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Discussion: Fascisme, nazisme, etc., . . . y faire trrrrès attention !

  1. #1
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    October 2002
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    Post Fascisme, nazisme, etc., . . . y faire trrrrès attention !

    1 ère partie de réponse à trois sujets de Laurence.Paris :

    « Difficulté de témoigner » du 16/09 dans le forum TPE,
    « Pas de réponse » du 27/09 du même forum,
    et « qq . . . Nuit et brouillard » du 27/09 dans le forum pour discuter, échanger.
    _____________________________________________


    Bonjour Laurence,

    1 / Je réponds ici indistinctement à tes trois sujets, parce que toute réaction à l***8217;un d***8217;entre eux participe aussi des deux autres.

    2 / Le sujet de ton TPE rencontre ce qui est une de mes grandes préoccupations, depuis longtemps, et que je n***8217;ai de cesse d***8217;approfondir, le gigantesque foutoir de la Deuxième Guerre Mondiale, sous toutes ses facettes, exemple planétaire de la cruauté et de la perversité de l***8217;homme, lorsque la bêtise et la bassesse les libèrent sans plus de retenue.

    3 / Le summum de l***8217;horreur, érigée en mode d***8217;existence quotidien, a bien entendu été atteint par les nazis dans leurs camps de concentration et d***8217;extermination, le reste n***8217;étant «que» les méfaits de la guerre, qui bien qu***8217;atroces, et amplifiés par les nouvelles techniques de l***8217;époque, n***8217;étaient pas fondamentalement d***8217;une autre nature que les drames «habituels» de toutes les guerres précédentes, toute guerre ayant toujours engendré ipso facto deux catégories d***8217;horreurs.

    4 / Primo la tuerie sur ordre militaire, secundo, tous les débordements et atrocités, ne faisant pas partie des obligations militaires, mais que toute guerre favorise, la cruauté et la perversité de certains profitant de la confusion générale, et des armes qu***8217;ils ont forcément à leur disposition.

    5 / Mais ce que les nazis ont « inventé », ce qui étaient nouveau, selon un avis unanime, sauf évidemment de la part des révisionnistes et négationnistes, c***8217;était la totale négation de statut humain étendue à un peuple entier PAR DECISION DE L***8217;ETAT, avec un arsenal de lois odieuses, de plus en plus répressives d***8217;année en année, qui pouvait faire dire aux acteurs qu***8217;ils étaient fiers d***8217;appliquer la loi. Par le seul fait d***8217;une décision arbitraire, les juifs, les tziganes, etc., ou à des groupes d***8217;hommes, pour leur opposition au régime, les résistants, les prisonniers de guerre russes (qui ont eu droit à un « traitement de faveur » du grand Reich, par rapport aux autres nationalités), ou bien aussi pour leur « inutilité » au régime, les handicapés mentaux. Dans ce chaudron de l***8217;horreur, l***8217;extermination du peuple juif constitue un cas spécifique, car érigée en but politico-philosophique, et aussi à cause de la quantité. L***8217;importance du saut quantitatif participe je pense à la différence qualitative de ces évènements dans nos consciences.

    6 / Ce ne fut bien sûr pas le premier génocide de l***8217;histoire, un précédent notable étant celui des Arméniens, en Turquie, au début du siècle. Evènement malheureusement passé quasi inaperçu à l***8217;époque, à cause de la première guerre mondiale. Mais à ma connaissance, il n***8217;y avait pas cette négation du statut humain des victimes par décision de l***8217;état, ni l***8217;extension à la totalité du peuple, même hors des frontières du pays. Cela a été, je crois, « limité » qu***8217;à la volonté de les exterminer à l***8217;intérieur du pays. Mais je précise tout de suite que je n***8217;ai qu***8217;une connaissance tout à fait partielle de ce génocide-là.

    7 /
    . . . . .
    C'était un temps déraisonnable
    On avait mis les morts à table
    On faisait des châteaux de sable
    On prenait les loup s pour des chiens
    . . . . .
    Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
    . . . . .
    ( Chanson adaptée et interprétée par Léo Ferré, à partir du poème « Bierstube, magie allemande », de Louis Aragon, chanson reprise par Yves Montand par Bernard Lavilliers )

    8 / Oui, ce sont fondamentalement la bêtise et la bassesse, dont le Film « Nuit et brouillard » montre les ultimes conséquences, qui sont à l***8217;origine de tout, car il faut BIEN SE RENDRE COMPTE que le nazisme n***8217;est pas sorti tout prêt d***8217;une boîte magique, le jour où ses armées ont déferlé sur notre partie de l***8217;Europe, mais que cela a débuté très progressivement, comme tout phénomène social de quelqu***8217;ampleur. Ce qui s***8217;est passé là, c***8217;est le triomphe de la très profonde bêtise, et de la très profonde bassesse, bêtes immondes, mères de tous les maux, heureuses et fières de se vautrer béatement dans leur fange, orgueilleuses.de leurs infâmes rejetons, vénalité, cruauté, perversité . . . l***8217;habituelle ribambelle, s***8217;ennivrant du désespoir du monde, festoyant sur les cadavres de leurs victimes, béatement bercés par les hurlements de leurs victimes agonisantes.

    9 /Car Hitler a dù ramer pour y arriver ! Et ils l***8217;ont tous laissé gagner. Les uns par bêtise, les autres par bassesse. Tous, pendant des années, tous les munichois, puis tous les allemands, ensuite tous les européens. Toute l***8217;Europe, soit a suivi avec satisfaction, soit s***8217;est couchée comme une chienne apeurée,gémissant dans sa veulerie, devant un leader qui n***8217;était à ses débuts que le chef obscur d***8217;un groupuscule d***8217;esprits incultes, hypnotysés par sa démagogie et ses odieuses fanfaronnades.

    Cette insignifiance des débuts, cela aussi il ne faut pas l***8217;oublier, pour toujours s***8217;en méfier, L***8217;APOCALYPSE COMMENCE DE FAÇON ANODINE.

    Et tout le monde l***8217;a d***8217;abord laissé faire, ensuite nombreux furent ceux qui l***8217;ont encouragé et soutenu, pour les raisons les plus diverses, qui se renforçaient mutuellement, dans une épouvantable synergie. Certains car ils pouvaient enfin assouvir leur hystérique désir de la moindre parcelle de pouvoir, d***8217;aucuns parce qu***8217;ils pouvaient enfin laisser libre cours à leurs plus bas instincts en toute impunité, d***8217;autres encore, tout simplement par appât du gain.

