Voyez bien la difficulté: ce dont on a une intuition sensible, on doit pouvoir le connaître. Ce qui est au delà de toute expérience sensible, on ne peut que le penser.
Si on cherche à penser le corps on risque de s'élever au delà du sensible et de perdre de vue sa réalité.
Pour que ça ait un sens de penser le corps dans sa réalité il faudrait donc penser le corps en tournant, pour ainsi dire, le dos à la métaphysique (cf. l'expérience de Nietzsche).
Vous avez donc à bien distinguer connaître et penser. La conception dualiste de Descartes et la conception formelle "d'Aristote" sont orientées vers l'intelligence et donc vers la connaissance: pour Descartes l'idée claire et distincte, pour Aristote la forme organisatrice qui peut en un certain sens être réduite à l'idée.
Le problème peut avoir une solution car une voie s'ouvre qui tourne le dos à la connaissance et à la métaphysique: la comparaison corps/langage, ce qui invite à l'analyse des faits sociaux.
Vous pouvez aller glaner des idées dans les citations "Le corps" qui viennent de paraître en particulier ce qui concerne la forme, (à partir de http://www.philagora.net/ph-prepa/le-corps/index.php )
et ruminer les citations de Michel Henry.
Cordialement. Joseph
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir