiste encore chez l’homme social, humanisant une morale qui, sans elle, ne serait qu’une mécanique aveuglément destructrice de l’homme. C’est elle aussi qui se trouve à l’origine de ce que l’homme social a nommé la « vertu », car il y a peu du désir de suppression de la souffrance au désir de bonheur. La pitié subsiste nécessairement, car en tant que penchant naturel, nul ne peut être tenté de s’y soustraire, comme on désobéirait à une vertu en optant pour un vice. La pitié appartient à l’essence de l’homme. C’est parce qu’elle est combattue par des intérêts démesurés liés à l’amour-propre qu’elle est plus faible chez l’homme social. "

    http://forum.philagora.net/showthrea...+in%E9galit%E9
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  3. #3
    Date d'inscription
    October 2010
    Messages
    2

    Par défaut

    Vous m'aidez déjà beaucoup. Merci!!

  4. #4
    Date d'inscription
    April 2001
    Localisation
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    Messages
    21 954

    Par défaut

    Bonjour
    Imaginez deux forces qui tirent en sens inverse
    <============== O ==========>
    La résultante sera la verticale à partir du point O
    Aisi l'amour de soi et la pitié s'équilibrent dans le modèle de l'homme de nature

    Au contraire dans l'homme qui vit en société:
    amour propre =========>
    pitié pour soi =========>
    = déséquilibre
    Est-ce plus clair
    Ne pas oublier que Rousseau est aussi un scientifique (mathématicien , musicien...) Il utilise des modèles mathématiques , scientifique ( ici la force et la balance.
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

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