La mort


Hier du néant, sage est venu un étant
Côtoie la vie comme un pantin pestant
Pour prendre gageure d’une acception forcée
Et s’exhiber maladif sur ce chemin inexistant
¤
A cette saine aubade rapportée de fait
Qui suis-je ? Où suis-je ? Mon esprit défait
Tu te repais des silences de l’incongru
Qui me dit narquois : « toute vie se refait »
¤
Né du néant, je postule ancré au néant
Et seul comptera ce pur retour délassant
À la source vive d’un état vers l’éternel
Comblant ce vœu cher d’opter l’inopérant
¤
Il n’est nul Dieu rempart inné qui en sa main
Peut ouïr et donner un choix au damné mutin
A cette évidence : Aucun formel refus de dédain
Dans leur prérogative, d’être roi pour certains
¤
Celle que je cherche, dernière maîtresse
M’aspire, pour m’extirper de ma paresse
De venir seul au trou noir dans l’ivresse
Prés à voir les images de leurs tristesses
¤
Le ballet antique au retour, de ce que je fus
De ce que je serai à jamais à l’éternel tenu
Néant dans le néant où chaque fausse réalité
Retrouve la place caduque qui lui était due.
¤
De cette constante circonstance d’un réel
Nul ne pourra contracter un différent label
Que celui de son indispensable présence
Tous nous repartirons à notre néant éternel.
¤¤¤