Bonjour, j'ai lu à peu près toute la discussion et j' ai en vie d'y glisser mon grain de sel.
Tout d'abord une réponse à Manhs: je te conseille d'aller en fac de philo si c'est ce dont tu as envie, tu m'as l'air d'avoir une bonne énonciation et de la culture philosophique (par contre tu fais beaucoup de fautes d'orthographe, mais c'est peut-être parceque tu postes en hâte...). Je suis en licence de philo (L3 à Nantes) alors crois-en mon expérience: disons que c'est pas trop dur...du moins jusqu'au point ou j'en suis. Je n'ai jamais eu à bosser pour avoir mes 11/12 de moyenne. Il me semble qu'un peu de travail te suffira à te remettre à niveau pour la méthodologie, en effet c'est surtout de ça qu'il s'agit, dire ce qu'ils veulent entendre dans les formes qu'ils demandent. Je ne veux pas dénigrer les études de philo mais jusqu'à la 3° année il n'y a pas beaucoup de place pour la recherche de la vérité (qui devrait d'après moi être le but de la philo, et d'après Kant dans la 2° préface de la CRP où il compare la métaphysique à la science, j'dis ça pour vous prouver que j'suis en fac de philo^^), bien sûr la confrontation avec les idées des philosophes du passé est très enrichissante y compris en vue dune réflexion personnelle, mais on fait très peu de philosophie contemporaine par exemple. Et même si c'est intéressant aux niveaux historique et culturel, s'attarder sur des thèses vieilles de plusieurs siècles et qui sont manifestement dépassées a de quoi frustrer les esprits un tant soit peu ambitieux...Alors Manhs, si tu veux y aller va-z'y! Il y a des facs de différents niveaux mais en règle générale l'Université s'embourbe dans ses contradictions d'une éducation supérieure pour tous dont le niveau baisse à cause de la condition spéciale des étudants. Mais tu es jeune, lances-toi dans la fac et elle pourra te servir de tremplin. Le niveau bas servira à te démarquer.
Encore en rapport avec Manhs, j'ai pleuré en lisant le récit de ta vie, mais j'ai surtout bien rigolé aux critiques genre "on est tous égaux devant l'intelligence" (double ironie). La loi et le bon sens veulent qu'on respecte autrui et qu'on le considère comme un égal en droit (tant que lui aussi me respecte, c'est un contrat), mais n'est-ce pas un peu bizarre de penser qu'on serait tous égaux en fait? Je sais j'enfonce un porte ouverte, mais disons-le, les méchants ça existe, les idiots aussi (j'évite habilement les gros mots). Et même si on admet que chaque bébé a le même potentiel, et que c'est uniquement à cause de déterminations exterieures dont il n'est pas responsable qu'un beau et pur bébé devient un "méchant idiot", dans les faits un "méchant idiot" n'en reste pas moins un "méchant idiot". S'il vous nuit, sa non-responsabilité ne fait pas disparaître la nuisance. Nous sommes ce que nous sommes, nos choix nous façonnent, mais nos rapports à l'exterieur nous façonnent aussi. Essayez de me décrire un être qui ne serait en rien déterminé. Apparemment Manhs, pour des raisons qui remontent certainement à sa petite enfance, s'est forgé très tôt des convictions et son caractère a été assez fort au moment des expériences qu'il raconte pour privilégier l'intelligence à une adaptation allant à l'encontre de la logique: à savoir que l'intelligence, la connaissance et la lucidité sont toujours les manières les plus efficaces d'appréhender la réalité. Par chance, cela lui a permis de cultiver ce rapport à la vie différent de ceux qui l'entouraient, qui est le seul qui soit une affirmation de la liberté (en tant que compréhension de la réalité extérieure, faire soi l'autre, voir Heidegger je crois). Les autres rapports à la vie consistent généralement en une plongée dans l'irrationnel en s'en remettant aux autres, en adoptant sans retenue l'opinion (et l'on voit comme cela peut être dangereux chez les enfants), mode d'agir qui marche bien tant que la situation ne change pas mais qui se révèle catastrophique à terme, heureusement on assiste à des revirements de caractères chez les adolescents, sorte de prise de conscience que c'est dans leur propre liberté que se trouve leur salut.
Mais on sent bien dans les propos de Manhs une amertume due au choc des deux volontés antagonistes qu'ont été sa liberté et sa sociabilité, amertume qui se transforme en colère au vue de l'impossibilité d'avancer sans la laisser derrière lui. Mais c'est bien qu'il ait transformé cette amertume en force même s'il en ressort un peu d'orgueil (en partie justifié, à transformer en ambition).
J'ai vécu une évolution différente vu que mon caractère était solitaire à la base si bien que c'est peut-être par chance que je n'ai jamais renoncer à ma liberté. En tout cas, je sais que c'est dans les livres que je lisais en abondance que j'ai appris la rationalité. C'est plus tard pour des raisons morales et pratiques que j'ai appris la sociabilité. En quittant le milieu fermé du lycée, l'ouverture vous dévoile ses avantages et ses richeses.
Excuse-moi Manhs pour la pseudo-analyse mais j'espère que ces conseils te seront d'une quelconque utilité.
SACREBLEU!
J'ai dévoilé ma véritable identité!