    10 / Ils ? Nous ! Qu***8217;avons-nous fait au Rwanda ? Qu***8217;ont fait nos instances élues, désignées, mandatées ? Qu***8217;à fait l***8217;ONU ? ON EST PARTIS ! ! ! ! OUI, PARTIS, EN TOUTE CONNAISSANCE DE CAUSE ! ! ! ! PAS RESPONSABLES, PARCE QUE PAS LA ! ! ! ! QUELLE MEILLEURE PREUVE DE NON-RESPONSABILITE ? NOUS ETIONS AILLEURS ! ! ! !

    Qu***8217;avons-nous fait à Sarajevo ? Il a fallu que le sang vienne éclabousser le seuil de notre porte pour que nous bougions pour le Kosovo. Que faisons-nous en Tchétchénie ?

    Refrain : « Est-ce ainsi que les hommes toujours vivront ? »

    11 / Comment arrêter ça ?
    Peut-être qu***8217;en faisant prendre conscience des dangers de certaines options, génération après génération, on y arrivera. Peut être qu***8217;on arrivera à ce qu***8217;une majorité refuse l***8217;ignoble lorsqu***8217;il veut resurgir. Car il ne faut pas s***8217;illusionner, il y en aura toujours des germes. L***8217;important est de ne pas leur offrir de terrain favorable, afin que plus jamais ils ne prolifèrent. Il y aura toujours des pervers, ne leur donnons pas une majorité de prosélytes

    ( Et c***8217;est en ce sens, que la mise au programme scolaire d***8217;un travail comme celui de ce TPE est si réjouissante, c***8217;est cette volonté de diffusion qui est porteuse d***8217;espoir pour l***8217;avenir )

    12 / On peut espérer arriver à ce qu***8217;un jour la majorité refuse l***8217;ignoble lorsqu***8217;il veut proliférer, puisqu***8217;après tout, on a quand même évolué un tantinet dans le bon sens depuis les jeux du cirque de l***8217;Empire Romain. Mais quelle lenteur ! Hitler a été élu, par une majorité. Les opposants, les réticents étaient minoritaires, tout simplement. C***8217;était, ô horreur, AU DEPART, un effet de la démocratie ! Le dictateur a utilisé la démocratie pour arriver à ses fins, et la détruire ! Car dès son succès, il s***8217;est évidemment préoccupé en priorité de la juguler, cette démocratie. La majorité, toujours par bêtise, par bassesse, par veulerie, par appât du gain, le tout aiguisé par une catastrophe économique, a élu Monsieur Adolf Hitler ! ! ! Et après, les mêmes raisons, dans le reste de l***8217;Europe, ont empêché qu***8217;on l***8217;arrête avant qu***8217;il ne déclenche l***8217;apocalypse.

    13 / Pour que l***8217;Europe consente à se lever de son fauteuil pour éteindre l***8217;incendie de sa maison, il a fallu que celui-ci commence à flamber sous elle ! Plus grave, du point de vue . . . philosophique ( ? ! ) si l***8217;on veut remonter aux causes ultimes, l***8217;Europe entière porte une part de responsabilité non pas dans les atrocités nazies, mais dans l***8217;émergence de ce régime, qui avait quand même pas mal montré dès son début de quelle matière fétide il était fait. Par le fait de l***8217;incommensurabilité des dommages et intérêts dont elle a accablé l***8217;Allemagne suite à la Première Guerre Mondiale, entraînant non seulement le désastre économique, mais aussi le réflexe imbécile du report des responsabilités sur un bouc émissaire, sur L***8217;AUTRE, le juif, toute l***8217;Europe porte une part de responsabilité dans l***8217;apocalypse. Par bêtise, là aussi. Tous les analyses de cette période concordent. L***8217;Europe était inconsciente de ce qu***8217;elle faisait, mais elle n'a bien sûr pas voulu ce qui s'en est suivi. Le tonneau était rempli de dynamite, mais c***8217;est nous qui avons allumé la mèche. L***8217;animal était rétif, nous l***8217;avons transformé en chien enragé. Acculez un agneau dans ses derniers retranchements, s***8217;il ne peut vraiment pas fuir, il vous chargera.

    14 / Pour ceux qui désireraient approfondir l***8217;histoire du nazisme, la littérature ne manque certes pas, mais je me permets de recommander un bouquin parmi les nombreux que j***8217;ai lus, car retraçant de façon globale toute l***8217;histoire du régime :

    "LE TROISIÈME REICH", DE WILLIAM L. SHIRER

    Livre de Poche n°1592 ***8211; 2 volumes, +/- 1.500 pages au total.

    Ce livre présente la particularité d***8217;avoir été écrit par quelqu***8217;un qui a été un témoin direct des évènements, pendant plusieurs années, résidant à Berlin jusqu***8217;à la fin de 1940, en tant que journaliste américain, travaillant aussi bien pour la presse écrite que pour la radio. Après la guerre, il a mis un point d***8217;honneur à baser son ouvrage sur les archives confidentielles du régime nazi, dont la masse retrouvée était d***8217;une abondance inespérée (485 ***8211; quatre cent quatre-vingt cinq - tonnes saisies par les américains, rien qu***8217;en provenance de l***8217;administration nazie des Affaires étrangères ! Tome 1, page 6 )

    Une histoire globale, depuis les processus de la naissance du régime nazi, jusqu***8217;à son écroulement.

    Un livre de référence en la matière, QUI SUFFIT À LUI SEUL POUR OBTENIR UNE CLAIRE ET OBJECTIVE VISION de cette abomination, de cette perversité de l***8217;humain.

    15 / Voir suite au message suivant
    Dernière modification par Jean-Louis_abc 28/04/2006 à 20h27

  2. #2
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    Post Nazisme, Soah, et témoignage

    2 ème partie de réponse à trois sujets de Laurence.Paris :

    « Difficulté de témoigner » du 16/09 dans le forum TPE,
    « Pas de réponse » du 27/09 du même forum,
    et « qq . . . Nuit et brouillard » du 27/09 dans le forum pour discuter, échanger.
    ______________________________________________

    Re-bonjour, Laurence,

    101 / Bon, je me suis répandu un tant soit peu dans la première partie, ( Mdrrrr ) sur un sujet qui fait partie de mes dadas (encore un ! ! ! ! ! !). mais mon but est surtout de pouvoir t’apporter quelques éléments qui pourraient être utiles à ton travail.

