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Discussion: Delinquance en france

  1. #1
    EBH Guest

    Post Delinquance en france

    salut,
    je suis en 1ere es,et dans le cadre des TPE, je cherche des dossiers deja fait concernant la delinquance en france de nos jours(je sais que c'est un sujet vaste beaucoup travaillé).Merci de mecrire ou de me contacter,jen serai reconnaissant.

  2. #2
    riri2 Guest

    Par défaut

    Salut j'ai trouvé un article qui peut t'intéresser (des extraits)

    La délinquance juvénile par CHADEVILLE-PRIGENT, juge pour enfant.

    "L’ensemble des comportements prohibés par la loi et les règlements, qui sont le fait de jeunes n’ayant pas atteint la majorité légale et que l’on désigne par l’expression de délinquance juvénile, constitue un phénomène complexe : c’est à la fois un phénomène individuel, un phénomène de bande, un phénomène de société, chacun de ces aspects ayant fait l’objet, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, d’études régulières et approfondies. ...

    1. La délinquance juvénile contemporaine

    Il faut être extrêmement prudent dans l’analyse que l’on peut faire du phénomène de la délinquance juvénile à partir des statistiques dressées en France par les ministères de l’Intérieur et de la Justice. On doit tenir compte, en effet, des modifications intervenues sur le plan législatif (selon les périodes, certains actes sont criminalisés, d’autres sont décriminalisés) mais aussi des changements économiques et sociaux. La motorisation, le développement des grandes surfaces, la volonté de paraître, l’urbanisation, l’immigration, par exemple, ont modifié les conduites délinquantes. Ainsi, plus de la moitié des délits sont aujourd’hui liés à la motorisation (vols de voiture, vols dans les voitures, vols des accessoires de voiture, délits de fuite, infractions en matière de circulation, etc.) ; sur le plan géographique, sept départements totalisent à eux seuls près de 40 p. 100 de cette délinquance.

    Mais le facteur essentiel d’incertitude est ce que l’on nomme le " chiffre noir ", c’est-à-dire la délinquance juvénile non comptabilisée, qui est sans aucun doute plus importante que la délinquance cachée des majeurs. Ce chiffre s’explique par le silence que s’imposent les parents ainsi que les responsables d’établissements scolaires, afin de ne pas entacher la réputation d’une famille ou d’un établissement.
    ...

    Les jeunes de seize à dix-huit ans qui sont jugés chaque année sont de plus en plus nombreux (en 1955, ils représentaient 48,1 p. 100 des délinquants ; en 1986, ils sont 64,7 p. 100), mais il faut noter que le taux des treize-seize ans ne cesse de progresser lui aussi car il est passé de 4,95 p. 100 en 1955 à 31,98 p. 100 en 1986. Les délinquants sont en majorité des garçons, même si la proportion des filles a eu tendance à augmenter, pour atteindre 10,58 p. 100 en 1986.

    Par rapport à l’ensemble de la délinquance, la proportion des mineurs est de l’ordre de 12 p. 100 en 1987, mais elle est supérieure pour : les vols de véhicules motorisés (34,12 p. 100) ; les cambriolages et vols
    ...
    2. Les facteurs de la délinquance

    Une telle évolution est inquiétante, d’autant plus que l’on note une concentration de la délinquance chez une minorité de jeunes.
    ...
    Il est banal de dire que les parents ont une tâche éducative importante, qui consiste à faire assimiler par l’enfant les principes d’autorité et de loi, à canaliser ses forces vers des valeurs sociales et morales et aussi à le contrôler.

    La délinquance juvénile correspond souvent à une faiblesse parentale, à une carence éducative. Elle se rencontre fréquemment dans les familles dissociées, que cette dissociation soit effective ou non, et dans des situations où l’enfant se trouve à certains moments dans un état de tension et de déséquilibre, souffrant dans ses besoins de sécurité et d’amour. La délinquance peut provenir aussi d’une éducation trop conformiste, trop rigide, qui empêche le mineur de s’exprimer.

    Parmi les facteurs sociaux, l’échec scolaire est particulièrement important. La plupart des délinquants, en effet, sortent prématurément des circuits scolaires et n’ont aucun diplôme. Ils ont, en général, peu d’ambition et leur travail est insuffisant. Si les jeunes qui ont de telles difficultés risquent plus que les autres d’entrer dans un circuit judiciaire, des études nord-américaines sur la délinquance cachée précisent que plus le nombre de délits avoués par un élève est grand, plus ses résultats scolaires sont faibles. ...
    Ces difficultés d’insertion scolaire et professionnelle ont aussi des retentissements sur le choix des camarades : plus un enfant fréquente des délinquants, plus il y a de risques qu’il commette lui aussi des délits.

    L’adolescence, par ailleurs, constitue une période de fragilité biologique et psychologique, au cours de laquelle commettre un délit peut, par exemple, prendre la signification d’une marque d’opposition mais aussi représenter un moyen d’attirer l’attention sur soi ou d’obliger des parents plus ou moins désunis à se rencontrer et à se concerter.
    ...Cet âge est celui d’une réorganisation personnelle face à la société et implique une émancipation par rapport à la famille, un renforcement de l’image de soi. C’est une période d’expérimentation de nouveaux comportements. Le mineur doit alors faire face à des sollicitations nombreuses et quelquefois contradictoires : l’honnêteté et la morale que l’on a apprises cèdent parfois, sous le coup d’une impulsion, à la réalisation immédiate de certains désirs. L’observation montre que beaucoup de jeunes ne peuvent donner de motifs précis à leurs actes : on " emprunte " un cyclomoteur pour le plaisir d’une promenade, pas nécessairement pour le revendre ; on veut de l’argent rapidement, mais l’argent volé n’est pas toujours utilisé rationnellement.

    Enfin, la place d’un jeune dans la société a des incidences sur les chances qu’il a d’entrer dans la délinquance.
    ... Le docteur Yves Roumajon, dans son livre Ils ne sont pas nés délinquants , émet l’hypothèse que les familles riches réussissent à empêcher leurs jeunes délinquants d’entrer dans le système pénal grâce à diverses interventions.
    ... les jeunes les plus fragiles et les moins autonomes cherchent à affirmer ou à satisfaire des besoins instinctuels. Comme dans la plupart des manifestations de la vie, chaque individu a sa capacité propre de résistance et il en use à sa façon. Il reste que, en matière de délinquance juvénile, on est conduit à parler plutôt de probabilité et que l’on ne peut pas établir de rapport rigoureux entre la gravité de l’infraction et celle des troubles de la personnalité.

    3. La réponse française au problème

    Jusqu’au début du XXe siècle, la réponse au phénomène de la délinquance juvénile a surtout été d’ordre répressif ; mais, depuis la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle conception en faveur de la primauté des mesures éducatives a bouleversé les législations. Cette idée continue à progresser et à modifier les comportements des travailleurs sociaux. La délinquance juvénile peut ainsi devenir, à l’extrême, un phénomène accessoire de la préadolescence et de l’adolescence, pour lequel il ne faut intervenir qu’en cas de nécessité et de manière à ne pas engorger les mécanismes de contrôle social.

    La loi du 19 avril 1898 offre au juge la possibilité de confier le mineur à un tiers digne de confiance ou à une institution charitable.
    C’est l’ordonnance du 2 février 1945 qui, en France, régit encore les réponses au problème de l’enfance délinquante (celles qu’y donnent les principaux pays de l’Europe communautaire sont résumées dans le tableau). Cette ordonnance s’inspire de la théorie de la défense sociale et pose deux principes : d’une part, l’établissement d’un privilège de juridiction et la mise en place de juridictions et d’institutions spécialisées ; d’autre part, le principe selon lequel la mesure éducative est la règle et la sanction l’exception . Du premier point découle le fait que la spécificité du traitement des mineurs s’inscrit désormais dans les différentes phases judiciaires.

