Lo all,

Je me suis souvent demandé pourquoi au travers de l'histoire les hommes n'ont cessé de remettre en cause le pouvoir qui les dirigeait ou simplement qui était présent de quelque manière que ce soit. Pourquoi ils ne cessaient de remettre en cause ce qui était autour d'eux.

Or n'est-il pas évident que l'homme, au départ, à sa naissance, à sa nature première n'est que du vide ? Il n'est rien fondamentalement, rien universellement, rien du tout. Il n'y a pas de nature de l'homme.
Ce n'est pas un animal politique, pas un animal raisonnable, pas un animal, il n'aspire pas à la liberté, pas au profit, pas à la paresse, à rien du tout.

C'est pourquoi toutes les tentatives de pouvoir en vue de son bien n'ont cessées d'être remises en causes : il ne veut pas le bien commun (communisme), il ne veut pas le profit (libéralisme), il ne veut pas la religion (christianisme), il ne veut pas une sélection (nazisme)... s'il rejette tout, c'est qu'il n'est rien qu'une coquille vide, une page blanche sur laquelle on écrit, on rature, on corrige.
Tout pouvoir qu'on lui impose, aussi minime soit-il, aussi "bon" soit-il, sera rejetté de toute façon.

La nature de l'homme est qu'il n'a pas de nature ? Non, même pas, il est le néant, il n'est que la résultante de ses organes vitaux, qu'un tout vide de sens.

En croyant que la vie avait un sens, les 1er hommes l'ont cherché, ont cru le trouver puisqu'il fut retrouvé. Actuellement, nous sommes fonctions de ces hommes, de ce qu'ils ont commis, des actes qu'ils ont fait...
Nous sommes dans la continuité de leur mouvement, de l'"universel" déterministe.

Si nous ne cessons de nous chercher, de ne jamais nous trouver, c'est parce que nous ne sommes rien fondamentalement ; celui qui pose un ordre universel à tort forcément - la sélection naturelle n'est qu'une résultante de l'homme, des rapports de force, des institutions qu'il a créé, bref, une illusion qui nous donne bonne conscience (effectivement, nous sommes "meilleurs" que les hommes d'avant puisqu'ils ont eux mêmes sélectionné les meilleurs gènes en fonction de l'utilité) -

Voilà pourquoi l'homme ne cesse de s'interroger sur des valeurs qui ne lui sont pas propres ni transcendantes et qu'il ne cesse de les remodeler. Rien de répréhensible dans tout cela, ce qui est répréhensible est de vouloir l'universaliser, de vouloir diriger en fonction d'un prétendu futur, d'un prétendu sens. Vous pouvez chercher, vous ne trouverez rien de fini. Il n'y a que des remises en causes.

La logique de l'homme est de s'élever perpétuellement, de s'affiner, de comprendre (logique du vivant) ; et pourtant il n'y à rien à atteindre, rien à comprendre...
Nous sommes pris dans nos filets, dans notre ordre que nous ne pourrons jamais expliquer.

Nous sommes seuls, vides, sans sens... La vérité n'est que fonction de l'individu, pas des individus.

A partir de là, quel chemin choisir ? Quelle voie prendre ? Quelles notions m'aideront ? Rien n'est que choix non justifiables : pq la vie plutot que la mort, le "bien" plutot que le "mal", etc ?

Erwann Bleu