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Discussion: Enthousiasme et politique.... I

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  1. #1
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    Par défaut Enthousiasme et politique.... I

    Ce sujet , proposé par Véronique, tombe bien
    Il est d'actualité.
    L'introduction peut partir d'une surprise!
    On s'attendrait plutôt à " Raison et politique", ou percept et politique, ou concept et politique.

    Cela vous permet d'éloigner les deux concepts.

    Reste à les rapprocher: cela ne signifie pas que la politique n'ait pas besoin de l'affect: elle ne peut s'en passer car la raison manque de cette certitude nécessaire à l'action, et au choix. Elle manque aussi de l'énergie nécessaire à l'action.

    l'enthousiasme est un sentiment à bien distinguer de l'émotion et de la passion .
    Ainsi la politique qui cherche non seulement les suffrages mais aussi l'action continue, ne saurait se passer de la croyance.

    La question :
    Qu'elle fonction politique peut bien avoir l'enthousiasme, ce sentiment humain? Comment s'insère-t-il dans le processus politique?
    Le problème: comment un sentiment peut-il intervenir dans une action politique? Comment un "s'éprouver soi même" peut-il ouvrir aux autres? Comment peut-il ouvrir à la sociabilité?
    Comment peut-il être sur le chemin d'un pouvoir et d'une action partagés?
    Le sentiment peut-il s'introduire sans brouiller la politique


    A suivre
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  2. #2
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    Par défaut Bonjour Joseph

    Bonne année à toi et à Y........

    J'ai compris que l'enthousiasme est un sentiment dévalorisé en fonction d'une assimilation aux fureurs des foules: par exemple le cannibalisme de 1789 ou encore les défilés pendant la seconde guerre mondiale,
    etc.....
    On confond le sentiment avec ce qui n'est pas lui....
    On on confond un nom avec ce qu'il prétend désigner. En fait on l'offusue dans ce qu'il est.
    La phénoménologie permettra cette distinction en montrant que l'enthousiasme n'a rien à voir avec la fureur de la foule ou encore les effets rythmés des régimes totalitaires.
    Je pense comme référence à l'Education sentimentale de Flaubert.

  3. #3
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    Bonjour Philinte et bonne année.

    Tu as bien saisi.


    Pour le plan, l'introduction peut :
    1) partir de l'opinion:
    Beaucoup pensent que l'enthousiasme s'accompagne de catastrophes et qu'il serait fou de lui accorder une fonction en politique.Que pourraient des illuminés faire d’autre que d'induire la fureur des foules et des actes excessifs, si on leur accordait une fonction en politique?
    2) Mettre en question l'opinion:
    Mais l'opinion ne pense pas: elle traduit ses besoins en connaissances.........
    3) Annoncer le plan,en trois parties
    4) Souligner l’importance du sujet, ce qui est en jeu
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  4. #4
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    3) Annoncer le plan,en trois parties




    : Chaque début de partie doit impérativement commencer par une prise en compte, nette, de la question posée,c'est à dire du problème qu'elle soulève. ("Comment se fait-il que...")

    Exemple proposé par Véronique:
    I - " Faut-il considérer l'enthousiasme comme un un sentiment à proscrire et se désoler du manque d'énergie et se contenter de la Raison au risque de ne rien faire et de désespérer de la politique?"


    II-" Quelles sont les raisons de reconnaître que l'enthousiasme prédispose à l'action politique dans la mesure où il est consentement à l'action politique et en ce sens accompagne et fortifie les inventions des politiques."


    III- ?


    4) Souligner l' importance du sujet, ce qui est en jeu
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  5. #5
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    Préalable incontournable: "une expérience personnelle immédiate."
    Ce que cela est l'enthousiasme :
    Dire que c 'est un affect (terme formé à partir de "concept " ,néologisme) c'est dire 1) que c 'est un sentiment, ce qui s'éprouve soi-même . 2) qu'il est en rapport avec l'extérieur, avec un événement qui rompt la banalité du quotidien.



    1) C' est dire que c'est une expérience propre à soi, personnelle donc, éprouvée par la personne =singulière. Dire que c'est un sentiment, c'est dire qu'il n'y a pas de médiation =c'est immédiat.
    On peut donc dire que l'enthousiasme est "une expérience personnelle immédiate."
    Dans cette expérience i j'éprouve une révolte contre la banalité de la vie quotidienne.
    Si dans la banalité du quotidien me fait penser que la vraie vie est ailleurs , dans l"enthousiasme j' ai la certitude que la vraie vie est dans ici et maintenant de mon existence!: c'est indiscutable car je le vis: cela me tourne vers les autres, pour partager et utiliser cette énergie qui nous transit, pour ainsi dire , ce qui nous permet de qualifier l' enthousiasme de sentiment qui oriente vers l'action, et singulièrement l'action politique. Ce qui laisse entrevoir un début de réponse à la question posée.

