Rousseau n'est pas d'accord...
Pas exactement, il montre simplement que c'est impossible. Quand le peuple statue, sur tout le peuple, il doit être présent.
Croyez-vous que le député représente vraiment les 300 000 personnes qui ont voté pour lui? - Est-ce possible? Le veut-il dans tous les cas?
A strictement parler, pour représenter Pierre, il faut que je sois Pierre ou que je lise un texte qu'il a préparé et signé.
"Que prône alors Rousseau ...
Peut-être, vivre comme des indiens dans la ville, comme un bon sauvage dans la société ...
Rousseau ne prône rien, il est assez conservateur. La Convention (1789) s'est trompée en pensant que c'était un révolutionnaire.
Il propose d'élever les enfants selon la nature tout en les préparant à la société en leur donnant un métier qui leur permettra toujours de produire des objets qu'ils pourront échanger. C'est que, il est impossible de revenir en arrière: en choisissant la culture, l'humanité a choisi pour tous la culture. Pour ainsi dire, nous sommes tous embarqués.
Rousseau produit des concepts qui permettent de juger le devenir des choses par comparaison.
Ce que Rousseau prône c'est un régime avec des lois car, même si les lois sont mauvaises, elles imposent un ordre grâce auquel celui qui réfléchit peut vivre libre. C'est donc à chacun de se tirer d'affaire.
==Dans une note d' Emile, au livre III, Pléiade, tome IV, page 468 "Je tiens pour impossible que les grandes monarchies de l'Europe aient encore longtemps à durer"... "Nous approchons de l'Etat de crise et du siècle des révolutions" (1762, plus de 25 avant la Révolution française de 1789)
Lisez dans L'Emile, Livre V, le dialogue entre Emile qui revient d'un voyage et son éducateur. Vous verrez qu'Emile revient dégoûté car il n'a rencontré que de mauvaises lois (des décrets) et le précepteur lui fait remarquer que malgré le fait que ces lois ne sont que des décrets de volontés particulières, elles apprennent au peuple un certain ordre, condition de toute libération. En quelque sorte, les lois même mauvaises ont un rôle pédagogiques.
"c'est tout de même le Président de la république qui nomme son premier ministre, qui lui même forge son propre gouvernement"
Pour Kant moins on est à représenter, plus c'est possible de représenter.
En conséquence, la forme de gouvernement importe peu: qu'il y ait un gouvernant, deux ... c'est indifférent. Mais, gouverner en représentant la volonté générale sera de plus en plus difficile.
Par ses représentants à l'assemblée nationale c'est le peuple qui en dernier ressort donne son accord ou pas.
Le président, choisi par le peuple à la majorité devient l'élu de tous les français, gardien de la constitution (Loi fondamentale).
Pour la lecture de Kant ne "débordez" pas trop le texte.
Comprendre que pour Rousseau il faut distinguer ce qui est de l'ordre de la souveraineté (la loi) et ce qui est de l'ordre de l'application de la loi (le décret comme acte de magistrature). Par la loi, le peuple statue sur tout le peuple: il n'y a donc pas d'objet particulier. Mais, par contre, le gouvernement doit bien appliquer la loi générale à des cas particuliers.
Autrement dit, le souverain ne peut agir que par le gouvernement mais le gouvernement étant formé de particuliers est habité de volontés particulières d'où la nécesité de lui imposer le respect d'une constitution qui devrait l'empêcher de devenir un usurpateur: celui qui s'arroge le droit auquel il n'a pas droit: usurpateur de la souveraineté.
Le problème tient à ce que tous les organismes de surveillance peuvent dégénérer. Le vrai garant de la souveraineté, c'est la volonté générale à laquelle les citoyens tiendraient, ce qui nous renvoie à la conviction des citoyens, comme fondement de la vie du corps politique républicain (maintenant vous pouvez lire Rousseau, Du contrat social, Livre III, chapitre XV.)
Votre professeur va passer du bon temps avec toutes vos questions
Bonne lecture. Joseph
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir