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Discussion: Peut-on revendiquer..........consentir à ses devoirs?

  1. #51
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    Par défaut

    Bien comprendre que:

    .

    De toutes façons critiquer la philosophie c'est faire de la philosophie , penser par soi-même, oh combien!
    Joseph
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  2. #52
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    Par défaut Joker: peut-on se mentir à soi-même? Difficile mais atout gagnant pour Juin.

    Tableau de définition: nécessaire au bac:
    peut

    est-il possible, cela peut-il se réaliser. (voir la distinction entre le contraire et le contradictoire: le contradictoire est impossible)

    -on

    l'ensemble des hommes comme êtres raisonnables sensiblement affectés

    se

    à soi

    mentir

    donner comme vraie une assertion que l'on SAIT être fausse

    à soi-même

    insiste lourdement, redouble le "se" (comme si c'était impossible?).
    qu'est-ce que le soi-même? Le je? Le moi? Le soi? Pourquoi "même"?


    => Problématique:Comment peut-on poser une telle question!
    Si le menteur sait qu'il ment, il ne peut mentir qu'à autrui. A quoi servirait un mensonge si on sait que c'est un mensonge? Pour que le mensonge à soi-même soit possible, ne faut-il pas qu'on le confonde avec l'illusion ou avec l'erreur? Mais ce n'est plus un mensonge au sens strict. Il vous faut donc commencer par bien distinguer l'erreur, le mensonge et l'illusion grâce à la page l'illusion"
    .
    http://www.philagora.net/philo-bac/illusion.php
    => Recherche des idées et du plan.
    -Bien centrer le devoir sue la question: se mentir à soi-même est-ce possible ou impossible?
    -A la racine du mensonge n'y a-t-il pas l'intention de tromper? Est-il possible de se tromper en sachant que l'on se trompe? Quel intérêt y a-t-il à se tromper soi-même (distinguez l'intérêt lié au plaisir, au vrai, au bien, au beau: rôle de l'imagination, cette maîtresse d'erreur).
    - Si on se trompe en sachant que l'on se trompe, n'est-ce pas un jeu, un "comme si" dont on est dupe sans être dupe: pour comprendre, utilisez Diderot, Le paradoxe du comédien. Analysez le mensonge au théâtre: peut-on vraiment s'identifier au personnage, se croire Harpagon? Un mensonge maîtrisé est-il encore un mensonge.
    - Si on se trompe sans le savoir, peut-il y avoir autre chose qu'une erreur: on se trompe donc pas soi-même.
    - Si on se trompe car on désire se tromper, on en a besoin pour vivre, cette sorte de croyance est-elle un mensonge? Analysez le coup de foudre. Voir dans le cours sur la passion au début la relation désir-passion.
    - Se tromper soi-même ne serait-ce pas vouloir le mal pour soi. Est-ce possible? Peut-on être méchant volontairement.
    - Le paraître (voir Rousseau) est-il un mensonge que l'on se fait à soi-même? A quelle condition?

    1- Pour quelles raisons, au sens strict du terme, il est impossible de se mentir à soi-même: on ne peut mentir qu'à autrui?

    ====Transition:
    Analysez l'expérience de lucidité.

    2- Pour quelles raisons "on se ment plus que nous ne le pensons" (Jean Rostand).

    -Autrui en moi?
    -Rôle du langage? Si l'homme parle de ce qui n'est pas et en est conscient... Conséquence pour sa vie intérieure pleine de paroles...
    Voir la page sur le langage -

    3- Signification du silence?

    Réfléchir grâce à ce texte de Eric Weil.
    "Seul l'homme sait parler de ce qu'il n'est pas et, à vrai dire, ne sait parler que de ce qu'il n'est pas. Il parle de ce qui n'est pas encore, de ce qui n'est plus et il échoue lamentablement dès qu'il essaie de parler de ce qui est. Il ne faut pas oublier que ceux qui ont cherché la vérité absolue ont fini par découvrir que le langage est mensonge et que seul le silence est cette coïncidence avec l'autre qui est vérité absolue... Le contenu du langage n'est pas formé par ce qui est, mais par ce qui n'est pas"


    Citations:
    "Les mensonges qu'autrui se fait à lui-même nous fâchent plus que ceux qu'il nous fait" (Jean Rostand).
    "L'art est mensonge... la vertu est mensonge... la vérité est mensonge" (à remettre dans le contexte; Alain, Propos 28 Février 1929, La Pléiade page 824.)



