l'amour n'est pas seulement synonyme de passion au sens d'attachement exclusif et unique envers quelqu'un ou quelque chose. Descartes, dans le Traité des passions, rattache ainsi l'amour au sens plus général du terme de passion. La passion, c'est le domaine de l'affectif. Est passion tout phénomène qui a pour origine le corps, mais qui est ressenti comme en l'âme même. Le lieu originaire de la passion, c'est le corps. Mais elle est vécue comme psychologique. Ce qui nous intéresse pour notre analyse, c'est que tout ce qui est de l'ordre de la passion, est de l'ordre de l'affectif, c'est un sentiment.

L'amour étant une passion, est donc un sentiment. Or, le sentiment, nous dit Descartes, est ce qui fait que nous avons un rapport au monde; ce qui fait, par conséquent, que nous voyons les dangers ou les bienfaits des choses de ce monde. Sans lui, je ne serais pas averti qu'il faut s'échapper lorsque je vois un danger (peur); ou que la nourriture m'est néfaste...

Cf. déf cartésienne précise de l'amour (TPA, 79): "l'amour est une émotion de l'âme causée par le mouvement des esprits, qui l'incite à se joindre de volonté aux objets qui lui paraissent lui être convenables" ; (TPA, 80)"en sorte qu'on imagine un tout duquel on pense être seulement une partie, et que la chose aimée en est une autre".

Ainsi, sans l'amour, je serais incapable de savoir ce qui m'est "convenable", et de m'unir à cette chose. Donc : incapable d'être heureux, puisque ma "moitié" me resterait inconnue!

J'ai donc besoin de l'amour car il est de l'ordre de la nécessité vitale.

Lucie 1