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Discussion: Le monde des passions en musardant....Hume.Racine..Balzac

  1. #41
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    Par défaut De la causalité et de la démarche de Hume ....

    IX



    1) De la causalité

    a) Qu'es acho?
    Le soleil cause la photosynthèse....

    - Le soleil n'est pas "une" cause mais un processus, un ensemble de phénomènes qui semblent organisés pour aboutir à une fin: la photosynthèse n'est pas "un" effet mais un ensemble de phénomènes organisés: ce n'est pas la cause de la vie mais une condition de la vie.

    Comprendre que:

    1- La soi-disant cause vient d'éclater: il y avait en réalité une synthèse immédiate, une multiplicité mal définie et confuse que la langue désignait pas un terme: le soleil.

    La science, par l'abstraction, par théorie et expérimentation, isolera des éléments, et par analyse et synthèse justifiées reconstituera des processus: saisira un ordre et des rapports. A la cause comme synthèse première et provisoire, indistincte et confuse, la science substituera des enchaînements de succession déterminés dont elle pourra faire varier les effets.
    A la notion vulgaire (= propre à la foule, à l'opinion) on préfèrera toujours le concept de processus antécédent qui détermine un autre processus en le précédant: rapport numérisable par une loi:
    processus solaire => processus de la photosynthèse.

    2- La cause est pensée, elle n'est jamais connue.
    Ce que nous connaissons ce n'est pas la réalité mais des phénomènes reliés par des lois: la loi nous donne un rapport constant entre un antécédent et un conséquent.

    Pleine d'impatience, refusant la contingence, l'opinion qui transforme ses besoins ou désirs en connaissance ne peut s'empêcher de prendre la loi pour un chemin vers le nécessaire, ce qui ne peut pas ne pas être, ce qui est fondé. Elle substitue alors à l'ordre de succession constante que lui donne la loi l'ordre nécessaire que lui donne la cause. A travers la loi qui numérise ce qui est contingent, l'opinion aimerait bien atteindre la sécurité de ce qui doit être, de ce qui est fondé, de ce qui est nécessaire: ce faisant, elle pense, fait de la métaphysique et confond le point de vue avec la réalité.
    En fait, la formulation de relations constantes entre des phénomènes pour exacte qu'elle soit dans la détermination de leur succession, ne saurait mener à la mise à jour de causes.

    On connaît des lois, on parle de causes que l'on déduit des lois de manière tout à fait injustifiée, par un pari hasardeux qui confond déterminisme des lois et nécessité des causes.
    C'est que, inconsciemment, nous identifions le soleil à un dieu qui se lèvera toujours pour nous éclairer et nous réchauffer: un dieu qui sait tout (il est lumière) et qui aime (il est chaleur), sur qui on peut compter comme sur une cause qui "tiendrait" tous les paris que nous pouvons faire grâce à elle (la cause).

    2) Hume
    L'empirisme, pour qui l'expérience est la source de toutes nos impressions et idées, réduit la cause à la succession des phénomènes dans l'expérience: l'engendrement serait une croyance ajoutée par l'habitude: on ne voit jamais, on ne constate jamais le passage d'une cause dans un effet! Lorsque deux boules de billard se choquent je ne vois qu'une succession de mouvements. L'habitude finit par me faire croire à un enchaînement nécessaire. La cause est donc toujours pensée comme efficiente et antécédente, mais elle n'est jamais connue comme efficiente.

    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  2. #42
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    Par défaut Dialogue Hibou/Hume 1: une science de l'homme?

    X
    Rappel

    Dialogue entre le hibou et David Hume


    Hibou: Vous avez dit «*science de l'homme»*? De quoi s'agit-il, selon vous*?


    Hume: Il s'agit de bien délimiter le champ d'investigation de la philosophie: ce champ n'est pas celui d 'orgueilleuses facultés humaines, mais celui de leur USAGE.


    (Le dernier mot est crié, je ne suis pas sourd)

    Hibou: pourquoi une telle limitation?

    Hume: On se limite à ce dont on a l'expérience. La limitation du champ à l'expérience évite les
    élucubrations de l'imagination et garantit la sûreté de l'esprit dans son activité, sûreté relative mais assurée, le mieux possible, dans la vie de tous les jours.
    Chaque jour le soleil se lève mais demain ce n'est que probable...

    Hibou: n'avez-vous pas peur d'abandonner les déductions bien conduites des mathématiques?


    Hume: Certes, elle règnent dans les mathématique, pour peu qu'on admette le point de départ,mais il serait vain de prendre les mathématiques pour modèle quand il s'agit de la vie de tous les jours dans laquelle l'avenir ne se donne jamais que comme probable... et donc ne se déduit pas.

    Hibou: Pourriez-vous formuler cela avec concision?

