la philosophie exerce t-elle a la fois l'appropriation et l'universel?

[aude45]

[admin-philagora]

Bonjour et merci
Est-ce vraiment un sujet de terminales dans le cadre de la préparation du bac?

[aude45]

Eh bien "bonjour", c'est pour être polie et "merci" aussi pour vous remerçier de votre aide.
Je suis bien en terminale L et mon sujet de dissertation est bien : la philiosophie exerce t-elle à la fois l'appropriation et l'universel.

@+
aude

[admin-philagora]

La philosophie est-elle l'exercice de l'appropriation et de l'universel?

1- Commençons par un effort de définition des termes du sujet:

la philosophie désigne l'ensemble des actes de philosopher: en effet la philosophie n'existe pas, on ne peut qu'apprendre à philosopher (Kant).

l'exercice = l'accomplissement d'un acte dans des essais, des tentatives dont l'essence est la liberté de penser par soi même, d'oser penser.

appropriation = acte de se saisir de quelque chose en le rendant propre à cela. Par exemple penser le monde avec son intelligence. Devenir propriétaire de par un acte singulier, personnel, un travail par exemple: être à l'origine de, saisir, assimiler, rendre semblable à soi pour un usage ou relier à soi.

universel: tourné vers tous, qui concerne la totalité des individus d'une classe => objectif au sens de partager, partageable ou qui peut être partagé par tous.(argumenté)

2- Chercher la problématique ...

Comme cela est expliqué dans les conseils de METHODO http://www.philagora.net/methodo/index.php 
le problème jaillit d'une sorte de choc entre deux termes que l'on ne s'attendait pas à voir associés mais que, pourtant, le sujet associe.
L'association de ces deux termes va peut-être mettre en évidence une caractéristique essentielle de la philosophie comme acte de penser par soi même avec les autres.

Mais d'où vient la surprise puis l'étonnement? De ce que, il semble à l'opinion qui ne pense pas, que appropriation suggère la particularité la singularité, ce qui est propre à un individu ou à un sujet alors que, au contraire, universel désigne l'objectivité, ce qui est partagé par tous et donc, en quelque sorte, ce qui est propre à tous. Cela pourrait nourrir votre première partie car dans l'opinion il y a toujours une part de vérité.

Reste que, et la suite du devoir devrait l'établir, l'acte de philosopher est une appropriation argumentée, et donc une appropriation qui se veut pour tous: oser penser par soi même avec les autres, ce qui implique selon Kant une
"publicité" (rendre public) ouverte à la discussion, ou au dialogue. donc penser par soi même avec les autres.  http://forum.philagora.net/showthrea...=penser+autres 

La diversité des doctrines philosophiques, le fait que la subjectivité c'est la vérité , doit cependant nous amener à maintenir la tension entre les deux termes: il n'y a pas de travail d'équipe pour les grand philosophes, même si Bergson l'appelait de ses vœux. J'ai connu trois philosophes contemporains,
Aimé Forest, Michel Henry, Francis Courtès, et il était très difficile de les réunir. Cela signifie que la philosophie n'est pas une science et qu'elle garde l'aspect d'un art. Il me semble qu'on ne peut pas pleinement souscrire à l'affirmation selon laquelle la philosophie serait l'exercice de l'appropriation et de l'universel. Ce qui est certain c'est que chaque philosophe a ce projet  de penser devant tous et avec tous c'est à dire de se rapprocher
de la vérité, de l'Idée de Vérité dont Montaigne dit qu'elle doit avoir un visage pareil et universel. Mais ce désir de chaque philosophe n'est jamais pleinement réalisé.

Bon courage pour ce sujet intéressant mais difficile.


Joseph llapasset
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