Frustration

Je suis celui qui plante les arbres de haine dans les cours des palais blancs.
Celui qui taille en biseau les cimes de vie des grands sapins centenaires.
Qui poursuit la nuit, les rêves envolés et les songes perdus.
Les paumes de mes mains ont vieillies trop vite. Elles saignent maintenant.

Je suis celui qui jette des pierres de glace aux soleils trop rouges.
Celui qui recueille les rivières de pluie dans plis de ses doigts.
Qui transforme le fracas des cités en montagnes de silence.
Je me lève et mon sommeil s’efface. Je cours lorsque personne ne bouge.

Je suis celui qui crée dans les abysses profondes, des sommets enneigés.
Celui qui suit la course du papillon noir, dans les matins brumeux.
Qui caresse des doigts la peau de l’endormie, aux yeux bleus toujours clos.
Ce ne sont pas des prières mais juste des désirs, tout au plus des souhaits.