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Discussion: « SERVITUDE ET SOUMISSION » La Boétie, Montesquieu, Ibsen...

  1. #31
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    Inférence, consentement, assentiment.
    a) L'inférence
    est le résultat d' une descente:Le raisonnement descend d'une proposition générale à une proposition particulière , par tautologie. C'est une solennelle futilité . Vous en trouverez Chez le mari de Nora. Elle ne s'appuie pas sur une vérité mais fait apparaître une vérité logique. On ne retrouve que ce que l'on accorde au point de départ. L'inférence étant conditionnée , l'adhésion à sa rigueur n'engage pas notre personne tout entière.

    b) Le consentement.
    Le consentement.C'est l'adhésion à une idée par un grand nombre de personnes. On admet que la tâche d'une mère est à la maison, qu'elle n'a pas à travailler, que cela revient au père...etc.... Le consentement n'a pas de rapport avec la vérité ou sa recherche: il exclut le doute.C'est une croyance partagée par une majorité. Cette majorité admet une même proposition générale. Or le consentement serait-il universel n'est pas un critère de vérité. Il est conditionné, il conditionne et emprisonne les âmes. Voyez l'entourage de Nora.

    c) L'assentiment
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  2. #32
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    c)L'assentiment
    L'assentiment est toujours inconditionné , parce qu'à l'origine il y a un doute, ce qui laisse place au réel, au concret. C'est un acte d'une personne qui prend en compte, non pas une abstraction , mais des éléments moraux et psychologique de la vie, d'une réalité ambiante. Nora a la certitude de se trouver devant une réalité objective et donc devant une vérité objective.
    L'assentiment de Nora est éclairé par une multiplicité enivrante. Elle a à vivre sa vie, à devenir ce qu'elle est, à claquer la porte de L' assentiment est toujours inconditionné , parce qu'à l'origine il y a un doute , ce qui laisse place au réel, au concret. C' est un acte d'une personne qui prend en compte, non pas une abstraction , mais des éléments moraux et psychologique de sa vie, d'une réalité ambiante de ce qu'elle veut devenir. Nora a la certitude de se trouver devant une réalité objective et donc devant une vérité objective.

    L'assentiment exige un principe de concordance complexe (convergence de données indépendantes.)
    Nora doit partir pour devenir elle-même et rencontrer un autre qui la laisse être autre et qui avec elle chemine en regardant dans la même direction.


    Joseph
    L'assentiment de Nora est éclairé par une multiplicité enivrante. Elle a à vivre sa vie, à devenir ce qu'elle est, à claquer la porte des convenances confites qui l'étouffent et qui l'empêche de vivre sa vie de femme..
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

  3. #33
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    Salambo me demande si je peux préciser ce qui précède.
    Bien volontiers. Nora vit dans l'artificiel et se meurt de ne pouvoir se tourner vers la vérité.
    Le doute nous amène à poser un problème: comment distinguer ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas? Ce qui s'enracine dans la réalité de' ce qui est imagination?
    L'inférence ne peut prétendre à la vérité, en dépit de sa rigueur, car elle est conditionnée par le point de départ. Elle est hypothético-déductive, abstraite.

    Le consentement universel n'est pas un critère de vérité suffisant. Car des moutons suivent le même chemin, ce n'est pas pour cela le meilleur. Comprenons que l'accord peut s'expliquer par la communauté des influences subies.=> L'éducation,par exemple.Ou encore le milieu social.... Ou encore le choix d'une proposition fausse par des personnes qui ne se connaissent pas.
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  4. #34
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    Voici qui nous fait comprendre pourquoi Nora part .


    «Quand une même idée est admise par des personnes indépendantes les unes des autres,qui sont différemment placées et qui se sont approchées d'elle (= de l 'idée, la forme intellectuelle d'une chose)par différentes voies........alors il semble bien que cette idée doit être considérée comme représentant une vérité objective.*Newman, la grammaire de l'assentiment.» Par exemple: l'idée de mariage........


    Nora doute des inférences abstraites, des consentements quasi universels, et tourne ses pas vers la vraie vie où elle s'éduquera elle même grâce à un principe qui lui permet de distinguer le vrai du faux. Elle y trouvera grâce à ce principe et à des rencontres la différence et ces données indépendantes qui lui permettront de donner son assentiment. En choisissant elle se choisira.

