+ Répondre à la discussion
Page 4 sur 4
PremièrePremière 1 2 3 4
Affichage des résultats 31 à 40 sur 40

Discussion: Le Bien, le Mal et l'avenir du monde

  1. #31
    OndeVirtuelle Guest

    Par défaut

    Salut Olivier,


    Ce mécontentement, par ailleurs ressenti par la grande majorité de la population toutes classes confondues, reste relatif à mon sens. Sa légitimité se fonde sur la recherche d’un bien-être personnel. Aussi, je ne perçois en rien dans ce ras-le-bol général lié aux réalités économiques un quelconque moyen de s’extraire du chao dans lequel la planète se trouve.


    Oui, d’accord, je comprends ce que tu veux dire… effectivement ça restera une remise en question individuelle, ponctuelle, quand une situation engendrera ce sentiment, ça n’est pas généralisable à une réflexion plus globale sur des questions de fond…
    Je commence à avoir une idée plus précise, oui… je comprends que tu peux te baser sur ton expérience, ce qui est encore plus douloureux j’imagine que théoriser à partir de quelques exemples…

    Douloureux pas forcément, je dirais plutôt lucide ou choquant lorsqu’on se retrouve de plein pied dans une réalité qu’on n’envisageait même pas et qui de surcroît concerne la majorité de la population. Bref ! Lointain est le nid douillet de la Fac et même après quelques années, on apprivoise, on tente d’agir mais on ne s’y habitue pas …. Une question revient : Comment est-ce possible ? Comment le monde peut-il être si inégal et injuste ? Tu me diras, le monde a toujours tourné ainsi….

    Un monde esclave de la pensée matérialiste, en permanente insatisfaction….Et pourtant, ces jeunes ne sont pas inintelligents, ni même exempts de réelles qualités. C’est d’ailleurs ici que se fonde ma lueur d’espoir…. Bref, le nœud du problème est de cet ordre. Tant que l’on n’aidera pas ces personnes à ôter leurs ornières, le monde continuera à tourner à l’envers. Tant qu’ on ne leur offrira pas l’opportunité de se construire un véritable « sens critique » expression de la liberté, les injustices perdureront. Ceci dit, peut-être y a-t-il, dans la logique capitaliste, un certain intérêt à entretenir cet état de fait ? Pourtant qu’avons-nous vraiment à gagner dans ce phénomène ?

    Un intérêt à maintenir cet état de fait ? Je vais te dire ce que Jean-Claude Michéa rapporte dans son livre « L’enseignement de l’ignorance » (p.47), je te laisse seule juge :

    « C’est ainsi, par exemple, qu’en septembre 1995, sous l’égide de la fondation Gorbatchev, « cinq cents hommes politiques, leaders économiques et scientifiques de premier plan », constituant à leurs yeux l’élite du monde durent se réunir à l’Hôtel Fairmont de San Francisco pour confronter leurs vues sur le destin de la nouvelle civilisation. Etant donné son objet, ce forum était naturellement placé sous le signe de l’efficacité la plus stricte : « des règles rigoureuses forcent tous les participants à oublier la rhétorique. Les conférenciers disposent tout juste de 5 minutes pour introduire un sujet : aucune intervention lors des débats ne doit durer pus de 2 minutes ». Ces principes de travail une fois définis, l’assemblée commença par reconnaître – comme une évidence qui ne mérite pas d’être discutée – que, « dans le siècle à venir, deux dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l’activité de l’économie mondiale ». Sur des bases aussi franches, le principal problème politique que le système capitaliste allait devoir affronter au cours des prochaines décennies put donc être formulé dans toute sa rigueur : comment serait-il possible, pour l’élite mondiale, de maintenir la gouvernabilité des quatre-vingts pour cent d’humanité surnuméraire dont l’inutilité a été programmée par la logique libérale ?
    La solution qui, au terme du débat, s’imposa, comme la plus raisonnable, fut celle proposée par Zbigniew Brzenzinski* sous le nom de tittytainment. Par ce mot valise, il s’agissait tout simplement de définir un « cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettant de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète ». Cette analyse, cynique et méprisante, a évidemment l’avantage de définir, avec toute la clarté souhaitable, le cahier des charges que les élites mondiales assignent à l’école du 21ème siècle.


    (*ancien conseiller de Jimmy Carter et fondateur en 1973 de la « trilatérale », club encore plus impénétrable que le Siècle et qui regroupait en 1992 environ 350 membres américains, européen et japonais et qui constitue un des lieux où s’élaborent les idées et stratégies de l’internationale capitaliste).


    Très parlant en effet…………..et quelque part malheureusement pas très surprenant.

    Oui tout à fait. D’ailleurs, c’est bien un des principaux problèmes à l’heure actuelle, l’absence d’alternative, l’absence de confrontation avec un autre système comme tu le dis justement. C’est aussi ça qui effraie, à terme, il n’y aura plus d’espace différent, tout sera soumis au même système, partout. Définition de la mondialisation. C’est cette espèce de direction unilatérale, sans autre option qui a mené certains à prophétiser « la fin de l’Histoire ». On sait, plus ou moins, où on va, mais tout le monde est voué à y aller, il y a de moins en moins… « d’échappatoire » en quelques sortes, on se conforte dans une direction dont on connaît quelques conséquences, mais on est « piégé » dedans, il n’y a ni contrepoids, ni alternative et on s’attache à gommer les quelques espaces encore différents. Alors qu’il faudrait au contraire valoriser celles-ci.


    A propos des « avantages à tirer de ce culte de l’individu », peut-être, je ne sais pas. Mais il me semble que le plus grossier glissement de valeur que cela opère s’attaque à un des fondements de l’homme : si avant on se demandait « qui on était » (pas texto, mais cette question renvoie à moult comportements ou réflexions que l’on peut avoir de sa vie et de soi-même), aujourd’hui la question par excellence est « de quoi ai-je l’air ? », car, malheureusement, le culte de l’individu n’implique pas de questionnement de fond, la forme peut suffire.

    Ok, je parlais en effet d’une recentralisation sur ces questions de fond. Il est évident que le culte de l’apparence, à l’inverse, soit stérile sinon avilissant.


    Quant à jeter un pont entre culte de l’individu est approche scientifique, je ne serai pas aussi compréhensif, le culte de l’individu s’attache à l’homme qui s’intéresse beaucoup à lui-même, et pas forcément en profondeur donc, alors que les sciences ont pour sujet l’Homme, il n’y aurait guère que la psychologie pour prendre en considération la dimension égocentrée d’une réflexion superficielle sur soi-même. Leur enseignement peuvent certes nous renseigner sur la nature de l’homme, mais le culte de l’individu appartiendrait, de mon point de vue bien sûr, à une dimension culturelle, on adopte ce point de vue égocentré parce que c’est un modèle culturellement diffusé, vendu en quelques sortes. A ce niveau là, je ne peux que conseiller le livre « NO LOGO » de Naomi Klein, qui décrypte de façon admirable les procédés employés pour vendre un « style de vie » et une réflexion toute faite au public attentif.

    Il y a effectivement la psychologie qui permet une approche spécifique de l’homme puisqu’elle étudie les mécanismes internes à la pensée. Si elle peut apparaître de prime abord comme un modèle voire un phénomène de mode, cette dernière constitue à mon sens une science ouverte sur un des plus vastes et complexes territoires : le cerveau humain. La psychologie au-delà des règles imposées par l’éducation, la culture, la norme sociale tend à toucher à l’essence même de ce qu’est l’Individu. Aussi les éclaircissements qui apparaissent peuvent constituer un excellent moyen de comprendre nos agissements mais aussi ceux d’autrui et plus largement les processus en œuvre dans les interactions. Par ailleurs, au lieu de subir les évènements en étant esclave de ses propres émotions, cette discipline dévoile certains mécanismes permettant de mieux gérer des situations conflictuelles. Ceci dit, avant même l’apparition de la psychologie et du culte de l’individu, la philosophie s’est toujours intéressée à l’Homme dans ce qu’il a de plus singulier et universel. L’autre point commun entre la philosophie et la psychologie concerne leur raisonnement réflexif. Ces deux domaines prendre conscience d’eux –même simultanément à leur réflexion ou objet d’étude. Pour conclure, je ne pense pas que le point de vue égocentré en tant qu’introspection soit lié à un quelconque phénomène culturel. Contrairement à l’apologie de l’apparence, il recèle les grandes questions identitaires qui animent l’homme depuis des siècles.

    Disons que les 2 sont reliés, notre mode de vie engendre une perte des valeurs, une ambition grandissante (à l’instar du culte de la célébrité de plus en plus présente dans la jeunesse, certains en arrivant à croire que la seule reconnaissance que l’on peut avoir passe par une médiatisation en vue de la célébrité) et un amoindrissement des rapports humains. C’est presque logique, si le gage de notre réussite ne passe que par soi-même, le rôle dévolu aux autres ne peut que s’amoindrir ou s’effectuer d’un point de vue intéressé voire superficiel, un peu comme un « moyen de » et non plus comme une finalité en soi.

    Je suis d’accord avec toi mais hormis l’amour désintéressé que nous portons à nos rares amis ou nos proches, la vie semble être un vaste réseau d’interdépendances ou chacun utilise et est utilisé à son tour. Ce qui me parait plus dangereux à l’heure actuelle est, en effet, cet engouement pour la célébrité. Il concerne évidemment des jeunes aveuglés par un bouquet de paillettes bientôt devenu feu de paille… Bref, sous le strass et le mensonge d’une vie facile faite d’adoration (désir de valorisation) se cache l’exploitation, la manipulation.

    Oui, la question est ardue et n’appelle pas à une solution simple. Il est vrai que nombre de familles n’ont tenu que par la grâce d’un étouffant système conventionné des rapports humains, et surtout familiaux. Le libéralisme a fait sauté ce couvercle, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose, loin de là et comme tu dis l’adultère a toujours été là, de même que les prostituées par exemple (je dis ça car si je me souviens bien, le pourcentage d’hommes mariés qui y vont est tout simplement énorme).

    Effectivement, je pense que l’on ne doit pas s’astreindre pour répondre à une norme sociale. Tout le problème venant justement qu’une réflexion égocentrée doit être, forcément, amoindrie quand on se met en couple, on crée une entité à 2, les desiderata personnels se doivent d’être délayés, sinon « construire quelque chose à 2 » perd son sens.

    Pas forcément, il me parait au contraire essentiel de maintenir et de cultiver au sein du couple sa propre individualité. Généralement dans une entité à deux (souvent composée d’un caractère dominant) un des protagonistes est amené à se plier, se dévouer et organiser sa vie en fonction de celle de son conjoint. Si cette concession ne pèse pas au départ, il y a de forte chance pour qu’au bout d’un moment la personne en question se sente reniée dans sa propre individualité. S’ensuivent des sentiments d’amertumes préjudiciables au fonctionnement du couple. Je pense qu’il faut bien avoir intégré cette dimension avant de se mettre « en ménage » (je déteste ce terme !!). J’aurais donc tendance à percevoir la notion de couple « idéal » (sachant que ce dernier n’existe pas) comme l’association de deux personnalités distinctes qui n’attendent rien de la part de l’autre mais cultivent leurs différences et s’enrichissent l’une de l’autre de manière désintéressée. Pour résumer, la liberté réciproque me paraît très importante. Concernant la répartition des tâches ménagères (puisque on y est !), ces dernières doivent être équitables et leur répartition issue d’un consensus établit par les deux partenaires (je sens que je vais pas me faire des copains là !!)
    A fortiori si l’on a un enfant. J’ai un ami, 25 ans, qui a un enfant d’une fille qui, 3 semaines après son accouchement, à littéralement pété un câble. Elle s’est complètement recentrée sur elle-même, sur ses envies, ce qu’elle voudrait faire, …

    Résultat : ils sont séparés depuis, et s’ils sont allés à l’encontre d’une certaine norme sociale, ils s’étaient engagés pour eux et surtout pour l’enfant qu’ils ont eu. Oui il est pus facile de se séparer à notre époque et je préfère qu’ils se soient séparés plutôt que de vivre dans une ambiance délétère. Mais quand on place son individualité avant (je veux un enfant) et après (finalement je veux aussi faire ça et ça), alors on comprends que se mettre en couple relève plus que d’un simple assujettissement à une norme.

    En effet…. Pour en revenir à cette individualité qui évolue : on rêve de fonder un petit foyer douillet avec des enfants parce que ce désir a toujours été marqué chez nous, on idéalise pour finalement se rendre compte qu’il y a de réelles contraintes et responsabilités. Tout n’apparaît pas aussi rose que dans la vision imaginaire qu’on s’était créée. Deux optiques : on réagit de manière brutale et excessive en réaction à la perte de notre idéal (peut-être le cas de la fille dont tu me parles) ou on tente d’analyser la situation avec un certain recul afin de faire au mieux la part des choses entre ses propres aspirations et la nouvelle réalité du couple (peut-être ce que fera cette même fille avec un peu plus de temps).

