Bonjour à tous,
je suis nouveau sur ce site ; n'étant pas philosophe de formation, je suis pourtant très intéressé par ces matières en raison de mes propres travaux et préoccupations . Enseignant chercheur à l'Université de Reims, je poursuis actuellement une série de recherches en droit constitutionnel et histoire des idées politiques (matières de droit public). cette dernière matière s'avère en grande partie liée à la philosophie politique (qui est sa jumelle mais en science politique). Je lisais les articles que le Professeur Sarfati a consacrés au positivisme juridique et je m'interrogeais sur les relations entre les matières. Nos regards sont nécessairement différents à cause de nos formations mais c'est aussi ce qui fait la richesse de tels échanges. Pour prendre un exemple, je m'intéresse à la notion de démocratie au XIXe siècle (je viens de publier un livre sur la démocratie en Amérique de Tocqueville). dans quelle mesure les débats juridiques trouvent-ils une résonance en philosophie? je prendrai deux exemples: 1) la définition de démocratie en 1830-1840 oscille entre gouvernement du peuple et gouvernement des classes moyennes; la question de l'identification de ces dernières résolue (ce n'est pas le plus simple) certains penseurs comme Guizot veulent distinguer liberté politique et liberté individuelle. seule la seconde est pour tous. la première ne doit être donnée qu'aux capacités, c'est-à-dire à ceux en mesure de comprendre la politique. ceci justifie selon lui le système censitaire. 2) Constant définit la liberté en distinguant liberté des anciens et liberté des modernes, pour caricaturer, il faut garantir le liberté individuelle par la liberté politique car c'est la première qui compte. selon Tocqueville en revanche, il faut faire participer les individus (la liberté politique) en leur présentant les avantages qu'ils en tirent pour la liberté individuelle. selon ce dernier, la liberté politique est majeure mais dans nos sociétés elle tend à disparaître faute de goût de la majorité. pour encourager ce goût, il faut donc insister sur les avantages de la liberté politique pour la liberté individuelle, sur son utilité. les deux approches caractérisent deux courants partiellement oppposés si ce n'est sur les moyens du moins sur les fins. ma question est donc la suivante: quel est le statut de la liberté politique en philosophie?