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Discussion: Objectif : bac 2018: Suffit-il d’observer pour connaître?

  1. #1
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    Par défaut Objectif : bac 2018: Suffit-il d’observer pour connaître?


    Vers l' introduction : de quoi il s'agit dans ce sujet: Il s'agit donc de savoir si cette condition , observer, est ou non suffisante.
    Le présupposé que vous devez admettre: il est nécessaire d'observer. Hors de question de le traiter,.
    Attention: il s'agit de la science.

    Voir plus bas le corrigé de Lucie.

    ÉTONNEMENT => Que l'on puisse poser cette question, tellement la répose "oui" semble évidente! Avec l'étonnement l'acte de philosopher commence: on questionne la question: il y a un problème: la question de la question.
    Pourquoi poser la question?
    Point n'est besoin de penser pour répondre.
    L'opinion répond "oui", c'est évident.
    Cela vous donne la première partie:

    I) Il semble que oui : celui qui prend le temps d'observer attentivement aura une connaissance progressive de ce qu'il observe.
    Pour développer il faut chercher ce qu'il y a de vrai dans l'opinion.
    Notez que l'opinion a ajouté: attentivement.

    Revenez , maintenant aux termes du sujet :
    Suffit-il: = ne manque t-il pas quelque chose d'essentiel, sans quoi l'observation ne permettrait pas de connaître
    Il vous faut donc définir "observer"
    S'agit-il d'ouvrir les veux et de garder au foyer de la conscience ,par exemple, le ciel étoilé pendant plusieurs nuits? Cette observation "immédiate" ne peut engendrer que de l'admiration et en aucun cas une connaissance : on peut dire que cela existe mais non ce que cela est: ces points lumineux! ... ça éclaire...ça brille...ce sont des dieux ... Ouvrez l les yeux, c'est un monde d'erreur qui rentre, selon la formule du philosophe Alain.
    JEAN Pierre Luminet i conclut son article paru dans Science et Avenir ( Hors série, "Le ciel de l'été)


    "On ne peut voir dans le ciel que ce qu'on s'est préparé à voir"



    connaître: c'est un acte de l'esprit.

    A très bientôt.
    Joseph
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  2. #2
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    Un éclairage de Lucie: La question de la questiion:
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    problème:

    Pour connaître, suffit-il de bien observer ?

    Il s'agit d'une question portant à une réflexion d'ordre épistémologique. Le terme connaître renvoie donc à la connaissance scientifique, et plus précisément aux sciences qui supposent une certaine observation, savoir les sciences de la nature et les sciences expérimentales (physique, biologie, etc.). Observer signifie regarder avec attention. Ce qui est d'ailleurs renforcé par l'adverbe : "bien". On notera enfin que la question suppose qu'il est nécessaire de bien observer pour connaître. Il s'agit donc aussi de savoir si cette condition est ou non suffisante.

    II - ANALYSE DU PROBLEME

    Le sujet pose la question du rôle et de la fonction de l'observation dans ce processus de connaissance. A première vue, une observation attentive et scrupuleuse devrait suffire pour connaître et faire l'analyse d'un phénomène.
    Mais on pourra observer avec autant de soin qu'on voudra la chute d'une poire sans pour autant jamais pouvoir donner la loi qui régit son mouvement, et donc pouvoir prétendre connaître le phénomène étudié.
    De quoi il s'agit:
    La question exige donc que l'on mette en cause le caractère immédiat de l'observation dans l'élaboration et la constitution d'une véritable connaissance.

    III - UNE DEMARCHE POSSIBLE

    A - UN PREMIER TEMPS CONSISTERAIT A PENSER L'OBSERVATION COMME CONDITION NECESSAIRE ET SUFFISANTE DE LA CONNAISSANCE

    Si l'opinion commune tend à croire que la connaissance consiste en l'étude attentive des phénomènes, il s'en faut qu'on puisse lui donner entièrement tort. Observer le comportement d'un être vivant dans son milieu, regarder le mouvement des astres dans le ciel, disséquer le corps d'un animal, voilà autant d'exemples dans lesquels l'observation attentive suffit pour connaître. Que peut-on trouver de commun à cette série d'exemples ?