    2) qui est rapport entre un un "moi" d'une personne et un événement ,instantané, un peu comme un coup de foudre qui désorganise pour organiser selon un ordre qui paraît, dans l'instant, supérieur.
    A suivre
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  6. #6
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    Ce 2) me semble très important : jl y a dans la réalité une sorte de "déclencheur", un surgissement qui rompt la pesanteur de mon existence: un surgissement soudain , une promesse de plénitude dans un avenir proche qui comblerait le manque,le vide et la désolation d'une vie noyée dans le quotidien.
    Je me sens poussé à sortir et à collaborer avec autrui pour une action qui serait "grande". =>Politique
    Je suis enthousiasmé par un objet idéal qui qui est un projet.Ce objet peut être une chose ou une façon d'agir il y a dans tous les cas un contact et la certitude que la vraie vie commence, que la vraie vie c'est ici, maintenant et que cela va durer.."Le cercle des poètes disparus" ou les "choristes"


    .Mais je pense aussi à certaine cours de français où le professeur m'a mis en contact avec tel ou tel poème de Baudelaire : alors la vraie vie n'est plus ailleurs , elle est ici et maintenant: l'enthousiasme me remplit, un peu comme la joie quand la vie réussit. Je n'oublierai jamais ce commencement et le professeur qui a su me conduire devant l'oeuvre, sans la mâchouiller avec de sinistres méthodes es .
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  7. #7
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    Par défaut Enthousiasme et politique II

    Les politiques succombent souvent à la tentation de faire de l'enthousiasme un instrument pour la marche vers le pouvoir.

    C'est méconnaître ce que cela est l'enthousiasme et risquer des retours en forme de bâton, si ce n'est de cuisant échec.
    Ce n'est pas , par exemple , l'enthousiasme qui a jeté quelque lumière sur la révolution française.
    Les chouans étaient, eux aussi enthousiastes.
    D'un sentiment on ne tire rien pour un concept: le concept est fermé par celui qui le déroule.
    Tout ce que l'on peut affirmer c'est que l'enthousiasme marque une sensibilité à l'histoire, tel ou tel devenir dans lequel je me sens impliqué.

    En conséquence plus on promet , plus on doit s'appuyer sur la raison.

    Reste qu'il est permis de sourire d'un long discours , un peu ennuyeux, accompagné d'un enthousiasme continu.
    Plus on s'appuie sur l'enthousiasme plus on refuse le sentiment éprouvé par la foule des militants.
    On propose un programme et par là un certain nombre de choses qui seront des sacrifices.
    ON peut dire que l'enthousiasme est une ouverture sur l'avenir, et donc sur la liberté. Cela signifie que
    cette ouverture est ,tout au plus une aspiration au progrès sans pour cela le déterminer .
    La politique gagnerait donc à ne pas instrumentaliser l'enthousiasme.
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  8. #8
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    Par défaut L'instrumentalisation de l'Enthousiasme. III

    Kant nous prévient contre les enthousiasme théoriques.

    Il me semble qu'il s'agit de sortes de monstres antinomiques. On veut instrumentaliser l'enthousiasme et lui faire dire ce que l'on veut réaliser, alors que l'enthousiasme est un sentiment et n'a aucun rapport avec tel ou tel contenu théorique.
    Tout au plus peut-on le qualifier comme ce qui réveille, ce qui arrache à la monotonie du quotidien, ce qui provoque une répulsion contre le passé et ses répétitions.
    On croit se débarrasser du passé en expulsant du champ politique les figures de ceux qui ont dominé le passé.
    Encore faut-il que le passé ne grimace pas derrière les nouvelles figures.
    Et ,certes, l'enthousiasme est une sortie de la torpeur, le surgissement d'une aspiration au "meilleur " c'est à dire à un progrès et à plus de liberté.
    Mais eux qui font miroiter des lendemains qui chantent, en instrumentalisant l'enthousiasme, oublient que l'enthousiasme ne dit rien sur le contenu de l'avenir et ne peuvent que par un préjugé, assurer qu'il sera un progrès accompagné de plus de liberté.
    De plus ,en excluant les acteurs du passé , non sans candeur, ils leur dénient l'humanité, la liberté de se choisir autre en choisissant une autre route en fonction d'une expérience qui devient profitable à tous.'>regret, aveu, repentir
    Devant tant de vertueuses protestations on resterait perplexe dans un pays ou le "piston "régnerait.
    Alors il est permis de se précipiter à ces meeting qui nous régalent de promesses , ou de performances techniques, ce qui nous fait oublier que le progrès exige une intelligence qui ajuste les moyens à une fin, et que une politique pavée de bonnes intentions mène plus à l'enfer sur la terre qu'une politique sensée qui a renoncé à l’instrumentalisation de l'enthousiasme.
    Ne confondons pas les défilés dont le rythme est la négation du progrès et de la liberté, avec le pouvoir partagé à l'horizon de l'enthousiasme : saisi par l'enthousiasme qui est saisie "des commencements ", selon la pertinente formule de Hegel, mais qui ne dit rien sur la valeur du contenu de ces commencements.

    Joseph
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

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