1)Suivre sa voie.
Ici "voie" signifie la conduite qui convient à quelqu'un comme
dans l'expression: il a été long à trouver sa voie.
Pour la problématisation:
Cela pose un problème: qu'une voie puisse être ajustée à quelqu'un au
point qu'on déclare que c'est sa voie, semble indiquer qu'il y a une
nature humaine et une nature propre à chacun. Par exemple chez Platon il y a un
naturel philosophe que l'on peut découvrir en regardant les enfants jouer:
certains ont des ailes et respectent naturellement les règles du jeu. Pour un
naturel philosophe, suivre sa voie c'est adopter une conduite ajustée à son
naturel.
A y regarder de prêt, l'expression "suivre sa voie" pourrait signifier
un déterminisme et une absence de liberté: on suit sa voie ou alors on échoue
dans sa vie. Voilà pourquoi l'existentialisme affirme que s'il n'y a pas de
nature humaine, l'homme est libre de se réaliser par ses choix et qu'alors
suivre sa voie c'est exercer sa liberté pour tracer son chemin dans une
existence où il n'y a pas de chemin tout tracé. Être c'est se faire.
Entre devenir ce que l'on est et être ce que l'on devient, il y a une distance.
Dans une optique de croyance, on pourrait dire que suivre sa voie c'est ou bien
suivre un destin, ce qui est écrit dans un grand livre ou répondre à un appel
de l'absolu.
Dans "Femmes damnées", une pièce condamnée des Fleurs du mal,
Baudelaire écrit ce vers: "Faites votre destin ...Fuyez l'infini que vous
portez en vous."
Là où il n'y a pas de juste mesure, là où Dieu n'est pas la mesure de toute
chose, la démesure s'introduit et la nécessité s'exerce.
Ces quelques remarques n'ont pour but que de ne pas vous laisser seul.
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2) http://forum.philagora.net/showthrea...ht=suivre+voie
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir