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Discussion: Explication de texte Hume

  1. #1
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    October 2010
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    Par défaut Explication de texte Hume

    Bonjour

    Je suis en Tal S et je viens solliciter votre aide. ^^
    J'ai fait une recherche et il existe déjà un sujet proche du mien, mais il ne concerne pas exactement le même extrait que moi et j'aurais besoin d'un peu d'aide de manière plus précise. Donc voilà le texte, qui provient du Traité de la nature Humaine, livre 1, L'entendement, de Hume :


    "Il est des philosophes qui imaginent que nous sommes à caque instant intimement conscient de ce que nous appelons notre MOI, que nous en sentons l'existence et la continuité d'existence, et que nous sommes certains, avec une évidence qui dépasse celle d'une démonstration, de son identité et de sa simplicité parfaites. La sensation la plus forte, la passion la plus violente, disent-ils, loin de nous détourner de cette vue, ne la fixent que plus intensément et nous font considérer, par la douleur ou le plaisir qui les accompagne, l'influence qu'elles exercent sur le moi. Tenter d'en trouver une preuve supplémentaire serait en atténuer l'évidence, puisqu'on ne peut tirer aucune preuve d'un fait dont nus sommes si intimement conscients, et que nous ne pouvons être sûrs de rien si nous en doutons.
    Malheureusement toutes ces affirmations positives sont contraires à cette expérience même que l'on invoque en leur faveur et nous n'avons aucune idée du moi de la manière qu'on vient d'expliquer. De quelle impression, en effet, cette idée pourrait-elle provenir ? Il est impossible de répondre à cette question sans une contradiction et une absurdité manifestes et pourtant, c'est une question qui doit trouver une réponse si nous voulons que l'idée du moi passe pour claire et intelligible. Toute idée réelle doit provenir d'une impression particulière. Mais le moi, ou la personne, ce n'est pas une impression particulière, mais ce à quoi nos diverses idées et impressions sont censées se rapporter. Si une impression donne naissance à l'idée du moi, cette impression doit nécessairement demeurer la même, invariablement, pendant toute la durée de notre vie, puisque c'est ainsi que le moi est supposé exister. Mais il n'y a pas d'impression constante et invariable. La douleur et le plaisir, le chagrin et la joie, les passions et les sensations se succèdent et n'existent jamais toutes en même temps. Ce ne peut donc pas être d'une de ces impressions, ni de toute autre, que provient l'idée du moi, et, en conséquence, il n'y a pas une telle idée.
    Mais, si l'on va plus loin, qu'advient-il de toute nos perceptions particulières, d'après cette hypothèse ? [...] Pour moi, quand je pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi-même, je tombe toujours sur une perception particulière ou sur une autre, de chaleur ou de froid, de lumière ou d'ombre, d'amour ou de haine, de douleur ou de plaisir. Je ne parviens jamais à aucun moment à me saisir moi-même sans une perception et je ne peux jamais rien observer d'autre que la perception. Quand mes perceptions sont absentes pour quelques temps, quand je dors profondément, par exemple, je suis, pendant tout ce temps, sans conscience de moi-même et on peut dire à juste titre que je n'existe pas."


    Donc, c'est notre premier devoir d'explication de texte, le prof nous a dit qu'il n'était pas nécessaire de connaître la doctrine de Hume pour le faire, mais qu'il suffisait de bien cerner le problème. Donc, d'après la méthode qu'on nous a gentiment apprise, voici ce que j'ai déjà pu travailler sur ce texte :
    - thème : l'existence du moi
    - thèse de l'auteur : le moi n'existe pas
    - problème auquel répond l'auteur : le moi peut-il être clairement défini ? (ou aussi : d'où vient notre idée du moi ? je ne sais pas quelle question est la plus juste)
    - plan du texte :
    * l'auteur expose la thèse qu'il va essayer de réfuter
    * il montre que cette thèse ne se fonde sur rien de stable car elle se rattache à des perceptions inconstantes
    * il pousse sa thèse jusqu'à affirmer que sans conscience de soi (pendant le sommeil), nous n'existons plus
    - problème que pose le texte : n'est-ce pas pourtant sur cette fiction du Moi que nous construisons notre existence ? Si le moi n'existe pas, comment nous définir nous-même et notre vie ?

    Et là, j'ai plusieurs questions. D'abord, si quelqu'un pouvait me dire si je suis plutôt sur la bonne voie avec ce que j'ai mis plus haut ou pas trop ... ensuite :

    - dans la première partie, j'explique la thèse de l'auteur : est-ce que mon découpage du texte peut correspondre aux différentes sous parties ? J'avais pensé développer :
    *d'où nous vient l'impression du moi
    * Hume a une méthode empirique : toute idée vient d'une impression précise, or le moi vient d'impressions inconstantes, et donc est une illusion de l'esprit
    * le moi est donc relié exclusivement perceptions, et sans elle, nous n'avons plus d'existence comme on le supposerait l'idée du moi.
    M'enfin je suis pas sûr, surtout pour la première sous-partie.