    Hume: Je l'emprunte , la formulation concise demandée, à Didier Deleule:
    «La science de l'homme ,comme science de l'esprit à l'oeuvre, sera régie par la méthode sceptique 3 (Philo/Nathan, Enquête sur L'Entendement Humain, page 13)

    Hibou : D'où un deuxième entretien ?

    Hume : Bien volontiers oiseau de la nuit


    Hume a été inspiré par le scepticisme antique sans pour cela se laisser entraîner jusqu'au doute absolu: il campe plutôt sur une position qui consiste à affirmer que la croyance prend une grande part dans le savoir. En affirmant, Hume échappe au scepticisme absolu.
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  3. #43
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    Par défaut Hibou/ Hume Dialogue second

    XI




    Parution prochaine
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  4. #44
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    Par défaut Balzac: La cousine Bette.

    1)
    Introduction



    Le monde des passions à l'aune de l'attraction et de la répulsion. Entrons dans la danse, lisons, vivons.


    L'affirmation selon laquelle l'homme est un réseau de relations, un n o eud au point que seules les relations comptent, est peu contestable si on n'exclue pas que la première des relations est une relation à soi, un dialogue où c'est souvent le même qui interroge et qui répond.D'où on peut conclure que seules les relations comptent pour l'homme.
    Les passions, en particuliers, semblent bien imposer des relations «*immédiates d'amour ou de haine devant lesquelles on ne peut s'empêcher de reconnaître la loi d'attraction universelle, d'attraction et de répulsion, d'amour ou (et) de haine. La production d'une sorte de jeu de rôles , d' un entrecroisement de personnages sommés d'être autres que ce qu'ils sont, de porter un masque au gré d'autrui («prenez mes yeux» dit le passionné dans ses premiers mouvement) , singe l'amour qui devient haine et la haine qui se révèle le refus d'un amour. Seul le miracle de l'écriture peut mette en scène le monde des passions , et singulièrement Balzac, ou encore mieux Marcel Proust.

    Dans ce monde chacun se débat pour sauver un monde imaginaire nous allons suivre La Cousine Bette, pas si bête que ça.

    Ce qui est paradoxal aux yeux de l'opinion c'est que des énergies qui se déploient, co-créatrices d'un monde au point qu'on a pu affirmer que rien de grand ne s'est produit sans passion.. Chaque passion colorant de manière fugace aux yeux de l'éternité le monde humain, le monde des passions, courant pour ainsi dire tout au long d'un réseau particulier, d'un certain monde au sein du monde des passions.

    Racine, Hume, Balzac sont des démiurges qui nous peignent avec les pinceaux du théâtre, de la réflexion philosophique éclairée par Newton, du roman, un monde profondément humain: en l'arrachant au temps ils lui redonnent la vie.Ils sont démiurges, non pas qu'ils créent un monde à partir de rien , mais parce qu'ils suivent des lois que le génie leur révèle.(comme le démiurge de Platon dans le Timée.

    Regardez cette Cousine dans ce qu'elle dit et dans ce qu'elle fait: l'auteur nous fait plonger dans le monde des passions, puis épouser le monde façonné par l' héroïne éponyme. Nous saisissons sa souffrance, nous devinons ses projets, nous espérons sa rédemption par l'aveu de sa jalousie et de sa haine ,autant dire que par le miracle de l'écriture nous entrons dans son monde et dans celui des autres, nous vivons dans un monde commun sans perdre de vue le monde de chacun, nous voilà comme des dieux: quel bonheur.
    Et voilà que nous aimons, que nous vivons librement car délivrés tous les accidents qui jalonnent un monde réel!

    Et certes , La répulsion n'est qu'un résultat de l'attraction et l'attraction n'est pas étrangère à la haine...
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  5. #45
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    Par défaut La cousine Bette: L'incipit

    Voir posts suivant
    Joseph
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  6. #46
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    Par défaut L'incipit, premier alinéa

    L'incipit ,Deuxième alinéa


    => Premier alinéa ,
    Quand: été 18368
    Avec quoi? Une voiture dernier cri: la milord. Notez le ces péjoratif.
    Qui? Un homme gros , de taille moyenne, d'aspect massif (sans finesse), sans distinction naturelle. Distingué par un uniforme de capitaine de la garde nationale, ce qui sonne bien, sonne haut.
    C'est l'auteur qui organise pour faire éclater le comique d'un corps qui nie la majesté de l'uniforme déformé par le ventre et l'arrière train qui n'ont rien de guerrier. Contraste de l'être et du paraître. Suffisance qui ne suffit pas.


    => Deuxième alinéa

    Le point de vue de l'auteur: un moralisme cinglant. Balzac met en évidence l'outrecuidance de certains parisiens.
    Le jugement général:si=> tellement.Ici, au sens de capable de faire de l'esprit. «accusés» comprendre accusés à tort, dans certains cas.S'en trouve=> on en trouve.

    Leurs caractéristiques:Il se croient, affirment plus qu'ils ne sont et qu'ils ne savent.. Ils s'imaginent (à tort)
    infiniment, car la bêtise donne l'idée de l'infini, c'est long surtout à la fin.
    La bêtise est sans limites comme les affirmations péremptoires.(l'opinion affirme toujours ce qu'elle affirme. Elle croit que l'uniforme peut ajouter à ce qu'on est comme elle croit qu'un beau paquet ajoute à un cadeau de un euro....
    Elle ne voit pas que l'uniforme, ajoutant l'infini au rien, fait ressortir l'inanité du rien. L'infini n'ajoute rien au zéro.
    «supposent» on ajoute à ce que l'on croit savoir,
    Leurs goûts et leurs dégoûts deviennent des critères! (=> Hume)
    «dépravés», jugement sans appel de Balzac. Terme très fort.
    Imaginer, l'imagination est la folle du logis...Voire!
    «favorablement, disposé à donner ses faveurs, à convenir de.
    Prendre impressionner au sens fort (=> Hume)

    l'aspect: l'image, la figure.
    Bonnet et harnais sont choisis pour souligner le ridicule; Bonnet à poil (berk) et harnais qui asservit le fier, même pas à bras. .Tout cela ne fait pas trop distingué.

    Le troisième alinéa fait un gros plan sur le personnage ridiculisé: monsieur Crevel qui porte bien son nom ,au moins.
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  7. #47
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    Par défaut Incipit, troisième alinéa

    Troisième alinéa

    Gros plan sur le personnage. Du moral au physique.=>: notez l'art de Balzac, la phrase épouse l'articulation entre le paraître et l'être. =>contraste entre le début et la suite. (à partir de «respirait». Effet de ridicule. On attendait pour un capitaine: la virilité, le courage,...
    «capitaine appartenant à: suite de sonorités éclatantes (voyelles), a,i,e,a.... et suite de consonnes explosives, p,t;
    Légion => glissement vers tous les dangers, souple foulée, adresse , le contraire de la balourdise du personnage. Contraste entre l'uniforme, le grade, niés par le physique du personnage qui pour toute auréole porte les effets de la bonne chère et de sa conséquence l***8217;embonpoint.
    Respirer c'est se remplir, au point qu'on expire, qu'on fait paraître par toutes les pores de sa peau.

    Quoi? Le contentement de soi, autant dire la stupidité, l'absence de ce doute sur soi qui témoigne de l'esprit.Le contentement de soi éclaire la face engorgée de sang et l'ampleur des joues. Passablement tient à la litote on dit peu pour suggérer beaucoup.Seul un imbécile peut être content de soi simplement parce qu'il a revêtu un uniforme., oublieux que son front et ses joues reflètent sa médiocrité.
    On devinait, il s'agit de mettre le lecteur de son côté...
    boutiquiers, commerçants .Ici le terme est péjoratif=> enrichi, parvenu....
    Elu de Paris, Balzac se reprend, adjoint, même pas élu, sous-fifre tout au plus....

    Aussi, en conséquence
    croyez, Balzac s'adresse au lecteur directement. Ici croire c'est adhérer à ce qu'il va affirmer.
    Le ruban de la légion d'honneur,cliché , on l'a eu par quelque man***339;uvre....Bombée : encore quelque chose qui sort après le ventre et les fesses, mais ici cela dépend de la volonté.
    À la prussienne, un comble!
    Campé, bien installé => Camp militaire
    Laissent errer, comme s'il n'y avait qu'eux pour être intéressant,
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  8. #48
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    Par défaut Libertinage, temps et passion dans la cousine Bette, en dix lignes...

    Balzac a très bien vu l'importance du temps dans l'origine et le déroulement des passions.
    => Son roman suit les personnages au cours du temps:
    Juillet 1838 => 1841 , trois années plus tard , L'été 1841 => environ deux ans plus tard => 1843 =>mort de La cousine Bette et fin du roman. 1843

    Rien n'arrête le temps . La violence du temps ne cesse jamais, c'est la passion «origine»: l'épreuve source des actions actées ,de manière répétitive, en vue d'exorciser le temps.
    Non pas en lui échappant, le soi ne peut échapper à soi, et le temps est une extension de l'âme, mais en l'épousant , pour ainsi dire, en refusant le déroulement,, et en le marquant par un rythme des actions qui, elles , dépendent de soi, le retour du même:c'est grand jeu du libertinage auquel se livre le Baron Hulot.
    Au cours de l'été 1841 le compteur s'affole avec Valérie Marneffe , le rythme nie le temps et condense la répétition dans l' instant continué, : en même temps elle a quatre amants, elle croit nier la succession et échapper au temps. Mais le temps est toujours gagnant , et sa mort avec celle de Crevel sera provoquée par une machination de la face d'Ombre!
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  9. #49
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