    Voir dans le forum des parents: Freud en un texte.
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  3. #53
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    Par défaut Bac 2018: 18 Juin: Faut-il se passer des préjugés?

    Faut-il = est-il nécessaire

    Votre problème:

    Peut-on ne pas avoir de préjugé? Peut-on vivre sans préjugés? Peut-on penser sans préjugés?

    Voir l'aide dans http://www.philagora.net/dissert.php l'aide N°31 Qu'est-ce que penser?
    Puis utiliser l'aide suivante

    Peut-on se passer des préjugés ?

    Le préjugé est un jugement: voyez le cours sur le jugement http://www.philagora.net/philo-poche/pochjuge.php

    Mais, ce jugement est porté sans justification rationnelle: c'est par exemple l'opinion qui transforme ses désirs en connaissance.

    Dans La République de Platon, en particulier à la fin du Livre VI et au début du Livre VII, Platon enracine la philosophie comme désir (manque éprouvé) de vérité et de justice, dans la distinction de l'opinion et de la science, ce
    qui est une manière de se passer des préjugés. (sur ce point utilisez dans PLaton le soleil la ligne la caverne

    Selon Kant, les préjugés "sont des jugements provisoires acceptés comme principes". (Kant, Logique, Vrin page 84.)
    On peut se demander si les géométries qui sont construites sur des postulats indémontrables, qu'on demande d'admettre, ne sont pas en ce sens bâties sur des préjugés. Demandez-vous quelle différence il y a entre un préjugé et une hypothèse. (Le préjugé s'affirme immédiatement comme certitude, l'hypothèse est une supposition provisoire. Elle s'affirme immédiatement(?) comme possible, jusqu'à preuve du contraire)
    Conséquence pour le sujet?

    Certains pensent que les préjugés sont des racines qui sont devenues des sortes d'instincts: "les préjugés sont l'expérience des nations" (de Goncourt)
    "Les préjugés sont l'instinct social humain" (Faguet)
    ou encore
    "Les préjugés sont les pilotis de la civilisation" (André Gide)

    A vous donc de penser , de peser le pour et le contre.
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  4. #54
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    Par défaut

    Ou encore:eut-on en finir avec les préjugés?


    Bien cerner le problème: en finir c'est vaincre le préjugé c'est le faire disparaître, s'en débarrasser. Reste à savoir si l'application d'un concept n'est pas un préjugé (connaître c'est reconnaître...). Si le concept est un jugement ou le résultat d'un jugement, chaque fois que je connais, que je détermine une intuition sensible par un concept, j'ai un pré (à l'avance)-jugé.

    Voilà pour la recherche des idées, vous pouvez utiliser les aides suivantes:

    Peut-on se passer des préjugés ?

    = Le préjugé est un jugement: voyez le cours sur le jugement.

    Mais, ce jugement est porté sans justification rationnelle: c'est par exemple l'opinion qui transforme ses désirs en connaissance.

    = Dans La République de Platon, en particulier à la fin du Livre VI et au début du Livre VII, Platon enracine la philosophie comme désir (manque éprouvé) de vérité et de justice, dans la distinction de l'opinion et de la science, ce qui est une manière de se passer des préjugés. (sur ce point utilisez PLaton le soleil la ligne la caverne )
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  5. #55
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    Par défaut Copie blanche? A l'aide,Rousseau..... Instituer?

    "ça ne tient pas debout"

    Lorsque, devant une nouveauté qui vient d'apparaître, je m'exclame "ça ne tient pas debout", c'est que je prévois qu'elle n'a pas de sens, de signification et d'orientation, qu'elle est sans intérêt, et donc qu'elle ne tardera pas à trébucher et à disparaître. Ce qui vient d'être produit dans l'instant n'aura pas de durée: il n'y a aucun dynamisme, aucune force dans ce qui vient d'apparaître. Cela peut bien avoir été fait, cela n'a pas été institué.

    Un récit produit par l'imagination et la raison.

    La propriété a été instituée. Dans son Discours sur l'origine de l'inégalité, Rousseau "raconte" de manière hypothétique l'origine de cette inégalité: il nous fait assister à la naissance d'une institution, nous informe sur l'acte et les conditions de l'acte qui a institué la propriété.

    Avant toute invention, il y a un besoin: la possession d'un champ que l'on travaille est sans cesse menacée par tous ceux qui en convoitent les fruits. Seul contre tous, le malheureux qui le cultive se voit enlever les fruits de son travail. Mais il a une idée qui lui traverse l'esprit, c'est la bonne idée, l'invention, le remède à son mal: instituer.
    D'abord il défend son terrain par un travail matériel: il creuse un fossé et fait se tenir debout (stare en latin) une clôture de solides pieux. Il a produit, conduit devant lui une oeuvre matérielle. Très vite il s'aperçoit qu'il a fait fausse route. D'abord il a la nécessité de dormir et, pendant ce temps, des agiles funambules viennent voler les fruits. S'il veille la nuit, ses forces ne suffisent pas à contrebalancer celles des attaquants.

    Alors, une autre idée, une idée morale, jaillit: il faut utiliser les forces des agresseurs pour protéger le champ qu'il mérite par son travail. Il suffit d'instituer des lois qui protègent sa possession et pour cela il lui faut l'accord du plus grand nombre. A lui maintenant de convaincre ou de persuader les agresseurs qu'ils profiteront à leur tour de l'institution des lois. On comprend que l'acte d'instituer c'est faire se tenir debout une idée soutenue d'abord par l'accord du plus grand nombre et ensuite par l'habitude, cette seconde nature.

    La propriété est née cette institution qui jaillit dans un moment, qui aurait pu ne pas être, mais qui prend un caractère de nécessité, un peu comme si elle obéissait à une force d'inertie. Les hommes ont pour ainsi dire "dressé" debout, installé une idée pourvue d'un dynamisme propre par lequel elle va perdurer. C'est comme si l'acte d'instituer était créateur d'une forme qui aurait sa propre vie.

    La propriété est l'ouvrage des hommes, placée à côté ou à la place de ce que la nature a établi. Désormais, la possession toujours menacée est remplacée par la propriété toujours défendue par le Droit.

    Des institutions partout !

    On appellera telle maison d'éducation: une institution. Par exemple l'institution saint Bonaventure. Le couvre-feu est institué, de même que les fêtes annuelles, les lois, l'Assemblée européennes, l'Organisation des Nations Unis, le mariage ... etc
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  6. #56
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    Par défaut Instituer?

    = INSTITUER

    La route: => Besoin ou désir -> imagination -> idée -> accord

    = Le verbe INSTITUER désigne une action.
    Il a une origine latine: stare = se tenir debout et statuere = mettre debout au sens propre et établir au sens large. Le préfixe IN signifie dans.

    = Le terme INSTITUTION désigne l'action d'instituer mais aussi le résultat de cette action: ce qui va demeurer. L'action d'instituer se produit à un moment donné de l'histoire et la chose instituée subsiste par elle même dans la durée.

    = D'un personnage qui a marqué une époque, on pourra dire: c'est une institution.

    = On s'inclinera devant la chose instituée.

    = L'acte d'instituer se produit bien dans l'instant mais ce qu'il fonde se perpétue et "reste debout" (stare) dans la durée.

    Il semble bien que l'acte d'instituer relève d'abord de l'imagination, de la conscience qui imagine et qui désire autre chose que ce qui est donné, qui ajoute à la nature,qui est à la source de la culture. Chaque culture est marquée par ses institutions.
    Cet acte a une fonction: il répond à un besoin ou à un désir. L'institution perdurera, le plus souvent, grâce à sa fonction: elle est utile.

    Relevant de la culture, ce que l'homme ajoute à la nature, l'acte d'instituer a une fonction de régulation: c'est un ordre humain qui jaillit. En ce sens le mariage est une institution.
    On dira que l'acte d'instituer est contingent, c'est à dire qu'il aurait pu ne pas être, il a été décidé à un moment du temps.

    Cette décision exige pour devenir institution un accord du plus grand nombre: cela donne à l'institution un caractère nécessaire, de ce qui se maintient par soi même, ce qui dépend de soi indépendamment des caprices ou des fantaisies. L'institution peut bien avoir été produite par des hommes, ceux qui ont eu une idée et ont été capables d'entraîner l'adhésion des autres et en ce sens elle relève en partie du hasard mais, une fois installée, elle se perpétue par un dynamisme qui lui est propre.

    On peut dire que, INSTITUER c'est établir un ordre: l'essence de la loi c'est l'ordre; cela correspond à un besoin ressenti par une société à une époque. Si ce besoin n'était pas universel, l'institution pourrait disparaître.

    Instituer c'est produire un monde humain par des lois ou des règles.
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  7. #57
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    Par défaut La tyrannie est-elle la conséquence de la démocratie?

    De Jean-Jacques Sarfati:

    "J'aimerais ici rappeler comme la "tyrannie "apparaît pour Platon dans la République.