    - ensuite, dans la deuxième partie ^^ j'ai plusieurs idées de points à développer mais je ne sais pas s'ils ne se recoupent pas, s'ils sont assez notables pour y consacrer une sous-partie, etc ...
    * une idée réelle peut se construire sans "une impression particulière" mais sur des notions abstraites (enfin je ne saurais pas comment expliquer ça)
    * le moi se rattache à cet ensemble de perceptions mouvantes et c'est ce qui nous définit, le moi garde son unité à travers les changements qu'il connait, cela construit notre identité
    * unifier ces perceptions pour penser le moi nous permet d'exister, le moi est le lien entre notre passé et notre futur, notre mémoire et notre volonté
    * notre vie est basée sur la recherche de l'authenticité, sur le présupposé du moi
    * nous existons et nous avons une identité en dehors de nos seules perceptions : nous avons un corps, nous vivons dans une monde qui nous perçoit, nous existons nous et notre moi aussi "pour les autres" et pas seulement "pour notre perception"

    - ensuite, pour l'intérêt du texte, j'avais pensé dire que l'idée de l'inexistence du moi permet de remettre en question la portée que nous donnons à notre vie, et que la méthode empirique de Hume permet également de voir sous un angle "neuf", "pur", notre vie.

    Bon, merci d'avoir lu mon long message et de m'aider, j'aimerais bien des conseils et des précisions, et comme vous le voyez j'ai déjà bossé un peu, je suis prête à continuer ...

  2. #2
    Date d'inscription
    October 2010
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    S'il vous plait, vraiment personne pour me donner un coup de main ? Mon message était trop long, c'est ça ? >_< Alleeeez, s'il vous plait !

  3. #3
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    January 2008
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    Smile

    Bonjour,

    Le MOI dans un premier temps, n’est-ce pas l’ego cette abstraction architecturale qui nous permet de nous construire ?

    Si nous ne pouvons nous identifier à nous-mêmes, voire imposer un espace enfant, nous ne saurons ensuite nous épanouir et prendre notre place dans l’édifice de la société à laquelle, que nous le voulions ou non, nous appartenons.

    Le Moi est la relation intime que nous entretenons avec notre conscience, et celle d’être que nous devons vivre à l’extérieur. Cette définition ne saurait être quantitative, mais davantage l’expression d’un avers et d’une face <comme en numismatie>. : Une pièce est une/indivisible, cependant elle a deux faces. Un peu comme le symbole de Janus <face diurne et l’autre nocturne/ ou bien encore solstice d’hiver et celui d’été>.

    Le Moi exprime notre intériorité à l’extérieur de nous, dans la société. Il n'est pas embivalent, il EST pleinement.

    Dans l’enfance nous construisons notre MOI à l’aune de différentes influences : Généalogiques/parentales, sociétale, environnementales, circonstancielles <comme les transhumances, involontaires/migrations, guerres, etc> Que revêt cette abstraction qui nous construit et nous structure ? N’est-elle pas liée à notre âme <sorte de parchemin invisible dont la mémoire subirait des imprimaturs successives>.

    Le MOI exprime-t-il le présent, la matière, l’action, le conscient, ou l’inconscient et le subconscient ?

    Dès que nous pouvons en très bas âge nous exprimer déjà, nous testons notre MOI. Nous commençons par dire non, jamais OUI. Nous évaluons notre pouvoir potentiel, notre périphérie, notre influence, nous tentons à notre simple niveau d’établir notre champ d’espaces possibles. Le MOI relève donc de la conscience instinctive "Innée". Les animaux font ces mêmes tests. C’est le plus fort, le plus virulent dans une fratrie qui l’emportera, qui deviendra le chef ou le dominant. C’est le drame que la plupart des parents connaissent à l’heure actuelle. Ils n’ont pas su, eux dire NON, mettre des barrières, des obstacles structurant le MOI de leur progéniture qui ne connaît alors que débordement, explosions et vigueur totale.

    Le MOI existe bien, contrairement à ce qui est indiqué plus haut. Il est lié à l’instinct, à la respiration et au territoire. Il est l’expression d’une surface et d’un volume non visible, mais bien réel.

    Le MOI primaire ne contient aucune morale, loin s’en faut. Le MOI secondaire, lorsque l’architecture humaine individuelle est construite, peut voire devrait alors s’abandonner tel un oripeau, permettant ainsi à tout autre vivant de s’exprimer, s'épanouir ou simplement de prendre sa place pour exister et cohabiter.

    Le MOI primaire dont ne savent se débarrasser certains, non seulement devient boursoufflure grotesque, mais empêche de vivre la communauté. Suite. Ensuite… pas ce soir…

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