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Discussion: Fondement de l'homme et sens de la vie

  1. #1
    erwannbleu Guest

    Lightbulb Fondement de l'homme et sens de la vie

    Lo all,

    Je me suis souvent demandé pourquoi au travers de l'histoire les hommes n'ont cessé de remettre en cause le pouvoir qui les dirigeait ou simplement qui était présent de quelque manière que ce soit. Pourquoi ils ne cessaient de remettre en cause ce qui était autour d'eux.

    Or n'est-il pas évident que l'homme, au départ, à sa naissance, à sa nature première n'est que du vide ? Il n'est rien fondamentalement, rien universellement, rien du tout. Il n'y a pas de nature de l'homme.
    Ce n'est pas un animal politique, pas un animal raisonnable, pas un animal, il n'aspire pas à la liberté, pas au profit, pas à la paresse, à rien du tout.

    C'est pourquoi toutes les tentatives de pouvoir en vue de son bien n'ont cessées d'être remises en causes : il ne veut pas le bien commun (communisme), il ne veut pas le profit (libéralisme), il ne veut pas la religion (christianisme), il ne veut pas une sélection (nazisme)... s'il rejette tout, c'est qu'il n'est rien qu'une coquille vide, une page blanche sur laquelle on écrit, on rature, on corrige.
    Tout pouvoir qu'on lui impose, aussi minime soit-il, aussi "bon" soit-il, sera rejetté de toute façon.

    La nature de l'homme est qu'il n'a pas de nature ? Non, même pas, il est le néant, il n'est que la résultante de ses organes vitaux, qu'un tout vide de sens.

    En croyant que la vie avait un sens, les 1er hommes l'ont cherché, ont cru le trouver puisqu'il fut retrouvé. Actuellement, nous sommes fonctions de ces hommes, de ce qu'ils ont commis, des actes qu'ils ont fait...
    Nous sommes dans la continuité de leur mouvement, de l'"universel" déterministe.

    Si nous ne cessons de nous chercher, de ne jamais nous trouver, c'est parce que nous ne sommes rien fondamentalement ; celui qui pose un ordre universel à tort forcément - la sélection naturelle n'est qu'une résultante de l'homme, des rapports de force, des institutions qu'il a créé, bref, une illusion qui nous donne bonne conscience (effectivement, nous sommes "meilleurs" que les hommes d'avant puisqu'ils ont eux mêmes sélectionné les meilleurs gènes en fonction de l'utilité) -

    Voilà pourquoi l'homme ne cesse de s'interroger sur des valeurs qui ne lui sont pas propres ni transcendantes et qu'il ne cesse de les remodeler. Rien de répréhensible dans tout cela, ce qui est répréhensible est de vouloir l'universaliser, de vouloir diriger en fonction d'un prétendu futur, d'un prétendu sens. Vous pouvez chercher, vous ne trouverez rien de fini. Il n'y a que des remises en causes.

    La logique de l'homme est de s'élever perpétuellement, de s'affiner, de comprendre (logique du vivant) ; et pourtant il n'y à rien à atteindre, rien à comprendre...
    Nous sommes pris dans nos filets, dans notre ordre que nous ne pourrons jamais expliquer.

    Nous sommes seuls, vides, sans sens... La vérité n'est que fonction de l'individu, pas des individus.

    A partir de là, quel chemin choisir ? Quelle voie prendre ? Quelles notions m'aideront ? Rien n'est que choix non justifiables : pq la vie plutot que la mort, le "bien" plutot que le "mal", etc ?