    Ce dernier attribue la « naissance » du despotisme à une transformation dans l’esprit même de l’homme démocratique - ivre de désirs et d’égalitarisme- qui finit par confier le pouvoir à des individus qui en viendront à le gouverner et le rendre esclaves .En effet, née en vue de l’égalité, la démocratie transforme rapidement ce projet en une « ivresse » égalitariste. Elle favorise l’émergence d’un homme démocratique, « bigarré » et qui ne sait plus « hiérarchiser » ses désirs. Elle installe une société qui égalise toutes les valeurs en ignorant les êtres d’exception et de valeur. Celle-ci crée alors, à son insu, un véritable esclavage : celui du désir. Et dès lors, indique Platon « l‘excès de liberté doit aboutir à un excès de servitude et dans l‘individu et dans l‘Etat » . (1)

    Ce désir incontrôlé finit par faire peur aux riches qui craignent un nouvelle révolution. Ils prennent la parole devant le peuple et décident d’employer «tous les moyens qui seront en leur pouvoir » afin de gouverner celui-ci et le dominer en l‘abusant, en lui faisant progressivement perdre tout sens critique. Dès lors, affaibli intellectuellement - ou par d’autres biais- incapable de bon jugement « le peuple finira par prendre l’habitude de mettre à sa tête un homme dont il nourrit et accroît la puissance» (2).

    Cet oligarque finira par s’enivrer peu à peu de son pouvoir. Dans les premiers jours de son pouvoir, il flattera les pauvres et les riches. Mais très rapidement, tel un loup, il ne saura « s’abstenir du sang des hommes de sa tribu…Les accusant injustement et les traitant devant les tribunaux…Il fomentera alors une sédition contre les riches » (3) pour réduire leurs pouvoirs. Ceux-ci, finalement alertés, chercheront à comploter afin de le faire disparaître. Mais ce dernier décidera de s’entourer d’une garde rapprochée puis s’octroyer le pouvoir absolu et se protéger.

    En fait, le tyran, nous rappelle Platon : « dans les premiers jours, sourira et fera bon accueil à tous ceux qu’il rencontrera, déclarera qu’il n’est pas un tyran, promettra beaucoup et en particulier en public, remettra des dettes, partagera des terres au peuple et à ses favoris, affectera d’être doux et affable envers tous…Mais ensuite il suscitera des guerres pour que le peuple ait besoin de guerres…et pour que les citoyens appauvris par les impôts soient obligés de songer à leurs besoins quotidiens et conspirent moins contre lui….ou pour que certains, qui ont l’esprit trop libre pour lui permettre de commander, puisse se faire tuer en étant livré aux co ups de l’ennemi ». (4).

    Il se comportera alors comme le mauvais médecin car alors que le bon fait « disparaître ce qu’il y a de mauvais en laissant ce qu’il y a de bon : lui fera le contraire ». (5) . Il videra peu à peu la cité de ses meilleurs éléments, pour mettre au contraire en évidence ceux qui sont de piètre qualité morale et intellectuelle."



    (1) République (564a).

    (2) République (565d).

    (3) République (565d)

    (4) République (566d-567c).

    (5) République 567 c
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  8. #58
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    Par défaut La tolérance fait-elle le lit de l'intolérance?

    Ou encore:Peut-on tout tolérer?
    La tolérance...

    ou, la tolérance fait-elle le lit de l'intolérance?



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    _________________________________

    Commencer par bien distinguer: le concept (un outil) et l'idée (une reine):

    Concept
    Élément d'un jugement de connaissance, le plus souvent: ce avec quoi je prends: il rassemble des individus par des propriétés communes: il met en relation avec le sensible, avec des individus concrets (ex: l'arbre). Le concept a un pouvoir de présentation:
    "Des pensées sans matière sont vides; des intuitions sans concepts sont aveugles" Kant Critique de la raison pure PUF p.76
    "Le propre d'un concept est de nous mettre immédiatement en relation avec des individus concrets" D. Bourg Nature et technique, essai sur l'idée de progrès p.33 Coll. "Optiques" Hatier
    En ce sens par le concept nous n'exerçons qu'un pouvoir de présentation: le concept est un outil, un serviteur, en aucun cas ce n'est un maître qui nous ferait agir car le concept n'est pas articulé à l'action: il s'épuise à prendre un donné qu'il ne maîtrisera jamais: en dernier recours il est passion, réception: on ne meurt pas pour des concepts, on les modifie.