    102 / Le long préambule qui précède peut éventuellement ne pas être complètement inutile pour toi, Laurence, dans la mesure où avoir une vision la plus large possible du contexte global dans lequel se situe une question que l’on doit traiter est fort utile pour le faire de façon pertinente et enrichissante. Evidemment, ignorant l’état de ton information à ce sujet, cela s’avérait peut-être tout à fait superflu en ce qui te concerne, mais je ne peux le deviner. A moi, il m’a servi en quelque sorte de mise en condition, de remémoration, et de toute façon, je crois que, d’être dans la base de données de Philagora, cela pourra servir à l’un ou l’autre dans l’avenir.

    103 / Je n’ai malheureusement encore jamais vu « Nuit et brouillard », mais j’ai lu et vu tellement de choses sur les camps et sur l’extermination des juifs, qu’en lisant la présentation de ce film, j’ai presque l’impression de l’avoir vu, tellement elle est bien faite !

    104 / Je viens maintenant de parcourir dans tous les sens un SITE FORMIDABLE QUI PRÉSENTE CE FILM fort en détail, à destination justement des écoles, site dont voici l’adresse, au cas où tu ne la connaîtrais pas, et dont je recommande chaudement la visite :

    http://www.cndp.fr/evenement/memoire/nuit_.php

    IL FAUT CLIQUER SUR LES LIENS EN PLEIN TEXTE pour avoir accès à l’essentiel, au riche contenu des textes sur ce film.

    105 / On trouve d’ailleurs sur ce site beaucoup d’autres choses sur les camps nazis et la Soah, entre autres une présentation GE-NI-A-LE d’un AUTRE FILM sur les camps, « SOAH », ainsi que des textes sur le racisme en général, avec une perspective aussi bien historique qu’actuelle. Voir les liens de la table des matières, à gauche de l’écran, sans oublier que l’essentiel n’est chaque fois accessible que par des LIENS EN PLEIN TEXTE.

    106 / C’est un site vraiment extra sur le sujet lui-même, et sur l’analyse de ces deux films aussi. J’ai passé des heures à le lire. Et j’y retournerai.Soit dit en passant, je trouve formidable ce que fait l’état français pour que cette mémoire soit conservée, via l’enseignement, dans le but d’éveiller les esprits à la lucidité. Ce n’est que trop nécessaire, dans une Europe où l’on voit sans cesse resurgir, d’un pays à l’autre, de nouvelles ombres inquiétantes. Je me demande s’il y en a autant dans l’enseignement belge.

    107 / Pour revenir au principal, le sujet de ton TPE étant la « difficulté de témoigner » et « la littérature des camps, pur témoignage ou authentique littérature? », il apparaît clairement que ce n’est donc surtout pas un simple exposé sur des faits, ni sur le processus d’extermination que le nazisme a commis, ni même sur le comportement ultérieur des rescapés, et il me semble que c’est beaucoup plus ardu.

    LE FILM « SOAH » TRAITE JUSTEMENT DE CETTE IMPOSSIBILITÉ DU TÉMOIGNAGE, au contraire de « Nuit et brouillard » qui ne fait qu’exposer les faits, d’après ce qui en est dit sur le site.

    108 / La difficulté de témoigner repose me semble-t-il entre autres sur LA QUESTION DE LA COMMUNICATION À AUTRUI. Je sais bien qu’actuellement ce terme de communication est fort galvaudé, mais je pense que c’est là un DES points essentiels, car il y a bien sûr PLUSIEURS facteurs qui interviennent dans cette difficulté qui peut paraître étonnante à première vue ;

    109 / Mais si l’on réfléchit en profondeur à la question de la communication, on s’aperçoit que la chose se corse dès qu’on sort du domaine des évidences, ou de la simple transmission de faits qui se rattachent à l’environnement habituel de l’auditeur, et pour lequel il a donc des POINTS DE COMPARAISON avec ses propres expériences vécues..

    110 / Comment communiquer une expérience que l’auditeur n’a jamais vécue, SI ELLE SORT POUR LUI DES POINTS DE COMPARAISON HABITUELS ? C’est-à-dire comment faire ressentir ce qu’on a vécu à des auditeurs qui en ignorent tout, comment arriver à ce qu’ils partagent la même émotion, COMMENT ARRIVER À CE QUE L’AUDITEUR S’IDENTIFIE AU LOCUTEUR ? Il me semble que l’on touche là au fondement de la communication en matière d’expérience vécue, l’identification. L’auditeur doit pouvoir s’identifier, au moins un tant soit peu, à ce que le locuteur a vécu, pour en ressentir l’émotion.

    111 / Pour voir plus clair dans cette difficulté de témoigner, on peut discerner deux catégories bien différentes d’information, la transmission de faits vécus, à distinguer de la transmission de sentiments ressentis.

    112 / Comment transmettre à quelqu’un ce que c’est que d’avoir subi une intense et inhabituelle sensation physique, que l’auditeur n’a jamais vécue ? Comment transmettre ce que l’on peut ressentir suite à un grave accident de voiture ? suite à une amputation ? Impossible d’y arriver à 100%. On restera toujours, chez un auditeur qui n’a pas vécu quelque chose de COMPARABLE, au niveau d’une imagination approximative, quelque soit sa compassion.

    113 / Même les professionnels de la santé dans les services d’urgence, qui assistent couramment à des situations tragiques, n’en ont qu’une connaissance « extérieure », et c’est heureux sinon ce serait invivable !.

    114 / Comment transmettre ce sentiment fondamental, qui est d’être réduit à l’état d’objet, et non plus d’être humain, objet dont des maîtres pervers peuvent à tout moment accabler des plus infâmes sévices, y compris décider de la vie ou de la mort, sans que cette décision puisse ressortir de quelque logique que ce soit, à ceux qui ne l’ont pas connu ? Impossible à 100%.

    115 / Il y a le fait de savoir que le bourreau a cette vision en lui, et qu’il a le pouvoir de la mettre en pratique à tout moment. C’est une abstraction dans l’esprit du bourreau, et il y a le fait qu’elle crée un sentiment dans l’esprit des victimes, une émotion, et ça c’est une abstraction dans l’esprit des victimes.

    Or, il est beaucoup plus difficile de rendre compte d’une abstraction que d’un fait concret

    116 / Ceux qui n’ont pas été confrontés à cette réalité, ne peuvent vraiment s’identifier pas plus aux victimes qu’aux bourreaux. Car ces évènements sont par trop étrangers au psychisme d’un individu « normal » qui n’a été ni l’un ni l’autre. Il n’a pas de points de comparaison suffisants. Toute réelle identification des auditeurs aux victimes est empêchée, car ce qu’on leur relate est trop étranger au quotidien de ceux qui ne les ont pas vécus.

    117 / L’identification, dans notre processus de connaissance, nous est naturelle, instinctive, profondément ancrée en nous. Une des preuves, c’est l’universel penchant à l’anthropomorphisme, de prime abord, par rapport aux animaux. Le dépasser demande un effort de réflexion. Elle nous est tellement nécessaire à la compréhension de l’autre, que des exemples où elle est prise en défaut montre bien combien elle est indispensable.

    118 / Par exemple, il nous semble comprendre facilement ce que ressent un chat, ou un chien, lorsqu’il mange. Car en tant que mammifères, nous mangeons les mêmes genres de choses, et notre bouche, ainsi que notre processus de digestion sont fort similaires. Nous nous y identifions sans difficulté, car nous avons des POINTS DE COMPARAISON VALABLES. Mais qu’imaginer de ce que ressent une mouche lorsqu’elle se nourrit ? Et de sa fameuse vision ? Identification impossible !

    119 / Or, le rescapé doit certainement se rendre compte qu’un auditeur qui n’a pas vécu quelque chose d’approchant à ce que lui-même a subi, ne peut pas arriver à cette identification. Ils ont vécu le fait d’être soumis à une déshumanisation. Obscurément, instinctivement, ils doivent ressentir l’impossibilité de cette identification par tous ceux qui ne l’ont pas été.

    120 / La perversité des bourreaux les amenaient à commettre l’inhumain, et les victimes ont été elles-mêmes déshumanisées, but d’ailleurs explicitement déclaré par les bourreaux nazis. Ce sentiment a été assez largement répandu, d’après ce que j’ai lu. Non seulement les nazis leur avaient nié leur statut d’être humain, mais ils en sont quasiment arrivés à l’extirper complètement dans le for intérieur de leur victimes, ou en tout cas à s’en approcher très près, à leur corps défendant.

    121 / Se sent-on encore humain lorsque l’on en arrive à garder jalousement pour soi la moindre miette de pain, la moindre goutte de soupe, sans rien en partager avec celui qui vous dévore des yeux ? A fortiori si l’on en arrive à en voler à ses congénères pour survivre au détriment de l’autre ? Cela s’est passé, d’après mes lectures, par des gens qui n’auraient jamais imaginer d’en arriver là. Que des animaux se disputent la nourriture, nous n’y voyons rien que de normal. C’est le niveau bestial. Les nazis avaient réussi !

    122 / Que les sentiments humains les plus élémentaires aient été complètement détruits ou non, les comportements qui y correspondaient, eux, ont été inexorablement empêchés.

    123 / Revenant de cela, comment ne pas ressentir que jamais votre interlocuteur ne s’identifiera à ce que vous pouvez en dire ? Ressentant l’inutilité de tout discours, il y a une logique à ce que les rescapés se soient tus.

    124 / Bon, avec tout ça, Laurence, je n’ai même pas abordé le DEUXIEME POINT que tu mentionnais aussi dans ton sujet de TPE, « la littérature des camps, pur témoignage ou authentique littérature? » Ma réponse est « oui », c’est de la littérature, mais d’un genre spécifique, celui de littérature de témoignage. Il est certain qu’il existe pas mal de genres différents de littérature, et ce terme a seulement besoin d’être précisé par un complément. Une ambiguïté provient du fait que dans le langage courant, il est le plus souvent employé seul pour signifier « littérature romanesque ». Et la preuve que ce terme ne se suffit pas à lui-même, c’est qu’il ne suffit pas à signifier clairement « poésie », alors que tout le monde sera bien d’accord que la poésie, c’est de la littérature . . . mais d’un genre particulier, elle aussi.

    Mais je ne vois pas bien ce que ce deuxième point vient faire avec le premier « Difficulté de témoigner ». Je suppose que vous êtes en pleine élaboration, et que les choses doivent encore être précisées, que le sujet de ton TPE doit encore être plus cerné.

    125 / J’espère que tu pourras trouver qq chose d’utile dans tout ce blabla ,

    Bon courage et A+

  3. #3
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    Post Le système concentrationnaire nazi et la Soah

    Bonjour à tout le monde,

    Pour ceux qui s’intéressent à ce sujet, voici quelques adresses URL, parmi l’infinie quantité des résultats que donnent les moteurs de recherche, dont le triage prend tellement de temps, mais qui sont quand même des outils formidables !


    1 / Historique général n° 1 sur le système concentrationnaire nazi et la Soah

    http://www.ifrance.com/vadepied/concour/


    2 / Historique général n° 2 sur le système concentrationnaire nazi et la Soah

    http://www.jewishgen.org/ForgottenCa.../MainGenFr.php


    3 / Historique général sur la déportation en France

    http://bteysses.free.fr/Trains/somma...%20témoignages


    4 / Une execution massive de Juifs en Union Sovietique

    http://www.fmv.ulg.ac.be/schmitz/Holocaust/freg3.php


    5 / Une execution massive de Juifs en Ukraine

    http://www.fmv.ulg.ac.be/schmitz/Holocaust/freg4.php


    6 / Exposition d'images de l'Holocauste

    http://www.fmv.ulg.ac.be/schmitz/holocauste.php



    A+

  4. #4
    Laurence.Paris Guest

    Thumbs up un grand merci

    je te remecie sincèrement de ton investissement. tes recherches m'ont été forts utiles.
    _ Je vais tout comme toi user des tirets afin de structurer ma réponse.Je partage ta vision de la seconde guerre que tu qualifies de "foutoir", mes connaissances en la matière sont certainement moindres comparativement aux tiennes: je l'ai certes étudiée au collège et un peu cette annéé mais cela ne constitue que des bases dérisoires. j'ai de fait commencé la lecture de "la seconde guerre mondiale" d'Henry Michel, connais tu cet ouvrage?
    pour ce qui est de la bêtise et des erreurs de stratégie : la seconde guerre mondiale offre un florilège considérable qui frise presque le comique. Sais tu, pour l'anecdote,que si la ligne Maginot n'a pas servi pendant la guerre, on y aura planté au moins une masse considérable de rosiers! et oui.. sourire alors que le combat faisait rage et que l'Allemagne montait en puissance les soldats francais, forts de leur stratégie défensive, faisaient des match de football et jouaient aux cartes. heuresement ils ont fini par réagir mais combien de vies n'ont elles pas été gachées?
    - enfin bref là n'est pas la question et je m'éloigne un peu du sujet . tu as évoqué la question du négationnisme, question que j'ai légérement entrevue mais qui m'intrigue cependant. bien sur quantités de preuves ont été détruites mais comment nier l'évidence? Comment refuter les si mombreux témoignages des déportés? le question demeure..
    - que penses tu du rôle qu'à joué Hitler dans la décision de la déportation finale? car tu sais qu'il n'y a eu aucune preuve de la décision d'ordre ... était il au courant de cela? la décision émanait elle de lui?
    -tu as évoqué dans ton petit 12, l'évolution de la réaction des hommes face à la prolifération de l'ignoble..je répondrai pas oui et non ..oui dans certains cas tels que par exemple la réaction des EU et de l'europe à la suite des attentats du 11 septembre, j'entends par la lutte contre le terrorisme ... et non car l'indifférence est des plus manifestes face à certains massacres bien moins médiatiques! cela parait choquant mais demeure hélas bien véridique.
    - Pour ce qui est de ton conseil de lecture, à savoir " le troisième Reich" de William L.SHIRER Je vais m'emmpresser de l'acquérir ..nous en parlerons un peu plus tard.


    -pour ce qui est du problème de la communication, ja l'ai beaucoup étudié particulièrement dans si c'est un homme,aussi si tu manifestes le désir d'en parler je suis à ta dispo... comment dire l'inimaginable ?comment rendre compte de l'horreur? j'ai qq connaissances sur Primo Lévi aussi... as tu lu qq uns de ses ouvrages ? les naufragés et les rescapés...
    - tu as également évoqué la question du boureau, la déshumanisation des déportés a rendu leur tache plus aisée, leur conscience plus légère car il est tellement plus facile d'élliminer des 'objets" que des êtres humains . Tu as évoqué leur perversité, je ne suis pas tout à fait d'accord dans le sens ou comme cela a été beaucoup écrit ils étaient des personnes ordinaires presque comme nous, n'avaient pas nécessairement de conception antisémite, ils exécutaient les ordres et fermaient les yeux sur la véritable signification de leurs actes. le reproche principal que l'on peut leur faire est ce refus de voir, la lacheté en somme. ils ne se sont pas demandés pourquoi les commandes de gaz nécessaires à l'éllimination des dans les cales des bateaux avaient augmenté de manière considérable, ne parlons pas des usines ayant fabriqué des fours crématoires...des chambres à gaz..
    _ enfin concernant l'écriture particulière du témoignage, elles est au coeur d'un grand débat sur lequel nous reviendrons plus tard si tu le veux bien.
    Je te remercie et attends ta réponse avec impatience
    Laurence

  5. #5
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    Smile Torture, Soah = Difficulté de témoigner - Séquelles

    Re Laurence,

    1 / Si le sujet de ton TPE se maintient sur la « Difficulté de témoigner », ce thème débouche d***8217;office sur le problème de la communication, de tout ce qui s***8217;y rattache, mais surtout dans ce cas-ci sur l***8217;impossibilité ou le refus d***8217;y parvenir, autrement dit sur l***8217;incommunicabilité (je sais, je me répète), pour un « ÉMETTEUR » potentiel donné. Il faut en effet éviter toute confusion avec les problèmes de communication pouvant survenir chez un « RÉCEPTEUR ». Il est très important de définir de quel côté réside le problème, en l***8217;occurrence, celui de « l***8217;émission » et non de « la réception ». L***8217;un comme l***8217;autre sont, de façon évidente, éminnement du domaine de la psychologie.

    2 / MAIS ALORS, on ne se trouve plus du tout dans une étude spécifique de la Soah, ni même dans celle des génocides en général, mais bien dans celle de la psychologie de victimes de grands chocs très justement appelés couramment « chocs psychologiques », vocable dont tout le monde entrevoit peu ou prou l***8217;étendue. Et alors on s***8217;embarque, très profondément, dans la psycho, dans un travail où la Soah ne serait plus qu***8217;un « support », un « prétexte à » une étude pour laquelle la Soah ne serait qu***8217;une base de données d***8217;exemples vécus. La Soah deviendrait en quelque sorte « secondaire » dans la réflexion. (Attention, je ne veux en rien minimiser l***8217;atrocité de la chose, hein ! Je ne m***8217;appelle pas Le Pen, avec son coup du « détail », je suppose que tu es au courant ! ! ! !)

    3 / Il est donc vraiment trrrrrrès important de savoir si le thème de ton travail est bien la « difficulté de témoigner », sans quoi ce serait faire du hors sujet en plein que de se braquer sur le point de vue psychologique, alors que sinon c***8217;est l***8217;essentiel, à mon avis.

    Néanmoins, même si cette « difficulté » n***8217;est pas l***8217;essentiel, sans descendre dans les profondeurs de la psycho, il serait toujours bon d***8217;en parler un tant soit peu, mais ce qui fondamental, c***8217;est donc de bien identifier ce qui doit être le SUJET PRINCIPAL du travail.

    4 / Quel que soit le sujet de votre TPE, il est important à mes yeux de bien se différencier de travaux qui existent déjà.

    5 / L***8217;existence de ce site me fait dire qu***8217;il n***8217;est plus possible de traiter le point de vue simplement historique de la Soah, car ils l***8217;ont fait tellement bien, que je ne vois pas ce que l***8217;on pourrait ajouter dans l***8217;optique d***8217;un historique général. Par contre on peut « descendre », comme j***8217;aime à dire, dans les profondeurs de l***8217;analyse d***8217;un point particulier. Et bien entendu, dans l***8217;analyse d***8217;un point d***8217;histoire aussi, leur travail ne rend évidemment pas inutile toute préoccupation historique. Mais seulement celui qui consisterait à un tour d***8217;horizon général.

    6 / Dans leurs sources, ils mentionnent aussi « SI C***8217;EST UN HOMME » de Primo Levi, et ils disent qq mots, à peine 6 lignes du personnage, mais sans rentrer dans l***8217;analyse du contenu du livre, ni de la vie de l***8217;auteur.

