Règle d'or 1) le jour de l'oral lire le texte.
Bien lire exige qu'on ait compris le texte et saisi en particulier non seulement ses articulations, son mouvement mais aussi les sentiments de l'auteur. Voici donc un éclairage qui vous permettra de bien lire.
Règle d'or 2) Expliquer le texte, rien que lui.
Une référence à un autre auteur n'est valable que si elle aide à comprendre le passage ou l'expression que vous "dépliez".
Les plus courageux poseront le doigt (l'examinateur ne mord pas ) sur l'expression expliquée. (Bonne note assurée.)
Le texte commence par deux affirmations , un point de départ peu contestable:ceci découle de l'emploi du verbe est(vérité générale). Ce qui est ne se discute pas.Il serait profitable de lire "Parfum Exotique" de Baudelaire en prétant attention au mouvement, à "l'exotique nature" et surtout au dernier vers.
La chair est triste,hélas!
Cela ressemble à une loi que les anciens exprimaient ainsi: Post coïtum homo tristis est. Après le coït l'homme est triste. Pas d'orgasme qui ne soit suivi par le regret de la jouissance. La chair dans ses oeuvres est source de tristesse. Il s'agit du regret, peut-être du remords.Le plaisir est perte de conscience. (=> Baudelaire dans tous les cas d'une sorte de perte de conscience. donnez le titre du poème ......?.....)
et j’ai lu tous les livres
Fuir! là-bas fuir!
Notez la mise en évidence de "là-bas" et la répétition de Fuir!
Vous pouvez exploiter le passé composé qui marque une action passée, terminée. Ce que souligne le point. Point final. Rousseau a dit: "J'ai fermé tous les livres." Dans les deux cas cela signifie: à moi d'écrire!
On peut comprendre que le moi revendique la paternité de ce qui le rend sensible.
Un dialogue intérieur va commencer. C'est le même qui sait interroger et répondre dirait la philosophie qui est souvent sous-jacente chez Mallarmé.
Voyez-vous une hyperbole? Dites-le!
Vous avez le début de votre explication, ce à quoi l'auteur veut tourner le dos.
Partir. Y arrivera-t-il?
La chair est triste, hélas, et j'ai lu tous les livres.
Je sens qu'il y a un petit grain de sable dans votre regard. C'est bien. Vous suivez.
Cela se voit comme un nez au milieu de la figure. J'oublie un terme. Je pose le doigt dessus.
Au milieu vous avez effectivement "hélas!".Une plainte du poète. Il souffre devant sa page restée blanche.
Marquez le dans votre lecture, choisissez: ce peut être un cri de souffrance ou une plainte. Dans les deux cas exclamez-vous. Moment important c'est le moi du poète rendu sensible.
Il va penser par soi-même à partir d'un désir.
Fuir!là-bas fuir! :
Au milieu de l'ennui, de la souffrance, jaillit ou explose, comme ce qui serait un divin remède, une solution possible:fuir le "ici" et maintenant pour un lointain "là bas" où il retrouverait sa liberté au pays qui lui ressemblerait et qui reflétant sa native illumination. ,lui permettrait de se réaliser.Pourquoi fuir? Pour rompre avec les contraintes du métier et de l'amour.
La lecture de Baudelaire lui a pourtant appris qu'un tel voyage ne peut être que rêvé.(=> Amer savoir qu'on tire des voyages ou encore "L'invitation au voyage", ou encore "La mort des amants") Mallarmé sait déjà que le voyage ne peut être qu'un rêve, mais il ne le dit pas. Il est en train de composer son poème! Il ménage ses effets et un suspense....
Sa raison lui dit peut-être que le là- bas deviendra un ici avec ses contrainte,pas toujours euphorisante ( naufrages).Car il est philosophe. En tout cas, Mallarmé ne s'y arrête pas: rien ne peut arrêter le rêveur car rien ne lui résiste, s'il porte sur un "là bas".Dans le rêve l'impossible devient possible)
A suivre
Joseph Llapasset