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Discussion: une politique legale peut elle etre morale?

  1. #1
    benj06 Guest

    Par défaut une politique legale peut elle etre morale?

    je vous remercie de m'aider a trouver des idées pour ma dissertation merci d'avance benjamin

  2. #2
    Date d'inscription
    April 2001
    Messages
    1 599

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    Une politique légale peut elle être morale?
    Ce que la morale interdit, l'État peut-il le prescrire?
    Quel rapport la politique entretient-elle avec la morale?
    Y a t-il une raison d'état?
    Faire de la politique est-ce agir?
    http://www.philagora.net/corrige3/politique-legale.php

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  3. #3
    géo Guest

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    Politique et morale/ voilà pour ce k tu avais demandé

    Introduction
    L’étymologie de morale est le latin mores (moeurs, coutume), elle peut donc, dans un premier temps, être définie comme l’ensemble des attitudes qui sont couramment admises dans une société. Ces attitudes pourraient changer dans le temps.

    Cependant, la morale est plus souvent conçue comme un ensembles de règles normatives de l’action humaine qui est soumise au devoir et a pour but le bien. Ces règles de conduite sont alors considérées comme valables de façon absolue et ne dépendent pas seulement des moeurs d’une société. La morale peut avoir une connotation religieuse mais peut également être fondée sur la nature (Montesquieu) ou être l’expression de la raison humaine (Kant).


    La politique, qui relève des actions humaines doit elle suivre les règles prescrites par la morale ou, en tant que pratique, doit elle s’en séparer ?


    Les auteurs étudiés apportent chacun une réponse différente à cette question. Machiavel se fonde sur l’idée que les hommes ne respectent pas la morale, la sphère politique ne doit donc pas s’y plier car elle s’imposerait finalement des contraintes qui la mènerait à sa perte. Kant refuse un dilemme fondé sur l’impossible application de la morale sous le prétexte qu’elle ne serait qu’une théorie inapplicable et inappliquée. En cela, il s’oppose totalement à Machiavel. Il conclu même que la morale s’impose à la politique qui ne peut perdurer qu’en se pliant à ces préceptes.


    Machiavel : "Le Prince"
    Machiavel refuse de prendre la morale comme un idéal à atteindre. Il veut tenir compte de la réalité humaine qui n’est pas conforme aux qualités que requiert la morale. Il faut donc que le Prince agisse de façon pragmatique plutôt que de tenter de se rapprocher au maximum des idéaux de vertu et de morale. Il faut que le Prince sache faire preuve d’adaptation aux circonstances pour pouvoir assurer la pérennité de son pouvoir. Ainsi, il établit une classification des vices et des vertus et explique, qu’en politique, certaines vertus sont néfastes pour le prince alors que certains vices sont nécessaires. Toutefois, il souligne que certains vices sont haïssables et rien ne les justifient, pas même la politique.


    Pour soutenir son discours, Machiavel prend plusieurs exemples de vertus qui finalement sont nocives pour l’unité du peuple et la pérennité de l’Etat.
    tape Machiavel dans http://www.philagora.net/cgi/pg-recherchepro.cgi il y a une page sur La nature des peuples etc ...

    Ainsi, la libéralité (la générosité) peut coûter cher à celui qui la pratique dans le seul but de se faire louer par son peuple. En effet, il devra pour montrer sa libéralité engager des dépenses démesurées qui lui feront lever des impôts élevés et le peuple se révoltera finalement contre lui au lieu de le louer. Dès lors, le manque de générosité ne sera pas jugée comme un défaut mais comme un moyen de se maintenir au pouvoir et de ne pas provoquer de révolte. De même, la pitié mal utilisée peut provoquer des désordres et remettre en cause l’unité du peuple. Il faut alors que le Prince fasse preuve de fermeté et n’hésite pas à punir quelques uns pour qu’ils servent d’exemples.


