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Discussion: La philosophie est-elle dénigrée?

  1. #1
    katia.n Guest

    Question La philosophie est-elle dénigrée?

    Bonjour à tous,

    J'ai l'impression que la philosophie est vue de manière négative par la plupart des gens.
    Pour le Baccalauréat, les médias véhiculent l’idée que c’est une matière difficile, que c’est sous notée, je crois me rappeler avoir entendu sur France 1 l’année dernière que 60% des candidats n’ont pas la moyenne. Les professeurs de philosophie démentent cette idée.
    Beaucoup de gens disent que la philosophie ne sert à rien (de même que le latin et l’étude de la littérature et l’art). Il ne sert à rien de penser quelque chose d’abstrait. Je suis de l’avis contraire, qui consiste à dire que la philosophie sert, ne serait-ce que pour trouver un sens à sa vie (et une occupation intéressante !).
    La télévision conforte l’idée d’inutilité. On voit dans les films américains, un homme musclé, beau, et possédant une intelligence pratique cherchant à empêcher une météorite de tomber sur les U.S.A. Ou un documentaire sur « Comment Monsieur et Madame Untel ont fondé (après une longue lutte) une entreprise qui les rend milliardaires ». L’action prime sur la réflexion et le matériel sur l’abstrait.
    Je ne dis pas que la philosophie a perdu de sa valeur de manière générale mais simplement que tout le monde ne s’y intéresse pas et que rien n’est fait pour dans la société (à part un ministre de l’éducation philosophe!).

    J’attends vos réactions pour approfondir ou nuancer ma réflexion.

    A bientôt

  2. #2
    Cinzia Guest

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    Salut toi !

    Je m'empresse de te répondre car, tout comme moi, tu te rends bien compte de l'intérêt des gens par rapport à la philosophie.

    Je suis une très grande passionnée de philosophie, j'adore ça. Tout comme la psychanalyse, la psychologie.

    Voilà ce que je pense :

    Il y a beaucoup de choses autour de moi qui me déçoivent énormément au sujet de la philosophie aujourd'hui, au centre des mentalités.
    Certains s'initie à la philosophie, et y trouve un certain chemin de "sagesse" et de quête de soi-même et de la vie en particulier.
    Mais certains, au contraire, n'aiment pas spécialement réfléchir sur ces sujets. Ces gens là trouvent la philosophie absurde ou plutôt futile (le therme définit mieux mon idée.).
    Ces personnes là n'ont peut être pas encore compris qu'"on ne peut pas apprendre la philosophie, on ne peut qu'apprendre à philosopher". Ils prennent la philosophie comme une théorie établie par des gens au préalable.
    Ils n'ont pas vraiment envie de réfléchir sur les éléments fondamentaux de la vie, de l'être humain. Certains n'en voient pas le but ni la cause. Ou plutôt, ils savent que d'autres y ont déjà réfléchis, et alors ne veulent pas faire l'effort de réfléchir par eux même.
    Bref, j'ai quelques exemples à te donner...
    Je parlais avec une personne qui n'est pas vraiment ouvert à la philosophie. Pourquoi? Déjà ces cours sont comme des cours d'éco-droit (sa prof de philo ne fait que dicter et ne les fait même pas réfléchir...) et dons il n'en voit pas le bout. Je lui fait toutes ces dissertations et je tente bien de lui expliquer ce qu'il ne comprend pas. Au bout du compte il comprend, mais il s'en fou assez aisément! Pour lui, ce n'est qu'une matière comme tant d'autres...
    Le jour où je lui ai dit que Nietzsche a sombré dans la folie, c'est devenu, je pense, une cause perdue! Il m'a dit "Et tu aimes ce que pense les fous?". Voilà tout... C'est clair, y'a rien à faire !

    Autre chose... Je suis assez déçue que les cours de philosophie ne débutent qu'en classe de Terminale. Je pense que la philosophie est à notre portée dès la 4ème/ou 3ème. Sérieusement, la philosophie est la seule matière qui fait réfléchir à la vie, à notre condition etc. C'est une matière qui nous sert beaucoup en tant "qu'être". Pour moi, connaître un minimum la philosophie est nécessaire à tous.

