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Discussion: Pour les parents....Le coin des parents.

  1. #1
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    Par défaut Pour les parents....Le coin des parents.

    Certains parents souhaitent accompagner leurs enfants et dialoguer avec eux sur les notions et sur les auteurs ou même sur les grandes oeuvres qui prennent pas de rides.
    " Deux ou trois livres...."

    Voici donc trois livres qui les combleront ,foi de hibou ...
    I) Le "profil formation" ,Hatier (380/38I) , De Jacqueline Russ, qui était une amie de Philagora.
    Histoire de la philosophie De Socrate à Foucault.
    De quoi rafraichir la mémoire et l'enrichir.


    II) Présentations de laPhilosophie (Albin Michel ) , de André Comte-Sponvjille, clair, et passionnant. Il s'agit de nous.
    "La vérité est le chemin même" ,alors à tous les parents qui liront ce post, je dis: Bon vent et bonne route sur les chemins de la pensée, selon l'heureuse formule de J. Russ
    .


    III) Enfin , chez. Flammarion , De Charles Pépin. autre ami de Philagora,[I] "Ceci n'est pas un manuel de Philosophie." /I]
    Probablement le mieux adapté à des adolescents d'aujourd'hui . Charles Pépin pense, lui aussi, que " la philosophie ne mérite pas une heure d'attention si elle ne débouche pas sur la vie." ( Lachelier inspecteur général de philosophie ..alors....)


    Alors, chers parents "Lisez et vivez." Lisez pour mieux vivre.Pour vous libérer. Et pour aider vos enfants à se libérer de l'opinion .
    La cerise:

    . Une semaine de philosophie: 7 questions pour entrer en philosophie: http://www.philagora.net/auteurs/charles-pepin.php.
    L'Aventure commence.
    Joseph Llapasset, le hibou.

    A suivre sur cette ligne de post.



    Pour une première rencontre?









    Un de ces sujets pour le vrai bac?
    Probable




    ]Prenons 6 affirmations qu'il est possible d'entendre prononcer:

    1) La philosophie (X) est une perte de temps (Y)

    2) L'homme (X) se penche sur son passé (Y)

    3) L'humanité (X) peut se passer des Beaux-Arts (Y)

    4) L'artiste (X) est seulement un technicien (Y)

    5) L'art (X) est inutile (Y)

    6) L'histoire (X) est une science (Y)


    Il est possible de trouver des caractères communs à ces 6 affirmations:

    a) Ce sont des jugements de la forme S est P qui relient deux concepts X, Y

    b) Ces jugements sont affirmatifs: en ce sens ils se présentent comme vrais et -qu'ils soient effectivement vrais ou faux- ils se réfèrent à l'idée de vérité: ils affirment ce qu'ils affirment

    c) Ces jugements sont tous présentés comme évident (ça se voit!), mais ils portent sur ce qui ne se voit pas puisqu'ils affirment une inexistence: en effet ils portent sur l'inexistence d'un "petit quelque chose" d'autant plus facilement que ce petit rien n'est pas observable dans le milieu de l'extériorité, ne se voit pas: c'est évident parce que cela ne se voit pas que ça n'existe pas comme si, une joie n'existait pas parce qu'on ne pouvait pas déclarer après l'avoir mesurée qu'elle pèse 3 kilos: tautologie dérisoire à partir d'un postulat: tout ce qui ne se voit pas ne peut être évident = tout ce qui n'est pas évident n'existe pas.

    d) Tous ces jugements sont des opinions nées de la confusion de l'affirmation et du contenu: dans toute opinion il y a:
    -ce qu'elle affirme: le contenu. Elle peut être vraie (rectitude, adéquation à la sensation de l'objet ou fausse.
    -l'acte d'affirmer: la forme. L'opinion affirme l'acte d'affirmer.
    Cette distinction du contenu et de la forme permet de tout affirmer, le sophiste Gorgias peut alors défendre n'importe quelle thèse: parce qu'il identifie la forme au savoir le sophiste peut opiner sur tout quelque soit le contenu, ce qu'il affirme:
    "Que son opinion soit juste ou erronée, le sujet qui juge ne perd évidemment jamais la réalité qu'est son acte de juger" Platon Philèbe 37 a
    Autrement dit c'est vrai parce que je le sens et non parce que je le pense!

    e) Il suffit de désirer la vérité, de savoir qu'on ne sait pas avant d'avoir cherché et donc de rendre ces 6 jugements interrogatifs (c'est le même qui interroge et qui répond) pour obtenir autant de sujets du baccalauréat et le point de départ d'une recherche, d'un acte qui "drague" (philos) la vérité (sophos). On ne cherche qu'à partir du moment où on éprouve un manque: il faut donc chercher ce qui manque à ces affirmations, les problématiser.


    Les sujets proposés:

    1) La philosophie est-elle une perte de temps?

    2) Pourquoi l'homme se penche-t-il sur son passé?

    3) L'humanité peut-elle se passer des Beaux-Arts?

    4) L'artiste n'est-il qu'un technicien?

    5) L'art est-il inutile?

    6) L'histoire est-elle une science?

    Il est possible de trouver des caractères communs à ces 6 sujets:

    a) Tous ces sujets portent en fait sur l'existence ou l'inexistence d'une utilité: on pourrait les ramener à:
    -à quoi bon la philosophie, l'histoire, les Beaux-Arts, le moi de l'artiste?

    b) L'utilité étant la satisfaction d'un intérêt, ces sujets portent en fait sur ce qui peut intéresser l'homme, sur l'homme comme être raisonnable sensiblement affecté qui désire, qui a des projets.

    c) Ces sujets exigent que l'on prenne en considération leur contenu, c'est à dire que l'on détermine dans tous les cas ce que cela est: X et Y et qu'on s'interroge, à partir des caractères que la détermination a fait apparaître, sur les relations possibles ou impossibles entre les deux concepts. Il s'agit d'entreprendre la démarche contraire de celle du sophiste: partir de la reconnaissance d'un non savoir et procéder à une enquête sur l'acte de philosopher par exemple, dans le sujet 1)

    d) Tous ces sujets invitent à une comparaison de concepts: par exemple dans le sujet (4): le concept artiste "déborde-t-il" celui de technicien ou lui est-il réductible?

    e) On serait tenté de déduire le plan de la comparaison de X et de Y. Par ex:
    La première partie rapproche la technique et l'art, ce qui permet de répondre que l'artiste est en ce sens un technicien;
    La deuxième partie éloigne X et Y ce qui permet de répondre que l'art est la production du beau comme moi rendu sensible. MAIS, il ne faut jamais oublier que, contrairement aux mathématiques dans lesquelles la définition est admise comme point de départ, en philosophie la bonne définition, bien ajustée, est un résultat. En conséquence le plan sera à la fois dialectique et progressif, par approfondissement de notions:
    construction des définitions de plus en plus riches et de mieux en mieux ajustées


    Pour le contenu => 154 sujets:

    http://www.philagora.net/corrige/
    6 pages de liens vers de nombreux sujets.

  2. #2
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    Par défaut Ce que je suis? Je suis ce que je ne suis pas. Juger c'est instaurer une barrière.

    L'anthropologie fait constamment face à la menace que représente la réduction de l'homme à la simple chose. L'être humain est toujours plus que ce que nous pouvons en dire:
    il est la condition même de ce pouvoir dire si bien que nous ne pouvons le comparer à aucun des autres objets, ni le comprendre à partir d'eux: ce qu'il est s'établit donc au-delà de toute description. Pour le comprendre il nous faut recourir à l'idée de "projet":

    Être homme c'est se projeter vers ce qui n'apparaît pas mais que nous désirons connaître. La philosophie n'ignore pas le monde matériel, quotidien; Au contraire elle réfléchit à partir de ce monde et cette réflexion n'est ni un rêve, ni une évasion. Le philosophe essaye, comme le dit M. Lacroix de "transformer un évènement en expérience" c'est à dire donner un sens aux évènements, les rapprocher pour les comprendre.
    Mais il pose aussi des questions qui lui sont propres: en effet si les sciences expliquent comment un phénomène se produit, seule la philosophie pose le problème des valeurs, de la liberté, de l'existence et de la mort.
    L'homme réfléchit sur lui-même, sur le monde et la place qu'il y occupe, sur son savoir, sur le sens de sa vie. Leibniz nous rappelle la question primordiale: "pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien?" Mais sans aller si loin nous pouvons nous arrêter sur la question posée par Musset: "qu'est-ce que ce monde et qu'y venons-nous faire?"
    Devant l'impossibilité de trouver des réponses à ces questions que l'homme ne peut s'empêcher de se poser certains en viendraient à conclure que la vie est absurde mais "n'est-il pas absurde que tout soit absurde?" (Mounier)
    Cette attente de l'homme, toujours déçu par une raison qui atteint ses limites, mais à laquelle il ne saurait renoncer, éveille un espoir, un désir infini. Il espère contre toute espérance. Peut-être alors que dans sa détresse, devant ce vide, cette absence qu'il découvre au sein de son existence, il pressent une plénitude. Seul l'infini peut venir combler ce vide infini. C'est ce que Mounier traduit par ces mots: "Le néant devient révélation négative de l'absolu."

    Notre désir est alimenté par cette "conscience de l'absence" que seul l' Être peut combler. Mais il ne s'agit pas de tomber ici dans la séduction mystique, de se perdre dans ce qu'il est convenu d'appeler la "totalité". Car "être signifierait alors pour l'homme, l'immobilité dans le terme atteint, l'identité à une plénitude acquise qui ne nous laisserait plus rien à désirer: ce n'est pas là notre forme d'existence. L'homme se projette sans arrêt vers la totalité.
    Ce terme (cette catégorie c'est à dire cette structure formelle) présente une grande difficulté car la totalité ne peut être pensée en elle-même puisque c'est une idée qui nie toute limite: il n'y a pas de réalité autre car s'il y a une réalité autre en dehors alors il n'y a plus de totalité. On ne peut donc pas penser la totalité et elle est à concevoir comme un horizon inaccessible.

    Ainsi nous comprenons que l'homme est menacé par deux dangers: désir d'être d'une simple chose ou désir d'être Dieu
    Sans cesse il doit s'arracher à ces deux menaces celle de vouloir se réduire au "ceci" c'est à dire aux déterminations qui l'affectent et celle de vouloir être Dieu. Réfléchissons:" être" pour moi signifie paradoxalement n'être pas seulement ceci ou cela. Être homme c'est donc être en mouvement, se projeter vers la totalité tout en échappant à la seconde menace qui serait de nourrir le projet d'être Dieu, de vouloir tendre à s'identifier avec l'absolu. La Transcendance de l'homme c'est à dire ce mouvement qui me distingue des choses, qui m'arrache au repos dans l'immanence, c'est la reconnaissance de l'ouverture infinie de mon être. Je ne peux pas réduire mon être à ce que je suis maintenant. Ce sujet concret que je suis, affecté de déterminations qui le particularisent, ne peut pas combler toute la possibilité de sa nature de son essence; Si bien que je pourrais dire:

    " Je suis (réellement) ce que je ne suis pas!"

    L'homme se fait homme au jour le jour, il est avenir, il est mouvement: "L'homme est un pont et non un but, une corde lancée sur l'abîme" Nietzsche. En dehors de ce projet de ce dynamisme il n'est pas d'existence humaine; Nous voyons donc l'anthropologie buter contre une difficulté essentielle: son objet d'étude: l'homme, n'est pas une réalité homogène. Il s'oppose absolument à la chose, on ne peut donc le réduire au statut de l'objet; il se donne comme la source et le fondement de toutes les représentations; il est composé comme intériorité et conscience mais ce sujet pur ne peut être déraciné de toute situation, ce sujet tout spirituel ne peut être dépouillé de tout un monde qui l'entoure; Il ne peut donc se poser ni se saisir sans se référer à tout un monde de choses. Pour St Thomas, Husserl, Sartre l'homme ne peut être cherché qu'au cœur de l'altérité c'est à dire dans ce qui est autre que lui, différent, et l'on voit alors l'homme donner un sens à ce monde: il le rend humain. L'homme ne peut se manifester que dans et par ce monde de choses. Au contraire pour Descartes l'homme est présenté comme conscience et intériorité pure. Nous allons analyser ces deux points de vue.
    Marie Thérèse Lamaty
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  3. #3
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    De la discussion au dialogue:


    Chacun s'engage à écouter ,avant de répondre.

    Nous voulons tous être heureux.
    Posez cette question:
    Qu'est-ce que être heureux?
    puis
    Comment être heureux?

    Lectures:
    - Le Clézio, Le chercheur d'or: Alexis ne travaille-t-il pas ( et pourtant la vraie vie est ailleurs..) en attendant que la conjugaison de son vouloir et du hasard d'une rencontre, lui permette de naviguer et d'être heureux à la barre du navire où il commande à la nature en lui obéissant. Il y met du sien sur ce bateau avec la saleté des cales et la compagnie des cafards...
    => Étudier le couple Alexis / Ouma, cerner la qualité de leurs relations.

    - Tchékhov, Oncle Vania:
    On voit bien le désir d'être heureux mais on cherche le vouloir être heureux et le moins qu'on puisse dire c'est que Vania ... n'y met du pas du sien. Qu'en est-il des autres?
    => Étudier le couple Elena/ Sérébriakov

    - Sénèque, La vie heureuse , De la brièveté de la vie: il y a bien le vouloir être heureux et l'auteur y met du sien ... il est vrai que c'est un stoïcien.
    => Étudier le couple que Sénèque forme dans une sorte de dialogue avec ceux qui le mettent en question: en quel sens peut-on dire qu'il met du sien, en quel sens peut-on dire qu'il n'y met pas du sien. Fait-il des concessions?


    A suivre
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  4. #4
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    Ce n'est qu'un exemple pour passer de la discussion qui juxtapose au dialogue par lequel on recherche la vérité.
    Essayez de tomber d'accord sur ce point:
    Il faut vouloir être heureux et y mettre du sien.
    L'intelligence adapte (ou invente) des moyens ajustés à la fin.

    Question préalable: Qu'est-ce que être heureux?
    Il ne s'agit pas du bonheur qui dépend de la bonne heure et donc de la chance, du destin ou du hasard comme on on veut, mais il s'agit de la vie la meilleure possible.

    Question: La vie la meilleure possible de qui?

    De toi, de moi.
    Deux êtres raisonnables sensiblement affectés qui existent ici et maintenant.
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

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