Salut tous,

Je constate qu'à peu près tout le monde pense que la philosophie est mal barrée dans notre société, que ça n'intéresse personne et qu'elle est dénigrée. Cela dans le cadre de notre société capitaliste et démocratique. Je suis pas d'accord. Je dirais même qu'elle va bien. Vos propos me semblent être imprégnés du fameux "c'était mieux avant" qui résonne d'habitude entre les murs des maisons de retraite (je blague!, quoique...).
Regardons le passé (post Antiquité). La philosophie était dans ces moments l'apanage des savants et des religieux (je rejoins Erwann il est vrai) qui constituaient une bulle très cultivée, avec comme instrument des livres faits à la main superbes (par leur présentation), et en latin (publier des oeuvres dans une autre langue a longtemps été considéré comme vulgaire). L'ensemble des doctrines philosophiques était à cette époque réservée à l'élite. Peu à peu, la les doctrines philosophiques se sont démocratisées (je ne parle que de l'Europe) grâce à l'abandon du latin, à l'imprimerie et à l'école obliire pour tous. Platon est donc accessible à plus de monde qu'en 1876 et il y a beaucoup plus de monde intéressé (occasionnellement ou assiduement) par ces doctrines que dans le passé. C'est une question de facilité de diffusion, certains succès de librairie le prouve, pour moi il y a développement de la connaissance des doctrines philosophiques et même les cours de philosophie s'il intéresse au moins une personne c'est toujours plus qu'avant puisqu'il n'y avait pas de cours. Les doctrines philosophiques restent donc ignorées par un grand nombre de personnes (même s'il diminue) et cela a toujours été le cas, certains sont intéressés d'autres pas (comme l'a dit Katia).
Erwann tu parles de l'individualisme qui caractérise notre société. C'est un véritable cadeau pour la philosophie car chacun doit réfléchir à sa vie, à ses buts, à son éthique et pas se référer à une idéologie ou religion collective (fini le temps heureux où pour la majorité des gens il n'y avait pas de question à se poser les institutions ayant toutes les réponses). Développer sa propre vision du monde et la communiquer ou pas, si ça c'est pas de la philosophie qu'on me pende!!!!! Chacun essaye donc avec ces moyens conceptuels de penser la vie (qui suis je?......), et des gens qui n'ont jamais lu une page de doctrine philosophique peuvent faire preuve d'une sagesse et d'un raisonnement tel qu'en fait ils sont philosophes par leur expérience, leur capacité innée pour la réflexion et l'abstraction, leur envie en surpassant bien des gens qui lisent ce type de livre.
Culture et médiocrité sont les deux mamelles de la société actuelle, car s'il est vrai que la moyenne des connaissances a augmenté pour le public depuis 50 ans (multiplications des médias, facilité de diffusion des livres et autres), je vous rejoins sur le fait que le "fast thinking" est caractéristique de la société actuelle, mais je pense que cette médiocrité navrante (musique, art, littératures, conditionnement des salariés en entreprises) est meilleure comparativement à la médiocrité des années 30 car cognitivement plus développé. Oui!!!! messieurs dames notre médiocrité va en s'améliorant!, et c'est rassurant.

Un "petite" citation (pour le plaisir!) :

"Car, en admettant que l'on soit une personne on a nécessairement aussi la philosophie de sa personne : mais il existe là une différence sensible. Chez l'une ce sont les défauts qui font les raisonnements philosophiques, chez l'autre les richesse et les forces. Le premier a besoin de sa philosophie comme soutien, tranquilisation, médicament, soit comme moyen de salut et d'édification, soit encore pour arriver à l'oubli de soi ; chez le second la philosophie n'est qu'un bel objet de luxe, dans le meilleur cas la volupté d'une reconnaissance triomphante qui finit par éprouver le besoin de s'inscrire en majuscules cosmiques dans le ciel des idées."
(Nietzsche- Le Gai savoir- Avant propos- 2)

Fondement d'une nécessité, d'une drogue?

Mir