    Voilà, je sais pas si c'est ce que tu penses aussi, mais j'ai juste voulu te donner mon avis!

    Bisous !
    @+ !

    Cinzia

  3. #3
    katia.n Guest

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    Salut Cinzia,

    Je suis contente que toi aussi tu t'intéresses à ce sujet. Je trouve ton étude sur le désintérêt pour la philosophie très détaillée (tu en a parlé avec beaucoup de monde).
    Il est vrai que quand on parle avec les gens de la philosophie, ils répondent que c'est un sujet futile. Mais aussi, ils la trouvent déprimante et pas assez concrète. En effet, l'idée qui vient en premier à l'esprit en parlant de philosophie est peut-être l'idée de mort. "Pourquoi se poser des questions auxquelles on ne pourra pas répondre?" est aussi un argument fréquemment utilisé. Un problème se pose aussi: la philosophie est trop hermétique au premier regard: les termes sont compliqués et beaucoup se sentent perdus.
    Je trouve que ton idée de commencer à l'étudier en 4ème serait une bonne manière de vulgariser la philosophie (tout le monde ne va pas au lycée) et de familiariser les élèves à cette matière assez tôt ( pas l'année du bac) et peut-être leur ouvrir des horizons nouveaux(et à leur apprendre à réfléchir) juste pendant leur crise d'adolescence quand ils commencent à se poser des questions(d'ailleurs, l'étude de la psychologie pourrait être utile aussi).

  4. #4
    sorrindo Guest

    Smile

    Bon Katia, bonjour Cinzia,

    Oui, trop peu de gens s'intéressent à la philosophie. Cela semble dû d'une part, au fait que beaucoup considèrent qu'« il ne sert à rien de penser quelque chose d’abstrait » et que d'autre part, la prééminence scientifique a tendance à nous conforter dans l'idée que seule une « intelligence pratique » est utile à l'homme, comme le dit Katia.

    Cependant, le succès d'un livre comme « Le monde de Sophie », de Jostein Gaarder, semble indiquer qu'un large public ne boude pas la matière philosophique, pour peu qu'elle soit enseignée de façon plaisante et avec simplicité et pédagogie.

    Ainsi, je suis tout à fait d'accord avec Cinzia pour que les cours de philosophie débutent... le plus tôt possible ! Et pourquoi pas dès la primaire ? L'histoire de la pensée humaine et les tentatives de réponses apportées par les philosophes aux questions que *tous* se posent me paraissent bien plus utiles que de savoir résoudre telle ou telle équation du nième degré.

    À ce propos, j'estime que le clivage scolaire entre matheux d'un côté, et littéraires de l'autre, n'est pas du tout en phase avec la réalité de la vie sociale et professionnelle. Nombre de philosophes étaient à la fois des scientifiques, des écrivains, voire des poètes.

    Sorrindo

  5. #5
    erwannbleu Guest

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    Salut à tous,

    Bien, Katia, ce n'est pas tellement une question que tu poses lorsque tu dis que la philosophie est dénigrée, mais plutôt une constatation, non ? D'ailleurs vous répondez au pourquoi.

    Je suis en fac de SHS dominante philo. Et à dominante philo, nous sommes environ une dizaine pas plus. Si l'on ajoute ceux qui ont pris cela comme unité découverte, nous sommes environ une 40aine... Donc oui, la philo est dénigrée, et on ne peut nuancer ton point de vue la-dessus.

    Maintenant, le pourquoi. C'est assez simple, nous sommes à l'ère du libéralisme et du capitalisme. En d'autres termes, une recherche du profit maximum en un minimum de temps (les gens se balancent du vrai et des questions philosophiques pourvu qu'on leur donne du pain et des jeux).
    Or, quels sont les débouchés proposés par la philosophie ? Essentiellement enseignant si l'on se contente de cette formation à moins d'aller jusqu'au doctorat (bac+9)...
    La conséquence découle aisément...

    Moi-même j'aime la philosophie, mais mon avenir ne me semble pas tracé clairement... Je ne veux pas être enseignant car cela devient un métier à risque donc en philosophie, il ne me reste qu'à aller jusqu'au doctorat pour être chercheur.
    (rapporte cela à tlm)

    Le problème est que des études longues coûtent chères. Or, il n'est pas donné à tlm de travailler en même temps que de réussir (très bien) ses études. Ni donné à tlm d'avoir des parents capables de l'entretenir durant les études.

    Ensuite, je suis d'accord avec vous pour enseigner la philo dès le plus jeune âge (ce que ne pense pas le prof de philo politique, mais bon ).
    Certes pas comme en terminal mais il devrait être utile de remettre en cause les jeunes enfants afin qu'ils voient que leur point de vue n'est pas universel (à partir de là, ils conserveront le doute toute leur vie, la philo, c'est douter et douter encore, non ?).
    Je raisonne pour cela ainsi :
    maths=raison des chiffres
    français=raison des lettres
    histoire=raison du passé
    ...
    philo=raison de la raison qui conduit à un savoir applicable universalement.

    Erwann Bleu

  6. #6
    katia.n Guest

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    Bonjour à tous,

    Merci pour vos réflexions très intéressantes.
    Je me permet de reprendre et de donner mon avis sur vos idées.
    Oui, Erwann Bleu, le sujet n'était pas vraiment une question, en tout cas, je ne trouve pas que l'on pourrait radicalement par non. Mais au moins si quelqu'un pense que tout le monde a une aspiration philosophique, il ne croira pas en répondant au sujet, s'engager en terrain hostile!
    On avance dans le problème du manque d'intêret des gens pour la philosophie, l'aspect inutile du, je suis d'accord, au capitalisme, à la recherche du profit comme tu le dit, Erwann(tu m'excuseras, je simplifie ton pseudo). Cela dit, je crois que cela a toujours été pareil et que ce n'est pas une invention du monde actuel: de tout temps, les réflexions métaphysiques ont été mal vues par rapport à la culture des pommes de terres (et maintenant par rapport au dernier sweat Adidas). La société de consommation a conforté ce préjugé d'inutilité de la philosophie: les gens veulent du "pain et des jeux"comme tu l'affirmes Erwan. Le pain ne pose plus trop de problème dans les pays industrialisés alors on se concentre sur les jeux. Je suis d'accord avc toi, Diane que les gens s'intéressent au superflu et non pas au nécéssaire et que la philosophie pourrait correspondre à l'inverse. Je suppose que lorsque tu dit que les gens survivent et ne vivent pas, tu considères la philosophie comme un besoin(mais non vital) de l'homme. Ce en quoi je suis d'accord, mais, je ne pense pas que les gens "survivent" puisqu'ils ont des loisirs, des divertissements, ce qui n'est pas vital, mais en tout cas très superficiel quand on ne vit que de ça. Mais ils ne s'en aperçoivent pas. En ce qui concerne les professeurs, il est vrai qu'ils peuvent nous intéresser à la philosophie pour faire "jaillir cette étincelle" de la philosophie. J'ai une prof comme ça, qui, je dirais, est philosophe(contrairement à certains qui semblent connaître la philosophie mais ne pas la penser) et sait intéresser les élèves(pas comme Socrate bien sûr, mais très bien quand même!)
    Mais, il reste des élèves, qui lors du premier cours étaient ébahis comme toute la classe, mais qui maintenant considèrent cette matière comme ennuyante. Mais même dans les "bancs de la Terminale", il est inutile d'essayer d'intéresser de les intéresser (j'ai essayé) et je suis tout d'accord Diane que même malgré cela nous pouvons émettre des "rayons" philosophiques par nos actions. Même, il est possible quelquefois d'intéresser quelqu'un à la philo en ne prononçant aucun nom d'auteur et en simplifiant et en actualisant leurs pensées. Car l'idée de philosopher en effraie plus d'un, le mot penser à la place du mot philosopher les rassure: ce n'est qu'une question de manière de présenter les choses. En effet, il plaît aux gens de considérer les philosophes comme des gens coupés du monde et des réalitées(cf exemple de Cinzia sur Nietzsche)
    C'est un peu ce que tu dis, Sorrindo, la philosophie intéresse si elle est expliquée agréablement comme dans" le monde de Sophie".
    Par contre, je n'adhère pas à votre idée, Sorrindo et Erwann, d'étudier la philosophie en primaire. Cela pour de simples raisons psychologiques: l'intelligence abstraite ne se dévelloppe qu'à 11/12 ans (cf études de Piaget). La philosophie se basant sur l'hypothèse, les enfants ne comprendraient rien. Et je ne pense pas que l'on puisse adapter la philosophie pour la rendre concrète.
    Il est vrai Erwann que tout le monde n'a pas envie de faire de longues études de philosophie.
    Mais on peut, et j'en fait partie s'intéresser à la philo sans vouloir devenir philosophe.(Au fait, bon courage pour tes études!)
    D'ailleurs même si tout le monde ne veut pas faire de philosophie, si un jour ils changent d'avis, le point positif est que la philosophie est accessible à qui veut bien se donner la peine de lire et de réfléchir. En effet, on trouve des livres de philosophie dans toutes les bibliothèques, dans les librairies en éditions de poche, et des outils comme Internet permettent d'échanger des idées. La philosophie est dénigrée, mais accessible.

    La philosophie, c'est comme la musique, ça ne sert à rien mais il faut en faire. Jankélévitch

  7. #7
    erwannbleu Guest

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    Salut @ tous,

    Katia, je t'excuse de simplifier mon pseudo : erwannbleu > erwann > erwan (.

    Tu dis que l'intelligence abstraite ne se développe qu'à partir de 11/12 ans, je n'ai qu'à te croire sur parole n'ayant pas lu l'étude.
    Je ne pensais pas vraiment enseigner la philo en primaire (ce qui est impossible, sans doute), mais plutôt tenter de remettre en cause, par des exemples simples, des présupposés que tout petit on a déjà. Et par là arriver à "construire" un individu acceptant de remettre son système de pensée en cause lorqu'il est face à la logique et ne pas se braquer sur son opinion qu'il sait fausse mais ne veut pas lâcher.
    Je ne sais pas si c'est vraiment possible, qu'en pensez-vous ? N'arriverait-on pas à un individu sans opinion, justement ?


    La philosophie est dénigrée mais accessible ? Je n'en suis pas si sûr pour au moins 2 raisons :

    1). Admettons que qqun trouve soudainement la philosophie intéressante, pour acheter les livres, il peut demander conseil au libraire qui lui indiquera nécessairement les classiques de la philosophie : Socrate, Platon, Aristote... A partir de là, 3 nouveaux effets :
    a). Il trouve ringard Socrate, Platon et Aristote sans les avoir lu (présupposé, quoi) et achète directement Nietzsche (si vous voyiez le silence religieux qui s'ensuit lorsque les profs de philo prononce ce nom ), Deleuze, etc... Bref des pointures => abandon forcé ou non-compréhension.
    b). S'il lit Platon, Aristote et Socrate, il peut trouver cela intéressant mais ne comprendra, à mon avis, trop peu s'il ne lit pas les études sur les livres (=> platon=totalitariste, Aristote=esclavagiste), donc en passant à Nietzsche ou Deleuze, il y aura immanquablement des trous.
    c). Ben là, c'est le cas ou il tombe vraiment dedans et n'en sort plus, mais bon, une probabilité réduite apparamment.

    2). Cela amène un autre problème : qu'est-ce qui conduit qqun à s'intéresser à la philosophie ? Ne sont-ce pas justement les gens ayant fais des études longues comme les scientifiques, les avocats, les ingénieurs... qui s'y intéressent ? (un biologiste, un physicien... sont quasiment obligés de tomber dans la philo un jour ou l'autre).
    La philosophie est donc accessible à des privilégiés en majorité ! (je découvre, comme vous, au fil du raisonnement les conséquences ).

