Salut Onde !
Bref ! Lointain est le nid douillet de la Fac et même après quelques années, on apprivoise, on tente d’agir mais on ne s’y habitue pas …. Une question revient : Comment est-ce possible ? Comment le monde peut-il être si inégal et injuste ? Tu me diras, le monde a toujours tourné ainsi….
Oui, je comprends… des fois je me demande s’il y a trèèèèèès longtemps, la question de la justice ou de l’égalité du monde ne se posait sans doute pas. Le monde était tel qu’il était et on ne se situait pas en son sein comme on le fait aujourd’hui… peut-être l’inégalité et l’injustice sont des notions relativement récentes ? Dans le sens de leur prise de conscience bien sûr…
Ok, je parlais en effet d’une recentralisation sur ces questions de fond. Il est évident que le culte de l’apparence, à l’inverse, soit stérile sinon avilissant.
Des fois je me dis que le culte de l’image c’est un peu comme une extension/développement horizontal de notre « être », contrairement à l’introspection/recherche de soi qui est plutôt une quête verticale. Horizontale dans le sens où on ne change pas de territoire, on reste au même niveau que l’on se contente d’embellir ou d’orner pour avoir l’impression de changer.
Pour conclure, je ne pense pas que le point de vue égocentré en tant qu’introspection soit lié à un quelconque phénomène culturel. Contrairement à l’apologie de l’apparence, il recèle les grandes questions identitaires qui animent l’homme depuis des siècles.
En fait, c’est toujours pareil, aucun des deux côtés n’a entièrement raison ni entièrement raison, la « réalité » doit se situer entre les deux, dans une tentative constante de maintenir l’équilibre, tantôt basculant d’un côté, tantôt de l’autre.
Je suis d’accord avec toi mais hormis l’amour désintéressé que nous portons à nos rares amis ou nos proches, la vie semble être un vaste réseau d’interdépendances ou chacun utilise et est utilisé à son tour.
Je crois que c’est une manière de voir, on peut tout aussi bien dire « nous vivons en interrelation constante avec les autres dans un complexe système d’échange communicationnel, à la fois rentrant et sortant, à la fois intéressé (par l’autre) et intéressant (l’autre) ». Peut-être mettons-nous en avant la dimension intéressée à notre époque ?
Ce qui me parait plus dangereux à l’heure actuelle est, en effet, cet engouement pour la célébrité. Il concerne évidemment des jeunes aveuglés par un bouquet de paillettes bientôt devenu feu de paille… Bref, sous le strass et le mensonge d’une vie facile faite d’adoration (désir de valorisation) se cache l’exploitation, la manipulation.
Ca me fait penser… la célébrité, c’est le spectacle de soi, sa représentation amplifiée par des medias. Corollaire un peu puant du culte de soi et apothéose du narcissisme, il est remarquable de noter combien cela répond à un miroir aux alouettes, ça laisse songeur…
Pas forcément, il me parait au contraire essentiel de maintenir et de cultiver au sein du couple sa propre individualité. Généralement dans une entité à deux (souvent composée d’un caractère dominant) un des protagonistes est amené à se plier, se dévouer et organiser sa vie en fonction de celle de son conjoint. Si cette concession ne pèse pas au départ, il y a de forte chance pour qu’au bout d’un moment la personne en question se sente reniée dans sa propre individualité. S’ensuivent des sentiments d’amertumes préjudiciables au fonctionnement du couple. Je pense qu’il faut bien avoir intégré cette dimension avant de se mettre « en ménage » (je déteste ce terme !!). J’aurais donc tendance à percevoir la notion de couple « idéal » (sachant que ce dernier n’existe pas) comme l’association de deux personnalités distinctes qui n’attendent rien de la part de l’autre mais cultivent leurs différences et s’enrichissent l’une de l’autre de manière désintéressée. Pour résumer, la liberté réciproque me paraît très importante. Concernant la répartition des tâches ménagères (puisque on y est !), ces dernières doivent être équitables et leur répartition issue d’un consensus établit par les deux partenaires (je sens que je vais pas me faire des copains là !!)
Je suis d’accord avec la répartition des taches, le vieux, très vieux modèle dont nous gardons le vivace stéréotype me semble éculé. On a suffisamment rabroué la femme et ériger le sexe en tabou pour avoir la lucidité de s’en extraire (à ce titre le glissement matriarcat>patriarcat était significatif, le nouveau changement de notre époque déroute énormément en redonnant une place à la femme, si longtemps ignorée et même méprisée, dans un certain sens).
A propos du couple, Bernard Werber nous fait part d’une petite histoire du couple : dans un couple, il y celui qui souffre et celui qui s’ennuie. Celui qui souffre aime le plus, il vit son amour et est prêt à agir, à sacrifier pour le conserver. Celui qui s’ennuie aime moins et se sent étouffé par les attentions, par l’amour porté. C’est le plus souvent lui qui s’en va, blessant l’aimant conjoint un peu plus. De ce schéma, il ressort qu’il vaut mieux être l’aimant/souffrant, car lui seul des deux vit réellement l’amour.
Encore une fois, finalement, le bonheur se situe peut-être dans un entre-deux, dans un complexe équilibre dont le maintien demande une attention constante.
En effet…. Pour en revenir à cette individualité qui évolue : on rêve de fonder un petit foyer douillet avec des enfants parce que ce désir a toujours été marqué chez nous, on idéalise pour finalement se rendre compte qu’il y a de réelles contraintes et responsabilités. Tout n’apparaît pas aussi rose que dans la vision imaginaire qu’on s’était créée. Deux optiques : on réagit de manière brutale et excessive en réaction à la perte de notre idéal (peut-être le cas de la fille dont tu me parles) ou on tente d’analyser la situation avec un certain recul afin de faire au mieux la part des choses entre ses propres aspirations et la nouvelle réalité du couple (peut-être ce que fera cette même fille avec un peu plus de temps).
Ton explication me convient, la perte de l’idéal, la confrontation parfois douloureuse avec la réalité et le repli sur soi pour tenter de s’en protéger un peu plus longtemps ou l’autocritique dont on ressort peut-être plus adulte, prêt à assumer les joies et les misères du monde et de la vie en couple.
Bien, sur ce…
Ciao