    Le prince ne doit pas se fier à l’amitié des autres hommes qui ne repose que sur leur intérêt et qui ne lui permettra pas de compter sur leur sacrifice s’il en a besoin. Machiavel, là encore, insiste sur le fait que le Prince doit être réaliste. Ainsi, l’amitié que peuvent lui témoigner les autres peut n’être pas fiable. Pour cette raison, le prince doit plutôt chercher à inspirer la crainte, car il est ainsi plus certain d’être respecté et de pouvoir mobiliser le peuple lorsque son Etat est menacé par des guerres. Mais, sa cruauté ne doit pas le conduire à se faire haïr: il ne doit pas porter atteinte au bien d’autrui. En effet, les hommes sont avant tout sensibles à leur patrimoine et y porter atteinte créerait une telle rancune qu’il n’y aurait pas de respect comme contrepartie de sa cruauté.


    Machiavel explique que pour combattre il y a deux moyens : la force et la loi. La loi permet de mener les hommes raisonnables et la force les bêtes. Les hommes ont en eux des deux éléments. Aussi, le prince doit utiliser à la fois la loi et la force pour parvenir à ces fins. Il doit être à la fois lion et renard, c’est à dire utiliser la ruse et la force. En effet, si la loi ne suffit pas, l’emploi de la seule force est également inefficace et peut conduire le prince à sa perte.


    Il ne faut pas que le prince soit lié par ses promesses lorsque les circonstances ont changé et que ses promesses ne sont plus adaptées aux circonstances du moment. En effet, le prince peut toujours, s’il est habile, tromper les autres hommes. Ce qui compte n’est pas tant les réelles qualités que le prince a, mais l’image qu’il donne de lui. Et quand bien même il aurait vraiment des vertus, il doit se préparer à ne pas agir conformément à ces dernières. En effet, la pérennité de son pouvoir dépend essentiellement de sa capacité à s’adapter aux circonstances pour qu’elles ne lui soient jamais défavorables. Ce qui compte est donc l’apparence. La majorité des gens ne juge que sur les apparences et ne sera pas sensible au discours de ceux qui tentent de connaître la réalité.


    Le prince doit agir de sorte qu’il apparaisse comme quelqu’un de puissant, fort de caractère afin que son peuple ne le méprise pas. Il doit éviter que sa cruauté le conduise à porter atteinte à l’honneur et aux biens d’autrui afin de ne pas inspirer la haine. Dans ces conditions, ils pourra inspirer la crainte et se protéger ainsi des complots internes et aussi des menaces externes.


    Il se préserve ainsi de tous les complots internes si " le peuple est satisfait de lui, chose tout à fait indispensable ". En effet, si le peuple respecte son prince, les risques d’une conjuration disparaissent car le peuple ne soutiendra pas les conjurateurs. Il sera donc une protection pour le prince. Machiavel en conclut que l’estime des grands n’est pas suffisante pour se prémunir des complots. Il faut qu’il gagne la sympathie des faibles car ils sont plus importants que les armées. La meilleure forteresse pour le prince contre les dangers interne est la sympathie du peuple. De ce fait, lorsqu’un prince s’installe au pouvoir il doit agir comme le renard en veillant à gagner de nouveaux alliés. Par exemple, il ne doit pas désarmer ceux qui se sont opposés à son arrivée au pouvoir mais au contraire, il doit les armer. Il leur fera ainsi plaisir et pourra les gouverner avec plus de sûreté Machiavel privilégie la maxime :" l’union fait la force " sur celle " diviser pour régner ". L’unité est primordiale. Ce n’est que la recherche de l’unité qui rend certains vices nécessaires. Pour autant, par son attitude, le Prince doit gagner l’estime de son peuple en faisant toujours preuve de grandeur, de magnificence et de bonté.


    Au niveau des relations externes, le prince doit au contraire afficher clairement un choix afin de pouvoir tirer le meilleur parti des guerres et de se protéger contre d’éventuelles attaques de la part de puissances étrangères plus fortes. Le Prince doit faire preuve de franchise mais ses choix doivent être conduits par une stratégie qui va dans son intérêt : assurer la domination sur un autres pays plus faible ou alors se prémunir contre des velléités de potentat de la part d’une puissance plus forte. Ainsi, il ne doit pas prendre parti pour la puissance plus forte que lui qui pourrait ne pas lui être redevable de son soutien et au contraire tenter d’annexer son royaume.


    Le choix des ministres est très important car il conditionne le maintien du prince au pouvoir et son image dans le peuple. Les relations avec ses ministres doivent être fondées sur la confiance. Pour s’en assurer, le prince doit veiller à ce que les ministres se dédient entièrement à l’intérêt de l’Etat et non à leur propre intérêt. En réponse à cette soumission le prince doit veiller à ce que les ministres reçoivent les honneurs nécessaires afin qu'ils ne cherchent pas à avoir plus de pouvoir.


    Machiavel considère que nul homme ne peut résister à la flatterie. Par conséquent, le prince doit se garder de la flatterie en faisant comprendre autour de lui que la vérité ne l'offense pas. Ce principe repose sur certaines conditions : le prince choisit ses conseillers et entend les conseils selon son propre désir. Ainsi, le prince reste celui qui prend les décisions en dernier ressort et il est seul responsable des mauvaises décisions qu’il prend.


    Machiavel montre finalement quelles sont les raisons de la grande instabilité du pouvoir en Italie. Il conclut sur l’idée que le prince ne doit pas seulement se reposer sur les situations confortables du présent mais doit tirer les leçons du passé. De plus, il ne doit pas seulement compter sur la providence qui peut se retourner contre lui. Il doit donc rester vigilant et veiller à toujours se remettre en cause et à savoir s’adapter aux circonstances pour faire en sorte que les événements tournent toujours à sa faveur. Ainsi, quitte à aller contre sa propre nature, le prince doit forcer son destin s’il veut se maintenir au pouvoir.


    Kant : "Projet de paix perpétuelle"
    La morale constitue un ensemble de règles auxquelles les actions des hommes, et notamment les actions politiques, doivent se plier. Mais les hommes politiques prennent pour prétexte que la morale est une théorie inapplicable dans la réalité. Il considèrent qu’il ne peut y avoir de conflit entre la politique, qui est une pratique, et la morale. Kant condamne clairement la position de Machiavel sur les rapports de la politique avec la morale et il montre en quoi son raisonnement est faux.


    Alors que leurs actions sont pourtant souvent en conflit avec la morale, les hommes politiques tentent de masquer le conflit entre la pratique et la morale en réduisant cette dernière à des maximes de prudence qui conseillent la pratique politique. Cette définition de la morale est contraire à la vraie morale car elle ne soumet l’action politique à aucun devoir. Les hommes politiques utilisent l’argument d’irréalisme du projet de paix perpétuelle pour le cantonner à une théorie.


    En effet, le projet de Kant est très exigeant : il nécessite l’unité de volonté de tous. Les hommes politiques expliquent que cela ne peut se réaliser sans violence dans la pratique. Selon eux, il y aura nécessairement des différences entre la théorie et la réalité. D’autre part , ils ne croient pas que ce soit dans la nature des Etats puissants de s’imposer des règles collectives et de se plier au jugement des autres Etats. Selon ces " practiciens " le droits des gens doit se fonder sur l’expérience et non sur des données morales qui sont seulement théoriques. Pour Kant, ce raisonnement n’est valable que si l’on considère que la politique se limite à tenter de maîtriser les événements de la nature et n’est qu’ " une sagesse pratique ".


    Mais la politique est autre chose. Elle est liée au concept de droit. Les hommes politiques qui agissent sous prétexte de prudence ne le font que pour se conserver en place, seraient ils au pouvoir illégitimement. Ainsi, ils empêchent que le progrès se réalise. Un homme à l’écoute de la morale, par contre, et bien qu’il offense la prudence politique, ne s’opposera pas au changement dans les faits d’une constitution viciée. Il agit donc plus en conformité avec la morale que celui qui réduit la morale à la prudence politique, car il ne s’opposera pas au progrès.


    La critique de Kant est très forte. Il rejette les moralistes politiques qui ne cherchent qu’à satisfaire les hommes au pouvoir et ne cherchent pas les moyens de faire avancer la raison. Ils conservent le pouvoir en l’état, ce qui est contraire à toute idée de progrès. Ce que Kant reproche à ces politiques est d’ignorer que l’histoire de l’espèce humaine est fondée sur l’idée de progrès et dépasse la vie des individus. Il est donc impossible de connaître ce que les hommes sont vraiment et ce qu’ils sont en mesure d’accepter si on ne se place pas dans la perspective du progrès historique.


    Kant montre ensuite en quoi les maximes sont en conflit avec la raison et la morale. Les préceptes de ces practiciens sont en effet tournés vers le refus de la responsabilité, l’utilisation de la ruse et de la violence. Kant porte un jugement très sévère sur ces méthodes qui consistent à prendre le pouvoir par tous les moyens y compris s’ils sont illégitimes. Kant se place clairement en opposant aux idées de Machiavel.


    Il met en garde le lecteur contre les apparences. Les moralistes politiques utilisent non pas la ruse du renard mais les méandres du serpent pour paraître se plier au principes du droit. Kant croit cependant que malgré ces subterfuges, les hommes politiques ne peuvent s’opposer à la raison.


    L’idée de morale s’impose à nous. Il faut en effet toujours que le principe " agis de telle sorte que tu puisse vouloir que ta maxime soit universelle " soit le premier des principes à respecter pour l’action politique. L’idée a force pratique, elle est nécessaire à la réalisation d’une fin. Celui qui n’agit qu’en fonction de la fin sans avoir rempli la première condition (le principe) ne peut parvenir à cette fin. En effet, à vouloir être pragmatique et ne tirer des leçons que des expériences, on ne peut définir de maximes constantes car il existe nombre d’exemples contradictoires. La morale, au contraire, conduit les actions des hommes en fonction de la raison et non pas seulement d’une prétendue sagesse de l’expérience. La morale se confond avec la raison, elle permet donc d’atteindre ses fins puisqu’elle ne soumet pas la fin à des avantages particuliers mais à la volonté universelle. Ainsi, celui qui agit en conformité avec la morale agira en conformité avec la volonté universelle et concrétisera le concept de droit. Il s’en trouvera récompensé. A l’inverse celui qui refuse d’agir en conformité avec la raison sera finalement mis en échec et sa pensée erronée créera d’elle même le mal qui le renversera. Il existe donc une supériorité du concept de droit qu’un homme politique doit respecter s’il veut parvenir à ses fins.


    Ainsi, Kant conclut " le mal moral possède la propriété d’être contradictoire avec ses propres desseins et de s’autodétruire et ainsi de faire place au principe moral du bien, même suit la progression en est lente ". Kant démontre que si les hommes politique ont intérêt à agir en conformité avec le droit, il en est de même avec les Etats. Il ne faut pas que les principes qui régissent le droit international soient construits en fonction de maximes de sagesse qui protègent en fait les intérêts des Etats. Il faut que les relations procèdent du concept de droit tout comme les constitutions internes.


    Kant affirme qu’il n’y a pas de conflit entre politique et morale comme le soutient Machiavel. Au contraire la morale soutien la politique. Cependant, au niveau subjectif, il existe un conflit entre l’homme et ses principes. Mais cela ne suffit pas donc à justifier les agissements immoraux des hommes. Certes, la morale représente un devoir pour les hommes mais leur difficulté à agir en conformité avec elle ne doit pas justifier leurs actions immorales. En effet, le concept de droit se met en place grâce à la raison qui suit les progrès de l’humanité. La morale est donc une pratique et non une théorie. La morale est présentée ici comme un absolu que la politique ne peut renier et est contrainte d’accepter si elle veut parvenir à ses fins.

    saluuut A+ géo

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