    Dans tous ces cas, la connaissance consiste dans le récit descriptif des faits observés. Et ces faits sont donnés de manière immédiate à l'observateur. Ce dernier doit alors surtout s'efforcer à être attentif, l'ennemi de son travail étant la faute d'inadvertance ou l'étourderie.

    B - BIEN PEU DE CONNAISSANCES RELEVENT DE L'OBSERVATION

    La connaissance scientifique ne se réduit pas à l'observation et la description des phénomènes qu'elle étudie. On l'a dit : en matière de science, les faits ne sont pas tant donnés que construits. Le savant n'est pas un observateur passif. L'expérience scientifique est le résultat d'une élaboration théorique. La science doit objectiver les faits qu'elle étudie. Ainsi connaître les lois du mouvement ne relève pas de l'obsevation, même attentive, des corps en mouvement. Cette connaissance suppose bien plutôt une certaine conception de la nature qui rend possible sa mathématisation. La connaissance ne repose donc pas sur l'observation des faits mais sur leur insertion dans un processus théorique préalable.Que l'on songe au célèbre passage de la seconde préface de La critique de la raison pure où KANT souligne le progrès que la physique a fait du jour où, au lieu de rester fixé à l'observation des faits, Galilée s'est mis à les interroger à partir d'une théorie préalable.

    C - L'OBSERVATION : UN MOMENT DANS LE PROCESSUS DE CONNAISSANCE

    Toutefois, l'observation reste un moment essentiel de la connaissance. Bien observer, rester attentif au phénomène, s'appliquer à le décrire fidèlement sont autant de qualités qui caractérisent le savant. Mais cette observation est toujours orientée et guidée par une réflexion théorique : elle n'a donc rien d'immédiat ni de fortuit, elle est le produit, le résultat de la connaissance bien plus que sa condition nécessaire.
    Voilà ce que j'ai trouvé pour toi
    Lucie
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  3. #3
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    - "On pense comme on voit, on pense ce qu'on voit: une poussière colle à la paroi électrisée, donc l'électricité est une colle, une glue." Bachelard, La formation de l'esprit scientifique. p.103



    "Si la science se limitait ainsi à l'étude des phénomènes observables elle serait bien en peine de formuler la moindre loi explicative, précise et générale alors que des principes explicatifs à la fois précis et englobants peuvent se formuler en recourant à des entités (théoriques) sous-jacentes telles molécules, atomes, et particules élémentaires subatomiques." CG Hempel, Eléments d'épistémologie, A. Collin

    L'expérimentateur qui ne sait pas ce qu'il cherche ne comprend pas ce qu'il trouve." C. Bernard, De la physiologie générale, p.185

    - L'observateur considère les phénomènes dans les conditions où la nature les lui offre; l'expérimentateur les fait apparaître dans les conditions dont il est le maître." ibidem.
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  4. #4
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    JEAN Pierre Luminet i conclut son article paru dans Science et Avenir ( Hors série, "Le ciel de l'été)


    "On ne peut voir dans le ciel que ce qu'on s'est préparé à voir"

    "

    La théorie précède l'observation et la rend possible. Autrement dit , toute observation est construite par l'observateur.

    Ici se mêle le discours de l'astrophysicien et celui de la philosophie qui vous dira ,par exemple , qu'apprendre une langue c'est entrer dans un nouveau monde...
    Par exemple la théorie d'Einstein prévoit et permet de mesurer les ondes gravitationnelles, prépare ce "voir" au sens d'expérimenter. (=> Ligo), ces ondes ne sont pas lumière et ne peuvent donc se voir au sens propre)
    Joseph
    La philosophie n'est pas une discipline littéraire!!
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  5. #5
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    Par défaut Une piste pour la recherche des idées:

    Une hypothèse c'est une supposition, ce que l'on place sous un phénomène pour l'expliquer ou pour le comprendre
    bien cerner le schémas de la méthode expérimentale et déterminer du rôle du théorie à chaque moment du processus.

    -Premier moment: problématisation d'un fait par un calcul déçu: le calcul a été effectué en fonction d'une théorie admise.

    Exemple si "La nature a horreur du vide" (Aristote), l'eau doit monter dans un tube où l'on fait le vide quelle que soit la hauteur du tube. Ce calcul est déçu: l'eau ne monte que jusqu'à 10m 33! = un problème: comment se fait-il que la nature n'ait horreur du vide que jusqu'au moment où l'eau atteint 10m33 = Problématisation du fait: qu'est-ce qui fait monte l'eau jusqu'à
    10m33 et n'agit plus à partir de cette hauteur: comment une cause peut-elle cesser d'agir alors que dans le vide il n'y a rien pour l'arrêter?


    Deuxième moment: Intervention du théoricien:
    une hypothèse explicative placée sous le phénomène pour l'expliquer: et si le poids de l'air faisait monter l'eau jusqu'à ce que la colonne d'eau équilibre le poids de l'air?

    Troisième moment: Le théoricien calcule à partir de cette hypothèse: prévision = observation théorique déduite (= sortie de) de la théorie mère, source de l'expérimentation. Si l'air pèse alors selon l'altitude et le poids de l'air, la hauteur de l'eau doit varier de manière inversement proportionnelle.

    Quatrième moment:Le théoricien invente la théorie de l'expérimentation:
    invention d'un mécanisme expérimental qui permettra d'obtenir des observations réelles mesurables: la mesure de la hauteur d'eau à trois altitudes différentes.

    Souligner l'intervention du théoricien en - 1 - 2- 3 et 4 moment.

    =>Si un fait polémique se produit en 4 (une prévision ne se réalise pas) on revient en 1 (moment: calcul déçu, problématisation, hypothèse etc...).

    Bachelard "Rien n'est donné tout est construit" - "On montre en démontrant"
    Objectif: une bonne rentrée :
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  6. #6
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    La bonne question:

    "Est-il vrai que la démarche scientifique consiste d***8217;abord à observer les faits sans idées préconçues?" M. Blanc, Uri Geller ou la grande illusion, la Recherche, Avril 1976
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  7. #7
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    - "En somme, la maxime selon laquelle on doit rassembler les données sans être guidé par une hypothèse antérieure sur les relations entre les faits qu'on étudie se détruit elle-même, et personne ne la suit dans une recherche scientifique. En revanche il est nécessaire de hasarder des hypothèses pour orienter une recherche." C.G. Hempel, Eléments d'épistémologie, A. Collin p.19



    - "Si la science se limitait ainsi à l'étude des phénomènes observables elle serait bien en peine de formuler la moindre loi explicative, précise et générale alors que des principes explicatifs à la fois précis et englobants peuvent se formuler en recourant à des entités (théoriques) sous-jacentes telles molécules, atomes, et particules élémentaires subatomiques." CG Hempel, Eléments d'épistémologie, A. Collin



    6 "Mendeleïev fit des descriptions très détaillées quoique hypothétiques, du scandium, du gallium et du germanium bien qu'ils n'aient pas été observés" O'Neil, Faits et théories, Collin, p.165.
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  8. #8
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    Revenons au sujet!
    Qu'est-ce que connaître? C'est un acte de l'esprit:

    Si les sciences se distinguent par leur objet, leur domaine, elles trouvent leur unité dans un effort commun pour conquérir non pas un simple savoir mais une connaissance justifiée, ce qui les distingue radicalement de l'opinion et de l'expérience simplement acquise qui transforme le sensible en connaissances.
    Toute méthode scientifique est ordonnée par une visée de l'objectivité: exclure tout ce qui serait appréciation subjective. Cette visée de l'objectivité, ce devenir fruit d'une conquête par une suite de rectifications d'erreurs, implique un double effort:

    - Un effort pour assurer la validité du discours, sa cohérence, comme vérité formelle, condition de possibilité de toute vérité.

    - Un effort pour assurer la vérité matérielle du discours ou vérité du contenu par théorie et expérimentation
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

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