    Erwann Bleu

  2. #2
    Sur le Fleuve Guest

    Par défaut

    Tu regardes une graine et tu t’étonnes ne voir ni l’arbre ni la fleur ni le fruit…
    Tu regardes tous les accidents de l’histoire comme la preuve de l’absurdité de l’histoire, tu ne vois pas la nature profonde de l’humanité qui exprime les facettes de sa nature.
    Tu regardes la nature humaine comme un vide et tu ne vois pas son désir brûlant (ni le tient d’ailleurs)
    Tu regardes les croyances et les actes des premiers hommes, tu regardes les progrès de l’humanité et tu ne vois pas que par notre intermédiaire notre monde existe puisque nous en témoignons, tu ne vois pas que les prochains changements passerons par nous, que nous en serons les instruments pure et cristallins comme la flûte reproduisant une mélopée écrite par le musicien.
    Et pour toi, nous ne sommes rien, c’est parce que nous ne sommes rien hors du monde, parce que dans le monde, dans la vie nous somme cet instrument plein du musique qui nous dépasse par sa force, sa splendeur, son indifférence et sa cruauté parfois

    Tu regardes les différentes remises en cause comme la preuve qu’il n’y a pas de valeurs préexistantes ni de transcendance. Mais tu ne vois pas le grand Dragon du devenir du monde qui utilise ces remises en cause pour voguer au sein du réel.

    Le choix n’est pas nécessaire il se fera grâce à la nécessite de nos désirs.
    Conformément à notre nature, à cet instant de l’histoire de l’humanité et du monde.
    En faisant ce que nous savons faire, là où ce sera utile.

  3. #3
    erwannbleu Guest

    Smile merci

    Merci d'avoir répondu

    j'ai mis un nom, au moins en partie sur ce que j'ai écrit : nihilisme.

    La raison n'est qu'un totalitarisme, l'histoire n'est qu'un totalitarisme, la vie nous sert de justificatif...

    Je vois le progrès de l'humanité, mais moi, je n'ai pas demandé ce type de progrès, je ne voulais pas ce type de monde, j'en voulais peut-être un autre.

    Notre nature est construite, le dragon du devenir est construit, je ne sais faire que ce que l'on m'a appris de force avec douceur pour m'éviter l'asile ou la prison...

    Rien ne me dépasse puisque je peux tout remettre en cause.

    Erwann Bleu

  4. #4
    khalidox Guest

    Smile Si je peux me permettre....

    Je ne possède pas les cartes en mains pour répondre à cette question sur le pouvoir et son rapport à l'homme. Mais je crois que c'est parce que nul système n'est assez universel pour traverser les couloirs du temps et de l'epace qu'il y a toujours une remise en cause et peut-être, après tout, que l'homme a le goût du changement.


    A l'aube de son existence, il été nomade et il tentait de s'adapter aux situations cocasses auxquelles il était confronté. Peut-être est-ce là un signe d'attrait pour le changement! Je ne sais pas...


    Sur la question de la nature humaine, je pense qu'elle existe. Notre psychisme est constitué de trois parties dont la partie reptilienne(préservation du territoire du territoire...etc). Celle-ci est la plus archaïque et sans doute la plus universelle en tant que la moins exposée à l'emprunte sociale.


    Peut-il s'agir ici d'une marque d'universalité pilier d'une éventuelle condittion humaine? La psychologie moderne semble dire oui. Alors le rejet du pouvoir trouve vraisemblablement racine dans les caractères archaïques qui gisent dans les profondeurs de notre inconscient....
    J'espère que je t'aide un peu dans ta recherche...
    Dernière modification par khalidox 12/12/2002 à 17h41

  5. #5
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    Par défaut point de vue

