Dernière cette expression, vous avez le problème de la justice:
doit-elle être commutative ou distributive?
La justice commutative se base sur une forme d'échange abstrait, c'est à dire sur l'égalité arithmétique: 1 = 1
qui signifie que ce qui est échangé a une équivalence: cela donne à chacun une sorte d'identité comme si les deux personnes qui échangent étaient égales en droit.
A cette forme de justice correspond la formule qui vous est proposée.
"A chacun son dû" selon sa qualité de personne.
Mais si on considère que la justice est générale et que son application relève de l'application aux cas particuliers, la justice devient distributive: à chacun sa valeur propre, ses mérites ...
Par ailleurs, la nature étant inégalitaire dans la répartition des qualités de chacun, la justice distributive doit être corrigée pour ne pas alourdir les inégalités naturelles par des inégalités de convention:
encore faut-il que chacun puisse avoir les moyens d'accéder au mérite.
Tout cela devrait vous permettre de déterminer pourquoi la justice ne saurait se réduire à la simple légalité:
elle doit épouser les méandres et les fluctuation de la réalité sans perdre de vue la formule du sujet.
Sans amour et sans charité la justice risque sans cesse d'être la pire des injustices. Le droit positif est un droit relatif. En ce sens la justice a de quoi se dépasser sans cesse vers un de-là d'elle même.
En somme, vous avez à dire en quoi:
1- la formule, par sa rigueur semble exprimer ce qui est juste.
2- En quoi elle est inacceptable
3- Comment elle peut être sauvée.
Comme si le doute sur le droit sauvait le droit. (C'est Alain qui a dit quelque chose comme cela )
Cordialement.
Joseph Llapasset
ps: comme piste de lectures: Aristote, Ethique de Nicomaque
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir