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Discussion: Le premier cours de philo...

  1. #1
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    April 2001
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    Par défaut Le premier cours de philo...

    Un problème vous tourmente en ce début d'année.
    Comment enseigner ce qui n'existe pas encore?
    En effet:


    Qu'est-ce que la philosophie, la philosophie qui, si l'on en croit Kant, "n'existe pas encore?"

    Comment définir une discipline et préciser son domaine si "elle n'existe pas encore?" et pourquoi "n'existe-t-elle pas encore?"

    C'est parce qu'elle est à faire, elle est un acte, elle est "démarche" de l'esprit, mouvement de l'esprit vers le monde, vers lui-même (Sartre), vers ce qui le dépasse, dont l'origine, nous dit Aristote, fut "l'étonnement". C'est une démarche personnelle certes, mais qui tend vers l'universel.
    Comprenez ce que fait votre professeur:
    il vous sollicite par des questions.
    Il ne vous donne rien qu'une boite à outils: méthode de pensée, art du questionnement comment découvrir le sens, du sens par vous même.

    Alors, quelles sont les ailes qui poussent quand vous entrez en cours de philosophie? Celles de la liberté: "c'est toi qui le diras" quand tu auras fait l'effort de penser par toi-même, à condition que votre professeur soit un philosophe, bien entendu.

    Mais alors:
    Qu'est-ce qu'un philosophe?


    Dans la caverne les prisonniers confondent l'opinion née du visible et de leur
    désir avec la vérité: ils croient savoir et celui qui croit savoir ne cherche pas.
    C'est donc par la distinction de l'opinion et de la science que l'acte de philosopher commence. Cette distinction permet de découvrir que si l'opinion n'est pas la science, celui qui n'a que des opinions ne sait rien. La différence avec le prisonnier de la caverne est important: le prisonnier ne sait rien mais il est inconscient de son ignorance, il croit savoir.
    Le philosophe débutant ne sait rien mais il est conscient de son ignorance, il sait qu'il croit. Cela creuse en lui le désir de la vérité en ce sens pour bien penser il faut aimer! Socrate disait je sais que je ne sais rien. Pour bien comprendre comment commence l'acte de philosopher voir dans aide aux dissert http://www.philagora.net/dissert.php
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  2. #2
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    April 2001
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    Par défaut

    Philosopher

    C'est un acte que l'on accomplit: acte de penser par soi-même avec les autres, avec tous ceux qui veulent penser. Une personne cherche la raison profonde des choses au sens large et, pour ce faire, recherche la vérité et le sens: devant le moi, de monde, autrui, l'idée de Dieu, c'est se comporter comme si rien n'allait de soi: pourquoi y a-t-il quelque plutôt que rien, par exemple. Cet acte est l'effectuation d'une expérience spirituelle que le discours s'efforce d'universaliser, de faire partager par tous.
    Philosopher c'est donc rechercher, tracer son propre cheminement en lisant ceux qui ont tracé leur propre cheminement, les grands maîtres de sagesse, comme dit Sénèque.

    Acte normal?
    Ne pourrait-on pas dire que l'acte de philosopher est normal ( ce qu'on peut attendre de...) chez un être raisonnable sensiblement affecté qui peut toujours exercer sa liberté de penser: c'est normal, bien ajusté au type idéal: un être raisonnable sensiblement affecté. un tel être appartient en effet à deux mondes et il peut donc choisir de faire prédominer l'un de ces deux mondes.

    Suivre l'opinion correspond à l'attitude d'un mouton, qui ne s'intéresse qu'au simplement utile et qui laisse prédominer en lui la générosité restreinte; pour les siens,pour soi...


    Penser par soi même avec les autres correspond à l'attitude d'un être libre soucieux de vérité et de justice, qui s'interroge sur ce qui est vraiment utile, sur ce qui importe à sa béatitude et à sa liberté et qui répond en fonction d'une expérience spirituelle: comprendre et connaître donne des joies qui valent bien plus que des plaisirs. La joie est le signe que la vie a réussi, une vie pleinement humaine d'un être raisonnable sensiblement affecté, qui a suivi le meilleur de lui-même.

    C'est ce que je vous souhaite

    Joseph

    Ps:
    Le comportement dans La caverne de Platon est d'une certaine manière normal pour ceux qui ne pensent pas et l'acte de philosopher leur semble anormal: en fait, par le regard ils suivent les ombres projetées et les confondent avec la réalité. Évidemment celui qui voit la réalité n'a pas besoin de chercher. Le prisonnier ignore son ignorance et la propédeutique à l'acte de philosopher, serait de leur faire découvrir leur manque: de cette découvert jaillirait un désir, un manque éprouvé, de vérité et de justice.
    En attendant, celui qui dans la caverne retourne et philosophe risque bien d'être pris pour un fou, pour un anormal, pour quelqu'un qui ne correspond pas au type commun de ceux qui suivent l'opinion.
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

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