Tu parles de Dieu comme d'un Dieu abstrait ; mais en réalité il n'y en a pas qu'un seul. Les religions s'appuient sur des conceptions tout à fait particulières d'un Dieu, bien que tous ces Dieux partagent des caractères communs.
Si l'on admet qu'il existe un "Dieu des philosophes" (le Dieu de Spinoza par exemple), je ne crois pas qu'une religion existerait.
La religion dans la définition qu'en a donnée le sociologue Mircea Iliade est une séparation d'un sacré et d'un profane. Une intéraction est possible entre les deux à travers les rites, pratiques, etc. C'est cela le sens de la religion. Si la notion d'intéraction disparait, et que tout est immanent, à quoi bon une religion ?
L'idée seule d'un Dieu abstrait n'entraîne en fait à sa suite aucune considération morale. D'ailleurs dans l'exemple que je donne, le Dieu de Spinoza est "par-delà bien et mal".