    A ce propos, je reviens à l***8217;un de tes paragraphes, je te cite :

    « pour ce qui est du problème de la communication, je l'ai beaucoup étudié particulièrement dans si c'est un homme,aussi si tu manifestes le désir d'en parler je suis à ta dispo... comment dire l'inimaginable ?comment rendre compte de l'horreur? j'ai qq connaissances sur Primo Lévi aussi... as tu lu qq uns de ses ouvrages ? les naufragés et les rescapés... »

    7 / Alors . . . , oui, j***8217;ai lu « Si c***8217;est un homme », mais avec ma mémoire débile, et aussi parce que je lis tellement que d***8217;une certaine manière mes nouvelles lectures « remplacent » un peu les anciennes, je ne m***8217;en rappelle vraiment plus bien, sauf que j***8217;ai été époustouflé, et c***8217;est d***8217;ailleurs un des ouvrages qui a renforcé mon obsession pour le sujet. Et je ne l***8217;ai plus, je l***8217;ai donné à quelqu***8217;un (donné, pas prêté).

    Je me rappelle en tout cas qu***8217;il traitait le problème de la communication, de l***8217;isolement mental qu***8217;il ressentait.

    Mais c***8217;est le SEUL bouquin que j***8217;ai lu de lui.

    8 / Oui, oui, je suis fort curieux de tes réflexions sur le problème de la communication, et entre autres sur « Si c***8217;est un homme ». Et si tu as des adresses URL, ça m***8217;intéresse, et une fois que j***8217;aurais vu les sites, on pourrait parler d***8217;autant mieux de la chose.

    9 / Sur cette question primordiale pour ton sujet, la psycho est très proche de la philo, comme s***8217;est toujours le cas finalement. En quelque sorte, on pourrait dire que la psycho, c***8217;est de la philo appliquée ! ! ! Elle étudie les conséquences pratiques de ce qui est défini en philo en tant que concepts . . . .

    10 / Dans ces deux disciplines, on développe la notion que le « moi » de tout individu n***8217;appartient quà lui-même, n***8217;est connu que de lui même. Et toute cette limitation de la communication part de là. On débouche sur l***8217;irréductible individualité de la conscience.

    11 / L***8217;imagination du récepteur, et l***8217;éventuel talent de l***8217;émetteur peuvent émouvoir plus ou moins fortement le récepteur, mais cela restera toujours purement intellectuel. Cette imagination du récepteur, c***8217;est ce qui lui permet de s***8217;identifier. Et on retombe sur cette notion D***8217;IDENTIFICATION, qui me semble cruciale en matière de communication

    12 / Et c***8217;est probablement le fait que l***8217;émetteur a le sentiment (on est en pleine psycho, puisqu***8217;on parle de « sentiments ») que le récepteur est capable de s***8217;identifier à lui, que lui-même a le « sentiment » d***8217;être compris. Cette perspective peut l***8217;inciter à parler, et le doute de celle-ci, et a fortiori la certitude de son absence, doit probablement le décourager au point, dans certains cas, envers certaines personnes, ou envers toutes, de l***8217;amener au mutisme complet.

    12 / Même quand le désir de « fusion » est intense et partagé, comme dans les plus grandes passions amoureuses, elle n***8217;est qu***8217;une utopie, un désir jamais assouvi. Qu***8217;il y ait proximité, c***8217;est évident, mais proximité n***8217;est pas identité, pas fusion. C***8217;est peut être cet inassouvissement qui ***8211;pour un temps souvent limité (ouaf !ouaf !) - entretient la passion. Le vocabulaire amoureux regorge de métaphores, paraphrases et compagnie, qui exprime ce désir de fusion, qui a d***8217;ailleurs considérablement alimenté la poésie.

    13 / En fait, un des bonheurs de la passion amoureuse, est d***8217;arriver à ressentir les mêmes sentiments ou à peu près, devant les mêmes expériences . . . Mais l***8217;expérience n***8217;a pas été transmise, elle a été vécue par chacun, dans son individualité.

    14 / Psycho et philo sont bien d***8217;accord toutes les deux, LA REALITE DE L***8217;EXPERIENCE NE SE TRANSMET PAS. On ne transmet que des INFORMATIONS, on reste donc dans le domaine de l***8217;abstraction. Entre savoir que quelqu***8217;un à été torturé, en connaître tous les détails, voir des photos (nous en voyons quand on veut, des photos d***8217;abominations de la Soah) et le subir, il y a de la différence ! ! ! ! ! Et c***8217;est heureux ! ! ! !

    « COMMENT DEVIENT-ON UN BOURREAU ? »

    LES MECANISMES DE DESTRUCTION DE L'AUTRE.

    Conférence prononcée au Collège de France le 31 Janvier 2001

    Par Françoise Sironi

    Maître de Conférences
    Université Paris 8
    Directrice du Centre Georges Devereux
    Centre Universitaire d'aide psychologique

    dans le cadre du séminaire de Physiologie de l'action et de la perception dirigé par le Professeur Alain Berthoz, et consacré, cette année, aux bases neurales de l'empathie et de la connaissance d'autrui


    Il y a de quoi lire ! ! ! Et peut-être à utiliser pour ton travail.

    Je n***8217;ai pas eu le temps de lire, j***8217;ai survolé une ligne par ci, deux par là, je crois qu***8217;il y a des choses à utiliser. En tout cas cela devrait d***8217;après le titre ! ! ! Ou alors elle est nulle la nana ! (pas possible, elle a l***8217;air intelligente sur sa photo ! ! ! Mdrrrrrrrrrrrr)


    Au prochnum, et bise aussi.

  6. #6
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    Post Le système concentrationnaire nazi et la Soah – n°2

    Bonjour à tout le monde,

    Pour ceux qui s’intéressent à ce sujet, voici une autre URL trouvée toujours grâce aux moteurs de recherche, certes merveilleux, mais grands dévoreurs de patience :

    Historique général n° 3 sur le système concentrationnaire nazi et la Soah :

    http://www.crrl.com.fr/index.php

    Il s’agit du site du « Centre Régional Résistance et Liberté » (CRRL), en France, à 79100 Thouars.
    ( Thouars, au nord de Niort et de Poitiers, au sud de Saumur et d’Anger)

    C’est un SITE EXTRÊMEMENT VASTE en lui-même et qui de plus donne une MULTIPLICITÉ DE LIENS, à tel point qu’il n’est pas évident d’y naviguer. Ci-dessous une présentation succinte de ses intérêts :

    Sur la page obtenue par l’adresse ci-dessus, un clic sur le lien ‘Ressources pédagogiques » aboutit à :

    http://www.crrl.com.fr/Ressources/ressourc.php

    où l’on trouve les rubriques ci-dessous qui contiennent les liens suivants :

    1 / FICHES

    1-a / Lien « Liste des camps de concentration et d'extermination »,

    BASE D’INFORMATION très importante,

    qui aboutit à une page par laquelle on a accès à une foule innombrable de «fiches» individuelles fort détaillées sur chaque camp ou « kommando » extérieur répertorié dans le site. Un «kommando» était une annexe d’un camp, relevant du même commandement, et destinée à un travail en particulier pour une industrie privée, ou pour l’état nazi ).

