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Discussion: condamnés à mort

  1. #1
    flora Guest

    Par défaut condamnés à mort

    Bonjour, j'entame cette année un travail de recherche pour ma maitrise de philosophie . Je compte prendre pour théme de réflexion la mort .
    Quoique j'ai du mal à définir une problématique précise, je voudrai montrer l'homme en tant que condamné à mort , définir la mort en tant qu'opposé inconnu et inconnaissable de la vie, tenter de répondre si cela m'est possible à la question : comment est-il possible de vivre en ayant une pleine conscience de la mort ?
    J'aborderai ainsi le cas de la condamnation à mort d'un homme par la justice des hommes . Dans ce cas, un homme apprend brutalement et précisement quel va etre le moment de sa mort . Il ne lui reste qu'une attente insoutenable et qui parait inhumaine puisque le sort de l'homme demeure inconnu à l'homme lui-meme .
    Je généraliserai alors en tenant pour seul responsable de la survivance des hommes devant cette conscience d'une fin, l'inconscience .
    Je pense m'appuyer principalement sur LA MORT de Jankelevitch .
    Merci par avance des remarques et des conseils que vous pourraient m'apporter .

  2. #2
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    Nous vous conseillons vivement dans philo-fac: http://www.philagora.net/philo-fac/
    de Jean-Marie Brohm: Ontologie de la mort
    Vous pouvez aussi commander le n° de la revue Prétentaine d'Octobre 1997: Anthropologie de l'ailleurs, vous y trouverez beaucoup de documents pour votre maîtrise (recommandez-vous de Philagora.
    Revue Prétentaine - IRSA, Université Paul valéry, Montpellier III. Route de Mende, 34199 Montpellier Cedex 5.
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  3. #3
    poupoune Guest

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    Salut Flora,
    je ne sais pas si je te serai d'une grande aide mais Albert Camus a beaucoup écrit au sujet de l'absurdité de la vie, il a affirmé avec violence le caractère définitif de la mort, et a "admiré" l'homme en ce qu'il a de fragile et de périssable, pour son élan vers l'amour et cette vie condamné à l'échec...
    Bon courage
    Poupoune

  4. #4
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    Voir aussi dans qu'elle mesure se suicider ce serait renoncer à
    la mort.
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  5. #5
    zanzibar Guest

    Par défaut la vie, la mort ...

    Bonjour tout le monde, je trouve pour ma part que le passage de la mort est une affaire de goût, douce ou aîgre selon la qualité du temps qu'on aura consommé de son vivant, puisqu'en fait elle n'est qu'une sorte de vomissement du temps ingurgité à la naissance adamique, qui connait l'histoire du temps connaît tout, ce maître mot de tous les édifices de pensée. L'homme n'a jamais pû se résoudre à accepter l'idée qu'il a été crée de "Rien", conscient de la nature temporelle de son être dans un monde régit par la loi du "Temps" il est térrorisé, le soir allongé sur son lit, par son incapacité de saisir l'instant de son origine, afin de mettre un trait d'union entre le temps où il n'était pas et celui où en dehors de sa volonté il fût. C'est là l'inéquation existentielle de tout être humain qui doit composer entre son être et son non-être, d'ailleurs ce mystère est naturellement éprouvé en ce monde en cet insaisissable instant du passage entre l'eveil et le sommeil (et vice versa) que nous vivons quotidiennement.

    Qu'est ce que la mort ? Avouons qu'on ne sait trop rien, sauf peut être le fait qu'avec la vie elle joue à cache cache ; ce qui est sûr c'est qu'ils sont deux dans l'affaire, tout le problème est de savoir qui d'entre les deux est vraiment la mort et qui d'entre eux serait alors la vie. Tantôt la vie devient mort et tantôt la mort devient vie et voilà que l'homme se dit effrayé par la mort alors qu'il devrait être aussi effrayé par la vie au même titre qu'il l'est par la mort, où réside t-il ce malheureux ? Croit-il qu'il est vraiment dans la vie au point d'y être mort ? On aimerait bien savoir comment, lui qui est entre la vie et la mort, compte t-il aménager un lieu de résidence dans l'hécatombe de ce monde. Il y a bien entendu de la vie en nous comme il y a de la mort en nous, ce qui est vivant en nous émane de "Lui" et ce qui y est mort émane de nous. La vie et la mort ne sont pas des entités absolues vues sous les projecteurs de l'identité, la vie est un rapport et la mort est aussi un rapport, un rapport peut-être d'un seul et même être se contemplant dans une glace face à son image, qui à son tour, elle, se contemple en lui.

