Etre née dans ce monde, c’est un peu comme rentrer dans un salon fumoir. On s’y asphyxie par la fumée que la pensée commune dégage, et en même temps, on les surprend eux-mêmes se perdre dans la divagation qu’ils créent. Les dévisager, avec dégoût, se consumer parce qu’ils pensent étroitement, parce qu’ils s’égarent tant leurs idées sont voilées, parce qu’ils pensent avoir raison ; c’est inquiétant. Ils y respirent, et ils sourient !
Peu à peu, on grandit, et tant bien que mal on essaie de ne pas s’étouffer, rester soi. Toujours eux, méprisables, ignominieux, honteux, vieillissent autant que leurs préjugés croissent. Ils demeurent faibles et pitoyables, et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu, pendant que d’autres vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir.
Le pire, c’est qu’une fois rentrée dans ce vaste monde vacant, il n’y a plus de porte pour s’en délivrer. Ces fondateurs ont tout prévu, excepté une issue de secours ! Ceux qui pouvaient encore échapper à cette dépravation voient malencontreusement leur sort se fondre dans la masse de l’humanité, ce monde n’étant pas le leur… Ainsi fume encore plus de la pensée grise, informe et sans but. Ah… Qu’il serait utile et paisible de savoir que la porte du globe se trouve à côté et que jamais ne se ferme !