    « Les présupposés et les schèmes intellectuels typiques d’une époque sont comme les vêtements historiques des questions éternelles ».

    C’est superbe, franchement. Je vais l’apprendre, je trouve qu’elle synthétise parfaitement tout un pan de réflexion pourtant ardu.
    Et elle est tellement belle……..

    A Bientôt

    Onde

  2. #32
    Olivier66 Guest

    Par défaut

    Salut Onde !

    Bref ! Lointain est le nid douillet de la Fac et même après quelques années, on apprivoise, on tente d’agir mais on ne s’y habitue pas …. Une question revient : Comment est-ce possible ? Comment le monde peut-il être si inégal et injuste ? Tu me diras, le monde a toujours tourné ainsi….

    Oui, je comprends… des fois je me demande s’il y a trèèèèèès longtemps, la question de la justice ou de l’égalité du monde ne se posait sans doute pas. Le monde était tel qu’il était et on ne se situait pas en son sein comme on le fait aujourd’hui… peut-être l’inégalité et l’injustice sont des notions relativement récentes ? Dans le sens de leur prise de conscience bien sûr…


    Ok, je parlais en effet d’une recentralisation sur ces questions de fond. Il est évident que le culte de l’apparence, à l’inverse, soit stérile sinon avilissant.

    Des fois je me dis que le culte de l’image c’est un peu comme une extension/développement horizontal de notre « être », contrairement à l’introspection/recherche de soi qui est plutôt une quête verticale. Horizontale dans le sens où on ne change pas de territoire, on reste au même niveau que l’on se contente d’embellir ou d’orner pour avoir l’impression de changer.


    Pour conclure, je ne pense pas que le point de vue égocentré en tant qu’introspection soit lié à un quelconque phénomène culturel. Contrairement à l’apologie de l’apparence, il recèle les grandes questions identitaires qui animent l’homme depuis des siècles.

    En fait, c’est toujours pareil, aucun des deux côtés n’a entièrement raison ni entièrement raison, la « réalité » doit se situer entre les deux, dans une tentative constante de maintenir l’équilibre, tantôt basculant d’un côté, tantôt de l’autre.


    Je suis d’accord avec toi mais hormis l’amour désintéressé que nous portons à nos rares amis ou nos proches, la vie semble être un vaste réseau d’interdépendances ou chacun utilise et est utilisé à son tour.

    Je crois que c’est une manière de voir, on peut tout aussi bien dire « nous vivons en interrelation constante avec les autres dans un complexe système d’échange communicationnel, à la fois rentrant et sortant, à la fois intéressé (par l’autre) et intéressant (l’autre) ». Peut-être mettons-nous en avant la dimension intéressée à notre époque ?


    Ce qui me parait plus dangereux à l’heure actuelle est, en effet, cet engouement pour la célébrité. Il concerne évidemment des jeunes aveuglés par un bouquet de paillettes bientôt devenu feu de paille… Bref, sous le strass et le mensonge d’une vie facile faite d’adoration (désir de valorisation) se cache l’exploitation, la manipulation.

    Ca me fait penser… la célébrité, c’est le spectacle de soi, sa représentation amplifiée par des medias. Corollaire un peu puant du culte de soi et apothéose du narcissisme, il est remarquable de noter combien cela répond à un miroir aux alouettes, ça laisse songeur…


    Pas forcément, il me parait au contraire essentiel de maintenir et de cultiver au sein du couple sa propre individualité. Généralement dans une entité à deux (souvent composée d’un caractère dominant) un des protagonistes est amené à se plier, se dévouer et organiser sa vie en fonction de celle de son conjoint. Si cette concession ne pèse pas au départ, il y a de forte chance pour qu’au bout d’un moment la personne en question se sente reniée dans sa propre individualité. S’ensuivent des sentiments d’amertumes préjudiciables au fonctionnement du couple. Je pense qu’il faut bien avoir intégré cette dimension avant de se mettre « en ménage » (je déteste ce terme !!). J’aurais donc tendance à percevoir la notion de couple « idéal » (sachant que ce dernier n’existe pas) comme l’association de deux personnalités distinctes qui n’attendent rien de la part de l’autre mais cultivent leurs différences et s’enrichissent l’une de l’autre de manière désintéressée. Pour résumer, la liberté réciproque me paraît très importante. Concernant la répartition des tâches ménagères (puisque on y est !), ces dernières doivent être équitables et leur répartition issue d’un consensus établit par les deux partenaires (je sens que je vais pas me faire des copains là !!)

    Je suis d’accord avec la répartition des taches, le vieux, très vieux modèle dont nous gardons le vivace stéréotype me semble éculé. On a suffisamment rabroué la femme et ériger le sexe en tabou pour avoir la lucidité de s’en extraire (à ce titre le glissement matriarcat>patriarcat était significatif, le nouveau changement de notre époque déroute énormément en redonnant une place à la femme, si longtemps ignorée et même méprisée, dans un certain sens).

    A propos du couple, Bernard Werber nous fait part d’une petite histoire du couple : dans un couple, il y celui qui souffre et celui qui s’ennuie. Celui qui souffre aime le plus, il vit son amour et est prêt à agir, à sacrifier pour le conserver. Celui qui s’ennuie aime moins et se sent étouffé par les attentions, par l’amour porté. C’est le plus souvent lui qui s’en va, blessant l’aimant conjoint un peu plus. De ce schéma, il ressort qu’il vaut mieux être l’aimant/souffrant, car lui seul des deux vit réellement l’amour.

    Encore une fois, finalement, le bonheur se situe peut-être dans un entre-deux, dans un complexe équilibre dont le maintien demande une attention constante.



    En effet…. Pour en revenir à cette individualité qui évolue : on rêve de fonder un petit foyer douillet avec des enfants parce que ce désir a toujours été marqué chez nous, on idéalise pour finalement se rendre compte qu’il y a de réelles contraintes et responsabilités. Tout n’apparaît pas aussi rose que dans la vision imaginaire qu’on s’était créée. Deux optiques : on réagit de manière brutale et excessive en réaction à la perte de notre idéal (peut-être le cas de la fille dont tu me parles) ou on tente d’analyser la situation avec un certain recul afin de faire au mieux la part des choses entre ses propres aspirations et la nouvelle réalité du couple (peut-être ce que fera cette même fille avec un peu plus de temps).

    Ton explication me convient, la perte de l’idéal, la confrontation parfois douloureuse avec la réalité et le repli sur soi pour tenter de s’en protéger un peu plus longtemps ou l’autocritique dont on ressort peut-être plus adulte, prêt à assumer les joies et les misères du monde et de la vie en couple.

    Bien, sur ce…

    Ciao

  3. #33
    Date d'inscription
    August 2004
    Localisation
    est
    Messages
    1 073

    Par défaut

    si le couple devient deux individualités cohabitant alors quid de l'amour? Pourquoi ces deux individualités restent-elles ensemble sinon par utilité de mise en commun des choses matérielles. Où est donc passer l'amour? Ce désenchantement du couple est peut être liée au refus de la souffrance liée à la confrontation du "mensonge" de l'amour.

    A vouloir à tout prix rendre l'amour raisonnable, celui perd de son mystère, de son aura et s'évanouit. Le couple tombe dans la grisaille et se robotise. La perte de l'idéal n'est pas sans risque.

    L'homme n'est pas égale de la femme et reciproquement.

    A vous lire il me semble que l'homme est fronciérement idéaliste ( l'amour désenchanté ) et la femme naturellement pragmatique ( la raison désenchanté ).

    Mais où sont donc passés les enfants????

    Je pense qu'une société qui ne fait pas différence entre l'homme et la femme est vouée à disparaitre. Les mâles barbares arriveront tôt ou tard et vaincront parce qu'ils n'ont pas peur de mourir.

    très tendancieusement

  4. #34
    OndeVirtuelle Guest

    Par défaut

    Bonjour François

    [QUOTE=francois2]si le couple devient deux individualités cohabitant alors quid de l'amour? Avant toute chose, la formation d'un couple se compose de fait de deux individualités bien distinctes et ce, au-delà de la différence Homme /Femme. Le mythe de la rencontre de l'âme soeur fortement ressenti dans les débuts passionnels d'une relation semble rapidement s'évanouir une fois le débordement hormonal redescendu. Pourquoi ces deux individualités restent-elles ensemble sinon par utilité de mise en commun des choses matérielles. Où est donc passer l'amour? On ne reste pas avec une personne pour du matériel. A défaut d'amour il s'agirait purement et simplement d'une vaste imposture. En revanche lorsque l'état amoureux s'afaiblit et que les personalités s'apréhendent sous un autre regard, un long travail d'apprivoisement d'autrui voit le jour,L'Amour prend sans doute son sens ici. On apprend à respecter et connaitre les caractéristiques propres à l'individu qui se trouve en face de nous. Durant la phase passionnelle, nous avons généralement d'autres choses en tête que de s'interesser à l'individualité profonde du conjoint. Par la suite, ce travail long travail de connaissance, de découverte de l'autre marque sans doute l'aboutissement de la rencontre et formation du couple. L'individualité ne me parait pas être source de désamour, ni même d'un quelquonque désenchantement. Ce désenchantement du couple est peut être liée au refus de la souffrance liée à la confrontation du "mensonge" de l'amour. Qu'entends tu par mensonge de l'amour?

    A vouloir à tout prix rendre l'amour raisonnable, celui perd de son mystère, de son aura et s'évanouit. Le couple tombe dans la grisaille et se robotise. La perte de l'idéal n'est pas sans risque. Peut-on vivre en couple éternellement amoureux dans un perpétuel débordement de pasion? Ne serait-ce pas utopique de penser cela? L'amour a sans doute deux visages: celui de l'intensité éphémère et du sage patient.

    L'homme n'est pas égale de la femme et reciproquement.

    A vous lire il me semble que l'homme est fronciérement idéaliste ( l'amour désenchanté ) et la femme naturellement pragmatique ( la raison désenchanté ). Idem, je ne perçois pas le sens de cette remarque si tu peux la développer...Mais où sont donc passés les enfants????

    Je pense qu'une société qui ne fait pas différence entre l'homme et la femme est vouée à disparaitre. Les mâles barbares arriveront tôt ou tard et vaincront parce qu'ils n'ont pas peur de mourir.???

    Salut

  5. #35
    OndeVirtuelle Guest

    Par défaut

    [QUOTE=Olivier66]Salut Onde !


    Salut Olivier

    Des fois je me dis que le culte de l’image c’est un peu comme une extension/développement horizontal de notre « être », contrairement à l’introspection/recherche de soi qui est plutôt une quête verticale. Horizontale dans le sens où on ne change pas de territoire, on reste au même niveau que l’on se contente d’embellir ou d’orner pour avoir l’impression de changer.
    Jolie métaphore!

    [B]Pour conclure, je ne pense pas que le point de vue égocentré en tant qu’introspection soit lié à un quelconque phénomène culturel. Contrairement à l’apologie de l’apparence, il recèle les grandes questions identitaires qui animent l’homme depuis des siècles.[/B


    Je crois que c’est une manière de voir, on peut tout aussi bien dire « nous vivons en interrelation constante avec les autres dans un complexe système d’échange communicationnel, à la fois rentrant et sortant, à la fois intéressé (par l’autre) et intéressant (l’autre) ». Peut-être mettons-nous en avant la dimension intéressée à notre époque ?

    Je pense que cela a toujours fonctionné ainsi......Dès qu'il y a un interêt quelconque, il y a échange. Maintenant, l'intérêt peut avoir de multiples facettes qui détermineront la nature de la relation. Si l'intérêt d'échanger avec autrui est liée à l'argent, la relation sera marchande. A l'inverse si l'intérêt est la curiosité intellectuelle par exemple, l'échange sera découverte etc.. etc.. La nature d'un échange ne dépend t-il pas du besoin, de la volonté précédent son apparition?

    Ca me fait penser… la célébrité, c’est le spectacle de soi, sa représentation amplifiée par des medias. Corollaire un peu puant du culte de soi et apothéose du narcissisme, il est remarquable de noter combien cela répond à un miroir aux alouettes, ça laisse songeur…

    C'est pas pour rien que les plus grands mégalomanes sont des artistes (ce qui ne retire rien à leur don, quand ils en ont un).[B]


    Je suis d’accord avec la répartition des taches, le vieux, très vieux modèle dont nous gardons le vivace stéréotype me semble éculé. On a suffisamment rabroué la femme et ériger le sexe en tabou pour avoir la lucidité de s’en extraire (à ce titre le glissement matriarcat>patriarcat était significatif, le nouveau changement de notre époque déroute énormément en redonnant une place à la femme, si longtemps ignorée et même méprisée, dans un certain sens).
    En effet.......

    A propos du couple, Bernard Werber nous fait part d’une petite histoire du couple : dans un couple, il y celui qui souffre et celui qui s’ennuie. Celui qui souffre aime le plus, il vit son amour et est prêt à agir, à sacrifier pour le conserver. Celui qui s’ennuie aime moins et se sent étouffé par les attentions, par l’amour porté. C’est le plus souvent lui qui s’en va, blessant l’aimant conjoint un peu plus. De ce schéma, il ressort qu’il vaut mieux être l’aimant/souffrant, car lui seul des deux vit réellement l’amour.

    L'amour ne peut-il s'exprimer que dans la souffrance? La souffrance est-elle garante de l'amour?
    Question complexe qui renvoit à la notion de manque. C'est dans ce dernier que nous éprouvons le plus vivement le sentiment d'amour. L'histoire du conjoint endormi ou qui s'ennuie dans son couple et ne parviendra pourtant jamais à faire le dueil de sa défunte épouse ou inversement. L'amour ravivé par la perte. Perte qui enclenche un procésus d'idéalisation et redonne sans doute toute la nature sauvage au sentiment amoureux. Ceci dit, nous ne vivons pas de manière perpétuelle ce manque, cette perte (ce qui serait psychologiquement ingérable) et par conséquent nous avons une facheuse tendance à s'endormir. Il est pourtant parfois bon de songer que personne ne nous est acquis et qu'un trop long sommeil peut réellement tuer l'amour.
    Pour en revenir à la réflexion de Werber, je pense cette dernière un peu trop manichéenne en ce sens où les deux protagonistes du couple connaissent généralement les deux cas de figures énoncés.


    Encore une fois, finalement, le bonheur se situe peut-être dans un entre-deux, dans un complexe équilibre dont le maintien demande une attention constante.
    Certains cherchent le bonheur dans les excès. Les joies, peines y sont démesurées mais vécues pleinement. D'autres au contraire se contentent d'un bonheur mesuré et serein... Question de caractère et de choix concernant la manière de vivre sa vie. Quand certains meurent dans la platitude de l'équilibre, d'autres y trouvent une étincelle de bonheur caché.

    Ton explication me convient, la perte de l’idéal, la confrontation parfois douloureuse avec la réalité et le repli sur soi pour tenter de s’en protéger un peu plus longtemps ou l’autocritique dont on ressort peut-être plus adulte, prêt à assumer les joies et les misères du monde et de la vie en couple.

    La perte de nos idéaux sont en effet bien douloureux... mais une vie sans rêve?

    Amicalement
    Onde

  6. #36
    Date d'inscription
    August 2004
    Localisation
    est
    Messages
    1 073

    Par défaut

    [QUOTE=OndeVirtuelle]Bonjour François

    Citation Posté par francois2
    si le couple devient deux individualités cohabitant alors quid de l'amour? Avant toute chose, la formation d'un couple se compose de fait de deux individualités bien distinctes et ce, au-delà de la différence Homme /Femme. Le mythe de la rencontre de l'âme soeur fortement ressenti dans les débuts passionnels d'une relation semble rapidement s'évanouir une fois le débordement hormonal redescendu. Pourquoi ces deux individualités restent-elles ensemble sinon par utilité de mise en commun des choses matérielles. Où est donc passer l'amour? On ne reste pas avec une personne pour du matériel. A défaut d'amour il s'agirait purement et simplement d'une vaste imposture. En revanche lorsque l'état amoureux s'afaiblit et que les personalités s'apréhendent sous un autre regard, un long travail d'apprivoisement d'autrui voit le jour,L'Amour prend sans doute son sens ici. On apprend à respecter et connaitre les caractéristiques propres à l'individu qui se trouve en face de nous. Durant la phase passionnelle, nous avons généralement d'autres choses en tête que de s'interesser à l'individualité profonde du conjoint. Par la suite, ce travail long travail de connaissance, de découverte de l'autre marque sans doute l'aboutissement de la rencontre et formation du couple. L'individualité ne me parait pas être source de désamour, ni même d'un quelquonque désenchantement. Ce désenchantement du couple est peut être liée au refus de la souffrance liée à la confrontation du "mensonge" de l'amour. Qu'entends tu par mensonge de l'amour?

    A vouloir à tout prix rendre l'amour raisonnable, celui perd de son mystère, de son aura et s'évanouit. Le couple tombe dans la grisaille et se robotise. La perte de l'idéal n'est pas sans risque. Peut-on vivre en couple éternellement amoureux dans un perpétuel débordement de pasion? Ne serait-ce pas utopique de penser cela? L'amour a sans doute deux visages: celui de l'intensité éphémère et du sage patient.

    L'homme n'est pas égale de la femme et reciproquement.

    A vous lire il me semble que l'homme est fronciérement idéaliste ( l'amour désenchanté ) et la femme naturellement pragmatique ( la raison désenchanté ). Idem, je ne perçois pas le sens de cette remarque si tu peux la développer...Mais où sont donc passés les enfants????

    Je pense qu'une société qui ne fait pas différence entre l'homme et la femme est vouée à disparaitre. Les mâles barbares arriveront tôt ou tard et vaincront parce qu'ils n'ont pas peur de mourir.???

    Salut
    mon post était un peu tendancieux, je l'avoue. Je sais bien que raisonnablement la stabilité du couple passe par la reconnaissance de l'autre. Mais malheureusement je crois que c'est impossible. Je ne sais déja pas vraiment ce que je suis ( ceci était pour répondre à Olivier par dela les fora), alors connaitre l'autre est encore plus difficile. Croire à l'égalité est pour moi un mensonge éhonté et croire qu'un couple puisse vivre sur un pied d'égalité me parait être un mauvais postulat. Un couple corrrespond à une mécanique instable mais si en plus les postulats sont faux alors il va dans le décors à tous les c.

    Dans un couple, il existe un dominant et un dominé et heureusement sinon comment les choix se feraient-ils?

    Mais ce qui me parait le plus important dans un couple correspond à l'idéal commun. L'enfant est souvent cet idéal commun, cet enfant qui fait oublier nos petites personnes. Par ailleurs la philosophie du couple devrait à mon avis être commun, c'est à dire diriger la vie, la conduire, connaitre le bien et le mal. Avoir les mêmes objectifs. L'homme et la femme n'ont pas les mêmes qualités, il faut arréter de se mentir. La femme aimerait bien passer plus de temps à élever ses enfants, elle aime enjoliver la vie et profiter du temps, l'homme quant à lui aime ordonner et se battre pour un idéal. L'homme c'est le fond, la femme c'est la forme et c'est très bien ainsi. L'homme est idéaliste, il fait la loi et la transgresse, la femme l'applique et l'adapte à sa sauce. Combien de femmes actuelles débordées par leurs différentes occupations et ne demanderaient que de s'arréter de travailler si l'argent ne faisait pas défaut. Une amie m'a récemment racontée qu'elle n'acceptait d'être une super woman que parce que son mari mettait de l'amour dans le moteur. mais sans cet homme la super women n'a plus de jus. La libération de la femme a été en définitive la fin de la femme calme et sereine et l'asservissement de celle-ci à la machine de production de produits le plus souvent inutiles.
    La femme était la maitresse de maison, elle dirigeait l'homme lui donnait le tonus pour aller à l'extérieur. Il savait qu'il se battait pour sa famille. Maintenant le travail est partout et pour les deux et je ne parle pas de la multitude de famille mono parentale dans le desarroi.
    Et ce sont les enfants qui trinquent.

    L'idéal est nécessaire pour vivre bien. Rejetter l'idéal c'est mourir un peu.

    L'amour est souvent un mensonge. Partout de l'amour dans tous les livres, dans tous les films, partout mais bizarrement jamais de souffrance alors je dis que l'amour n'existe pas. L'amour s'accompagne forcement de souffrance sinon il s'agit du petit amour de soi et que pour soi. L'amour c'est une dévotion pour l'autre, c'est un don de soi, cela fait mal à l'ego. Mais ce que j'en dis....

    epileptiquement dirait janus

  7. #37
    Olivier66 Guest

    Par défaut

    Bonjour à vous, Onde, François,

    A propos de l’individualité dans le couple (tiens, j’ai remarqué que « individualité » avait l’air de dire « dualité indivisible »… ça a l’air con comme ça mais ce mot possède peut-être ce caractère ubiquitaire dans son énoncé même, l’individu exprimant l’unité du sujet signifiant son caractère double… bon, c’est qu’une idée).

    Bref, en fait je ne crois pas qu’il y ait réellement 2 individus qui s’associent dans un couple. En apparence, oui bien sûr, ils sont même autonomes, mais si on regarde un peu le mécanisme en place dans un rapport amoureux, alors ce subtil effacement sera plus évident :

    Chaque altérité que nous rencontrons nous renvoie une image de soi. Certains nous renvoient une image que nous n’aimons pas, alors nous ne les aimons pas, d’autres nous renvoient une image agréable ou intégrée et nous les aimons (je schématise).

    Quand on tombe amoureux, c’est que l’autre nous renvoie une image très flatteuse, très plaisante, beaucoup plus exhaustive que les petits miroirs habituels. Le choc peut être si fort que l’on en ressent des effets parfois impressionnants. On trouve alors en 1 personne un miroir tellement « total » qu’elle devient une âme « sœur ».

    Mais ce qu’on aime beaucoup, c’est l’image que cette personne nous renvoie… en l’aimant, nous nous aimons. Alors, oui, dans un certain sens c’est aussi une histoire d’ego, car perdre la personne aimée c’est perdre une partie de soi, on pleure la perte de notre belle image.

    En fait, je veux en venir au fait que, comme j’aime à le croire, on ne peut se limiter à le notion d’individu et d’altérité, tout se joue dans le rapport entre les deux : l’autre existe en tant que tel, séparé, indépendant de moi, et aussi en tant que moi, reflet plaisant qui m’apporte une connaissance de moi-même et que je peux craindre de perdre.

    En gros, j’aime l’autre car il me permet de m’aimer…

    Mais ça n’est qu’une idée !


    Ensuite, la considération de la femme, très changeant ces dernières dizaines d’années, est d’ordre culturelle (même si tout un chacun est libre de la manière de vivre une relation). Actuellement, nous sommes en pleine déliquescence du patriarcat, le « libération de la femme » que nous vivons a pris racine dans les évènements du 20ème siècle : les guerres mondiales ont, à ce titre, joué un rôle fondamental (Cf Eric J. Hobsbawm et son livre -que je vous recommande - « L’Âge des extrêmes , Histoire du court 20ème siècle »). En les faisant remplacer les hommes au travail par exemple. Sans compter qu’on a découvert que les femmes étaient aussi très capables ! Il fût dur d’imaginer revenir en arrière après, on vit encore à l’heure actuelle sur les répercussions des ces changements énormes, beaucoup plus importants que ce que l’on peut imaginer.


    A la prochaine !!!

    Ciaooooooo

  8. #38
    Date d'inscription
    August 2004
    Localisation
    est
    Messages
    1 073

    Par défaut

    En gros, j'aime l'autre car il me permet de m'aimer?
    oui mais l'autre passe d'abord et non ensuite. Aimer c'est d'abord le bien être de l'autre, le sien propre en découle. IL s'agit d'abord d'une sorte de sacrifice qui se transforme en gain. C'est un investissement hypothétique sur le futur.

    Mais tout n'est que représentation aussi autant faire que cette représentation soit agréable et non concu comme une douleur.

    cela me fait penser à "blanche neige": miroir oh miroir suis je la plus belle? Ne faut-il pas arréter de regarder le miroir et croire en soi sans attendre une réponse subjective?

    Ensuite, la considération de la femme, très changeant ces dernières dizaines d'années, est d'ordre culturelle (même si tout un chacun est libre de la manière de vivre une relation). Actuellement, nous sommes en pleine déliquescence du patriarcat, le « libération de la femme » que nous vivons a pris racine dans les évènements du 20ème siècle : les guerres mondiales ont, à ce titre, joué un rôle fondamental (Cf Eric J. Hobsbawm et son livre -que je vous recommande - « L'Âge des extrêmes , Histoire du court 20ème siècle »). En les faisant remplacer les hommes au travail par exemple. Sans compter qu'on a découvert que les femmes étaient aussi très capables ! Il fût dur d'imaginer revenir en arrière après, on vit encore à l'heure actuelle sur les répercussions des ces changements énormes, beaucoup plus importants que ce que l'on peut imaginer.
    cela va effectivement très loin ceci d'autant plus que la femme s'est aussi libérée des contraintes corporelles.

    Mais je pense que cette évolution est irréversible aussi ne faut-il pas penser en terme d'homme et de femme mais plutôt en terme d'être humain dans un corps d'homme et d'être humain dans un corps de femme. Il me semble important de penser à l'enfant en premier lieu puisqu'il s'agit de notre futur.
    Comment l'enfant doit-il être éduquer? La famille est-elle nécessaire à la société?
    Quel est le rôle de l'homme, celui de la femme, de l'école en tant qu'éducateur de la société?

    Pour ma part je crois que temps que la femme enfantera, elle doit être protégée pendant ses grossesses, elle doit être valorisée par son homme. L'homme doit devenir fort et aimer sa femme et ses enfants et se sacrifier pour sa famille. Lui dire qu'elle est la plus belle et chaque jour que fait dieu....La reconquerir chaque jour
    zut n'est ce pas ce qu 'on promet lorsqu'on se marie? Croire dans l'amour éternel et le prouver chaque jour!

  9. #39
    OndeVirtuelle Guest

    Par défaut

    Hello Olivier, François

    A propos de l’individualité dans le couple (tiens, j’ai remarqué que « individualité » avait l’air de dire « dualité indivisible »… ça a l’air con comme ça mais ce mot possède peut-être ce caractère ubiquitaire dans son énoncé même, l’individu exprimant l’unité du sujet signifiant son caractère double… bon, c’est qu’une idée).


    Idée pertinente qui renvoie à l'idée que seule la confrontation avec l'Autre nous renvoie à la conscience de nous-même.
    A l'inverse de ton schéma Olivier (paragraphe 3), je pense que nous sommes effrayés par l'autre, nous le haïssons pour ce que nous détestons en nous -même. Bref, nous projetons en l'autre nos propres qualités et défauts alors même que cette personne ne les possède peut-être pas de manière réelle. Inversement, nous aimons reconnaissons l'autre dans ce qu'il éveille de notre propre beauté interne. Cette conception très égocentrée semble atteindre son paroxysme dans le rapport amoureux (christallisation amoureuse de Stendhal). L'être aimé devient le miroir déformant de nos propres fantasmes et facettes. Avoir l'impression de toucher à l'essence même de l'Amour par la médiation de l'autre. Ceci dit , aimons nous réellement cet Autre? Ou seulement l'idée de l'amour qu'il incarne? Ou encore sa faculté à nous faire nous aimer? (c'était ta conclusion, j'y reviendrais plus loin).
    Aux yeux de la personne aimée, nous devenons une sorte de "Dieu" et réciproquement. Dans la passion amoureuse, nous transcendons nos propres limites et faisons l'expérience de l'humain et de la nature dans ce qu'ils ont de plus "sacrés". L'état amoureux parle le langage du mythe, il amplifie les qualités réelles ainsi que notre réceptivité et sensibilité. Les spectacles naturels auxquels nous n'accordions pas d'importance en temps normal sont appréhendés sous un autre angle et deviennent les témoins de l'amour que nous vivons. Tout est transfiguration et acquiert une dimension émotionnelle.
    Enfin pour en revenir à l'image de "l'âme soeur", elle ressemblerait dans cette conception au lac dans lequel narcisse se noie. Autrui, lac reflétant nos aspirations profondes. La phase fusionnelle du rapport amoureux permet en outre, de saisir l'essence commune à tout homme. Cependant, cette dernière reste éphémère tout en laissant une trace. Trace faisant perdurer la mémoire de l'"Amour " acquis par l'expérience métaphysique d'une rencontre avec nous même et l'Autre. La formation du couple repose sur cette empreinte indélébile. Cette dernière n'est cependant pas garante de la longévité de la liaison. Au contraire, une fois la passion devenue plus calme, l'Autre nous apparaît à la lumière de sa propre individualité ce qui peut donner l'impression de se retrouver face à un étranger ou d'avoir perdu l'amour. Ce point de rupture est à mon sens inéluctable.
    Et j'en reviens à ta conclusion: "En gros, j'aime l'autre car il me permet de m'aimer..."
    Cette idée me parait entièrement valable au départ de la relation mais l'amour qui perdurera au -delà de la passion sera à mon sens, le fruit d'un travail de découverte, de compréhension et de respect de la différence. L'amour poursuit son chemin par l'appréhension de la dissemblance, du mystérieux. Vouloir Autrui comme son propre reflet est un mensonge envers soi-même mue par de l'égocentrisme et une trahison face à l'être dit "aimé". Vouloir Autrui comme un moyen de nous aimer (Je m'aime parce que je t'aime) correspond à un amour intéressé. Avant de pouvoir aimer, il faut déja avoir fait un long apprentissage consistant à s'aimer soi-même et non pas compter sur la relation amoureuse pour combler ce vide originel . Vouloir enfermer Autrui dans un rôle (je l'aime car elle est la mère de mes enfants, mon épouse, mon mari protecteur.... que de possession!) me semble être un amour institutionnalisé qui ne prend pas en compte la personnalité réelle de celui ou celle qu'on aime. Tout cela est bien loin du souvenir évanescent d'avoir un jour frôlé l'Amour avec un grand "A".

    Bon je suis partie "un peu" en live (sujet passionnant!) mais j'espère que vous parviendrez à saisir ce que j'ai tenté de mettre humblement à jour et qui bien sûr n'est qu'une piste (les certitudes en la matière se faisant rares!).

    Petit détour sur JP Sartre pour la question de la conscience et de l'altérité, tout d'abord car cet extrait me paraît très riche mais aussi parce que la phrase soulignée me semble être une bonne définition de l'Amour à défaut de connaissance (vision toute personnelle). Situations I,1947:"(...) Vous voyez cet arbre-ci, soit. Mais vous le voyez à l'endroit même où il est : au bord de la route, au milieu de la poussière, seul et tordu sous la chaleur, à vingt lieues de la côte méditerranéenne. Il ne saurait entrer dans votre conscience, car il n'est pas de même nature qu'elle. (...) Connaitre, c'est "s'éclater vers", s'arracher à la moite intimité gastrique pour filer, là-bas, par delà soi, vers ce qui n'est pas soi, là-bas, près de l'arbre et cependant hors de lui, car il m'échappe et me repousse et je ne peux pas plus me perdre en lui plus qu'il ne peut se diluer en moi: hors de lui, hors de moi. Du même coup, la conscience s'est purifiée, elle est claire comme un grand vent, il n'y a plus rien en elle, sauf un mouvement pour se fuir, un glissement hors de soi;si, par impossible, vous entiez "dans" une conscience vous seriez saisi par un tourbillon et rejeté au dehors, près de l'arbre, en pleine poussière, car la conscience n'a pas de "dedans" elle n'est rien que le dehors d'elle-même et c'est cette fuite absolue, ce refus d'être substance qui la constitue comme une conscience."

    Amicalement, Onde
    Dernière modification par OndeVirtuelle 26/10/2005 à 14h00

  10. #40
    Olivier66 Guest

    Par défaut

    Bonjour à vous, Onde, François,


    cela va effectivement très loin ceci d'autant plus que la femme s'est aussi libérée des contraintes corporelles.

    Tiens, ça me fait penser à l’émission de mardi sur Arte… j’ai vu la présentation et ils parlaient des hommes qui aimeraient prendre la charge de la grossesse et la vivre…être enceint quoi ! Vraiment…quel monde bizarre parfois… je n’ai pas vu l’émission, mais je pense qu’ils ont du aborder cette possibilité…


    Pour ma part je crois que temps que la femme enfantera, elle doit être protégée pendant ses grossesses, elle doit être valorisée par son homme.

    Ca me rappelle les sociétés matriarcales : le but premier de la vie en groupe était de pérenniser l’espèce, coûte que coûte. La femme était au centre et les sociétés matriarcales.
    Puis, une fois la machinerie lancée, c’est l’alimentation qui est devenu le but premier, et ça c’était l’affaire de l’homme. Il s’est imposé comme l’élément important pour la survie du groupe et on a glissé vers le patriarcat, la femme a été refoulée, engendrant ainsi le tabou de la sexualité notamment, tout entier représenté par la femme.


    A l'inverse de ton schéma Olivier (paragraphe 3), je pense que nous sommes effrayés par l'autre, nous le haïssons pour ce que nous détestons en nous -même. Bref, nous projetons en l'autre nos propres qualités et défauts alors même que cette personne ne les possède peut-être pas de manière réelle.

    Tout à fait d’accord, on idéalise l’être aimé, on lui voit des qualités peut-être illusoires et on ne lui trouve pas forcément ses défauts pourtant réels.


    Inversement, nous aimons reconnaissons l'autre dans ce qu'il éveille de notre propre beauté interne. Cette conception très égocentrée semble atteindre son paroxysme dans le rapport amoureux (cristallisation amoureuse de Stendhal). L'être aimé devient le miroir déformant de nos propres fantasmes et facettes.

    Oui, l’être aimé nous renvoie l’image la plus plaisante de nous-même, il nous complète, d’où la notion « d’âme sœur ». On se trouve dans son regard.

    Ceci dit , aimons nous réellement cet Autre? Ou seulement l'idée de l'amour qu'il incarne? Ou encore sa faculté à nous faire nous aimer? (c'était ta conclusion, j'y reviendrais plus loin).

    Ou bien l’idée qu’on se fait de lui ?, reflet biaisé d’une réalité attendue et espérée… un peu de tout ça sûrement, il n’y a pas ça d’un côté et ça de l’autre, la réalité se trouve dans la relation, dans le rapport à l’autre et ne peut être individualisée de cette relation, la complexité se trouve dans l’interaction entre deux êtres, pas forcément dans leur individualité.


    Aux yeux de la personne aimée, nous devenons une sorte de "Dieu" et réciproquement.

    L’autre étant idéal, alors on se découvre idéal et on trouve dieu en nous.

    Enfin pour en revenir à l'image de "l'âme soeur", elle ressemblerait dans cette conception au lac dans lequel narcisse se noie. Autrui, lac reflétant nos aspirations profondes.

    Joli ! Si je regarde mon amour dans les yeux et que ces derniers pétillent, ça me touche et je l’aime pour ça, pour ce regard posé sur moi. Mais son regard ne pétille pas parce que ses yeux sont humides, il pétille parce qu’il me fixe. Donc, quand je regarde ce regard enjôleur, je regarde surtout mon reflet dans ses yeux, et ça me plaît.

    Cette dernière n'est cependant pas garante de la longévité de la liaison. Au contraire, une fois la passion devenue plus calme, l'Autre nous apparaît à la lumière de sa propre individualité ce qui peut donner l'impression de se retrouver face à un étranger ou d'avoir perdu l'amour. Ce point de rupture est à mon sens inéluctable.

    Comme l’avait mentionné aussi François, le temps accomplit aussi son œuvre et à la passion des débuts peut succéder la monotonie de la durée, voire une haine proportionnelle à la passion vécue. Inéluctable ? Peut-être, mais je pense quand même que certains couples peuvent durer et endurer toute une vie ensemble.

    Vouloir Autrui comme un moyen de nous aimer (Je m'aime parce que je t'aime) correspond à un amour intéressé.

    Mais l’amour n’est pas gratuit, tu as raison. Il est intéressé, ce n’est pas pour rien qu’un choix du partenaire s’effectue et qu’on « essaye » plusieurs conjoints. Mais je ne crois pas que ça soit mal, c’est juste comme ça, c’est ainsi, et heureusement la plupart du temps c’est un intérêt inconscient, bien qu’il me semble logique que nos actes et choix se fassent par rapport à nous-mêmes.

    Vouloir enfermer Autrui dans un rôle (je l'aime car elle est la mère de mes enfants, mon épouse, mon mari protecteur.... que de possession!) me semble être un amour institutionnalisé qui ne prend pas en compte la personnalité réelle de celui ou celle qu'on aime. Tout cela est bien loin du souvenir évanescent d'avoir un jour frôlé l'Amour avec un grand "A".

    Bien vu, faut dire qu’à notre époque plus que jamais nous avons des rôles multiples à assumer et à vivre. Dérive de la fonctionnalisation des choses, il est vrai qu’au bout d’un moment on peut ne regarder l’autre que par rapport aux rôles qu’il joue : mère, épouse, amante. A chaque rôle on adopte un comportement particulier, alors on s’éloigne de la fusion originelle pour vivre avec des images de l’autres, sans plus le voir dans sa globalité.



    Bon je suis partie "un peu" en live (sujet passionnant!) mais j'espère que vous parviendrez à saisir ce que j'ai tenté de mettre humblement à jour et qui bien sûr n'est qu'une piste (les certitudes en la matière se faisant rares!).

    En live ? Non, pas tant que ça… c’est plutôt moi qui ai laissé ce topic partir complètement en live, le bien et le mal et l’avenir du monde me semblant bien loin de nos propos présents…



    Bref, belle citation de M. Sartres… je ne l’ai jamais lu d’ailleurs. C’est lui l’existentialisme, non ?

    Bon, je ne m’attarde pas plus,

    ciaoooooooo

+ Répondre à la discussion

Règles de messages

  • You may not post new threads
  • You may not post replies
  • You may not post attachments
  • You may not edit your posts