Bonsoir et bienvenue
Bien distinguer les "vérités" relatives à telle ou telle époque et l'idée de vérité.
Une idée c'est ce à quoi rien de sensible ne correspond, autant dire que c'est un idéal, une sorte de principe régulateur qui permet de repérer l'écart entre une vérité et la vérité.
Cette distinction vous permet d'affirmer que la relativité des vérités ne saurait discréditer l'idée de vérité. Et donc nous y faire renoncer.
De même les injustices ne peuvent rien contre l'idée de justice.
Lisez l'aide donnée par Lucie1:
Y a-t-il des vérités définitives ?
Le concept de "vérités" oblige à distinguer entre vérités de fait et vérités de raison et ainsi à valoriser la marque du pluriel ; il ne s'agira donc pas dans un premier temps au moins, de s'interroger sur l'essence de la vérité. Quant au terme "définitives", il s'agira de tenter de définir le rapport de la vérité au temps.
Une vérité peut-elle être autre chose que définitive ? N'est-ce pas ôter à la vérité quelque chose d'essentiel que de la considérer comme momentanée, provisoire ?
La "vérité" connote le plus souvent l'idée d'une stabilité, d'une cohérence, d'une universalité qui rend la question de savoir s'il y a ou non des vérités définitives presque incongrues.
Et pourtant, l'attitude sceptique et l'esprit critique ne cessent de relancer cette question.
Y a-t-il des vérités qui peuvent prétendre être définitivement établies ? Y a-t-il des domaines où la recherche de la vérité doit s'arrêter ?
L'esprit critique, le doute, peuvent-ils être mis en échec ?
Dans un premier temps, on s'attachera à rechercher quelques exemples de vérités pouvant prétendre au statut de vérités définitives. Dans un second moment critique, on s'attachera à montrer si toutes ces vérités résistent à un doute radical. Enfin, on s'efforcera de montrer qu'au fond le sujet porte sur le rapport de la vérité au temps, et plus longuement sur son historicité.
QUELQUES EXEMPLES DE VÉRITÉS DÉFINITIVES
Si dans le domaine des faits, il semble que toute vérité puisse être sinon remise en cause, au moins améliorée et précisée, il n'en va pas de même pour les vérités pures, celles que LEIBNIZ nommait vérités de raison.
En base 10, l'énoncé "deux joint à deux donne quatre" paraît être une de ces vérités qu'on peut qualifier de définitives.
Les mathématiques, certains événements factuels aussi peuvent constituer un réservoir d'énoncés à caractère définitif. Dire que le débarquement a eu lieu le 6 juin 1944 ou qu'une bombe atomique a explosé en août 1945 sur la ville d'Hiroshima, voilà autant d'exemples de vérités, qui, compte tenu des éléments que nous possédons sont définitives.
L'esprit critique de l'historien n'a aucune raison de les remettre en question.
CRITIQUE RADICALE DE LA VERITE ET DE SES LIMITES
A un niveau philosophique, toutefois, il est possible de mettre en question le caractère définitif de ces vérités. C'est l'entreprise du scepticisme que de suspendre son assentiment à toute proposition prétendant à la vérité. Mais c'est l'honneur du rationalisme cartésien de se servir de l'instrument du doute radical pour établir une vérité à ses yeux absolument définitive.Pour DESCARTES même les vérités mathématiques ne sauraient être considérées comme définitives.
RAPPORTS DE LA VÉRITÉ ET DU TEMPS
Ce qui est en question, c'est donc le problème des rapports qu'entretiennent le temps et la vérité. La vérité est-elle encore vérité si elle dépend du temps ? Si je dis : "Le pape actuel est Jean-Paul II", je prononce un énoncé vrai mais dont la vérité n'a rien de définitif. Si la vérité possède une temporalité propre, ne faut-il pas alors l'envisager dans son historicité ?
On est alors confronté à la question du progrès de la vérité qui en sciences est indéfini. La science est la quête de vérités définitives et la mise en cause de ce caractère définitif de la vérité.
A++ Lucie
Est-ce plus clair?
Joseph
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir