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Discussion: SI dieu existait, entreriez vous en religion pour autant?

  1. #1
    _zeross Guest

    Par défaut SI dieu existait, entreriez vous en religion pour autant?

    Si on apportait la preuve de l'existence d edieu, cela vous pousserait-il à entrer dans l'une ou l'autre religion?

  2. #2
    Augustin Guest

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    Tu parles de Dieu comme d'un Dieu abstrait ; mais en réalité il n'y en a pas qu'un seul. Les religions s'appuient sur des conceptions tout à fait particulières d'un Dieu, bien que tous ces Dieux partagent des caractères communs.

    Si l'on admet qu'il existe un "Dieu des philosophes" (le Dieu de Spinoza par exemple), je ne crois pas qu'une religion existerait.

    La religion dans la définition qu'en a donnée le sociologue Mircea Iliade est une séparation d'un sacré et d'un profane. Une intéraction est possible entre les deux à travers les rites, pratiques, etc. C'est cela le sens de la religion. Si la notion d'intéraction disparait, et que tout est immanent, à quoi bon une religion ?

    L'idée seule d'un Dieu abstrait n'entraîne en fait à sa suite aucune considération morale. D'ailleurs dans l'exemple que je donne, le Dieu de Spinoza est "par-delà bien et mal".

  3. #3
    Helloween Guest

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    Si dieu existait, personne n'aurait besoin "d'entrer en religion"...
    Puisqu'elle-même n'aurait alors pas besoin "d'exister".

  4. #4
    Helloween Guest

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    Oups; salut Augustin.
    (on a dû poster en même temps...)

  5. #5
    Peace & Love Guest

    Par défaut Et le pari...

    Mais que faites-vous de notre cher Pascal ici ?

    Peace & Love...

  6. #6
    Augustin Guest

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    Pourrais tu être plus précise dans ta question pour que l'on puisse te répondre ?

    ps. Salut Helloween ! (au fait, ton pseudo vient du groupe de métal ??)

  7. #7
    Helloween Guest

    Cool Pascal vs Cicéron.

    Salut Augustin; il semble que Peace&Love fasse allusion au célèbre "pari" de Pascal...

    Pascal a écrit:
    Ne parier point que Dieu est, c'est parier qu'il n'est pas. Lequel prendrez vous donc ? Pesons le gain et la perte en prenant le parti que Dieu est. Si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Pariez donc qu'il est sans hésiter. Oui il faut gager. Mais je gage peut être trop. Voyons : puisqu'il y a pareil hasard de gain et de perte, quand vous n'auriez deux vies à gagner pour une, vous pourriez encore gager. Et s'il y en avait dix à gagner, vous seriez bien imprudent de ne pas hasarder votre vie pour en gagner dix à un jeu ou il y a pareil hasard de perte et de gain. Mais il y a ici une infinité de vies infiniment heureuses à gagner avec pareil hasard de perte et de gain ; et ce que vous jouez est si peu de chose, et de si peu de durée, qu'il y a de la folie à le ménager en cette occasion.

    Le "Pari de Pascal" est un sophisme d'une telle absurdité qu'il est ridiculement facile d'en montrer les failles. De nos jours, la plupart des religieux intelligents l'admettent; c'est seulement un outil pour "remettre dans le droit chemin" des croyants pris par le doute. Il ne s'adresse donc pas aux athées.

    Quelques trous au hasard dans le "raisonnement" percé de Pascal :

    - De quel dieu parle-t-on ? De Vishnou, Yahvé, Allah ? Ce n'est en tout cas pas celui de Blaise Pascal, car sinon le raisonnement convertirait ses auditeurs au jansénisme. Non : il est sous-entendu que c'est le dieu de celui qui parle : Vishnou pour un hindou, Allah pour un musulman… Mais un athée n'a bien entendu pas de raison d'accorder à ce dieu-là une importance particulière.

    - "Ne parier point que Dieu est, c'est parier qu'il n'est pas."
    Par quel tour de passe-passe peut-on affirmer une telle "conclusion" ?
    Non, on peut aussi simplement hausser les épaules devant tant d'absurdités, affirmées par des zozos sans crédibilité aucune. Tant de stupidités ne méritent même pas que l'on s'attarde à parier, et sur "quoi", au juste ?...