    Idée
    ...Ou de la passion à l'action:
    C'est la forme intellectuelle d'un objet, un type d'être intelligible dont l'être sensible n'est qu'une imitation (bien saisir la différence avec le concept: alors que c'est le concept qui sera modifié, ici c'est le sensible qui sera modifié:
    "Les idées les plus virulentes ont des aptitudes exterminatrices" E. Morin, La Méthode Seuil p.121
    Poser un type d'être idéal c'est en effet juger le sensible et du même coup exiger sa transformation, pousser à l'action: l'idée a donc non seulement une force d'affirmation dans la représentation mais une force d'expansion qui, ne venant pas du sujet, le traverse et lui échappe, le maîtrise parfois, au point de l'utiliser pour s'affirmer dans les actions que le sujet aliéné effectue.

    Qu'est-ce que la tolérance?

    Ce n'est pas un concept articulé plus ou moins bien à un donné observable car la tolérance est aussi une action délibérée et voulue, ce que l'homme ajoute à la nature du spontané.
    C'est une idée par rapport à laquelle un jugement pourra être porté sur des comportements (intolérance, fanatisme comme refus d'entrer dans les raisons d'autrui, refus du doute et du respect de la liberté).
    Il semble nécessaire d'admettre toutes les manières de penser et d'agir différentes des nôtres sans pour cela aller jusqu'à les approuver.

    Parce qu'elle a une valeur qui dévalorise le donné l'idée est en elle-même mouvement, force qui cherche à passer à l'être (se réaliser) en utilisant les forces physiques des individus. Autant dire que:
    -l'idée n'est rien sans le désir ou la passion, lorsqu'un désir a envahi la conscience au point qu'elle n'est plus qu'une structure fixée:
    L'idée de tolérance ne saurait donc être séparée de ce que serait son passage à l'être puisqu'elle est effort pour passer à l'être, pour régner, pour transformer dans le meilleur des cas, ou dans le pire, pour détruire, exterminer: si on meurt pour des idées ce n'est pas sans conséquences

    Peut-on tout tolérer?

    La formulation de la question montre que la tolérance n'est pas une simple représentation ("une peinture") et qu'il est impossible de distinguer l'idée de sa puissance d'expansion: autrement dit: la tolérance peut-elle passer dans la réalité sans contradiction qui la ruinerait ("peut-on"); Et le "tout" marque bien que l'idée par elle-même tend à devenir reine, à s'affirmer pleinement, dans et par tous ceux qui se "prennent" à la désirer (=aliénation).
    Il faut et il suffit de suivre l'expansion de l'idée de tolérance pour pouvoir par le calcul produire la simulation formelle d'un parcours qui permettra de décider si la tolérance doit être limitée.
    -Tolérer tout = tolérer les idées et leur manifestation dans l'action de transformation du donné = mettre toutes les idées sur le même plan = ne pas les distinguer par leur essence ou par leur conséquence = accepter l'intolérance, aussi = accepter l'intolérance c'est accepter la disparition de la tolérance => l'idée de tolérance totale est impossible car son expansion amène sa destruction.

    Comment procéder? Est-il possible de distinguer...

    - L'idée qui n'aurait pas la force de régner par elle-même?
    - L'idée reine qui se réalise et aliène les individus qui suivent l'opinion.
    Cela reviendrait à distinguer le domaine privé et le domaine public: alors que le domaine privé relèverait de l'autonomie, de la législation du moi, le domaine public relèverait de la loi qui, interdisant la violence, ne pourrait tout tolérer sous peine de disparaître. Difficultés: Comment séparer les deux domaines qui dans la réalité sont en interaction? Comment déterminer le domaine privé?

    Par exemple, jusqu'à quel point une idée peut-elle être exercée sur des enfants?

    Conclusion: même si la liberté et le respect nous engagent à tout tolérer, il y a incontestablement de l'intolérable: quand la maïeutique échoue, il reste la contrainte de la loi: la tolérance est une idée qui ne peut s'appliquer qu'à ceux qui la respectent.


    Locke Traité de la Tolérance
    Voltaire: Dictionnaire philosophique Garnier/Flammarion "Tolérance"
    K. Popper: La Société ouverte et ses ennemis
    E. Morin: La Méthode 4, Seuil
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  9. #59
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    Par défaut Révisez l 'oral pour réussir l'écrit!....

    >Les règles d'or de l'oral.

