Il va pleuvoir avant le jour
L'impatience est sur les eaux
Et la lampe mercenaire
Et ce bruit c'est la pluie
La mer est dans le ciel
Avec ses pulsations de large
Il a plu c'est le jour
Plus libre que l'amour
A l'évasion du soir
L'homme est entré sans bruit
Seul en avant d'un chemin
Comme un sens de plus
L'homme comme un voyageur
Epouse les teintes de la Terre
Et sa blanche incandescence
L'homme continuellement naissant
Trace son tour de compas
Où se brise le cercle
Rien qu'un oiseau qui passe
Vêtu de son vêtement d'aile
Créateur de son vol et de son cri
Il va pleuvoir avant le jour
L'impatience est sur les eaux
Et la lampe mercenaire
Et ce bruit c'est la pluie
La mer est dans le ciel
Avec ses pulsations de large
Il a plu c'est le jour
Plus libre que l'amour
A l'évasion du soir
A l'océan se mêle
La goutte d'eau
La flamme s'oxygéne
D'un souffle pacifique
L'absence révèle
Une chair de lunaison
Palpite l'étoile
Bouillonne le sang
Le silence respire
L'envers du front
Son vertige d'inertie
Son flux migratoire
La lumière accroche
Le coin des nuages
Danse liquide
D'un volcan d'eau
Les cendres du soleil
Lèchent la nuit
Le chapeau d'Alice
Entre rêve et rêve
Pigment pur
Au tiroir secret
Craquelure intime
De la veine nuptiale
Les rosiers grimpent
L'ardoise vierge
Raison soluble
Au nu féminin
Chiffon blanc
D'un coeur onirique
A la périphérie du nombril
Le blanc des murs chauffe
Sa peau d'insomnie
La crinière du néon
S'orne de soleil rouge
Au point d'hypnose
Unicité de la chaleur
A la fiancée rêvée
Magistrale fugue
Aussi vrai qu'une poignée de terre
Une nuée d'oiseaux blancs
Aux empreintes de lumières
Et son mystère transparent
Bulle de diamant
Or limpide
Au transept saillant
Scelle le fluide
L'oeillade gnostique
Rougi le tournesol
Ô Bohême érotique
Vague de lucioles
Une circonstance de fer
Au goût mental
Bois intact
Tige nue
Comme une baie mûre
Sur deux voies complices
Ses seins aux fleurs de lait
Sur le rayon du corps noir
Entre souffle et lèvres
Décrivent dans l'air une courbe
Plus loin que la distance
Dans l'instant de son rapt
Au travers des pavots
D'ombres lumineuses
D'un pays futur
On peut se souvenir
Ce limbe d'aube verte
Ivre de gravitation
Où court l'haleine prophétique
Aux cassures fraîches de la pierre
Comme une tunique
Sans coutures