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Discussion: l'homme absurde de Camus

  1. #1
    zaar'nohd Guest

    Par défaut l'homme absurde de Camus

    bonjour à tous, cela faisait longtemps que je n'étais plus venu ici.
    alors voilà le sujet que je désire aborder avec vous: si le monde n'était composé que d'homme absurde tel que le défini Camus dans Le monde de Sisyphe, c'est à dire un homme qui accepte le jeu de l'absurdité, qui joue son rôle avec acceptation, qui transforme l'absurdité de sa condition, en homme séduit par le réel et se réalisant ainsi dans le cadre limité et reconnnu(aquiesé comme tel) de ses propres possibles exitentiels.
    si le monde était fait d'homme "joueur" comme cela, assumant la facticité du monde, de leur entours, et surpassant ainsi l'aburde par leurs révolte, etc...
    un tel monde ne serait-il pas un monde purement soumis au passions, ne serait-il pas un monde où la passion, le pragmatique l'emporterait sur la raison, l'analytique, etc...
    voilà, j'espère que mon sujet est compréhensible,

    en attendant vos réactions,

    amicalement, zaar'nohd

  2. #2
    Date d'inscription
    April 2006
    Messages
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    j'aime beaucoup camus , le plus équilibré et lucide peut être de tous les philosophes ... on a pu lui reprocher son côté boyscout , mais sans être d'une originalité folle philosophiquement il extrait une humanité remarquable
    l'homme de sisyphe aprés une longue incertitude , une hébétude quasi , se réconcilie avec son destin , son vécu , il admet le monde ,mystérieusement, me semble t il, aussi absurde soit il
    en contrepoint , l'homme révolté pose une limite , la souffrance humaine , l'humanisme , envers et contre le monde comme il va : position classique , autant que sisyphe est extréme , fondu dans le soleil

  3. #3
    Augustin Guest

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    Pourquoi oppposer passions et raison ? La plupart de nos décisions "rationnelles" sont en réalité passionnelles... seulement on n'en est pas forcément conscient.

    L'homme, même sans règle du type commandement, est guidé d'une manière empirique par ses passions, qui ne sont pas forcément déraisonnables ; au contraire, je crois même que la raison est en quelque sorte une rigidification de comportements passionnels qui "marchent". On dégage ainsi une morale tout à fait empirique et pragmatique : celle qui assure la vie en commun...

  4. #4
    zaar'nohd Guest

    Par défaut fumons mes amis!

    Pourquoi oppposer passions et raison ?
    bonsoir augustin, juste un exemple.
    je suis fumeur. j'aime fumé. cela fait partie de l'affect, j'aime accompagné certains instant de ma réalité par l'acte de fumer.
    pourtant, je sais que cela est mauvais pour ma santé(viellesse plus rapide, stérilité, etc...). malgré le plaisir que je prend à fumer, je reste tout à fait conscient que cela m'est bien plus nuisible que positif!
    l'homme absurde ne considèrerait pas ce facteur rationnel, il s'accepterais lui-même avec cette réalité qu'il aime vivre en fumant.
    ici, la passion, acte d'être complice d'une réalité où le moi en tant qu'agent fume, et la raison qui condamne cette acte au nom d'un avenir meilleur et d'une santé plus saine.
    c'est la raison qui voit les conséquence mauvaise de l'acte de fumer, la passion, quant à elle, ne voit que le plaisir éprouvé dans l'acte en tant que tel.
    il y a bien ici conflit entre la passion et la raison.
    et ce n'est qu'un exemple, j'auraios trés bien pu parler de la farnienté(paresse), de la mal-bouffe, de l'altruisme naïf, etc...

    la passion est le mode sur lequel nous appréhendons le réel, mode avec lequel nous sommes complice. la raison est un mode différent d'appréhension du réel, c'est l'acceptation, la conscience de la causalité qui régit le monde et par conséquent nos actes.
    c'est souvent face au silence sémantique de la causalité du monde, son absurde, que l'homme choisit la passion qui elle semble plus éloquente.

    amicalement,

  5. #5
    Augustin Guest

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    Je ne conteste pas la distinction qui est faite entre passions et raison, mais leur opposition, qui me semble par trop "simpliste". Par ailleurs, pourquoi ne pas considérer également l'inclination à raisonner comme une certaine sorte de passion ? Car si l'on voulait justifier la raison par elle-même, on se trouverait dans la situation délicate du baron de Münchhausen... on ne peut jamais en pratique distinguer le comportement raisonnant de nos affects, de notre corps. Il s'agit là d'une "abstraction", jusqu'à preuve du contraire.