    En passant, y a-t-il "si peu de chose" à perdre en adoptant les pratiques religieuses de celui qui parle? Certainement pas : interdits alimentaires, décisions de vie dictées par des dogmes et leurs prétendus interprètes (souvent auto-proclamés), perte de prépuce ou de clitoris, abrutissement intellectuel, anxiété devant l'enfer, suicide social, denier du culte, messes interminables, rituels ridicules souvent de grandiloquence et de symbolismes puérils, etc... Beaucoup d'abandons pour 72 vierges illusoires.

    D'ailleurs, Pascal semble bizarrement considérer que l'on peut choisir de croire. Mais peut-on choisir de croire à un fatras parfaitement absurde, et sans aucune preuve ? Par lobotomie peut-être. Ou alors en suivant un long programme d'hypnose et de lavage de cerveau (ce qui est manifestement le cas dans beaucoup situations).

    Ce qui sous-entend que le dieu de celui qui parle apprécie une telle hypocrisie et adore que ses fidèles, par pur intérêt personnel, fassent le "pari" de faire des courbettes devant lui.
    Et c'est d'ailleurs bien la mentalité du dieu décrit dans la Bible. (un point pour Pascal ! )

    Mais nous, pauvres athées que nous sommes, nous trouvons face à une meute de religieux, chacun énonçant le Pari de Pascal au profit de son seul dieu : Krishna, Jésus, allah, le petit homme vert, le père noël... Comment choisir entre tous ces paris ! Devons-nous (a) choisir le dieu qui récompense le plus ou (b) choisir le dieu qui punit le plus ?
    (Dans ce dernier cas, le dieu édulcoré de certains croyants modernes est mal parti : il paraît qu'il ne jette même plus en enfer !)

    Je comprends pourquoi Blaise Pascal n'a jamais osé publier une telle ânerie de son vivant.



    Dans le livre de Cicéron sur la divination, il y a une sorte de "réponse" au pari de Pascal. Ce n'est pas exactement une réponse, mais plutôt un argument contre formulé avant le pari de Pascal.

    Cicéron pose la question de la véracité des croyances divinatoires, et aborde donc les inconvénients qu'il peut y avoir à les croire si elles sont fausses. Pour ce penseur il semblait évident qu'il vallait mieux ne pas croire quelque chose de faux. Cicéron, via la traduction, parlait du fait qu'il ne fallait pas "s'enfermer dans des croyances".
    Dans le "De Divinatione", Cicéron argumente que prêter attention aux oracles est au mieux inutile (si tout est prévu par le destin, les avertissements ne servent à rien) et au pire empoisonne l'existence.

    Les arguments "anti-divination" de Cicéron sont fascinants. Il faut noter qu'il argumente qu'il faut continuer à pratiquer certains rites divinatoires, auxquels il ne croit guère, pour des raisons sociales. Cela ressemble à certaines positions modernes concernant la religion.

    - Façon détournée de "parier" inconsciement :
    "Si dieu existe, il a fait de moi un athée. Pourquoi irai-je contre sa volonté?"
    - Etre conscient de la stupidité du "pari" :
    "Je suis athée parce que je pense que "dieu" n'existe pas (il n' a donc pu "me faire" athée...)


    PS: réponse au ps; Oui

  8. #8
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    796

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    Citation Posté par Augustin
    Si l'on admet qu'il existe un "Dieu des philosophes" (le Dieu de Spinoza par exemple), je ne crois pas qu'une religion existerait.
    La conception panthéiste de Spinoza entraînerait peut-être en effet l'absence de religion.

    Mais si l'on considère Dieu comme transcendant (comme il l'a souvent été dans l'histoire de la philosophie), alors la religion devient une question de justice (avant même qu'Il ne se révèle).

    Scop

  9. #9
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    1 073

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    le pari de Pascal me parait être beaucoup moins simple qu'il y parait. Il s'agit d'un pari sur la conscience. C'est un pari sur l'autre.

    Si j'accepte que "mourir" pour l'autre celui-ci ne va-t-il pas rendre ma vie un enfer?
    question de foi en la conscience humaine?

    Ce pari dans la foi en l'amour va-t-il rendre ma vie plus agréable? Il me parait évident que lorsque la foi disparait l'amour aussi.

    Toute la question du pari de Pascal est plus profonde que cela semble à première vue.

    La modernité est basée sur la foi dans l'humanité. L'homme moderne fait-il le pari de Pascal ou existe-t-il un énorme "mensonge" de la part des humanistes athés?

    tendancieusement

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