    Il serait même plus oxygénant de dire qu'il y a deux morts et deux vies comme s'il y avait une glace qui faisait office de miroir des deux côtés, une même image du même être est imprimée sur les deux faces de la glace mais un seul être voit et se dévoile, car il ne saurait y avoir deux êtres des deux côtés de la glace avec une seule et même image. Qui d'entre nous n'a pas fait l'expérience de se regarder dans une glace, qui voit-il vraiment ? Est-ce lui même qu'il aperçoit ou est-ce sa négation ? Au moment où il se regarde, n'a t-il pas l'impréssion de se vider de lui même ? Nous somme la mort et "Lui" est la vie. En un mot la mort c'est le concept du "Je" et la vie c'est le concept du "Lui" ; il ne faut cependant pas que l'on se trompe de lecture, il est bien ecrit "Lui" et non "Il", "Lui" désigne en "Sa" direction sans "Le" désigner et préserve l'intégrité de "Son" Être, alors qu'avec "Il" on doit d'abord "L"'avoir atteint pour revenir après énoncer "Son Être". Si "Je" pense, "Je" n'est pas, et si "Je" est, "Je" ne pense pas, ce n'est pas sorcier.

    L'histoire de mon identité n'est pas entre moi et la nature, grâce à Dieu je ne suis pas un singe et ne l'ai jamais été, mon histoire est un rapport de ma personne à son Etat. L'humanité est née au sein d'un Etat de droit au point où elle se confond à lui, dites moi quel Etat vous fréquentez je vous dirai qui vous êtes, comme dit le proverbe. Le destin a inscrit à ma naissance un moi dans l'humanité, un moi qui de jour en jour confronte la nature du temps et découvre ses traces, un temps fort de son instant et vide de ses promesses, plus il avance moins il se trouve au point de se demander où est le lieu de l'humanité, est-ce en elle ou est-ce en lui ? Où est le lieu de son moi, est-ce en lui ou est-ce en elle ? Loin de tomber dans un manque à être, mon pauvre moi se trouve perpétuellement à la recherche de son adresse et de son lieu, et pourtant l'humanité est là vivante devant lui et lui distrait à son lieu. Et quand le temps lui rendra son compte il se résoudra à un plein être dans une sorte de non lieu bien que sa naissance ait eu lieu.

    Dans les lieux de l'humanité et sur la diversité de ses visages ne coulent que des larmes, une humanité dont la voix, en toute latitude en cris et en silence, appelle à la délivrance par la Foi en une Loi où la clémence est reine, la justice règne et le droit roi. Mon «Je» a un pied sur la Somme et un pied sur Verdun, mon «je» respire les camps d'Auschwitz , mon «Je» a assisté aux fosses arméniennes, mon «je» a hérité de souffrance et parle a travers des lèvres silencieuses et rouges de sang. Ma Foi, le salut dans la table, l'honorer ou se perdre, sacrés sont les peuples trahis, trompés et abusés. Vils sont les bergers qui paissent de charognes et s'abreuvent de sang, leurs aïeux sont du temps où les rois épousaient des bergères, des tribus qui n'ont point vu de lumière, où le cogito suffoquait pour naître, des êtres privés de Nom, quelle horreur ô mon Dieu une chose qui n'a pas de Nom, et dont la seule et tragique forme d'expression reste des exécutions pariètales. On aurait dit des bêtes fuyant leur règne en vue d'un genre dit-on humain.
    Dernière modification par zanzibar 13/02/2002 à 08h55

  6. #6
    Erostrate Guest

    Par défaut

    J'ai du mal a saisir ta problématique. Tu écris comme question centrale : "comment est-il possible de vivre en ayant une pleine conscience de la mort ?" mais tu ne fais là que reposer la question de la finitude de l'homme. Or tes exemples placent l'homme dans une situation limite (le condamné à mort). Il faut faire un choix.
    Pour la finitude des pans entiers de la philo s'offrent à toi, de Kant à Shopenhauer. Par contre pour l'homme en face d'une mort annoncée, dans des cas extrêmes, Camus, effectivement, est le bien venu. Sartre aussi, pense à la nouvelle "Le mur". Le rire est alors une alternative. Pourquoi ? Pense au rire nietzschéen, tu trouveras des pistes.
    Mais fais attention avec la mort comme inconnue. A dire que l'on ne sait rien de la mort, on finit par dire que l'on ne peut rien en dire et à remettre en question la légitimité de tout discours sur la mort. C'est le problème d'Epicure. La mort n'est rien pour nous. Comment peut-il en parler alors ? Bien sûr, Epicure s'explique. Mais il est obligé de distinguer implicitement la mort comme événement (la fin de la sensation), dont ne peut rien dire (quand j'y suis, elle n'y est pas et quand elle y est je n'y suis plus) de l'idée de la mort, puisque le sot ne craint pas la mort mais le fait qu'elle doive arriver. La mort est affaire d'imagination et de crainte. Entre la mort et l'idée de la mort, entre l'idée de la mort et l'idée de ma mort...

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