Jeannot.

T’as la tête qui penche comme un clocher trop vieux
Parce qu’on l’a sonné trop souvent
Et la paille rousse qui protège tes yeux
Te fais depuis toujours le regard trop ardent

L’allure qui tangue sous la rafale
Et qui vous pousse à l’indulgence
Quand tu marches Jeannot, quand tu marches, tu danses…
Même si t’es vieux, même si t’es sale
Tu es un prince dans la mouscaille…

Le rouge qui tache te fait sourire
Et te fais froncer les narines
Tu m’dis toujours, ça peut-être pire
Tu es un prince dans la débine…

Et puis tous ces vieux gars qu’on voit et qu’on méprise
Parce qu’on les a sonné, sonné bien trop souvent
Moi, j’attendais que tu termines
Dans ce bistrot gris de banlieue
Où tant de princes dans la débine
Venaient à quai, venaient à quai…

Et dans la ville qui dormait
Trop heureuse d’en terminer
Tu t’en allais vers ton gourbi….
Moustache hirsute et tête grise
L’allure qui tangue sous la rafale
Et qui me pousse à l’indulgence
Quand tu marches Jeannot, quand tu marches, tu danses…