Ce qui vous est demandé :


B- Le détail de ce qui vous est demandé.

Pour produire un texte qui ait un intérêt philosophique, vous devez traiter le problème, la question fondamentale dont la résolution permettra de répondre au sujet. Cela signifie que la plus extrême fidélité au sujet est exigée. Le devoir sera jugé sur votre capacité à instaurer une problématique qui convient au libellé du sujet. En conséquence vous devez:

Commencer par comprendre le sujet: pour cela, il faut donner une première définition des concepts que le sujet, en tant que jugement, relie. Sur le brouillon vous pouvez faire une sorte de tableau de définitions. Par exemple, vous choisissez principe d'objectivité, mettre en question.

principe

C'est un commencement, ce qui commande, ce qui fonde une suite, un enchaînement qui découle, qui est déduit à partir du principe.

objectivité

C'est l'impartialité d'un jugement qui relie deux concepts ou d'un raisonnement qui relie plusieurs jugements: je ne prends pas partie affectivement, il n'y a rien qui vienne de moi: tout vient de l'objet. Le discours que je prononce est fidèle à l'objet dont je parle, bien ajusté.

Le principe d'objectivité

Il exclut la croyance, et réduit la connaissance à exprimer ce qui vient de l'objet, ce qui est observable. Comme l'interprétation d'un phénomène selon des causes finales n'est pas observable, un tel principe exclut tout ce qui est animisme, projection de l'âme dans l'objet (donner des "fins" à un objet extérieur).

Mettre en question

C'est revenir sur, interroger, faire peser le doute sur.

La compréhension du sujet provoque un étonnement qu'il faut manifester au début du devoir comme s'il y avait un calcul déçu. On attendait: Le principe d'objectivité est incontestable parce que sans fidélité à l'objet étudié, si on laisse l'âme projeter sa finalité dans l'objet, il n'a pas de science ni de vérité possible mais un mélange de subjectivité et d'objectivité. Le sujet, peut-on mettre en question le principe d'objectivité, présente autre chose que ce que l'on attendait: on découvre en effet un sujet qui nous invite à un acte, douter, qui heurte ce qui nous paraissait évident: une tentative un essai à accomplir: douter du principe d'objectivité, est-ce possible?

Instaurer la problématique -"Problématiser" c'est conduire par un écrit le lecteur/correcteur: un chemin vers le problème (1), formuler le problème (2), en déduire le plan (3). Le questionnement suit un ordre. La problématique c'est donc un questionnement du sujet qui produit un ordre: un costume sur mesure.

1- L'itinéraire: pour formuler le chemin vers le problème on peut définir les deux concepts reliés dans le sujet. On cherche dans le lien proposé par le sujet une raison de s'étonner. Par exemple.

Le principe d'objectivité est incontestablement ce qu'il faut admettre pour élaborer une connaissance fidèle à son objet. Le mettre en question serait douter de lui. Il est surprenant, étonnant qu'un telle relation puisse être envisagée. Cet embarras devant le sujet suggère que derrière la question il y a un problème fondamental.

2- Le problème: formuler le problème c'est présenter ce qui motive l'embarras, la question fondamentale que l'examen des termes du sujet a fait se lever. Pour sortir de l'embarras, il faudra traiter le problème: c'est la position et la résolution du problème qui donnera un intérêt philosophique au devoir et qui permettra de répondre à la question initiale. Par exemple.

La question posée dans le sujet nous embarrasse parce que, elle oblige à prendre en considération le problème de la vérité dans la science: questionner le principe d'objectivité serait revenir sur le fondement de la science et de la vérité car, en doutant du principe d'objectivité, on ouvre la porte aux évaluations affectives du sujet, à ses interprétations. Il s'agit de savoir si le principe d'objectivité est fondé ou s'il a pour origine une simple évaluation, une opinion qui triompherait des autres opinions.

3- Annonce du plan: annonce d'un mouvement, un enchaînement d'actes de pensée: dire comment le questionnement va se déployer. Par exemple.

Dans une première partie nous nous demanderons pour quelle raison l'abandon du principe d'objectivité semble la ruine de la science et de la vérité à une opinion qui répondrait non à la question posée. Nous mesurerons combien de sacrifices demande un tel principe au point qu'on finit par affirmer que la pensée précède la vie: un tel sacrifice nous amènera dans une deuxième partie à traiter le problème à la racine. Quel le fondement du principe d'objectivité ce qui reviendra à éprouver s'il est possible de le mettre en cause. Peut-être découvrirons-nous dans la troisième partie que le principe d'objectivité n'est qu'un postulat, qui ne s'impose pas à l'homme; que c'est l'homme qui se l'impose librement, un peu comme dans une axiomatique: si ce qui fonde le principe d'objectivité c'est la liberté, une décision éclairée, ce fondement n'a rien à voir avec l'opinion.

Vous l'avez compris, tout se joue donc dans l'introduction et plus particulièrement dans la problématique.