    1) Ne demandez jamais si vous devez lire le texte.
    Après l'avoir présenté et en avoir marqué le plan, LISEZ une dizaine de lignes de la manière la plus expressive possible en soulignant par le ton les concepts essentiels.

    Ne jamais réciter ou du moins ne jamais donner l'impression de réciter: pour cela, montrez les concepts que vous expliquez, cherchez le mot juste, hésitez sur l'emploi de mots, reprenez-vous en utilisant les expressions:
    ou plutôt ...
    En quelque sorte ...
    Pour ainsi dire ...

    Règle de sincérité toujours appréciée. Si vous citez par cœur votre professeur, dites-le; si vous ne comprenez pas une question, dites-le et demandez à l'examinateur: serait-il possible de la reformuler?
    Si vous n'avez pas compris un terme, dites-le et si vous êtes embarrassé par un problème, dites qu'il vous est impossible de répondre immédiatement oui ou non, précisément parce qu'il y a un problème.
    Soyez vous-mêmes, mais dans tous les cas votre parole doit être adéquate (correspondre à la question posée) et pertinente, cohérente.

    Jamais de paraphrase dans une explication:

    -Vous avez lu le texte, ne le relisez pas pour ajouter: ça veut dire que...
    -La paraphrase consiste à traduire une phrase par une autre phrase: c'est toujours très maladroit car, ou votre traduction dit plus, ou elle trahit ce que l'auteur a si bien dit, ou elle dit moins:

    dans le premier cas, vous ajoutez au texte, vous vous en écartez.

    Dans le second, le plus grave, vous faites paraître un contre sens sur le texte.

    Dans le troisième cas, ce que vous dites marque une insuffisance, une lecture rapide.

    = Un truc:

    Pour éviter la paraphrase, retrouvez le sens du texte en expliquant successivement les concepts ou expressions employés par l'auteur:
    montrez le concept, expliquez le, retrouvez le sens du texte à partir de lui (cela suppose que dans la préparation vous ayez souligné les concepts et les articulations du texte).
    A suivre
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  10. #60
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    Par défaut

    2) Le déroulement de l'oral (le plus souvent)
    = Sur le déroulement de l'oral

    Les questions de l'examinateur dans l' Exemple 3 bas de la page) (beaucoup les craignent). Pourtant elles ont un triple but:

    S'assurer que le texte a été compris.

    Monter votre note.

    Engager un dialogue.

    - Prenez le temps de réfléchir avant de répondre (c'est très apprécié)
    - Regardez le texte car le plus souvent la réponse est dans le texte.
    - Dans tous les cas, essayez de répondre en fonction du texte sans jamais perdre de vue la thèse principale de l'œuvre.
    - Une question vous fait découvrir un contre sens sur le texte: ne paniquez pas, rectifiez immédiatement en donnant le sens du texte. (Appréciez la question qui vous aide, c'est la rectification qui va être retenue: vous montrez que vous n'êtes pas prisonnier de l'opinion, que vous savez reconnaître une erreur).

    =>N'abandonnez jamais un point de vue sans avoir essayé de le défendre par une argumentation.
    Une objection ne doit pas vous désarçonner, mais vous amener à la prendre en compte tout en restant vous même.

    => Enfin!

    Votre examinateur peut vous sembler réservé:
    c'est une garantie d'objectivité et cela correspond à des instructions qu'il a reçues.
    Ne lui demandez pas votre note.
    En principe ils ne doivent pas la donner.
    Ne vous comportez pas comme un prisonnier de la caverne qui transforme tout ce qu'il voit en connaissance.

    - Un air sévère, réservé, accueillant etc... ne signifie rien quant à la note que vous allez obtenir.
    - Ne vous laissez pas décontenancer par quelqu'un qui regarde au loin: vous allez vous apercevoir qu'il n'en perd pas une, comme on dit. On peut regarder au loin et écouter.

    - Le plus souvent, c'est lui qui vous a corrigé à l'écrit, n'oubliez pas ce point. On a entendu des candidats se plaindre d'être tombés à l'écrit sur un ...
    Ne désespérez pas, la note d'écrit ne détermine jamais la note d'oral. Paradoxalement, plus la note d'écrit est faible, plus vous pouvez par le sérieux de la préparation de l'oral gagner des points.

    Lire les réflexions proposées au sujet des textes de l'écrit Bac à partir de Philo corrige 1

    => Une inquiétude de dernière minute, quelque chose que vous n'avez pas compris, posez votre demande ici: ORAL PHILO 2006 - Philosophie à l'oral
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