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Discussion: Husserl, la Krisis

  1. #1
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    September 2005
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    Par défaut Husserl, la Krisis

    Bonjour,

    Je lis "la Krisis" de Vincent Gérard (sur les conseils de pteros43). Et je ne comprends pas bien ce qu'est la réduction eidétique dans la pratique. Pouvez-vous me donner un exemple de réduction eidétique non évidente ?
    L'exemple du triangle qu'on fait varier, jusqu'à dégager la propriété qu'il a trois côtés, veut-il dire qu'on part d'une intuition pour en dégager une forme en mathématique ?
    Mais l'essentiel de la compréhension d'un objet mathématique n'est peut-être pas uniquement dans les axiomes qui le définissent (mais c'est peut-être un autre sujet).

    Merci d'avance

  2. #2
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    September 2005
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    En fait, je crois avoir compris la réduction eidétique, mais ce que je ne comprends pas c'est la réduction phénoménologique. Cette dernière est-elle le stade qui vient après, un retour à l'intuition (donc pas une forme) mais une intuition plus profonde qu'avant la réduction eidétique (qui nécessite une intuition vague si j'ai bien compris) ?
    En effet, en maths, il y a les axiomes, mais il y a aussi toutes les recettes de cuisine qu'on peut appliquer aux objets, que l'on découvre soit même par la pratique, et qui font plus partie de l'intuition, puisque elles ont un domaine d'application variables.
    Merci d'avance

  3. #3
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    April 2001
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    Bonjour
    La deuxième règle concerne la « mise entre parenthèses » ou « hors circuit » des degrés de « réalité » des contenus noématiques de ces mondes vécus.
    Bien lire cette page:
    http://www.philagora.net/philo-fac/brohm20.php
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  4. #4
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    September 2005
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    Smile Husserl, pour les débutants

    Merci !
    Quelqu'un peut-il me corriger (d'un point de vue philosophique) le texte suivant ? C'est pour un petit journal (pas un journal de philosophie) interne à un établissement.
    Dans le texte, j'aurais du signaler "Je pense, donc je suis" de Descartes.
    Je ne suis pas non plus sur d'avoir compris l'ego transcendantal.
    Merci d'avance.

    Voici le texte:

    Les mots de la phénoménologie de Husserl

    La phénoménologie est une philosophie découverte par Husserl au début du XXème siècle. Le mot "phénoménologie" existait avant Husserl, mais n'avait pas le même sens. La phénoménologie de Husserl est née en réaction à la logique et à la psychologie, ou du moins en réaction à l'introduction de ces deux disciplines dans la philosophie (je n'ai pas très bien compris pourquoi).

    La phénoménologie est une science de la conscience. Il y a d'abord la hylé, qui est la perception du monde par les sens ou l'esprit, sans que je porte attention à cette perception. "Hylé" signifie, en grec, matériau de construction, matériau brut. A partir de cette hylé, je peux concentrer mon attention sur une chose, un objet, ou une idée. Cette acte (de la pensée) est appelée la noèse. La noèse est aussi la façon avec laquelle je porte mon attention sur un objet: objet réel, souvenir ou objet imaginé.

    Le noème est la représentation de l'objet (réel par exemple) dans mon esprit. L'ego permet de réaliser le mélange entre l'acte de visée (la noèse) et l'objet de ma pensée: on appelle ça l'unité noético-noématique. En effet, l'acte de visée et l'objet représenté font tous les deux partie de mon esprit.

    Husserl n'oppose donc pas vraiment le sujet (la personne) à l'objet (les choses). Pour mieux comprendre l'ego, il faut commencer par douter de l'existence du monde, comme chez Descartes. Le fait que je ne rêve pas totalement est garanti par le fait que mes pensées s'accordent à la réalité. Cet accord est du, pour Descartes, à un Dieu qui n'est pas trompeur et qui est à l'origine de mes pensées et du monde, et qui les rend compatibles.
    Pour Husserl, il est impossible de douter de l'existence du monde, mais on peut mettre la thèse de l'existence du monde "hors-circuit". Mes pensées et ma représentation du monde étant internes à mon esprit, c'est l'ego qui est le fondement de tout ça. Il est alors appelé ego transcendantal (vu qu'il structure la conscience).

  5. #5
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    April 2006
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    L'ego est la structure qui assure la fonctionnalité même de tout l'esprit ; il est une fonction (un ego transcendantal est identique à tout autre ; fondement d'universalité ) mais en même temps il est toujours individuel (c'est un Je ; on pourrait dire que chacun existe tel qu'il est (un-tel) parce qu'il découpe dans le donné ses objets, cad en fait ses intentionnalités découpent la réalité selon sa personne ; qui n'est pas seulement ainsi une personne psychologique, mais ce programme engage chacun à s'explorer comme source de la signification que Je donne à (ce qui m'arrive, ce que je perçois, ce que je projette, etc).
    cette fonction-je (universelle et individuelle, cad singulière) échappe à toute objectivisation ; soit ; elle n'est pas réductible à des concepts (philosophie (le sujet comme substance, par ex, cartésien ou le négatif comme conscience hégélienne) ou logique (une sorte de grammaire, linguistique ou logicienne, qui précéderait et commanditerait nos intentionnalités), mais toujours bien avant le conceptualisé )
    soit ; mais n'est pas non plus de l'ordre de la chosification, que font subir à notre être les psychologies ; tout, même la perception (et c'est encore plus vrai des constructions d'affects , d'imaginations , etc) est construit dans le faisceau intentionnel.
    tout cela aboutit ou est fondé (pour Husserl) en ceci ; si notre être est à ce point actif, activité totale ou tout au moins radicale (le tout est forcément difficile à définir intentionnellement), c'est que ce qui lui vient du monde , du vécu, des autres, il en est "la source" ; non pas en cela qu'il crée ex nihilo ce qui lui arrive, mais en ceci qu'il est "ce qui donne un sens" à n'importe quel événement, état, perception, etc
    Tout ce que l'on reçoit, peut bien effectivement être "du monde" , si Je est le 'ce qui donne la note finale', donne un sens, alors malgré le divers, c'est le Je qui oriente ou réoriente ou recompose ; de sorte que (que ce soit réel ou pas, ce dont on peut discuter largement), il est une logique de notre être, qui devient, et qui relie les significations selon sa propre loi ; laquelle peut au moins nous laisser entendre que nous sommes le Savoir même de toute chose, et que nous tirons (à l'occasion du monde, du vécu, des rencontres) la connaissance de l'être que nous sommes.
    Husserl pensait que cette connaissance était reconstructible à part de tout , et en cherchait les fondements , vers une sorte de logos interne à l'ego.

  6. #6
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    September 2005
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    Merci zwardoz.
    J'avais confondu le cogito avec l'ego transcendantal.
    L'ego transcendantal est appelé ainsi parce qu'il est purement spirituel (métaphysique ?) , alors que le cogito est encore psychologique.

  7. #7
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    Non pas vraiment ... :-)

    On ne peut pas dire de Descartes et du cogito qu'il s'agit d'un sujet psychologique ; le sujet psychologique voudrait déduire ce qu'il sait du monde, des objets, des autruis rencontrés (parents, etc). Ce qui laisserait dépendre l'autonomie du sujet (cartésien ou husserlien, ou de n'importe quel sujet philosophiquement qui tient à son auto-nomie) ; et cette dépendance, ça n'est pas seulement qu'elle n'infériorise, c'est qu'elle m'infériorise en ce qu'elle imposerait des éléments hétérogènes à mon être, et limiterait toute possibilité de savoir (puisque des éléments viendraient d'ailleurs que de l'esprit que j'en ai).

    Descartes construit une intentionnalité ; mais il la fige dans une idée (l'ego cogito), et donc peut effectuer, réaliser un discours, un savoir (puisqu'il détient tous les éléments dans sa main ; même si il prend soin de distinguer l'idée du concept ; le Je sait l'idée qu'il est, de même qu'il sait l'idée que pour lui dieu est, mais il ne sait à la manière d'un concept d'objet, d'un concept scientifique, d'un objet du monde ; on retrouvera la même ampleur pour Kant ; les idées ("vagues") de la raison, les notions (précises) de l'entendement).

    Husserl dit qu'il va plus loin que Descartes, mais dans le même sens ; au lieu de croire qu'il peut réunir toutes les notions dans un seul savoir, il dit que ces notions ne sont pas des idées ou des concepts d'abord, mais d'abord des intentionnalités ; cad des idées ou des concepts-pour-quelqu'un (en somme).

    Ça peut sembler bien mal embarqué (parce que ça semble orienter vers toutes sortes de subjectivismes)... mais pas du tout ; parce que ça permet d'élargir considérablement le cercle du discours, cad du dicible ... de l'exprimable.
    On n'est plus tenu de dire seulement ce que l'on croit vrai sur un objet (en se référant à l'existence de cet objet, effective dans un monde effectif),
    Mais on peut ou doit dire tout ce que l'on en sait (sans en avoir explicitement conscience ; on en a une semi ou très éloignée conscience qui ne demande qu'à exister). Ad ; on peut commencer de tisser une bien plus grande tapisserie que si on se limitait à un discours « objectif » ; qui doit tabler non sur ce que l’on sait, mais sur ce qui est vraiment. Le pari de Husserl est que l’on peut détricoter ce que l’on sait et sait à demi et que de ce fait on en apprendra beaucoup ; le savoir est en nous, mais il faut fouiller de la cave au grenier.
    Il faut quand même remarquer que Sartre applique absolument la phénoménologie, mais la réduit à la constitution d’un sujet humain (et Sartre bataille afin de ne pas retomber dans un psychologisme …). Ou que Heidegger, qui veut tout, tout de suite, tente de montrer que l’intentionnalité du sujet en fait dépasse ce sujet ; et que l’on intentionnalise dans un « là », qui nous « commande », nous intime d’être.

  8. #8
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    Par défaut les variations du triangle

    Faire varier les trois lignes d'un triangle par l'imagination, c'est ce que Husserl nomme "la variation eïdétique". C'est autre chose que la réduction. Il s'agit de trouver l'essence du triangle, c'est-à-dire l'invariant du triangle. Par exemple, si on fait glisser les lignes sur un plan horizontal, on n'a plus un triangle, ou si on les courbe, on n'a plus un triangle non plus. C'est la méthode pour trouver les essences des choses, de toutes choses. On peut faire varier ainsi un rouge. On lui mélange du jaune, ou du bleu. A un moment, ce n'est plus du rouge.
    La phénoménologie est la science des essences, l'eïdos est l'essence.
    Par exemple, l'essence de l'objet spatial est de ne pas se donner à voir d'un coup mais par "esquisses". Je ne vois pas toutes les faces d'un cube en une vue.
    La règle des règles de la phénoménologie de Husserl est l'évidence. On ne retient que ce qui apparaît dans une évidence. C'est pourquoi, la phéno est une "science rigoureuse".
    Husserl ne s'oppose pas à la logique. Il veut comprendre ce qui fonde la logique. Comment ces règles nous sont-elles données? pour lui, il y a intuition intellectuelle des catégories logiques. Il travaille ces questions dans "Les recherches logiques". Il cherche à fonder la logique et les mathématiques.

  9. #9
    Date d'inscription
    September 2005
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    Par défaut

    D'accord, merci, j'essaierai de réécrire mon texte.

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