    L’accès à chaque fiche se fait au choix, soit par une carte géographique, soit par une liste alphabétique.

    1-b / Lien « Concours national de la Résistance et de la Déportation »,

    BASE D’INFORMATION très importante (qui a servi d’outil de travail pour les concurrents),

    qui aboutit à une page par laquelle on a accès à deux liens,

    « Concours 1999-2000 », et « Concours 2000-2001 »,

    qui débouchent chacun sur une série de dossiers extrêmement complets, tels qu’une chronologie des évènements politiques et militaires, ainsi que du système concentrationnaire, de 1933 à 1945, des biographies, un lexique, et des liens, ces derniers également fort intéressants, dont l’un d’eux :

    « http://www.memoire-net.org »

    aboutit à un site réalisé par les élèves d’un collège de Lyon et leur professeur Evelyne Py,

    où le lien « Témoignages » donne une page où, parmi une importante série de témoignages, sous le titre « Déportation », figure le récit d’une mère et son enfant exterminés avec 200 enfants,

    « Tola, Karol, et les enfants du sanatorium »,

    dont les photos montrant cette mère avec son enfant, tous deux en bonne santé, sont du genre que je trouve particulièrement prenantes, lorsqu’on pense à les rapprocher des autres photos de la Soah, ces photos qui montrent toutes les étapes du calvaire de l’extermination, les monceaux de cadavres, les corps réduits à l’état de squelettes désarticulés. Lorsqu’on pense que cette femme et son enfant ont dù passer par tout ça, et que ses cheveux ont probablement alimenté les montagnes de cheveux que l’on voit sur d’autres photos, on est pris de vertige devant l’inadmissible. L’adresse directe de cette page est :

    http://www.memoire-net.org/temoi/tola.php

    2 / DOSSIERS PÉDAGOGIQUES :

    2-a / Lien « Georges Guynemer un As de l'aviation »

    2-b / Lien « Jean Moulin »

    2-c / Lien «L'univers concentrationnaire dans le système nazi»
    Lien qui abouti à la même page que «Concours 1999-2000», dont question au n° 1-b

    2-d/ Lien « La Résistance allemande au nazisme »
    Historiquedepuis la montée du nazisme jusqu’à la conjuration du 20 juillet 1944.

    2-e / Lien « De la Première Guerre mondiale à la seconde »,

    BASE D’INFORMATION très importante.

    Dossier pédagogique réalisé pour l'exposition 1919-1939 : des clés pour comprendre 1999.
    Du bilan de la première Guerre Mondiale à la seconde Guerre Mondiale, vingt thèmes sont traités sur des sujets de politique intérieure et étrangère, de mémoire,...

    3 / RESSOURCES CARTOGRAPHIQUES

    3-a / Lien « Balises et plaques de commémoration des sites de la Résistance en Deux-Sèvres :
    Carte interactive dans laquelle des liens ouvrent une page relatant l’action de la Résistance qui s’est déroulée dans le lieu.

    3-b / Lien « Carte de sabotage sur voies ferrées en Deux-Sèvres.

    3-c / La France sous l'occupation :
    Cette carte montre les limites des différentes zones de la France occupée.


    A+
    Dernière modification par Jean-Louis_abc 14/10/2002 à 04h29

  7. #7
    Laurence.Paris Guest

    Par défaut

    bonjour,
    -une petite question qui je te l'avoue m'intrigue qq peu : pourquoi écris tu shoah, soah? c'est étrange. à moins que tu ne veuilles désigner autre chose que " l'anéantissement qui désigne l'extermination de plus de 5 millions de juifs par les nazis durant la seconde guerre mondiale"? dans ce cas à quoi fais tu référence ? j'ai de prime abord cru qu'il s'agissait d'une simple erreur de frappe mais cela étant revenu à plusieurs reprises..

    - pour ce qui est du sujet de mon tpe, je t'avoue être qq peu dubitative car entre: "la difficulté de témoigner" et" pur témoignage ou authentique littérature" le fossé n'est pas des moindres

    - en ce qui concerne la communication, je pense qu'il ne faut pas restreindre le sujet uniquement à la littérature, d'une par parceque mon sujet est la jonction de deux matières bien disctinctes : la littérature certes mais également l'histoire; mais aussi et surtout parceque la difficulté de témoigner ne s'illustre pas uniquement dans la littérature ou au biais d'une unique forme d'écriture; en effet devant cette difficulté apparaissent diverses manières d'agir : on peut tenter de faire dire l'inimaginable, de retranscrire l'indicible certes en faisant comme primo lévi, jorge semprun et bien d'autres un compte rendu de l'expérience que l'on a vécu relativement épuré, parceque l'on ne trouve pas le s mots pour le dire parceque la littérature est en qq sorte le moyen de se réaproprier le langage, celui m^me qui était perverti, hypocrite au lager, de trouver une nouvelle forme de dire. cf cit de primo lévi dans si c'est un homme : "nous disons faim, nous disons soif...et nous disons autre chose" mais également au biais de la fiction , ainsi la divine comédie de dante, plus particulièrement l'enfer à t il été souvent considéré comme la plus juste illustration de ce que tu qualifies et à juste titre d'intransmissible. il y a également outre, la difficulté de dire, de témoigner directement parceque l'on craint de ne pas être cru, écouté ( cf le rêve récurrent que faisaient la plupart des déportés, qui est de retrouver sa famille, ses amis, son entourage , de vouloir leur rendre compte de son expérience mais de ne pas être écouté) crainte qui s'est en qq sorte vérifiée puisque au sortir de la guerre la population ne voulait pas entendre, refuser de voir , ce refus est illustré par les parutions tardives des ouvrages ... par le silence qui a suivi l'hécatombre.primo levi, par exemple s'est vu refusé la publlicaton de son oeuvre par la maison d'édition einaudi avant qq années. n'oublions pas ceux, comme polanski qui ont préféré témoigner par personnage interposé (cf le pianiste) .

    - polanski, tout comme vladimir s (le protagoniste de son film) a eu une certaine expérience des camps de concentration, mais n'est jamais parvenu à en témoigner , le ciméma a pu y contribuer.

    - pour ce qui est de l'aspect psy je ne sais pas trop en effet si il faut le placer au centre du travail ou pas.. cela m'inquiète un peu parceque le temps passe est que notre problématique présumée (il n'est pas encore trop tard pour changer), a savoir comment rendre compte de l'horreur me parait un peu trop simple , elle doit donc être rapidement étoffée...si tu as qq suggestions..

    - tu as évoqué un travail qui concernait l'historique de la shoah, c'est à bannir !!! on n'attend e neffet auunement de nous une aproche purement chronologique et historisque mais une analyse plus profonde, cela dit il est toujours intéressant pour aborder le sujet de connaitre l'historique en question.

    - en ce qui concerne tes lectures, je te conseille vivement de lire les naufragés et les rescapés de primo lévi, oeuvre qui à été rédigée qq années après la libération ; il est en conséquence réellement intéressant de comparer son écriture et l contenu de son oeuvre avant qu'il n'ait eu connaissance de la réalité des daits et après d'autant que son expérience a eu le temps de murir en son esprit.

    -je n'ai en revanche aucune adresse url à te communiquer , je dirai que la meillure adresse dans l'état actuel que tu puisses trouver est...l'adresse de la librairie ou tu pouras te procurer et lire les ouvrages en queston (sourire)

    -tu as abordé la question d'une fusion mentale entre émetteur et récepteur (et je ne cite pas l'épicier, le garagiste...mdr)
    en la qualifiant de fictionelle, dangereuse , dans le cas du sentiment d'être envahi par la pensée des autres; mais en m^me temps utopique lorsque ce désir est intense et partagé; je suis d'accord dans le cas de la liaison émetteur recepteur , cf le problème de l'identification que tu as évoqué.
    Pour ce qui est du cas des passions amoureuses, il est si doux de refuser son caractère utopique et puis , après tout n'as tu jamais ressenti un sentiment de bien ^tre de bonheur parfait en étant avec la personne que tu aimes ? peux t'on alors parler d'un désir JAMAIS assouvi ? disons plutot rarement assouvi dans le sens ou ces instants ne peuvent hélas pas durer éternellement mais cela ne participe-t-il pas de leur magie?

    -tu évoques les métaphores qui illstrent ce désir classique de fusion, c'est amusant en qq sorte du fait de l'analogie ou que l'on essaye d'établir avec les émetteurs et récepteurs dans la sens ou nombreux sont les rescapés qui désiraient une écriture dénuée de rhétorique,blanche, épurée mais qui usaient de références en qq sortes métaphoriques tirées de classiques littéraires (cf l'enfer de Dante) qui est réputé pouvoir dans le cas présent dire, exprimer l'indicible.
    une différence peut e^tre établie entre les relations sentimentales et rescapés-récepteurs dans le sens où, les amants peuvent ressentire les mêmes choses en même temps, lorsque les sentiments et la complicité sont présents, ce qui ne peut advenir dans la second cas... car après une telle expérience on ne peut plus être sur le même échelon que les "autres" la fusion est donc impossible . elle ne peut être que compassion

  8. #8
    Laurence.Paris Guest

    Par défaut

    petite erreur de frappe : pourquoi écris tu shoah : soah?

  9. #9
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    Smile Merci – Rectification orthographique

    Bjr Laurence,

    Pourquoi l’orthographe « Soah » ?

    Parce que je ne suis pas infaillible ! Mdrrrrrrrrrrrrrrrr !

    La BONNE orthog est bien la tienne, « SHOAH », j’ai vérifié dans le site du film dont j’ai donné l’URL dans un mess du début. Claude Lanzmann devait bien le savoir . . .

    Merci, car j’apprécie toujours que l’on me rectifie plutôt que de me laisser persister dans une erreur

    ( il devient de plus courant de ne pas attirer l’attention de son interlocuteur sur une erreur, car de plus en plus de gens le prennent mal, et répondent d’un air mortifié et . . . imbécile . . . «quelle importance ?», ou «oui, on s’est quant même compris ?» etc., parce que de plus en plus la forme prend le pas sur le fond, dans la (triste ?) société qui est la nôtre, ce qui crée un cercle vicieux, on n’ose plus rien dire, même avec la plus grande délicatesse. Le paraître avant l’être. Ouf ! Fin d’une longue parenthèse)

    ( idem avec les taches de confiture sur la chemise ! ! ! ! ! ! Beaucoup de gens ne comprennent pas (plus?) où se situe le véritable respect humain)

    A+

  10. #10
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    Post Le système concentrationnaire nazi et la Soah – n°3

    Bonjour à tout le monde,

    1 / AU SUJET DE LA SHOAH

    Pour ceux qui s***8217;intéressent à ce sujet, voici encore une autre URL trouvée toujours grâce aux moteurs de recherche, toujours aussi merveilleux, mais dévorant toujours plus de patience.

    Témoignages en vidéos de rescapés d***8217;Auschtwitz, provenant de l***8217;association française « Témoignages pour Mémoire » :

    http://www.histoire.fr/vert/html/14recits/frecits.php

    qui ouvre une page où il faut cliquer sur le lien « vidéos des émissions en streaming » (dans le bas de la page, après défilement),

    Ces vidéos de témoignages sont par moment bouleversantes, mais bien sûr irrégulières, puisqu***8217;il ne s***8217;agit pas d***8217;acteurs.

    Paradoxalement, ces images sont parfois plus prenantes, du point de vue émotif, que celles des atrocités, de cadavres décharnés, torturés, que pourtant rien ne remplace, du point de vue de l***8217;information pure, par leur caractère concret.

    Ces vidéos amènent en effet à une prise de conscience aigüe des sentiments qui assaillent encore aujourd***8217;hui le témoin. A certains moments, on est submergé, on perd son « quant à soi », autrement dit sa distanciation, par la PROXIMITE donnée par la VISION du personnage, par sa voix, l***8217;envahissement du témoin par son émotion vous est transféré, et on craque.

    Il s***8217;agit d***8217;un dossier qui présente la particularité d***8217;être constitué de vidéos montrant des rescapés d***8217;Auschwitz, victimes de rafles de juifs en France, et racontant leur propre histoire vécue devant la caméra, en français.

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