Chant du chaman.


Odeurs suaves de l’ondée, je vous hume
Au milieu de mon âge depuis
Ce printemps de légende où je vivais sur les sommets.

Vous tous, génies de la haute saison
Quand j’errais au couchant dans la sérénité
Je me souviens de vos soupirs feutrés
Tournoyant dans les clairières fumantes.

Je me suis abreuvé à la sève des troncs rugueux
Sous les souffles mouillés de l’occident fourbu
J’ai écouté le chant des rapaces vertueux et sacrés
Sur le flanc des verticalités minérales.

Ma terre sacrée…
Mon battement d’ailes…
J’ai ce soir la vision éblouissante du grand tout.