    Pour la poursuite des infractions, un membre du parquet est spécialisé dans les affaires de mineurs ; c’est lui qui décide de l’opportunité des poursuites pénales. Pour l’instruction des dossiers, le juge des enfants est saisi pour tous les délits simples et les contraventions de la cinquième classe ; le juge d’instruction, spécialement chargé des affaires de mineurs, est compétent principalement pour toutes les infractions complexes et obliirement pour les crimes. Ces deux magistrats de l’ordre judiciaire sont nommés par décret du président de la République (sur avis du Conseil supérieur de la magistrature) pour une durée de trois ans renouvelable. Étant tous les deux magistrats du siège, ils bénéficient de garanties personnelles et professionnelles assurant leur indépendance. Ils ont pour mission, à ce stade de la procédure, de constituer un dossier qui sera soumis à la juridiction de jugement. Ils doivent établir les faits, instruire à charge et à décharge, mais aussi recueillir tous les éléments sur la personnalité du mineur et son environnement familial.

    Pour le jugement, il existe quatre juridictions compétentes selon la gravité de l’infraction et l’âge du mineur. Les contraventions des quatre premières classes relévent du tribunal de police, mais le juge des enfants peut être saisi si une mesure éducative apparaît nécessaire .... Les crimes sont jugés par ce même tribunal pour enfants, si le mineur poursuivi a moins de seize ans au moment des faits et, dans les autres cas, par la cour d’assises des mineurs, présidée par un conseiller de la cour d’appel et composée de deux juges des enfants et de neuf jurés tirés au sort sur la liste départementale. Par ailleurs, sur le plan institutionnel, a été créée au ministère de la Justice, la direction de l’éducation surveillée, qui a pour vocation de prendre en charge les mineurs délinquants, et les moyens d’appliquer la nouvelle loi ont été mis en place. L’exécution des mesures de liberté surveillée est confiée à des délégués professionnels.

    Le second principe qui inspire l’ordonnance de 1945 (la mesure éducative est la règle, la sanction l’exception) entraîne plusieurs conséquences. La majorité pénale reste fixée à dix-huit ans. On ne pose plus la question du discernement, mais on distingue néanmoins toujours deux catégories de mineurs : ceux qui ont moins de treize ans et ceux qui ont entre treize et dix-huit ans. Les premiers ne peuvent jamais faire l’objet d’une peine. Seules des mesures éducatives peuvent être ordonnées à leur endroit. Outre l’admonestation et la remise à un parent ou à un tiers digne de confiance, les mesures éducatives possibles actuellement sont : la liberté surveillée, soit à titre provisoire au cours de l’instruction, soit au titre du jugement jusqu’à dix-huit ans au maximum ; la mesure de protection judiciaire au stade du jugement (un éducateur est alors désigné pour suivre et aider, pour une durée de cinq ans au maximum, le mineur qui avait plus de seize ans au moment des faits) ; le placement dans une structure de l’éducation surveillée ou dans un établissement habilité par le ministère de la Justice. Il existe, pour cela, différentes formules (toutes en centres non fermés) : des centres d’accueil et d’observation, des internats scolaires ou professionnels, des foyers d’action éducative où les jeunes travaillent à l’extérieur ou sont scolarisés ; le placement dans un établissement médical ou médico-pédagogique ; le placement dans les services de l’aide sociale à l’enfance au cours de l’instruction ou dans les cas où le mineur a moins de treize ans.

    Les jeunes qui sont soumis à des peines d’emprisonnement et à des détentions provisoires sont placés dans un quartier spécial des maisons d’arrêt ou dans un centre spécialisé de jeunes détenus (Fleury-Mérogis ou Oermingen, par exemple), où ils bénéficient d’une formation professionnelle dans la mesure du possible. Si une sanction pénale (amende ou emprisonnement) est prononcée, le mineur bénéficie, outre les circonstances atténuantes, d’une excuse atténuante de minorité s’il a moins de seize ans (elle est facultative entre seize et dix-huit ans). Par le jeu de cette disposition, la peine ne peut s’élever au-dessus de la moitié de celle à laquelle le mineur serait condamné s’il avait dix-huit ans et, en matière criminelle, elle ne peut être supérieure à vingt ans de réclusion criminelle. Amende et emprisonnement peuvent être assortis d’un sursis. Depuis la loi du 19 juin 1983, les mineurs comme les majeurs peuvent être condamnés à une peine de " travail d’intérêt général " ; le nombre d’heures qu’ils devront effectuer au profit de la collectivité sera de la moitié de celle qui est prévue pour les adultes, soit 120 heures au maximum. Toutes les décisions de cette sorte sont inscrites sur le bulletin no 1 du casier judiciaire.

    4. L’expérience du Québec et la primauté de la mesure éducative

    Le Québec a tenté une intéressante expérience de déjudiciarisation, fondée sur une loi du 15 janvier 1979, qui a été revue en 1984 et qui a soustrait un certain nombre d’attributions à la cour du bien-être social pour les transférer à des structures administratives qui sont représentées par le directeur de la protection de la jeunesse. Tous les mineurs de moins de quatorze ans ayant commis des actes contraires à la loi et aux règlements sont déférés pour une prise en charge sociale au directeur de la protection de la jeunesse. Ce dernier est chargé de leur orientation. Si la mesure éducative est acceptée par le mineur, le directeur de la protection de la jeunesse peut clore le dossier pénal, quelle que soit la nature de l’infraction commise. Néanmoins, s’il l’estime nécessaire, il peut saisir le tribunal de la jeunesse.

    Toute l’ambiguïté de ce système réside essentiellement dans la difficulté que peut éprouver le directeur de la protection de la jeunesse à se prononcer sur la culpabilité du mineur, à remplir une fonction de nature sociale, à accorder au délinquant et à sa famille des garanties suffisantes.

    À la lumière de cet exemple, mais aussi de ceux de la France et des autres pays européens évoqués dans le tableau, on peut constater que, après une longue évolution, la primauté de la mesure éducative est devenue, en matière de délinquance juvénile, un choix fondamental dans la plupart des pays. Mais encore faut-il qu’une politique de prévention générale soit menée.

    et puis sur Délinquance financière et blanchiment des capitaux voici une adresse : http://www.assemblee-nat.fr/dossiers/blanchiment.asp

    je continue dans un message suivant:
    Dernière modification par riri2 11/04/2003 à 01h12

  3. #3
    riri2 Guest

    Par défaut

    DÉLINQUANCE (SOCIOLOGIE DE LA) par SZABO Denis, professeur titulaire à l' Ecole de criminologie de l'université de Montréal, directeur du centre international de criminologie comparée, université de Montréal, président de la société international de criminologie, chargé de cours à l'instituts d'études politiques de Paris.

    Le phénomène criminel n’est, pour la sociologie, qu’un aspect du phénomène social total. Aussi l’évolution est-elle parallèle à celle des méthodes et de la théorie sociologiques : après l’analyse du conditionnement social extérieur de l’individu, qui revient en somme à analyser le phénomène criminel, les sociologues, aujourd’hui, prospectent davantage les facteurs sociaux du comportement du criminel : ils s’orientent vers l’examen de sa personnalité. À ces phases de l’approche sociologique correspondent des méthodes différentes : si autrefois les chercheurs faisaient surtout appel à l’histoire, à la géographie et à l’économie pour y trouver les éléments constitutifs du milieu social de l’activité criminelle, actuellement ce sont plutôt les sciences du comportement qui leur fournissent concepts et techniques.

    On assiste ainsi à une large intégration de disciplines, telles la sociologie, la psychologie sociale, l’anthropologie culturelle et la psychanalyse, dans un vaste ensemble qu’on a coutume de désigner sous le nom de " sciences socioculturelles ".

    1. Les études descriptives

    - la sociologie criminelle moderne. Ferri considère comme facteurs sociaux la densité de la population, l’opinion publique, les us et coutumes, les mœurs et la religion ; il tient compte aussi de la famille, du niveau de l’enseignement, du degré de l’industrialisation et de l’alcoolisme ; pour être complet, il faudrait analyser encore les conditions de vie économiques et sociales, le fonctionnement des administrations publiques (judiciaire, politique, policière, pénitentiaire) ! Il est question, en définitive, de tous les courants collectifs qui agissent sur l’individu (Ferri, 1893).

    L’hypothèse de base, suggérant l’interdépendance de facteurs d’ordre physique et social et l’ordre individuel et collectif, est demeurée valable.

    2. Explications partielles. Les pionniers, Durkheim et Sutherland

    Le crime, phénomène social pathologique

    La tendance de la sociologie empirique, dont Ferri a jeté les bases et qui est illustrée jusqu’à nos jours par des études importantes, a été dépassée par une conception de la sociologie criminelle centrée davantage sur la théorie sociologique. En effet, l’application la plus importante de la méthode durkheimienne a été faite sur un problème de pathologie sociale, en marge de la criminalité : le suicide. De plus, une des précoccupations constantes de Durkheim a été la pathologie sociale, le problème du " normal " et de l’" anormal ".

    " Il n’y a pas de sociétés connues, déclare-t-il, où, sous des formes différentes, ne s’observe une criminalité plus ou moins développée. Il n’est pas de peuple dont la morale ne soit pas quotidiennement violée. Nous devons dire que le crime est nécessaire, qu’il ne peut pas ne pas être, que les conditions fondamentales de l’organisation sociale, telles qu’elles sont connues, l’impliquent logiquement. " Et il conclut : " Par conséquent, le crime est normal. " Le critère du caractère " normal " d’un phénomène est, pour Durkheim, sa généralité. " Pour que la sociologie soit vraiment une science de ces phénomènes, il faut que la généralité de ces phénomènes soit prise comme critère de leur normalité " (Le Suicide , 1897).

    L’apport principal de Durkheim est d’avoir montré qu’un phénomène pathologique – la criminalité par exemple – n’est pas d’ordre accidentel et ne procède pas de causes fortuites. Au contraire, il est lié " normalement " à la société, il fait partie de la culture et découle par conséquent du fonctionnement " régulier " de celle-ci.

    Il y a aussi un affaiblissement des normes sociales, des forces de contrainte qu’exerce la société sur ses membres en face de l’ambition effrénée (orientée tant vers l’acquisition des biens matériels que vers les symboles de prestige social) que fait naître chez tous les individus la société industrielle capitaliste en plein développement.

    La criminalité, processus socioculturel

    La désorganisation sociale, c’est-à-dire la décomposition de la société en plusieurs secteurs, en conflit les uns avec les autres, l’affaiblissement de l’effet cohésif de la culture globale et l’apparition de cultures particulières – les sous-cultures – sont les causes fondamentales du comportement criminel qui n’a de sens que dans une situation conflictuelle.

    Sutherland a découvert d’autres formes de la criminalité qui échappent, la plupart du temps, à la répression du Code pénal. Il s’agit de violations des normes en vigueur dans une culture donnée. C’est, par exemple, la délinquance des " cols blancs ", celle des milieux économiquement élevés qui transgressent les règles régissant l’activité de leur profession. Leur comportement est semblable à n’importe quel autre comportement criminel, la seule différence étant l’absence d’une sanction légale. Cette manière de voir nous amène à une définition bien plus large de la criminalité : est considérée comme telle toute violation des lois, des normes et des valeurs en vigueur dans une culture donnée. La criminalité réprimée par le Code pénal n’en constitue qu’une partie, celle qui est propre, en général, aux milieux déshérités, victimes de rapports de forces existant dans la société.

    Les facteurs psychologiques

    C’est ici que l’individuel et le social interfèrent et que se pose, en particulier, le problème de la motivation de l’acte criminel. La motivation d’un acte qui fait de son auteur un délinquant est toujours strictement individuelle.