    La philosophie est donc au départ dénigrée à cause du capitalisme puis devient attractive pour des privilégiés. Elle est donc accessible à des gens ayant des revenus assez gros, donc inaccessible aux "autres" !
    Mais si l'on suit ce raisonnement, cela s'applique aussi aux sciences, à la littérature, bref, à la culture. La culture n'est donc pas accessible à tous !


    Pour recentrer le débat, il est donc normal et inévitable que les gens, le "peuple", le "milieu" quoi, ne veulent pas de la philosophie et on ne peut leur en vouloir. Mais à qui peut-on en vouloir, alors ? Et bien, aux philosophes, aux scientifiques, à ceux qui s'intéressent réellement à la philo ou plutôt à la société en générale mais pas à ces gens-là...

    Réfléchissez à ce que dit Socrate dans une comparaison habile : le philosophe est un médecin, ce n'est pas au médecin d'aller voir le malade, mais au malade de venir chercher le médecin.
    Je ne sais pas encore si je suis d'accord avec cela car les gens d'aujourd'hui sont-ils malades ? Et si oui, le savent-ils ? Non puisqu'ils ne viennent pas chercher le philosophe. Donc n'est-ce pas au philosophe de faire prendre conscience de cela ? Mais n'est-ce pas ce qu'empêche le système ?

    Voilà, personnellement, je suis content de mon raisonnement (quoi, c'est pas un péché ), j'espère qu'il engendrera d'autres réactions

    Erwann Bleu

    merci à toi, Katia, d'avoir lancé le sujet

  8. #8
    erwannbleu Guest

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    Salut à tous,

    Pardonnez le coup de gueule qui suit, mais bon...

    Erwann, je pense que les gens qui ont envie de philosopher sont suffisamment grands pour y arriver. Dire que la philosophie est inaccessible me paraît être de la mauvaise foi. Si les gens ne s'en donnent pas la peine, ils en sont responsables. On ne peut pas leur en vouloir mais ce serait également excessif de dire que c'est la faute des philosophes ou des scientifiques. Tout le monde a au moins une fois dans sa vie entendu parler de philosophie. Libre à chacun de s'y intéresser ou non. Enfin...

    Non, non et non, je ne suis pas du tout d'accord avec ce point du vue, c'est comme dire que lorsque l'on est clochard, on peut s'en sortir si l'on le veut vraiment !
    Je ne dis pas que les responsables sont les philosophes ou les scientifiques mais la structure capitaliste de la société.
    Tu dis que "on ne peut pas leur en vouloir", il y a comme un sentiment de pitié pour eux parfaitement inapproprié ! On ne peut juger ces gens, il n'ont pas les mêmes préoccupations, c'est tout, ils ont les préoccupations que la société les oblige d'avoir.
    Quoi qu'on en dise, la philosophie est un privilège aujourd'hui (je rappelle que je suis en fac de philo), il faut avoir les moyens de payer les livres, les études, avoir le temps de s'intéresser à d'autres problèmes que ceux courants, d'avoir le temps de se cultiver (dis-moi si un ouvrier, une secrétaire à le temps de faire cela, de fouiller les librairies...), ne pas penser que la fin de mois sera dure et faire ce qu'il faut pour limiter la casse, etc !
    Si tu n'as pas conscience de cela, ranges tes bouquins de philo, ils ne te servent qu'à flatter ton ego.
    Ton point de vue quant à cela est bien typique de la société actuelle : individualiste et égoïste. Tout le monde est libre de faire ce qu'il veut, mon cul oui !


    Sais-tu, Erwann, que dans le Gorgias , s'adressant à Calliclès, il pressentait son sort en comparant le philosophe au médecin ?

    Ben... oui, il me semble que c'est ce à quoi je fais référence. Pour être honnête, je n'ai pas encore lu cette partie mais je sais que Socrate compare le philosophe à un médecin.
    Mais si la philosophie est universelle, il n'en est pas de même de son enseignement.
    Or, maintenant, comme je l'ai dit dans mon msg précédent, il est illusoire que l'on puisse intéresser la majorité des gens à la philosophie du fait de notre contexte économique (ne me dîtes pas qu'il y en a un politique ).
    Sauf évidemment en passant par l'éducation. Mais mettre en place cette réforme est-ce aussi illusoire ?
    Pourquoi ne pas accepter le fait que maintenant, dans notre réalité telle qu'elle est, actuellement, aujourd'hui, au présent, la philosophie est un privilège ? Oubliez la connotation des mots pour une fois, je ne porte pas un jugement sur la philosophie mais sur votre désespérance quant au "peuple". Qui est inutile...

    Vala,

    Erwann Bleu

  9. #9
    agarra Guest

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    salut à tous,
    j'aimerais vous faire part de mes opinions quant' à l'utilité incontestable de la philosophie. Pour cela je commencerais par m'adresser à Erwann. En lisant les precedents messages j'ai souvent remarqué que tu faisais allusion à la pensée philosophique, comme si elle n'etait qu'un privilege pour ceux qui aurait le temps de farfouiller dans les librairies, à la recherche du bon livre que leur conseillerait le vendeur, un privilege que pour ceux qui aurait le temps de penser contrairement à ceux qui majoritairement "survivent" , est ce que je me trompe?
    Je pense que la philosophie commence deja en nous,grace à notre raison. Je ne pense pas qu'il faille s'assoire devant un livre philosophique et commencer à en extirper les raisonnement du philosophe, pour dire ça y est je pense!
    Non dès lors que nous avons pris conscience de nous meme, nous sommes capables de raisonner, de comprendre, de juger, de nous abreuver de connaissances, de faire des experiences, d'en tirer des leçons afin d'atteindre ce que nous desirons tous: le Bonheur, la Verité (ou "notre"bonheur,"notre"vérité).
    L'amoureux de la sagesse s'efforcera d'avancer sur ce sentier inconnu qu'est la vie avec prudence avec bon sens et raison. Mais toutes ces notions cette gymnastique de l'ame et de l'esprit s'aquièrent avec la connaissance (il est important de noter que separrrer la philo des maths et de la physique est une absurdité) que nous apporte le monde dans lequel nous vivons, que nous enseignent les plus sages mais aussi que nous cherchons à notre tour par nous memes.
    C'est pourquoi je trouve qu'il est necessaire que la philosophie soit apprise dès les plus jeunes ages. J'entends par la que cette "philosophie" doit etre très simple: elle ne se limiterait qu'à quelques notions* (*certaines fondamentales) simplement initiées au debut , approfondies par la suite pour enfin etre étudiées puis jugées. Après quoi nous verrions pousser des esprits pensants comme des jolies fleurs soigneusement arrosées
    Attention je ne dis pas que ce serait la fin du problème, car la nature humaine (à supposer qu'il y en ait une , sinon il faudrait proceder au cas par cas...bref) nous a montré d'innombrables fois à quel point elle était defailllante, mais ce serait au moins une petite evolution (à l'echelle de notre monde actuel) plutot positive de notre humanité.
    Il est pourtant regretable d'admettre que la philo n'ait plus ça place dans notre monde (pour l'instant je l'espere...mais je suis sur qu'elle reviendra en force, courage). Vous vous rendez compte si tout le monde se mettait à raisonner plutot que de consommer,...c'est "sbar acadamie" "loft con'rie"et "adadas" qui s'raient plus content:
    le capitalisme est incompatible avec la philo
    pas de panique...(enfin bon un peu quand meme en ce qui me concerne )
    aga.

  10. #10
    erwannbleu Guest

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    Salut à tous,

    désolé, me revoilà

    Bon, je vais déjà répondre à Agarra en disant que je ne vois pas en quoi elle me répond dans son message où elle donne son idée de la philosophie. De plus, à la fin, tu es d'accord avec moi, non ?
    le capitalisme est incompatible avec la philo.


    Ensuite, je vais répondre le plus précisément possible à Diane (et en même temps à Agarra) :

    Je n'ai pas comme objet la philosophie proprement dite, mais son désintérêt dans le monde, dans la société actuelle.
    Par conséquent, Agarra, je n'ai pas définit ce que je prends, moi, comme de la philosophie et ce n'est pas mon intention.


    Ensuite, pour Diane (qui a du mal a digérer le message car elle passe du "tu" au "vous" ) :


    Vous auriez dû préciser la catégorie de gens à laquelle vous pensiez en qualifiant la philosophie comme inaccessible.

    Je l'ai fait, je copie/colle cela de mon précédent message : "qu'est-ce qui conduit qqun à s'intéresser à la philosophie ? Ne sont-ce pas justement les gens ayant fais des études longues comme les scientifiques, les avocats, les ingénieurs... qui s'y intéressent ? (un biologiste, un physicien... sont quasiment obligés de tomber dans la philo un jour ou l'autre)."


    La philosophie ne s'impose pas. C'est le choix qui s'impose (j'ose espérer que beaucoup l'ont).
    Pourriez-vous me préciser de nouveau, ou différemment, ce qui pourrait empêcher quelqu'un de philosopher ? Si l'on ne considère pas la philosophie comme un sacerdoce mais comme une pensée réflexive, dont les circonstances peuvent être plus simples qu'on ne l'imagine. En quoi notre contexte économique empêcherait-il les gens de s'intéresser à la philosophie ?

    Bon, alors je reprends depuis le début :

    Vraiment, je ne comprends pas comment on peut ne pas voir que notre contexte économique empêche de s'intéresser à la philosophie. Cela tient d'une science : la sociologie.
    1). Contexte économique = capitalisme/libéralisme = recherche du profit maximum si possible en un minimum de temps. C'est indiscutable, non ?
    2). Contexte social = individualisme forcené. Indiscutable aussi, non ?
    3). Philosophie = matière scolaire qui offre peu de débouchés lucratifs et des débouchés reposant sur des études longues. Du point de vue capitaliste et économique, la définition convient, non ?
    4). La philosophie, du fait du 1er contexte, est relégué au rang de matière secondaire derrière les sciences (maths, physique, éco...).
    Voilà pour le désintérêt général.

    Ensuite, Diane, tu dis que l'on peut s'intéresser à la philosophie plus tard, c'est à dire après ou pendant des études. Que c'est une question de choix.
    Je dis, moi, que la philosophie est un privilège. Privilège accordé aux gens ayant compris que la culture est "importante" non pas pour l'économie mais pour l'enrichissement personnel.
    Qui peut comprendre cela ? Les personnes n'ayant pas besoin de courir après l'argent en fin de mois, les personnes ne faisant pas un boulot éreintant physiquement, les personnes aimant véritablement leur travail et ayant du temps libre...
    Oui ?
    Je conclue donc que la philosophie est un choix que ne peuvent faire les gens qu'en "haut" de l'échelle sociale. Donc que ce choix est restrictif.

    Simplement, ce qui empêche qqun de philosopher sont ses conditions de vie.
    Mauvaise condition de vie => n'a pas le temps, le loisir de s'intéresser à la philo.
    Bonne condition de vie => peut se libérer des contraintes matérielles et chercher autre chose dans la philosophie.

    Par exemple, Socrate, ayant voué sa vie à la philosophie, était pauvre. Question : peut-on faire cela actuellement ? Pauvre matériellement mais riche moralement.
    Si qqun me répond oui et me le prouve, alors, je rends les armes...


    Tu dis que le choix de la philosophie s'impose. Non, il ne s'impose pas à l'individu, c'est lui seul qui doit penser à faire ce choix. Or pourquoi penserait-il à s'intéresser à la philo si elle ne lui offre aucun résultat matériel actuellement et que c'est cela dont il a le plus besoin ?
    C'est un peu comme si l'on disait que le choix de la richesse ou de la pauvreté s'imposait à l'individu.

    A votre tour de me prouver ce qui n'empêche pas qqun de s'intéresser à la philosophie.
    Mais si vous êtes obligée de prendre en compte son milieu social, vous rejoignez ma pensée...

    Qui peut nier que la société influe sur l'individu ?


    Une dernière fois, je ne dis pas que la philo est inutile, je respecte et admire ses richesses, que l'on ne m'attaque donc pas la-dessus.

    Erwann Bleu

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