Heu, il y a un micmac incompréhensible dans ton post.
Pour faire simple, Husserl désigne la relation qu'il y a entre le sujet et l'objet par une chose tout à fait fabuleuse: la relation noético-noématique.
En admettant que l'arbre existe réellement dans l'ipséité (c'est-à-dire en tant que tel, indépendament de toute autre chose), ce n'est pas lui que tu vas réellement percevoir lorsque qu'il entrera dans ton intuition. En fait, pour Husserl, le monde objectif (c'est-à-dire le monde qui existe indépendament de Moi, qui contient les objets possibles de la connaissance) n'est perçu au niveau de la réceptivité (donc par Moi, indépendanment de la conscience) que comme un champ homogène et indifférencié, que Husserl appelle le "champ de pré-donation". Qu'il s'agisse d'un donné auditif, visuel, tangible, etc., ce champ ne semble, au niveau de la réceptivité simple, rien être d'autre que l'intuition que quelque chose existe, sans avoir réellement de sens en soi.
C'est là que la conscience rentre en jeu. Sans entrer dans les détails sur la théorie husserlienne de la réceptivité (ex-plication, intention, objets co-présents, etc.), il ressort de ce champ de pré-donation des contrastes qui vont attirer la conscience, et cette attirance correspond chez Husserl à un désir de connaître. De ce fait, Je vais viser ces contrastes pour les identifier: c'est l'intentionnalité.
Et après l'ex-plication et la mise en relation (qui sont des phases, au sein de la réceptivité, dans lesquelles le Sujet fait le détail, la description de ces contrastes pour les considérer comme des objets, et pour les mettres en relation les uns avec les autres), c'est le boom final de la donation de sens: la relation noético-noématique.
L'arbre en tant que tel peut exister indépendament de toi, il ne sera arbre pour toi que parce que tu as donné à certains contrastes du champ de pré-donation le sens d'ARBRE, avec telle configuration géométrique, telles couleurs, telles odeurs, telles influences sur ta récéptivité.
L'arbre, dans le champ de l'intuition, est un noème, c'est à dire qu'il a pris pour toi un sens que tu lui as donné. En ce sens on pourrait dire (mais franchement, je trouve ça un peu grossier) qu'il est subjectif. Au contraire, ce qui est objectif, c'est sa présence dans l'objectivité (son existence en dehors de ta donation de sens), c'est à dire son ipséité.
La noèse, c'est la modalité sur laquelle tu vas donner du sens à cet objet: souvenir, impression sensible, imagination, désir, etc.
La relation noético-noématique, c'est la relation entre un objet et un sujet qui se fonde sur la noèse formant le noème.
Compris?
Si oui, tu peux postuler en tant que futur ego transcendantal.
L'ego transcendantal, c'est le sujet qui a pris conscience de ce que je viens d'expliquer plus haut, et qui sait que tout ce qu'il connaît du monde est le produit de cette relation noético-noématique. Il sait donc qu'il ne connaît pas l'ipséité des objets du monde, et encore moins leur essence véritable.
Pour atteindre l'essence des objets, il lui faut donc procéder à la réduction éidétique, ou réduction transcendantale (si je me souviens bien des termes), c'est à dire mettre entre parenthèses tous ses présupposés sur le monde, et reconsidérer sa faculté de connaître.
Une fois qu'il aura atteint l'essence réelle des objets, il sera en fait cause de sa propre connaissance: en tant que pouvoir de donner du sens aux objets par la relation noético-noématique, et en tant que capable d'atteindre la connaissance de l'essence même de ces objets, il sera ego transcendantal; condition et régent de sa propre connaissance.
Si je me gourre, ô philagoriens méga super balèzes, hésitez pas à me corriger. J'explique tout ça de tête.
G13, si la phénoménologie husserlienne t'intéresse, lis Expérience et jugement. C'est une compilation de cours et de manuscrits de Husserl, organisée et rédigée par son disciple Ludwig Landgrebe, si je me souviens bien. Et donc comme c'est pas réellement écrit par lui, c'est assez clair et simple à lire.
Bonne intentionnalité à tous! hihi!