    La vraie vie est ailleurs
    => Rimbaud
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  5. #35
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    Le droit se déplace.
    Dans une maison de poupée l'idée de justice circule et reste la référence qui met en évidence les écarts des personnages..
    C'est que la vie met en scène (fait apparaître et disparaître ou bien mêle ) des droits qui entrent en conflit implicitement ou explicitement quand les personnages les invoquent. Le droit du mari, de la servante, des enfants, de l'amitié....
    Tout acte humain implique et pose une question de droit. Par exemple le départ de Nora.
    Comment dégager qui est juste? Et comment le faire apparaître aux yeux de tous? Seul un discours, une argumentation directe le peut, en deçà de l ' inférence et des consentements à des croûtes socio-culturelles.
    C'est que le droit ne saurait être de deux côtés à la fois. Le droit qui serait de deux côtés à la fois ne serait pas le droit. Comme chez Eschyle le droit tranche même si il y a des dommages collatéraux comme sur les enfants de Nora....
    Ce qui est vrai et c'est la source de l'aspect tragique c'est que le droit se déplace L'homme en voulant toujours plus ne sait pas le garder. En dépassant son droit il fait que le droit passe à son adversaire...C'est donc des conseils de modération qu'il faudrait donner à Nora, et qu'il fallait donner à don mari dès le début du «mariage»
    En conséquence il n'y a pas de fatalité et c'est à chacun de poser des actes. Ces actes sont d'ailleurs attendus par le partenaire.
    Le départ de Nora est un acte (agere= pousser dans la même direction)
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  6. #36
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    Qu'est-ce qu'un acte fondateur*:
    L'action est le fruit de l'esprit au point que la pensée est immanente à l'action. Ainsi l'action réussie est fille du doute.
    Parce que, agir relève de la pensée, agir relève toujours d'une initiative et donc d'une liberté. Est libre l'acte qui a pour origine une décision éclairée par une pensée. En conséquence la valeur de l'action est toujours fonction de la valeur de ce qui la rend possible.
    Ainsi, à l'origine d'un fait naturel, on cherche toujours un processus causal antécédent, mais à l'origine de l'acte, on cherche simplement une intention éclairée, pleinement humaine.
    Disons que, agir, c'est faire consciemment et volontairement ce qui est en puissance: agir c'est passer de la puissance à l'acte, de telle manière que le projet devient réalité par l'agir.
    Agir c'est donc penser, penser c'est donc agir, parce que l'action est d'abord de la pensée et que l'action a pour condition la pensée.
    J'agis bien si je pense en homme, en être raisonnable sensiblement affecté, en sorte que "l'action ne vaut que par l'idée qui l'engendre, l'idée que par l'action dont elle est grosse." Jean Rostand.
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  7. #37
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    "Qui a raison: la société ou moi?"
    Ceci nous montre que le doute (l'esprit) habite Nora, même à la fin de la pièce.
    Pas de certitude mais un élan, un pari. La vraie vie est risque et se nourrit du risque.

    Le zéro et l'infini. Le droit change d'endroit avec l'excès. La société des Rhinocéros est une prison dont le moi s'échappe. L'individu que la société écrase vote avec ses pas comme Descartes. Ainsi fait Nora au grand scandale des bien pensants.
    Tant que le moi ne sera pas élevé lui-même il reste au stade de la puissance. (=Voie royale de la maïeutique chère à Socrate)
    L'univers nous écrase mais par la pensée nous le contenons. Le zéro devient l'infini qui nargue son bourreau par un acte fondateur. En choisissant Nora se choisit.
    L'assentiment est fondamentalement acquiescement à soi.
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  8. #38
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    Savoir,pouvoir,vouloir.
    1) Helmer


    Avec une régularité de métronome le mari de Nora s'appuie sur un savoir et en tire des inférences et la justification de son pouvoir.
    Il semble avoir raison pour lui car le raisonnement déductif (inférence) semble lui assurer un pouvoir. Il n'y a pas de pouvoir sans un savoir.
    Mais la validité d'un raisonnement n'est pas vérité. Encore faut-il que le point de départ corresponde à la réalité, lui soit bien ajusté. Or le savoir , ici, n'est qu'un pseudo savoir.
    C'est bien plutôt une croyance tant est grande la part de convention,(on affirme plus que ce que l'on sait) même si elle est partagée. Helmer a abdiqué l'exercice du doute. Il a bien pris la suite du père de Nora.
    Il fait la leçon aux autres sans se la faire à lui-même.Il est donc incapable de se tourner vers la vérité. Pour se tourner vers la vérité il faut douter des opinions. «Je sais que je ne sais rien» disait Socrate.
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  9. #39
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    2) Nora
    Elle sait très bien que sans un savoir elle ne peut rien.Elle sait qu'elle ne sait rien et que chez son mari elle restera une poupée avec laquelle on se joue.
    Il lui faut donc acquérir un savoir par elle-même, ce qui lui permettra de pouvoir et de vouloir.
    Devenir elle même ce qu'elle est en puissance exige qu'elle prenne en charge son élévation ou si on préfère sa propre éducation.
    Pour cela elle doit sortir du vase clos où elle est enfermée.
    Elle ne sait que cela,mais cela .lui donne un pouvoir de vouloir oser poser un acte propre c'est à dire pénétré de sa propre pensée.
    Ainsi elle pense par elle-même. (suivez la démarche de sa pensée dans les dernières pages.)
    C'est donc des pas emportés de la liberté qu'elle sort .
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  10. #40
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    VouloirXpouvoir

    La pièce met en scène le conflit entre le vouloir profond de Nora et le pouvoir exercé par son mari. Pouvoir donné par le savoir social structurant.
    Or l'homme social est un être de culture qui structure son esprit et son milieu.
    Entre le pouvoir et le vouloir le droit circule.
    Nora a le droit de partir parce que le pouvoir est excessif.
    Son départ va lui permettre d'exister au sens propre d'être pour elle-même.
    Avec son mari elle n'existe que par lui "qu'autant qu'elle sait obéir" dirait Montesquieu. ( bien relire la lettre XXI)

    Dans cet enfer à l'image enfantine d'un paradis chacun des partenaire y perd tout: le mari n'est que l'esclave du pouvoir qui a structuré son éducation, et Nora n'est qu'une esclave.Tout le monde y perd tout. Il n'y a que servitude.
    Le déclic libérateur vient quand elle comprend que ce qui fait la force de son mari c'est la soumission pour toute réponse.

    Vous tenez maintenant la clé de l'oeuvre ou, du moins , ce que Ibsen a voulu mettre en scène.
    Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir

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