    Ils concluent que le niveau de la criminalité dépend des rapports dynamiques de la frustration et de la crainte de la punition. Si les frustrations sont peu nombreuses, la criminalité ne sera pas très forte. Elle ne le sera pas non plus si les frustrations sont nombreuses, mais la crainte de la punition forte. En revanche, si cette crainte est faible et si les frustrations sont nombreuses, la criminalité atteindra certainement un niveau élevé.

    Essais de synthèse
    Psychologie et sociologie

    Les chercheurs se penchent sur le phénomène criminel et mettent à l’épreuve de l’expérience et de l’analyse tous les concepts, qu’ils viennent de la psychanalyse ou de la sociologie.

    Depuis la fin des années soixante, trois paradigmes, considérés tantôt comme concurrents tantôt comme complémentaires, dominent la réflexion dans la sociologie de la délinquance.

    Le premier privilégie l’étiologie du comportement criminel afin de mieux cerner les conditions du passage à l’acte.

    Le deuxième prend comme point de départ l’acte criminel : il fait du délit l’élément central d’un affrontement entre le délinquant et la victime, d’une part, et le délinquant et les forces de l’ordre, d’autre part.

    Le troisième paradigme se propose d’expliquer la criminalité comme phénomène collectif, ses déterminants et ses mouvements. Le problème majeur concerne le contrôle social considéré comme un mécanisme de la réaction sociale au phénomène criminel. Qui définit le comportement de qui comme étant déviant ou délinquant ? Quelles sont les relations entre les variations des mouvements de la criminalité et les transformations dans l’organisation socio-économique, dans les systèmes de valeur, des normes qui président à l’intégration ou à la désintégration sociale ainsi que l’organisation socio-judiciaire du contrôle social ?

    Le paradigme de comportement délinquant

    L’hypothèse théorique est la suivante : la conduite délinquante est la conséquence d’une défaillance des mécanismes de régulation sociale. Les relations positives de l’individu avec la société sont ténues, ce qui explique un retard dans le développement psychologique et des lacunes dans l’influence qui résulte de la contrainte sociale. La défaillance des mécanismes régulateurs engendre une conduite délictueuse à intensité variable. On observe, en outre, une marginalisation dans le cadre scolaire. Les conditions structurelles jouent enfin un rôle important, parfois déterminant : sexe, statut social de la famille, niveau d’intelligence du sujet

    – Le délinquant immature manifeste une conduite persistante dans la délinquance sans cependant se rendre coupable de délits de grande gravité.

    – Les délinquants à structure névrotique entretiennent des rapports appauvris avec autrui, et s’impliquent insuffisamment dans des rôles socialement positifs. Leur désengagement social est nourri par une ambivalence psychologique qui provoque une attitude conflictuelle avec autrui et avec les institutions. Seule une approche psycho-éducative institutionnelle peut modifier ce type de comportement.

    – Enfin, le délinquant persistant grave présente un risque élevé de récidive et s’engagera dans la carrière criminelle à l’âge adulte. Son concept de soi négatif, sa méfiance, son hostilité systématique à l’environnement qui est le sien le placent dans une sorte de vide social et le font basculer dans un milieu antisocial articulé et structuré. Sa personnalité égocentrique cristallisée laisse peu de choix sur la nature de l’intervention à son égard : les tribunaux, les institutions rééducatives et punitives seront préférées.

    Le paradigme de l’acte criminel

    Au lieu de se demander " comment des individus deviennent-ils délinquants ? ", on s’interroge sur les circonstances qui permettent aux tendances criminelles de provoquer un passage à l’acte.

    La clef de l’intégration sociale

    Tout comportement social obéit à des normes, qui s’expriment dans des règles plus ou moins précises.

    La norme exprime, à son tour, une valeur. " Tu ne tueras point " est une norme qui révèle la valeur accordée à la vie humaine. " Tu ne prendras pas ce qui appartient à l’autre " est une norme qui a trait à la valeur de la propriété. Chaque culture – ensemble de valeurs et de normes qui persistent à travers le temps et constituent le cadre de référence pour qualifier la conduite individuelle et sociale – s’ordonne à un noyau de valeurs qui persistent au cours des temps et qui se transmettent à titre de tradition de génération en génération.

    Les divers groupes sociaux qui partagent la même tradition appartiennent à une culture.



    Finalement, les sanctions légitimées par les valeurs normes (conscience individuelle) et les mœurs (pratiques collectives exprimées dans les cultures et sous-cultures) se manifestent également dans et par les lois. Ces dernières constituent, à partir d’une réflexion des hommes sur leur expérience juridique et sur les prescriptions, les commandements qui s’édictent sur un mode impératif. Dans les sociétés simples peu stratifiées ou dans les sociétés dominées par une culture cohérente et impérieuse (telle la chrétienté médiévale, l’islam ou le marxisme-léninisme par exemple), la loi exprime à la fois l’idée de droit et la loi. D’une manière générale, comme dans les sociétés postindustrielles capitalistes, entre autres, la loi désigne une variante de la norme juridique, celle qui émane du pouvoir législatif et réglementaire de l’État.

    L’intégration de chaque système socioculturel se réalise à travers les trois manifestations des sanctions qui confirment ou infirment les valeurs et les normes. Celles-ci opèrent à travers les mécanismes de la conscience individuelle, la conscience collective et l’impact des institutions spécifiquement prévues pour administrer les lois. Les conduites humaines sont ainsi Wertrational , suivant le mot de Max Weber. La cohérence d’une société se mesure au degré de conformisme manifesté par des individus et des groupes vis-à-vis des prescriptions de leur conscience, de leur croyance, de leurs lois.


    le système de justice criminelle

    L’objectif général oscille entre le modèle de rejet et celui de l’ingestion . Avant le XIXe siècle, c’est le premier qui dominait. Les châtiments corporels, dont la peine de mort, le bannissement, la réduction à l’état de servitude (la condamnation aux galères par exemple), l’enrôlement forcé sous les drapeaux permettaient de libérer la société de la présence d’éléments indésirables. Avec l’avènement de la philosophie humanitaire des encyclopédistes sur le continent et des philosophies utilitaristes dans les pays de tradition anglo-saxonne, c’est le deuxième modèle, celui de l’ingestion, qui a prévalu. On a gardé les condamnés en cellule, souhaitant qu’ils s’amendent, et on en est venu à leur offrir des moyens pour s’amender. La prison est devenue, paradoxalement, un lieu de formation (morale, intellectuelle et professionnelle) et pas seulement de punition. La foi dans les vertus salvatrices des apprentissages, du travail, de la continence physique et morale, etc., qui imprégnait la philosophie de l’éducation s’est étendue à ceux que la société sanctionnait.

    Dans une recherche sociologique, il y a donc lieu de s’informer des éléments culturels qui constituent le cadre de la société soumise à l’analyse. On repérera avec soin les valeurs qui inspirent les règles de conduite, ainsi que les normes qui donnent un sens à l’activité organisée des groupes et des individus. Telle société peut être caractérisée par des valeurs traditionnelles ; telle autre, par une attitude critique à l’égard de toute autorité établie et une mobilité sociale très forte. Il est évident que les cultures de ces deux types de sociétés seront fort différentes, ainsi que les conflits susceptibles d’éclater en leur sein.

    En définitive, l’analyse du sociologue se situe à trois niveaux différents :
    au niveau de la culture, il examine les valeurs et les normes qui modèlent le comportement social et il recherche la signification des actions humaines ;

    au niveau de la société, il établit les critères qui permettent d’agencer les groupes sociaux en ensembles structurés et de distribuer les caractéristiques démographiques de la population ;

    au niveau de la personnalité, le sociologue étudie les sources sociales de la motivation de l’acte criminel en considérant ce dernier comme l’expression d’un destin

    On peut affirmer que les sciences sociales considèrent le comportement criminel comme la manifestation d’un conflit de cultures et comme une déviation par rapport aux normes culturelles en vigueur dans la société.


    bon je crois que tu as de quoi faire

  4. #4
    mamienova Guest

    Par défaut

    super riri

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