    Pour ce qui est de la fausse opposition passion/raison, voici un texte (célèbre) de Hume qui peut être éclairant :

    Hume, Traité de la nature humaine, II, III, 3 : peut-on dire que les passions s'opposent à la raison?



    "Une passion est une existence primitive, ou, si vous le voulez, un mode primitif d'existence et elle ne contient aucune qualité représentative qui en fasse une copie d'une autre existence ou d'un autre mode. Quand je suis en colère, je suis actuellement dominé par cette passion, et, dans cette émotion, je n'ai pas plus de référence à un autre objet que lorsque je suis assoiffé, malade ou haut de plus de cinq pieds. Il est donc impossible que cette passion puisse être combattue par la vérité ou la raison ou qu'elle puisse les contredire; car la contradiction consiste dans le désaccord des idées, considérées comme des copies, avec les objets qu'elles représentent.

    Ce qui peut d'abord se présenter sur ce point, c'est que, puisque rien ne peut être contraire à la vérité ou la raison sinon ce qui s'y rapporte et que, seuls, les jugements de notre entendement s'y rapportent ainsi, il doit en résulter que les passions ne peuvent être contraires à la raison que dans la mesure où elles s'accompagnent d'un jugement ou d'une opinion. Selon ce principe qui est si évident et si naturel, c'est seulement en deux sens qu'une affection peut être appelée déraisonnable. Premièrement, quand une passion, telle que l'espoir ou la crainte, le chagrin ou la joie, le désespoir ou la confiance, se fonde sur la supposition de l'existence d'objets qui, effectivement, n'existent pas. Deuxièmement, quand, pour éveiller une passion, nous choisissons des moyens non pertinents pour obtenir la fin projetée et que nous nous trompons dans notre jugement sur les causes et les effets. Si une passion ne se fonde pas sur une fausse supposition, et si elle ne choisit pas des moyens impropres à atteindre la fin, l'entendement ne peut ni la justifier ni la condamner. Il n'est pas contraire à la raison de préférer la destruction du monde entier à une égratignure de mon doigt. Il n'est pas contraire à la raison que je choisisse de me ruiner complètement pour prévenir le moindre malaise d'un indien ou d'une personne complètement inconnue de soi. (...) Bref, une passion doit s'accompagner de quelque faux jugement, pour être déraisonnable; même alors ce n'est pas, à proprement parler, la passion qui est déraisonnable, c'est le jugement.

    (...) Il est (donc) impossible que la raison et la passion puissent jamais s'opposer l'une à l'autre et se disputer le commandement de la volonté et des actes."

  6. #6
    Date d'inscription
    April 2006
    Messages
    209

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    je crois qu'il y a une erreur de perspective dans l'opposition passion-raison ;
    y compris pour ceux qui défendent la passion "contre " la raison
    On n'emploie "raison" au sens strict , qu'en philo ; en sciences (procédures trés explicites ) , dans le vécu ("raisonnable" ) , c'est autre chsoe
    Mais si la philo peut en toute apparence se fonde exclusivement sur la rationalité , c'est "en plus"
    en plus de tout le reste ; tout demeure , perception, émotions, imaginations :
    mais la réflexion est une dimension en plus qui s'ajoute aux autres ... ainsi on a la visualisation d'une complexité ;
    les passions , inutiles de les défendre : elles existent .
    la réflexion , elle , est une difficulté ... elle n'est pas si naturelle que cela ...
    On y insiste donc.
    quant à devenir l'unique vérité de tout et de tous , on n'y songe guére.
    camus , par ex , autant que je n'en souvienne , de par son sens de l'équilibre intégre , et parce qu'écrivain aussi (! surtout ? ) donne souvent l'envers et l'endroit ... la chute et la révolte.
    Il s'agit donc d'intégrer la raison dans nos comportments ; mais que ce soit par théorie (avec schématisme souvent mais c'est nécessaire ) ou par confrontations avec les autres ... par l'un ou l'autre moyen ça (se ) réflechit ...
    l'humanisation , est-ce si différent de la raison ?
    (ou , pour me fanatiser encore un peu plus :-) , la raiosn n'est-elle pas l'essence de l'humanisation ? )

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