    Salut,

    Je crois que le fondement de l'homme et du sens de la vie est dans le concept (et dans nos caractéristiques physiques) qui est lui même produit du langage. La figure du concept ne demande aucune justification transcendante et nous permet simplement de "voguer au sein du réel" (avec la réflexion) pour reprendre Sur le fleuve. Nous sommes le sens et rien d'autre ne l'est, pourquoi auriont nous besoin d'un quelconque absolu ou même d'un but? Il est vrai que notre condition est humble et parfois difficile à supporter, mais n'y a t'il pas de nombreuses satisfactions (au delà de la médiocrité bien entendu)?
    Pour moi, le nihilisme est nécessaire comme moment de la raison pour après se reconstruire en évitant les certitudes bien ancrées dans nos milieux qui conduisent trop les raisonnement de beaucoup de gens. Mais il ne peut être la base car dans ce cas il n'est que ressentiment et il revient à une sorte de regret de ne pas trouver le divin (pas de chose en soi possible = il n'y a rien). Cela revient à rejetter nos vies en tant que produit d'une Nature sans intention et sans but, en clair la vie n'aurait de valeur que si elle avait un sens ou but transcendant.
    Le sens est immanent et nous en sommes les dépositaires (et non les ouvriers conscients) et s'il peut nous conduire vers une universalité où tout serait art dépourvu de finalité, ça me convient (je suis un incorrigible optimiste).
    Il faut quand même un peu de religion sécularisée(comme part de notre histoire et non comme sacré) pour assaisonner le sens négatif. Car, comme l'as Erwann, les choix seraient non justifiables (c'est un problème fondamental pour nos sociétés laïques), Bergson avec son "élan vital" et le mysticisme caractéristique de la "morale ouverte" (cf "Les deux sources de la morale et de la religion") répond assez bien à ce problème.
    Nous sommes produits de l'histoire et de la contingence (concept lié à notre finitude) et le sens de l'histoire me pousse à l'optimisme, du moins si la terre n'a pas sauté d'ici à cet indéfini où l'argent et l'économie (règne de la médiocrité toute puissante) auront enfin cédé la place à mieux.

    Mir, optimiste.

  6. #6
    Sur le Fleuve Guest

    Cool Le nihilisme

    Ah oui le nihilisme. C’est très bien le nihilisme pour déshabiller l’âme de ses oripeaux inutiles voir pathétiques c’est même presque nécessaire.
    Et puis ce n’est pas très grave parce « non + non = oui » … à l’étage supérieur.
    La connaissance étant à la verticale de l’innocente...

  7. #7
    erwannbleu Guest

    Par défaut

    "Je crois que le fondement de l'homme et du sens de la vie est dans le concept (et dans nos caractéristiques physiques) qui est lui même produit du langage."

    Mais le langage est totalitaire : l'homme est vide=l'homme n'est pas=comment peut-il être vide ?
    Nous sommes forcément dans un côté de la chose et nous oublions son autre côté : est-ce pour cela que celui qui pratique le tao se tait ?

    Je crois avoir les mots pour mettre un nom sur ce qui me gène :

    rien ne me dépasse puisque je peux tout critiquer, mais cela englobe et nie ce que je viens de dire.

    Erwann Bleu
    Dernière modification par erwannbleu 13/12/2002 à 16h59

  8. #8
    Sur le Fleuve Guest

    Exclamation

    Tu peux tout critiquer et pourtant tout te posséde.

  9. #9
    Date d'inscription
    October 2002
    Localisation
    Paris
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    26

    Par défaut pdv2

    Bonne fête de l'"effrénnée consommation" à tous,

    A mon avis le langage n'est pas totalitaire il est universel et infini. L'homme ne serait pas ce qu'il est sans le langage. Celui ci est le miroir qui nous renvoie une image du monde et de nous mêmes comme complète identité, le sens est dans cette identité. Après chacun apprécie ce sens comme il le veut, mais je ne pense pas que nous soyons vides car dans ce cas le sens ne pourrait être pris que dans la signification transcendante.
    Le moi (comme conscience) est vain mais pas insensé ou absurde (par rapport à quel principe? pour qu'il y ait un absurde ou un insensé il faut leur opposer un quelconque sens absolu), la conscience me semble une expérience intéressante qui vaut la peine d'être vécue, mais cela reste une question de choix personnel.
    "Tu peux tout critiquer et pourtant tout te posséde." :
    je crois au déterminisme universel et cette belle pensée résume à merveille ma conception de notre humble et sublime condition, et sur le nihilisme encore une fois je ne saurais dire mieux, merci donc Sur le fleuve.

    Mir

  10. #10
    erwannbleu Guest

    Par défaut

    Merci à Sur Le Fleuve de m'avoir fait comprendre que l'homme n'est rien parce qu'il est tout et qu'il est tout parce qu'il n'est rien.

    C'est la même chose pour le langage, Mir

    Erwann Bleu

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